/  31 décembre 2024

Survol des marchés financiers | Fiera Capital – Décembre 2024

Contexte économique

En ce dernier trimestre de 2024, la plupart des banques centrales ont poursuivi la baisse des taux directeurs. Même si la lutte contre l’inflation semble terminée, il est clair que la période de forte inflation a miné la confiance des consommateurs. Dans plusieurs pays, les électeurs ont choisi de changer de gouvernement l’accusant de ne pas les avoir suffisamment soutenus durant la période d’inflation.

Aux États-Unis, malgré les difficultés rencontrées par de nombreux ménages à cause de l’inflation, l’économie se porte très bien. Les plus récentes données indiquent une croissance économique du PIB de 2,8 %, ce qui est tout près du 2,9 % enregistré pour l’année 2023. Après avoir stagné en octobre, la croissance du marché de l’emploi a rebondi en novembre. Du côté de l’inflation, la hausse annuelle de 4,5 % du salaire moyen fait sourciller la Réserve fédérale américaine (Fed). Si de telles sources d’inflation persistent, la direction de la Fed pourrait ralentir le rythme des baisses de taux en 2025. Par ailleurs, les éventuelles mesures protectionnistes du nouveau gouvernement Trump pourraient augmenter la pression sur l’inflation.

Au Canada, la croissance économique prévue pour l’ensemble de 2024 est de 1,3 %, soit moins de la moitié de celle des États-Unis. Cette relative faiblesse de l’économie a permis à la Banque du Canada de poursuivre ses baisses de taux directeur. Par ailleurs, le gouvernement fédéral et celui de l’Ontario ont annoncé des congés de TPS et l’émission de chèques aux citoyens. Cela pourrait gonfler temporairement la croissance. De plus, on a observé un certain regain des mises en chantier résidentielles, ce qui a contribué à soutenir la croissance économique canadienne. En contrepartie, le retour au pouvoir de Donald Trump au sud de la frontière apporte son lot d’incertitudes pouvant nuire à l’économie canadienne.

La situation demeure difficile en Chine. L’important déséquilibre du marché immobilier a causé une chute des prix et a miné le moral des investisseurs et des consommateurs. Les autorités ont lancé une série de mesures de relance, comme des baisses de taux et une augmentation des dépenses de l’État. La menace de tarifs douaniers importants sur les importations chinoises aux États-Unis semble avoir accéléré le volume des échanges commerciaux. En revanche, en 2025, ces tarifs pourraient causer un ralentissement important de la croissance économique en Chine et ailleurs dans le monde.

L’Union européenne devra aussi faire face aux mêmes enjeux qui s’ajoutent à une situation déjà difficile. En Allemagne, l’économie s’est contractée pour une deuxième année consécutive. Le secteur automobile y est sous pression puisque la demande pour les véhicules électriques n’est pas à la hauteur des prévisions des constructeurs allemands. L’économie française va un peu mieux, mais les problèmes politiques minent la confiance des consommateurs.

Les nombreuses tensions au Moyen-Orient ont finalement eu un effet sur le prix du pétrole. Celui-ci est passé de 69 $ US à 71 $ US le baril. Par ailleurs, l’agence internationale de l’énergie a annoncé qu’elle s’attendait à un excédent de pétrole en 2025 en raison du ralentissement de la demande en Chine, ce qui a contribué à tempérer les hausses de prix.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

La Banque du Canada a poursuivi le cycle de baisses de taux directeur. La faiblesse de l’économie canadienne et la baisse des indicateurs d’inflation lui ont même permis d’accélérer le rythme des baisses. Au quatrième trimestre, la Banque du Canada a tenu deux rencontres. À chacune, le taux directeur a été abaissé de 0,50 % pour passer de 4,25 % à 3,25 %.

Aux États-Unis, la Fed a également tenu deux rencontres, mais les baisses n’ont été que de 0,25 % à chaque fois. Il faut dire que le contexte est bien différent au sud de la frontière. Les indicateurs d’inflation, notamment celui qui a trait aux salaires, ont moins baissé que prévu. Les dirigeants de la Fed estiment qu’il n’y aura que deux baisses supplémentaires en 2025. Il y a à peine trois mois, donc en septembre, ils en prévoyaient quatre.

L’écart entre la politique monétaire canadienne et celle de la Fed a provoqué un mouvement de faiblesse du dollar canadien. Durant le quatrième trimestre, il est passé de 0,74 $ US à moins de 0,69 $ US.

Les taux obligataires nord-américains ont bondi au cours du quatrième trimestre. Les investisseurs craignent que les politiques économiques du président élu ravivent l’inflation. Ainsi, le taux d’une obligation du gouvernement américain à échéance de 10 ans est passé de 3,78 % à la fin de septembre à 4,55 % en fin d’année. Au Canada, la hausse des taux obligataires a été un peu moindre puisque les pressions inflationnistes ne sont pas du tout les mêmes. Ainsi, le taux d’une obligation du Canada à échéance de 10 ans est passé de 2,96 % à 3,30 %.

Au quatrième trimestre, plusieurs banques centrales ont poursuivi l’assouplissement de leur politique monétaire en abaissant leur taux directeur. En outre, la Banque centrale européenne a abaissé son taux à deux reprises, pour un total de 0,50 %.

Marchés boursiers

Durant le quatrième trimestre, l’optimisme des investisseurs boursiers ne s’est pas estompé. Au contraire, il a été soutenu par les résultats des élections américaines. Les investisseurs croient que le retour des républicains sera favorable aux entreprises. Les baisses d’impôt et la diminution de la réglementation pourraient stimuler la croissance au cours des prochains mois. En décembre, la perspective du ralentissement des baisses de taux directeur par la Fed a toutefois refroidi l’optimisme des investisseurs boursiers.

Pour l’ensemble du quatrième trimestre, les actions américaines de grande capitalisation ont gagné environ 3 %. Les petites capitalisations américaines ont perdu en décembre tout le terrain gagné en octobre et novembre. Elles terminent le trimestre avec un rendement près de zéro.

« Les résultats de l’élection américaine ont changé la donne en termes de perspectives économiques. On sait que le président Trump peut être imprévisible. »

Au Canada, l’indice S&P TSX composé des grandes capitalisations affiche un rendement trimestriel d’un peu moins de 3 %, alors que l’indice des titres de petite capitalisation termine le trimestre avec un rendement nul.

Globalement, les titres nord-américains des secteurs des services financiers et de l’énergie, qui pourraient être favorisés par les politiques de déréglementation proposées par la nouvelle administration américaine, ont connu un meilleur trimestre. À l’opposé, les secteurs sensibles aux taux d’intérêt ont affiché des rendements inférieurs à la moyenne.

Notons enfin que la force du dollar américain a nui aux marchés boursiers émergents, contribuant au recul de plus de 7 % de l’indice MSCI Marchés émergents au cours du quatrième trimestre de 2024.

À l’horizon

Les résultats de l’élection américaine ont changé la donne en termes de perspectives économiques. On sait que le président Trump peut être imprévisible. Connaissant mieux les rouages de la Maison-Blanche, le président Trump pourra mettre en place plus efficacement les politiques proposées durant la campagne et depuis son élection.

Plusieurs de ces politiques risquent d’alimenter l’inflation. C’est notamment le cas des mesures protectionnistes, comme les tarifs à l’importation.

En septembre dernier, nous attribuions la probabilité de 30 % à un scénario de retour de l’inflation. Depuis le mois de novembre, nous l’avons révisé à 55 %.

Les mesures de l’équipe Trump ne sont pas la seule source de risque. L’inflation a fait de tels dommages chez les travailleurs qu’ils sont nombreux à souhaiter un rattrapage sur leur salaire. Alors qu’on avait vécu une longue période sans conflit de travail, les négociations de conventions collectives sont maintenant plus difficiles et les demandes salariales dépassent le taux d’inflation. En outre, la diminution des cibles d’immigration au Canada, comme aux États-Unis, contribue à la rareté de main-d’oeuvre et à la hausse des salaires.

Les mesures proposées par la nouvelle administration américaine, comme les baisses d’impôts, l’augmentation de la production pétrolière et l’assouplissement de la réglementation dans plusieurs secteurs, pourraient faire augmenter la croissance économique. Une hausse de l’inflation et de la croissance économique remettrait en question la capacité des banques centrales à réduire les taux directeurs dans les proportions actuellement escomptées par les marchés.

La hausse de la croissance et le resserrement du marché du travail pourraient déclencher une deuxième vague d’inflation.Les banques centrales pourraient alors décider de cesser les baisses de taux.

Par ailleurs, une escalade malvenue des conflits géopolitiques en Ukraine et au Moyen-Orient pourrait créer un choc pétrolier qui amplifierait les risques d’inflation.

Dans ce contexte, nous avons décidé de réduire notre exposition aux obligations canadiennes et aux actions américaines et internationales dans certains portefeuilles équilibrés. En contrepartie, nous avons augmenté notre exposition aux actions canadiennes et conservons une portion importante du portefeuille en liquidités. Au sein des classes d’actif traditionnelles, les actions canadiennes offrent un potentiel de rendement intéressant lors des périodes de hausse de l’inflation.

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