/  16 septembre 2008

Chutes et reprises : l’Histoire est riche d’enseignements

Les bourses de partout à travers le monde connaissent une période particulièrement difficile. La plupart sont d’ailleurs entrées officiellement en marché baissier (bear market), soit une baisse de plus de 20 % des indices boursiers par rapport à leur dernier sommet. En tant qu’investisseur, vous êtes à même de constater que les cycles économiques se succèdent, tout comme les chutes et les reprises en Bourse. La situation actuelle se prête bien à un retour en arrière afin de constater les dégâts causés par les derniers marchés baissiers et la période de temps qui s’est avérée nécessaire pour les réparer, c’est-à-dire pour effacer les pertes encourues.

Pour faire cet exercice, nous avons utilisé l’indice S&P/500, soit l’indice qui représente le mieux l’évolution de la Bourse américaine. Pourquoi celle-ci plutôt que la Bourse canadienne ou une autre ? Tout simplement parce qu’encore aujourd’hui, la Bourse américaine demeure la plus importante en taille et la plus influente. Elle est aussi très bien diversifiée par secteur d’activité, donc à l’abri de distorsions comme celles qui marquent la Bourse canadienne. Par exemple : l’épisode Nortel dont le titre représentait plus de 30 % de son indice, ou les ressources naturelles qui accaparent plus de 50 % de l’indice.

Les États-Unis ont aussi connu leur lot de récessions, guerres, scandales financiers et tourmentes politiques. Voyons donc, du côté de l’Histoire, le nombre de fois où la Bourse américaine a chuté de plus de 20 %. La réponse est 11, et ce, depuis 1950. Ces baisses étaient en moyenne de 31,9 % et d’une durée de 12 mois. Quant aux reprises, elles duraient en moyenne 21 mois. Ceci signifie qu’une personne qui aurait investi, au sommet du marché boursier, aurait dû attendre en moyenne 33 mois avant de récupérer ses pertes et recouvrer ainsi son investissement initial.

Dans notre exemple, la situation est quelque peu exagérée dans la mesure où la plupart des investisseurs avaient généralement pu profiter de la hausse précédente, ou n’avaient pas à tout le moins tout investi au pire moment de la pire journée. De plus, l’exemple ne tient pas compte des dividendes versés par les sociétés. En fait, nous avons tenu compte uniquement de l’évolution du prix de l’indice S&P/500.

À l’heure actuelle, les 500 titres qui composent cet indice versent un dividende moyen de 2 %. Ainsi, même si l’indice fait du surplace, l’investisseur obtient un rendement de 2 % par année, sous forme de dividende.

Poussons l’analyse un peu plus loin. Comme on le sait, nombreux sont les investisseurs qui accumulent graduellement des parts de fonds communs de placement au moyen d’achats systématiques mensuels. On peut dès lors se demander comment ces achats graduels auraient affecté la période de reprise.

En supposant qu’un investisseur dispose d’un portefeuille d’une valeur de 100 000 $ au sommet boursier, et en tenant pour acquis qu’il poursuive ses achats systématiques, à raison de 1 500 $ par mois, on constate, comme le démontre le tableau ci-dessous, que cette stratégie fort simple aurait permis de réduire la période de récupération des pertes, et ce, dans tous les cas.

Conclusion ? Si vous avez un portefeuille bien équilibré, la meilleure chose à faire, en ces temps de fortes volatilités boursières, est de conserver vos positions tout en continuant à accumuler des parts dépréciées. Vos gains n’en seront que plus intéressants au moment de la reprise.

Comme toujours, n’hésitez pas à prendre contact avec votre conseiller afin de vous assurer que vos portefeuilles soient toujours en adéquation avec votre profil d’investisseur.

PÉRIODE DE BAISSE DURÉE DE 
LA BAISSE
AMPLEUR DURÉE DE LA REPRISE
SANS 
ACHAT MENSUEL
AVEC 
ACHATS MENSUELS
Juillet 2007 à ? > 14 mois > 27,2 % non disponible non disponible
Mars 2000 à octobre 2002 31 mois – 50,5 % 57 mois 39 mois
Juillet 1998 à octobre 1998 3 mois – 22,4 % 1 mois 1 mois
Juillet 1990 à octobre 1990 3 mois – 20,4 % 4 mois 3 mois
Août 1987 à octobre 1987 2 mois – 35,9 % 21 mois 18 mois
Novembre 1980 à août 1982 21 mois – 28,0 % 3 mois 2 mois
Janvier 1973 à octobre 1974 21 mois – 49,9 % 69 mois 57 mois
Décembre 1968 à mai 1970 17 mois – 37,3 % 22 mois 19 mois
Février 1966 à octobre 1966 8 mois – 23,7 % 6 mois 5 mois
Décembre 1961 à juin 1962 6 mois – 29,3 % 14 mois 11 mois
D’août 1956 à octobre 1957 14 mois – 21,5 % 11 mois 10 mois
Moyenne 12 mois – 31,9 % 21 mois 16 mois