Crédits d’impôt à l’égard des travailleurs d’expérience

Le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience a été bonifié. Ce crédit vise les travailleurs de 60 ans et plus dont les revenus de travail n’excèdent pas un certain seuil. Le montant maximal du crédit variera entre 150 $ et 1 500 $ selon l’âge. Le crédit a été renommé « crédit d’impôt pour la prolongation de carrière ». La bonification de ce crédit s’applique à compter de l’année 2019.

Du côté des employeurs, le budget de 2019 propose de réduire les cotisations salariales versées par une société par actions à l’égard de ses employés de 60 ans et plus (Fonds des services de santé [FSS], Régime de rentes du Québec [RRQ], Régime québécois d’assurance parentale [RQAP] et Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail [CNESST]).

Ce crédit d’impôt remboursable ne pourra pas être réclamé par une société du secteur des services lorsque le total des heures rémunérées pour l’année n’excède pas 5 000. Par ailleurs, une société ne pourra pas se qualifier à ce crédit à l’égard du salaire versé à un employé détenant au moins 10 % d’une catégorie d’actions (ni à son conjoint).

Par conséquent, la société par actions de pratique médicale ne pourra pas se prévaloir de ce nouveau crédit d’impôt à l’égard du salaire versé au médecin ou à son conjoint.

Ce nouveau crédit d’impôt sera applicable à l’égard d’une année d’imposition de la société qui se termine après le 31 décembre 2018.

Abolition graduelle de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants

Le tarif quotidien d’un service de garde subventionné se compose d’une contribution de base de 8,25 $ payable au service de garde, à laquelle s’ajoute une contribution additionnelle qui varie entre 0,70 $ et 13,90 $ selon le revenu familial. Cette dernière portion doit être acquittée lors de la production des déclarations de revenus.

Des modifications législatives seront apportées à la loi afin d’entamer l’abolition graduelle de cette contribution additionnelle. Ce processus s’étirera de 2019 à 2022.

Transactions effectuées sur les marchés financiers

Revenu Québec se propose de mettre en place prochainement un nouveau relevé fiscal afin de simplifier la déclaration des transactions effectuées sur les marchés financiers (ex. : vente d’actions de sociétés cotées en Bourse).

Uniformisation graduelle des taux de la taxe scolaire à travers le Québec

Le budget propose une réforme du régime de la taxe scolaire visant l’instauration graduelle d’un taux unique de taxation à l’ensemble du Québec. Ce taux unique, basé sur le taux effectif le plus bas en 2018-2019, a pour but de mettre fin aux iniquités du régime actuel entre les différentes régions et de réduire le fardeau fiscal des Québécois.

Cette uniformisation des taux et cette réduction du compte de taxe scolaire débutera à compter du 1er juillet 2019. À cet effet, le gouvernement versera 200 millions de dollars en 2019-2020 aux commissions scolaires afin de compenser la réduction de leurs revenus de taxe scolaire.

Le gouvernement a l’intention d’uniformiser les taux de taxation sur une période de trois ans. À terme, le coût de cette mesure avoisinera 800 millions de dollars annuellement.

REER et FERR : l ’achat d’une « rente viagère différée à un âge avancé »

Comme vous le savez peut-être, un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) doit être converti en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) au plus tard le 31 décembre de l’année des 71 ans du détenteur. Par la suite, des montants minimums doivent être retirés annuellement du FERR.

Actuellement, il est permis d’utiliser les fonds des REER et FERR pour acheter une rente immédiate visant à fournir un revenu à la retraite, sous réserve de diverses conditions. En échange d’un montant forfaitaire, une rente procure des paiements périodiques au rentier, en général pendant une période fixe, ou pendant la vie du rentier ou la vie conjointe du rentier et de son époux ou conjoint de fait.

Le versement des rentes acquises avec des fonds enregistrés doit normalement commencer au plus tard à la fin de l’année pendant laquelle le rentier atteint l’âge de 71 ans.

Le nouveau budget propose de modifier les règles fiscales actuelles afin qu’une « rente viagère différée à un âge avancé » soit reconnue comme un achat de rente (ou un placement) admissible au titre des REER et FERR. La rente sera viagère et les paiements pourront être différés jusqu’à la fin de l’année pendant laquelle le rentier atteint l’âge de 85 ans. Ainsi, les versements pourront commencer entre 71 et 85 ans, au choix du rentier. D’autres modalités pourront être fixées par le rentier, sous réserve des exigences de la loi.

Selon notre compréhension, la « rente viagère différée à un âge avancé » pourra donc être acquise après 71 ans.

La « rente viagère différée à un âge avancé » sera assujettie à un plafond viager correspondant généralement à 25 % du REER ou du FERR pour l’année précédente, sans dépasser un plafond global de 150 000 $ pour l’ensemble des régimes admissibles. Ce plafond à vie en dollars sera indexé à l’inflation à compter de l’année d’imposition 2021 et arrondi au multiple de 10 000 $ le plus proche.

À noter que la valeur de la « rente viagère différée à un âge avancé » ne sera pas incluse aux fins du calcul du montant minimum à retirer annuellement d’un FERR après l’année de son achat. Quant aux autres placements détenus dans un FERR, ils demeureront assujettis à la règle des retraits minimums obligatoires à partir de 71 ans.

Ces nouvelles mesures entreront en vigueur à compter de l’année d’imposition 2020.

Nous vous recommandons de consulter un spécialiste en planification de la retraite avant de procéder à l’acquisition d’une telle rente.

Hausse du plafond de retrait pour le RAP

Avant le changement, le régime d’accession à la propriété (RAP), qui aide les acheteurs d’une première habitation à épargner pour une mise de fonds, permettait de retirer, sans payer d’impôt, jusqu’à 25 000 $ d’un REER en vue d’acquérir ou de faire construire une propriété.

Afin de permettre aux acheteurs d’une première habitation d’effectuer des retraits plus importants, le budget propose d’augmenter le plafond de retrait du RAP en le faisant passer de 25 000 $ à 35 000 $. Par conséquent, un couple pourra potentiellement retirer 70 000 $ de ses REER afin d’acquérir une première habitation.

Cette hausse du plafond du RAP s’applique aux retraits effectués après le 19 mars 2019.

Les montants retirés au titre du RAP doivent par ailleurs être remboursés dans un REER au cours d’une période maximale de 15 ans à compter de deuxième année suivant le retrait.

Actuellement, vous ne pouvez pas vous qualifier, aux fins du RAP, comme « acheteur d’une première habitation » si, au cours de l’année courante ou des quatre années civiles précédentes, à la fois :

  • Vous ou votre époux (ou conjoint de fait) déteniez et occupiez une autre habitation ;
  • Cette habitation était votre principal lieu de résidence.

Le budget propose d’assouplir le critère de « première habitation » pour les acheteurs qui vivent séparés de leur époux ou conjoint de fait pendant au moins 90 jours en raison de l’échec de leur relation. Sous réserve de certaines conditions, chaque ex-conjoint pourra s’acheter une habitation en utilisant le RAP, même s’il était propriétaire d’une habitation au moment de la séparation ou avant. Cette mesure s’appliquera aux retraits au titre du RAP effectués à compter de 2020.

Incitatif à l’achat d’une première habitation

Afin de rendre l’accession à la propriété plus abordable pour les premiers acheteurs, le budget de 2019 instaure l’Incitatif à l’achat d’une première habitation.

Il est proposé que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) finance une partie de l’achat d’une propriété au moyen d’un prêt hypothécaire avec participation. La SCHL pourrait accorder aux premiers acheteurs un prêt hypothécaire avec participation de 10 % de la valeur d’une habitation nouvellement construite ou de 5 % de la valeur d’une habitation existante.

Aucun versement mensuel ne sera exigé à l’égard de ce prêt. Ce dernier demeurera remboursable (comme au moment de la revente de l’habitation).

L’Incitatif serait offert aux acheteurs d’une première propriété dont le revenu du ménage est inférieur à 120 000 $ par année. En même temps, l’hypothèque assurée des participants et le montant de l’Incitatif ne pourront être plus élevés que quatre fois les revenus annuels du ménage des participants.

Ce nouveau programme devrait être opérationnel dès septembre 2019. Les détails de ce programme seront publiés prochainement.

REEI : cessation d’admissibilité

Le régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) existe depuis 2008. Conçu pour contribuer à long terme à la sécurité financière des personnes handicapées, ce régime est un mécanisme d’épargne fiscalement avantageux qui donne droit à de généreuses subventions fédérales. Pour s’y qualifier, il faut obtenir le certificat pour le crédit d’impôt pour personnes handicapées (CIPH).

Lorsque la personne handicapée cesse d’être admissible aux fins du certificat pour le CIPH, le REEI doit habituellement être terminé, après un certain délai d’inadmissibilité, ce qui peut déclencher d’importantes incidences fiscales.

Le budget de 2019 propose d’éliminer l’obligation de fermer le REEI lorsque le bénéficiaire cesse d’être admissible au CIPH, ce qui met fin aux incidences fiscales pénalisantes liées à la fermeture du régime. Toutefois, durant la période d’inadmissibilité, il ne sera plus possible de cotiser au régime ni d’obtenir de nouvelles subventions. Cette mesure s’applique à compter du 19 mars 2019. D’autres modalités, plus techniques, s’appliqueront sur les retraits du REEI pendant cette période d’inadmissibilité.

Crédit canadien pour la formation

Le budget propose d’instaurer un nouveau crédit d’impôt remboursable pour les frais de scolarité engagés auprès d’un établissement d’enseignement admissible par des personnes âgées de 25 à 64 ans. Pour s’y qualifier, il faut avoir des gains annuels provenant de son travail d’au moins 10 000 $ et un revenu net qui n’excède pas 147 667 $. Ces montants seront indexés annuellement.

Le crédit d’impôt pourra couvrir jusqu’à 5 % des frais de scolarité, sous réserve d’un solde cumulatif de 250 $ par année à compter de 2019.

La portion des frais de scolarité non remboursée par ce crédit d’impôt donnera droit au crédit d’impôt pour frais de scolarité.

Cette nouvelle mesure s’appliquera aux frais de scolarité engagés à compter de l’année 2020.

Nous prenons à cœur notre rôle de toujours mieux vous servir et souhaitons vous accompagner dans la réalisation de votre projet de retraite. Pour concevoir et organiser celui-ci de façon réfléchie et judicieuse, nous portons à votre attention quelques questions fondamentales auxquelles il est important de répondre dès maintenant.

À quel âge envisagez-vous de prendre votre retraite ?

Si l’âge de départ à la retraite et la durée de celle-ci sont des considérations majeures, d’autres éléments primordiaux ne doivent pas être escamotés. En effet, l’état actuel de votre santé et son évolution, votre bilan financier ou la nécessité de soutenir un membre de votre famille, par exemple, peuvent jouer un rôle décisif.

Quel est votre plan de retraite et de quel budget disposez-vous pour le réaliser ?

Bien réfléchir à votre retraite exige que vous en ayez une vision claire en tenant compte de votre style de vie. Vous devriez établir, par exemple, vos préférences en ce qui concerne vos sorties et vos loisirs, ou encore le genre de vacances que vous souhaiterez prendre et leur fréquence. À cette étape, un budget s’avère un outil indispensable, car en plus de déterminer précisément vos dépenses actuelles, il vous permet de prévoir celles que vous devrez assumer à la retraite.

Ainsi, si vous envisagez de faire plusieurs voyages au début de votre retraite, vous pouvez prévoir un poste de dépenses plus important pour une période de temps limitée, sans oublier pour autant que les dépenses sont généralement appelées à changer alors que nous vieillissons : notre état de santé, un changement de lieu d’habitation ou l’obligation d’aider financièrement un proche en sont quelques illustrations.

Il faut aussi déterminer les dépenses majeures à effectuer avant ou pendant la retraite afin de les intégrer dans une planification financière judicieuse. Si, par exemple, vous planifiez des travaux de rénovation, mieux vaut les faire alors que vous êtes sur le marché du travail et, si possible, vous prévaloir des incitatifs fiscaux auxquels vous pourriez avoir droit.

Qu’en est-il de votre bilan financier actuel et quelle est votre capacité d’épargne d’ici votre retraite ?

Il est indispensable de dresser un bilan de vos éléments d’actif, comme vos placements et vos biens immobiliers. À la lumière de votre capacité de travailler qui constitue, pour les prochains 10 ans, une source importante pour pourvoir à votre actif, vous devez évaluer votre capacité à épargner en vue de compléter celui dont vous disposerez à la retraite.

Pour ce faire, vous pouvez vous demander, par exemple, s’il est avantageux d’exercer votre pratique médicale au sein d’une société par actions, ou, le cas échéant, si la structure de votre société demeure toujours appropriée. Vos dettes font aussi partie de votre bilan et une stratégie pour les réduire, voire les éliminer devrait être envisagée avant la retraite.

Connaissez-vous toutes vos sources de revenus à la retraite et savez-vous comment les optimiser sur le plan fiscal ?

Vos sources de revenus à la retraite sont variées. Règle générale, elles se composent de deux volets : d’une part, les régimes publics (pension de la Sécurité de la vieillesse [PSV]) du Canada et régime des rentes du Québec [RRQ]) et, d’autre part, vos épargnes personnelles (régime enregistré d’épargne-retraite [REER], compte d’épargne libre d’impôt [CELI], compte non enregistré et, le cas échéant, placements de votre société ou investissements immobiliers). Peuvent s’y ajouter, bien entendu, les revenus générés par un travail à temps partiel, la vente d’un élément d’actif comme une résidence secondaire, le produit d’une assurance ou bien un héritage.

En tout premier lieu, une bonne planification de retraite vous permettra d’optimiser le décaissement de vos éléments d’actif, en plus de déterminer si vous pouvez tirer avantage d’un fractionnement de revenus entre conjoints.

De fait, il existe divers moyens concrets de réduire votre facture fiscale et, par le fait même, de maximiser vos revenus de retraite.

Savez-vous comment une planification peut vous aider à réaliser votre projet de retraite ?

Une planification permet de vérifier si votre actif est suffisant en tenant compte de vos prévisions de dépenses (coût de la vie) une fois à la retraite. Généralement, on utilise un taux de rendement conservateur afin de déterminer si un surplus d’actif se dégage. Un test basé sur un rendement moindre peut aussi être effectué pour simuler des périodes plus difficiles dans les marchés financiers. Il est également possible de calculer le coût de vie maximal que vous pouvez vous permettre pour épuiser tous vos éléments d’actif sur la période de retraite déterminée. Tous ces calculs doivent se reposer sur des hypothèses réalistes et tenir compte d’un taux d’inflation.

Bref, une planification financière permet de comparer les revenus requis à votre retraite avec ceux dont vous disposerez. Ce faisant, il sera possible d’identifier un écart (positif ou négatif) entre les deux et de proposer des ajustements ou de formuler des recommandations en fonction de vos objectifs de retraite.

Des ajustements à votre stratégie de placement sont-ils nécessaires pour optimiser l’ atteinte de vos objectifs ?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans votre stratégie de placement, notamment votre profil d’investisseur, votre tolérance au risque et votre horizon de placement. L’ensemble de ces éléments permettent d’établir une répartition entre différentes catégories d’actif de sorte que l’espoir de rendement et le risque soient en adéquation avec votre tolérance au risque.

Une optimisation fiscale en ce qui a trait à la structure des placements enregistrés et non enregistrés fait aussi partie de la stratégie de placement.

Avez-vous révisé votre stratégie de protection et de transfert de votre patrimoine ?

Il est important de revoir vos documents légaux, comme le testament, le mandat de protection et les procurations, notamment pour s’assurer qu’ils reflètent toujours vos volontés et pour faciliter la vie de vos proches si un événement (décès, invalidité) devait se produire. Profitez-en également pour réviser vos couvertures d’assurance (vie, invalidité, maladies graves, etc.) afin d’avoir la certitude que votre patrimoine est protégé adéquatement.

Considérez-vous tous les autres aspects liés à la retraite ?

Souvent, les aspects financiers de la retraite sont analysés, mais les autres, en particulier ceux liés à la « nouvelle » vie quotidienne, sont négligés.

Règle générale, comme le style de vie à la retraite s’apparente à celui avant de la prendre, il est primordial de le façonner dès à présent. En entreprenant avant votre retraite les activités que vous vous proposez de pratiquer, vous aiguisez votre intérêt, vous appréciez le plaisir qu’elles procurent et vous développez des habitudes. En d’autres mots, vous bâtissez un style de vie qui sera le vôtre.

La retraite constitue une étape qu’il faut planifier adéquatement. Nous pouvons vous appuyer dans ce processus.

Si vous investissez depuis un certain temps dans le Fonds revenu mensuel FMOQ, vous avez sûrement remarqué que ce dernier a connu son lot de fluctuations à travers les années. Ce Fonds équilibré axé sur les revenus à dividendes canadiens a effectivement été touché par toutes sortes d’événements :

  • La fin des fiducies de revenu : En 2006, l’annonce de la fin du traitement fiscal avantageux pour les fiducies de revenu non immobilières au Canada a été un choc pour ce secteur qui prenait de plus en plus de place dans le paysage des actions à revenu sur le marché boursier canadien.
  • Les montagnes russes du prix du pétrole : Jusqu’à 2008, nous avons vécu une période où le baril semblait vouloir se diriger vers les 200 $, certains anticipant une pénurie de pétrole. L’atterrissage fut brutal : la crise financière de 2008-2009 a drastiquement refroidi la demande. Ensuite, après un certain raffermissement des prix, la surabondance de l’offre, due à l’arrivée du gaz de schiste américain, a exercé une pression à la baisse sur le prix de l’or noir.
  • Le prix du pétrole canadien : Le West Texas Intermediate (WTI) demeure une référence pour suivre le prix de pétrole. Toutefois, la dernière année nous a démontré que le prix du pétrole canadien, le Western Canadian Select (WCS), peut, à l’occasion, s’éloigner significativement du prix du baril mondial. À certains moments de 2018, le baril de WCS valait de 30 $ à 40 $ de moins que le WTI, alors que l’écart habituel devrait osciller autour de 10 $. Des défis en matière d’acheminement de notre pétrole expliqueraient cette anomalie. Le secteur des pipelines, étant justement généreux en termes de dividendes, a donc lui aussi connu son lot d’incertitudes au cours des dernières années.
  • La chute des taux d’intérêt et l’impact sur les actions privilégiées : Une autre portion du Fonds revenu mensuel FMOQ a aussi connu des fluctuations inhabituelles depuis quelques années. En effet, la chute des taux d’intérêt à des niveaux inégalés (en 2016, les obligations canadiennes de 5 ans ont touché un creux de 0,59 %) a entraîné à la baisse le secteur des actions privilégiées. Ce marché étant dominé depuis quelques années par des actions privilégiées à taux révisables, le rendement de ces dernières s’ajuste à la hausse ou à la baisse (à une date et selon un écart prédéterminés) en fonction du rendement des obligations canadiennes de 5 ans. Les attentes de rendement ont été déçues et tout le secteur en a pris pour son rhume.

Ces raisons expliquent pourquoi le Fonds revenu mensuel FMOQ s’est retrouvé plus souvent qu’à son tour dans le bas des classements des Fonds FMOQ : 2008, 2014, 2015 et 2018. En revanche, il a toujours su rebondir : 2007, 2009, 2010, 2011 et 2016 (tableau I). Par ailleurs, son rendement annuel composé sur 10 ans le place nez à nez avec nos autres Fonds équilibrés comme omnibus et placement, bien que ces derniers aient réussi à offrir cette performance avec moins de volatilité (tableau II). Comme vous pouvez le constater, les rendements du Fonds revenu mensuel FMOQ ont donc globalement été satisfaisants, mais les soubresauts ont été nombreux.Sans modifier les objectifs ni la stratégie de placement, deux changements ont été apportés au Fonds au cours des derniers mois afin de remédier à cette situation. Premièrement, les critères de sélection des actions à dividendes ne sont plus les mêmes. Auparavant, le gestionnaire choisissait ses titres uniquement parmi les plus gros payeurs de dividendes. Ainsi, le portefeuille se retrouvait fortement surpondéré dans le secteur de l’énergie et, plus particulièrement celui des pipelines. Dorénavant, le gestionnaire sélectionnera de bons payeurs de dividendes, en privilégiant les sociétés susceptibles de faire croître leurs dividendes dans le temps. Le secteur des services financiers se voit ainsi naturellement surpondéré alors que les banques et les compagnies d’assurance ont des feuilles de route impeccables de ce côté.

Le deuxième changement, plus mineur, touche le poids cible accordé aux actions privilégiées, qui passe de 15 % à 10 %. Cette portion de 5 % sera allouée aux actions ordinaires à dividendes dont le poids passera à 60 % (tableau III).Nonobstant les changements, le mandat premier du Fonds demeure le même, soit offrir un revenu régulier intéressant, majoritairement sous forme de dividendes de source canadienne afin de profiter d’un traitement fiscal avantageux. Cette récente révision fait en sorte que le revenu courant du Fonds sera probablement un peu plus faible, mais pourrait être compensé par une plus importante appréciation du capital à moyen et long terme, ce qui est encore plus avantageux pour les comptes imposables. Tout porte à croire qu’à l’avenir, les rendements seront plus stables et surtout moins affectés par les hauts et les bas de l’imprévisible secteur de l’énergie.

 

TABLEAU I : Rendements année après année (%)

 

Fonds FMOQ 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007
Revenu mensuel -9,01 6,87 17,63 -9,72 4,23 12,03 6,25 4,30 13,25 25,61 -18,94 7,23
Omnibus -3,97 7,28 6,76 1,71 7,38 12,54 6,57 -0,78 10,33 16,47 -15,63 2,08
Placement -3,66 8,20 7,28 4,50 11,27 14,39 6,61 -4,89 8,38 17,53 -15,66 0,92

 

TABLEAU II : Rendements annuels composés (%)

 

Fonds FMOQ 3 mois 1 an 3 ans 5 ans 10 ans Depuis octobre 2006
Revenu mensuel 8,63 2,94 6,44 2,74 7,34 4,86
Omnibus 7,47 3,80 5,89 4,63 7,30 4,84
Placement 8,35 4,72 6,96 6,25 7,74 5,32

 

TABLEAU III : Répartition d’actifs avant et après le changement du Fonds revenu mensuel FMOQ

 

AVANT
Classe d’actifs Minimum Cible Maximum
Court terme etobligations canadiennes 20 % 30 % 40 %
Actions canadiennes privilégiées 10 % 15 % 20 %
Actions canadiennes à revenu élevé 35 % 55 % 65 %

 

APRÈS
Classe d’actifs Minimum Cible Maximum
Liquidités et titres à revenu fixe 20 % 30 % 45 %
Actions privilégiées 5 % 10 % 15 %
Actions canadiennes à revenu élevé 40 % 60 % 70 %

 

Le samedi 9 mars 2019 a marqué le 10e anniversaire depuis le creux de 2009. Sur cette période, l’indice S&P500 a plus que quadruplé en valeur et la composition de l’indice des plus grandes compagnies du marché boursier américain n’est plus la même. À cette époque, une seule compagnie de technologie, Microsoft, faisait partie des cinq sociétés ayant les plus grandes valeurs boursières. En mars 2009, les entreprises ayant un long historique dans des industries traditionnelles se classaient au premier rang : ExxonMobil (secteur pétrolier), Procter & Gamble (fabricant de détergents et de produits ménagers), Walmart (commerce de détail) et AT&T (télécommunications).

Aujourd’hui, quatre des cinq plus grandes compagnies sont des entreprises technologiques : Microsoft, Apple, Amazon et Alphabet (Google). Au début du marché haussier, l’iPhone n’avait que deux ans. Aujourd’hui, il représente la majeure partie des revenus d’Apple, laquelle est devenue la première société cotée en Bourse dont la valeur dépasse 1 billion (mille milliards !) de dollars.

L’explosion de la valeur de ces quatre actions reflète l’influence culturelle qu’ont exercé les grandes entreprises technologiques au cours de cette dernière décennie. Facebook, qui a fait son entrée en Bourse seulement en 2012, se classe aujourd’hui en 6e position parmi les sociétés les plus importantes aux États-Unis en termes de valorisation.

Berkshire Hathaway de Warren Buffett vient compléter le groupe des cinq entreprises les plus importantes. La compagnie se retrouve dans différents secteurs d’activités avec des participations importantes dans d’autres sociétés, telles que American Express, Coca-Cola, Wells Fargo, l’assureur Geico et le chemin de fer Burlington Northern Santa Fe. Soulignons que Berkshire détient actuellement 5,4 % du capital d’Apple.

Au Canada, les banques ont dominé notre marché boursier sur ces dix dernières années. En meilleure position par rapport aux institutions financières américaines à la sortie de la crise financière, les banques canadiennes ont connu un rebond important. Selon un article du Globe&Mail du 8 mars 2019, les cinq grandes banques canadiennes ont contribué pour environ 45 % du rendement total de l’indice canadien S&P/TSX (240 compagnies) sur les dix dernières années. Ainsi, pendant cette période, elles ont procuré un rendement moyen d’environ 18 % par année, une performance qui dépasse celle des indices boursiers S&P500 et S&P/TSX, lesquels ont dégagé respectivement 16,60 % et 9,92 %.

Les cycles des marchés sont ainsi faits que ces derniers traversent invariablement des périodes au cours desquelles ils sont volatils ou stables. Haussiers ou baissiers, les marchés alternent entre hauts et bas et c’est précisément la raison pour laquelle les spécialistes insistent tellement sur l’importance de la diversification et de l’équilibre des titres du portefeuille. Ils permettent à l’investisseur de faire face aux fluctuations des marchés en faisant en sorte que son portefeuille « travaille » peu importe la phase des cycles.

Bien que la volatilité soit parfaitement normale, elle n’en demeure pas moins stressante pour bon nombre d’investisseurs, surtout lorsque les replis sont fréquents. La volatilité a beau être une réalité constante et incontournable des marchés, bien des gens portent davantage attention aux reculs qu’aux reprises et adoptent par le fait même des comportements malavisés.

Le réflexe le plus répandu consiste à tenter de prédire les marchés, ce qui est irréaliste, hasardeux et très souvent coûteux. Pourquoi ? Parce que les causes de la volatilité des marchés sont multiples. En effet, des changements de gouvernement, des politiques d’État nationales ou étrangères, des conflits géopolitiques, des contre-performances de compagnies… sont autant de sources d’incertitude qui ébranlent les investisseurs, même les plus aguerris.

La meilleure posture pour composer avec la volatilité est de faire preuve de discipline, de ne jamais se laisser distraire par les fluctuations et de se concentrer sur une stratégie de placement adaptée à sa situation. Il faut donc demeurer réaliste en regard de ses objectifs et de sa tolérance au risque.

En d’autres mots, il faut éviter de remettre impulsivement en question son plan d’investissement ou de se départir de placements pour limiter des pertes ou apaiser ses craintes. Les coups de tête s’avèrent presque toujours contre-productifs à long terme, car ils empêchent de saisir les occasions intéressantes dont peuvent recéler des marchés en dents de scie.

En pratique, la règle d’or à suivre scrupuleusement se résume en quelques mots : « Plutôt que de se tourmenter avec la volatilité, il faut s’y préparer ! ».

L’investisseur averti est celui dont le portefeuille correspond à sa personnalité et à ses objectifs. Il voit dans la volatilité des marchés non pas une menace angoissante, mais un rappel quant à la nécessité de faire régulièrement le point sur ses placements et de miser sur la diversification, c’est-à-dire de privilégier une stratégie basée sur la détention des actifs de catégories différentes (par exemple, les titres à grandes et petites capitalisations américaines, les actions internationales, les obligations de qualité, etc.).

Voici d’ailleurs six conseils pratiques pour devenir ou demeurer un investisseur sagace et performant.

1. Garder la tête froide

Non seulement les corrections boursières sont normales, mais leur durée est généralement courte. Les données historiques indiquent en effet que les actions se redressent après un repli et qu’elles peuvent générer des rendements positifs à long terme.

À titre d’exemple, les actions américaines ont enregistré de fortes baisses lorsque :

  • la Chine a dévalué sa monnaie au troisième trimestre de 2015 ;
  • le prix du pétrole a chuté au premier trimestre de 2016 ;
  • les Brexiters ont remporté le référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne au deuxième trimestre de 2016 ;
  • l’élection présidentielle américaine était sur le point de se conclure avec la victoire de Donald Trump au troisième trimestre de 2016 ;
  • l’incertitude à l’égard des relations commerciales a inquiété les investisseurs en 2018.

Pourtant, durant cette période de trois ans, le marché a inscrit un gain cumulatif de 30 %.

2. Être à l’aise avec ses placements

Force est d’admettre que si les replis du marché sont une source d’inquiétude, voire d’anxiété pour un investisseur, ses placements ne lui conviennent sans doute pas. D’où l’importance primordiale d’une stratégie de placement bien adaptée à son profil et qui établit clairement l’horizon de placement, les objectifs et la tolérance au risque de l’investisseur.

Même si un horizon de placement est suffisamment éloigné pour justifier la constitution d’un portefeuille audacieux, il faut être à l’aise avec les fluctuations du marché, car les variations

peuvent rapidement devenir anxiogènes. Le cas échéant, une révision de la composition du portefeuille, avec l’aide d’un conseiller, devient un incontournable.

En revanche, un excès de prudence qui tourne à la frilosité n’est guère mieux, surtout si l’horizon de placement est lointain, car cette attitude risque de compromettre le potentiel de croissance nécessaire à l’atteinte des objectifs.

Tout compte fait, ce sont des attentes réalistes qui constituent le meilleur moyen de respecter une stratégie de placement à long terme.

3. Ne pas tenter d’anticiper les mouvements du marché

Les achats et les ventes à répétition peuvent s’avérer très coûteux. À cet effet, l’étude Mind the Gap de la firme Morningstar, un chef de file en recherche financière indépendante, évalue les résultats réellement obtenus par un investisseur moyen en prenant en compte l’impact du comportement d’achat et de vente d’un fonds sur la performance.

Dans son édition 2018, la société a conclu qu’en vendant et en achetant en fonction des mouvements du marché, plutôt qu’en achetant et en conservant les mêmes placements, un investisseur obtient de moins bons résultats.

S’acharner à vouloir éviter les mauvais jours en Bourse et à n’investir que durant les bons est non seulement impossible, mais également téméraire, car les occasions inévitablement manquées risquent d’avoir un effet négatif durable sur le portefeuille.

4. Investir régulièrement, en dépit de la volatilité

Investir régulièrement au fil des mois, des années et des décennies permet non seulement d’éviter le piège pernicieux de l’anticipation des marchés, mais aussi de s’assurer que les replis de courte durée n’auront guère d’incidence sur le rendement final du portefeuille.

Encore une fois, plutôt que d’essayer d’acheter ou de vendre en fonction des conditions de marché, il est de loin préférable de faire appel à un conseiller pour élaborer un plan rigoureux fondé sur des investissements selon une fréquence hebdomadaire, mensuelle ou trimestrielle.

Le fait de conserver des placements en période de baisse ne garantit peut-être pas des gains ou l’évitement de pertes, mais il n’en demeure pas moins qu’acheter lorsque les prix diminuent peut s’avérer profitable à long terme. En effet, quand les marchés reculent, les cours des titres baissent. En conséquence, les sommes utilisées pour l’achat régulier de titres permettent d’en acquérir un plus grand nombre.

Lorsqu’on y regarde de près, les périodes qui semblaient être les pires pour investir ont finalement été les plus fructueuses. La période de cinq ans la plus profitable sur le marché boursier américain a commencé en mai 1932, au cœur de la Grande Dépression des années 1930. La seconde a commencé en juillet 1982, alors que l’économie connaissait l’une des pires récessions de l’après-guerre, marquée par des taux de chômage et d’intérêt à deux chiffres.

5. Saisir les occasions

En période baissière, il est possible de prendre plusieurs mesures pour mieux positionner ses placements dans une perspective à long terme. Ainsi, la vente de certains d’entre eux pourrait se réaliser en profitant du repli des marchés afin de générer des pertes à des fins fiscales (en vendant à perte) et, du coup, rabonnir sa planification fiscale.

Si le mouvement de marché en venait à modifier la répartition des catégories d’actifs (grandes et petites capitalisations, titres étrangers et canadiens, actions, obligations et liquidités), il serait utile de procéder à un rééquilibrage pour rétablir la répartition cible. Entreprise avec l’aide d’un conseiller, cette démarche rigoureuse permettrait de profiter de la baisse des prix.

6. Déléguer la gestion de ses placements

Pour réduire le stress lié à la gestion des placements en période de volatilité, un investisseur qui fait appel à un conseiller, dans le but d’établir une stratégie adaptée à sa tolérance au risque, agit avec discernement et met toutes les chances de son côté.

Conclusion

À la lumière des remarques précédentes, il est indéniable que se concentrer sur les turbulences des marchés, essayer de prédire leur évolution et se demander sans cesse s’il faut agir maintenant ou non est une posture contre-indiquée.

Il est beaucoup plus sage et profitable de consacrer ses efforts à l’élaboration et à la gestion d’un bon plan d’investissement avec l’aide d’un conseiller qui connaît votre réalité. L’équipe des Fonds FMOQ demeure à votre service.

Le 3 décembre dernier, le nouveau ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a effectué sa première mise à jour budgétaire. À cette occasion, différentes mesures fiscales ont été annoncées, dont une harmonisation avec l’Incitatif à l’investissement accéléré au fédéral. Intitulée Amortissement bonifié au Québec, cette mesure s’applique rétroactivement aux biens acquis après le 20 novembre 2018, comme au fédéral.

Pour ce qui est de l’équipement informatique, Québec se montre encore plus généreux qu’Ottawa. Cet amortissement fiscal représente 100 % du coût d’acquisition, comparativement à une déduction pour amortissement trois fois plus élevée que selon la méthode habituelle offerte au fédéral. Cette mesure s’appliquera aux biens acquis à compter du 4 décembre 2018 et avant 2024.

En raison de ces mesures, le gouvernement remplace la déduction additionnelle temporaire de 60 % pour l’équipement informatique neuf (annoncée lors du budget du Québec le 27 mars 2018) par une déduction additionnelle permanente de 30 %, accordée uniquement dans l’année qui suit l’année de l’achat. Pour être admissible, l’équipement informatique neuf doit être acquis à compter du 4 décembre 2018.

En combinant les deux nouvelles mesures québécoises applicables à l’amortissement de l’équipement informatique neuf, la déduction d’amortissement totale s’élève à 130 % sur deux ans.

Revenons à notre exemple, mais avec l’achat d’un ordinateur neuf à compter du 4 décembre 2018. Au Québec, il sera donc possible de déduire la somme de 10 000 $ dans l’année de l’achat et de 3 000 $ dans l’année suivante.

Pour plus de détails sur la déduction additionnelle de 60 %, nous vous invitons à consulter notre Bulletin d’information financière de mars 2018 (p. 10).

Le 21 novembre dernier, le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a déposé son Énoncé économique de l’automne 2018. Ce document présente des mesures fiscales incitant les entreprises canadiennes à investir et leur permettant d’accroître leur compétitivité dans le contexte de la réforme fiscale des entreprises américaines.

L’une des propositions affecte directement les omnipraticiens, qu’ils pratiquent en tant que travailleurs autonomes ou via une société par actions. Appelée Incitatif à l’investissement accéléré, cette mesure permet de réclamer une déduction pour amortissement fiscal plus importante lors de l’acquisition de biens.

Dans le cas des omnipraticiens, les biens généralement visés sont les logiciels, l’équipement informatique, le mobilier de bureau, l’équipement médical, les améliorations locatives et les véhicules automobiles.

L’incitatif s’appliquera uniquement dans l’année de l’acquisition du bien admissible. De façon générale, il sera possible de réclamer une déduction pour amortissement trois fois plus élevée que selon la méthode habituelle, sans toutefois excéder le prix d’achat.

Pour être admissibles, ces biens devront être acquis après le 20 novembre 2018. L’incitatif sera éliminé progressivement à compter de 2024, et ne sera plus en vigueur pour les acquisitions effectuées après 2027.

Prenons l’exemple de l’achat d’un ordinateur de 10 000 $, utilisé exclusivement dans l’entreprise médicale :

Avant la nouvelle mesure
Amortissement (1re année) : 10 000 $ x 55 % x ½ = 2 750 $

Après la nouvelle mesure
Amortissement (1re année) : 2 750 $ x 3 = 8 250 $

Dans cet exemple, une déduction additionnelle de 5 500 $ est accordée au fédéral dans l’année de l’achat.

Puisque la déduction pour amortissement pour les années subséquentes est généralement calculée sur le solde résiduel non amorti, le montant déductible pour les années suivantes sera évidemment moindre que selon la méthode habituelle. Cet incitatif permet donc de déduire plus rapidement le coût du bien sans pour autant le dépasser.

Selon les documents rendus publics, les immeubles sont aussi admissibles (à l’exclusion du terrain). Il pourrait s’agir de l’immeuble nouvellement acquis utilisé dans une entreprise médicale (ex. : clinique médicale) et celui loué à des fins commerciales (ex. : locaux d’une clinique médicale loués à d’autres médecins). De plus, cette mesure semble ne pas exclure l’immeuble loué à des fins résidentielles (ex. : immeuble à logements).

Depuis le 1er janvier 2018, il n’est généralement plus avantageux pour les médecins incorporés de fractionner les dividendes avec les membres de leur famille.

Il existe toutefois une exception pour les dividendes versés au conjoint à compter du 1er janvier de l’année où le médecin incorporé atteint 65 ans (indépendamment de l’âge du conjoint). Pour recevoir un dividende, le conjoint doit obligatoirement détenir des actions de la société. L’utilisation de cette exception dépend cependant des caractéristiques rattachées aux actions détenues par le conjoint.

Au cours des dernières semaines, l’Agence du revenu du Canada a donné plusieurs interprétations concernant l’application des nouvelles mesures fiscales en matière de fractionnement des dividendes. Certaines de ces interprétations semblent contradictoires ou incomplètes en ce qui a trait aux revenus passifs gagnés par la société et lorsqu’il y a cessation de l’exploitation de l’entreprise (comme à la retraite).

Nous vous tiendrons informé dès que des clarifications seront apportées par l’Agence du revenu du Canada.

Harmonisation au provincial

Dans notre Bulletin d’information financière de mars 2018, nous vous avions informé de la nouvelle mesure fiscale annoncée par le gouvernement fédéral lors de son budget du 27 février 2018, portant sur la détention de placements passifs dans une société par actions privée.

Essentiellement, cette nouvelle mesure peut, dans certains cas, accroître le taux d’imposition fédéral applicable au revenu net de profession de la société lorsque ses revenus de placement dépassent 50 000 $ pour l’exercice financier antérieur.

Le 13 décembre dernier, le ministère des Finances du Québec a annoncé l’application de cette nouvelle mesure au Québec. Tout comme au fédéral, elle entrera en vigueur à compter des exercices financiers qui commenceront après le 31 décembre 2018.

Il convient cependant de préciser que cette harmonisation n’aura pas d’incidence pour la plupart des omnipraticiens constitués en société. En effet, depuis 2017, toute société dont les heures travaillées par ses employés n’excèdent pas 5 000 heures dans l’année, n’a pas droit au petit taux d’impôt du Québec sur son revenu net d’entreprise. Par conséquent, la nouvelle mesure au Québec touchera uniquement les sociétés qui accumulent plus de 5 000 heures par année, ce qui est peu fréquent.