Dans notre Bulletin de mars 2019, nous vous avions parlé de l’Incitatif à l’achat d’une première propriété (IAPP). Annoncé par le gouvernement fédéral dans son budget de mars dernier, ce programme vise à faciliter l’accès à la propriété aux premiers acheteurs. Nous vous présentons ici les détails dévoilés récemment.

Qu’est que l’IAPP ?

Il s’agit d’un prêt hypothécaire de deuxième rang, consenti par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) dont l’administration est confiée à First Canadian Title (FCT). Ce prêt constitue une deuxième source de financement après le prêt hypothécaire de premier rang accordé par une institution financière.

L’IAPP aura généralement pour effet de réduire les versements hypothécaires mensuels de l’emprunteur.

Durée de programme

Les demandes pour obtenir l’IAPP sont acceptées depuis le 2 septembre dernier, mais ce financement ne pourra être consenti qu’à l’égard des propriétés acquises à compter du 1er novembre 2019 et au plus tard le 31 mars 2024.

Montant de l’IAPP

Le montant du financement est déterminé en fonction du type de la propriété :

  • Propriété neuve : 5 % ou 10 % (pourcentage au choix de l’emprunteur) de la valeur d’emprunt de la propriété (VEP)
  • Propriété existante : 5 % de la VEP
  • Maison mobile ou usinée (neuve ou existante) : 5 % de la VEP

La VEP est le moindre de son prix d’achat ou de sa juste valeur marchande (généralement ces deux valeurs se correspondent).

Ce prêt sera consenti pour une période maximale de 25 ans, sauf si la propriété est vendue avant, auquel cas la totalité du prêt devra être remboursée à même le prix de vente.

Aucun remboursement de capital ne sera exigé tout au long de la durée du prêt. L’emprunteur pourra cependant rembourser la totalité du prêt (et non partiellement) en tout temps et sans pénalité.

Ce prêt ne comporte pas d’intérêt. Toutefois, il s’agit d’un prêt avec participation : le gouvernement participe donc à l’appréciation (ou dépréciation) de la valeur de la propriété.

Exemple

Au moment de l’achat de la propriété neuve, l’IAPP s’élève à 40 000 $, soit 10 % du prix d’achat de 400 000 $. Dix ans plus tard, la propriété est vendue à un prix de 500 000 $.

L’emprunteur doit donc maintenant rembourser la somme de 50 000 $, soit 10 % du prix de vente de 500 000 $ (calculé avant la commission de vente).

Le montant de 50 000 $ représente le prêt initial de 40 000 $ plus une prime d’appréciation de 10 000 $.

Dans cet exemple, la prime de 10 000 $ représente 25 % du prêt initial, une proportion correspondant à l’augmentation de la valeur de la propriété vendue (100 000 $ / 400 000 $).

En cas de remboursement anticipé ou après 25 ans, le montant payable sera calculé selon la juste valeur marchande de la maison à ce moment.

 

Notion de « première propriété »

Seulement les « premiers acheteurs » sont admissibles au programme. Dans le cas d’un couple, au moins un des deux conjoints doit se qualifier en tant que tel. Le premier acheteur est une personne qui :

  • n’a jamais acheté de propriété auparavant ; ou encore
  • n’a pas habité dans la maison dont elle ou son conjoint actuel était propriétaire au cours des quatre dernières années (et ce, même si la personne a été propriétaire dans le passé) ; ou encore
  • est divorcée ou séparée de son conjoint, même si elle ne se qualifie pas selon les deux premiers critères. Les deux ex-conjoints peuvent donc se qualifier séparément.

Un seul IAPP sera consenti à l’égard de l’achat d’une habitation par deux conjoints, même si chacun se qualifie en tant que premier acheteur.

Si un seul des deux conjoints se qualifie comme premier acheteur, la propriété pourra tout de même être acquise par les deux conjoints, qui seront les deux emprunteurs.

L’IAPP sera calculé en fonction de la VEP (et non sur la moitié de cette valeur), tout en étant remboursable par les deux conjoints. Son montant sera identique, même si le conjoint admissible est le seul acheteur et emprunteur.

Notion de « propriété admissible »

Pour être admissible, la propriété, située au Canada, doit être habitée comme résidence principale. Par conséquent, la propriété secondaire (ex. : le chalet) et la propriété à usage locatif, commercial ou non résidentiel ne sont pas admissibles.

Cependant, selon la documentation gouvernementale, l’immeuble de deux à quatre logements serait entièrement admissible si l’un d’eux est habité comme résidence principale par l’emprunteur, même si les autres logements sont offerts en location.

Tous les types de propriétés sont admissibles (neuves ou existantes) : maison unifamiliale ou jumelée, unité de condominium, duplex, triplex, quadruplex, maison usinée, maison mobile, etc.

Conditions à respecter

Le revenu annuel admissible de l’emprunteur ne doit pas excéder 120 000 $. En cas d’achat à deux ou à plusieurs, c’est le revenu annuel admissible combiné de tous les emprunteurs qui doit être inférieur à 120 000 $, et ce, même si un seul emprunteur se qualifie en tant que premier acheteur aux fins du programme. Le revenu admissible inclut le salaire, les revenus de placement et les revenus nets de location.

L’emprunt total (l’IAPP et le prêt hypothécaire de l’institution financière) ne doit pas excéder 4 fois le revenu annuel admissible tel que défini ci-dessus. Avec l’IAPP, l’emprunt total ne pourra donc jamais excéder 480 000 $.

Le prêt hypothécaire de premier rang de l’institution financière doit être admissible à l’assurance prêt hypothécaire de la SCHL, de Canada Guaranty ou de Genworth. Quant à l’IAPP, il n’a pas à être assuré.

Le prêt hypothécaire de premier rang doit représenter au moins 80,01 % de la VEP.

Pour les propriétés comptant un ou deux logements, une mise de fonds minimale de 5 % est requise pour la première tranche de 500 000 $ de la VEP, et de 10 % pour l’excédent.

Pour les propriétés de trois ou quatre logements, la mise de fonds minimale doit constituer 10 % de la VEP.

Par conséquent, si l’IAPP représente 10 %, la mise de fonds maximale sera de 9,99 % de la VEP. Si l’IAPP est plutôt de 5 %, la mise de fonds maximale sera de 14,99 % de la VEP.

La mise de fonds ne doit pas provenir d’un prêt personnel non garanti ni d’une marge de crédit non garantie. S’il s’agit de l’argent provenant d’un don fait par un proche parent, celui-là ne doit pas être remboursable. À première vue, un retrait REER en vertu du régime d’accession à la propriété (RAP) serait admissible à titre de mise de fonds.

Pour obtenir plus d’information sur le programme IAPP, veuillez consulter la Stratégie nationale sur le logement (chezsoidabord.ca).

Contexte économique

Encore une fois ce trimestre, l’actualité politique a fortement influencé la direction des marchés financiers. Les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine ont été au centre des préoccupations. À cet égard, le troisième trimestre a été riche en revirements. À la fin de juin, à Osaka, les présidents Trump et Xi avaient conclu une trêve lors de la rencontre du G7. Dès le début d’août, cette trêve prenait fin. De nouveaux tarifs ont alors été annoncés. Finalement, les négociations ont repris en septembre. En fin de trimestre, on parlait même de la possibilité d’une rencontre au sommet à l’automne.

Au Royaume-Uni, Boris Johnson a été élu chef du Parti conservateur et premier ministre du pays. Il tente maintenant, non sans peine, de mener son pays vers le Brexit. Le parlement a toutefois opposé une certaine résistance à son intention de réaliser le Brexit sans une entente régissant les échanges commerciaux avec l’Union européenne.

Au cours de l’été, on a pu observer les effets de ces tensions sur l’économie, notamment par une diminution des échanges commerciaux internationaux. La plupart des pays ont subi des baisses de leurs exportations. D’ailleurs, l’économie s’est contractée dans certains pays dotés d’un secteur manufacturier important, tel que l’Allemagne.

La Chine aussi a subi les contrecoups des tensions commerciales. La production industrielle a continué de croître, mais le taux de croissance enregistré cet été est le plus faible des 17 dernières années.

Dans ce contexte de fragilité, l’économie américaine, locomotive de la croissance mondiale, s’en tire relativement bien. Le marché de l’emploi conserve sa solidité. La facilité à se trouver un emploi et les bonnes perspectives d’augmentation des salaires soutiennent le niveau élevé de confiance des consommateurs américains. Rappelons que leurs dépenses constituent près de 70 % du PIB du pays. De plus, les baisses de taux hypothécaires observées depuis quelques mois favorisent le marché immobilier et la construction résidentielle. Les récents indicateurs économiques semblent démontrer que les craintes de récession aux États-Unis étaient nettement exagérées. Soulignons toutefois les difficultés du secteur manufacturier américain : il est affecté, lui aussi, par les tarifs douaniers mis en place au cours des dernières années.

Après deux trimestres de faible croissance, le Canada a récemment enregistré la plus forte croissance des pays du G7 soit 3,7 %. Chez nous aussi, les baisses de taux hypothécaires ont favorisé le marché immobilier, lequel avait connu un certain repli notamment en Ontario.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

La diminution du rythme de croissance dans plusieurs pays, dont la Chine, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Russie, a incité de nombreuses banques centrales à abaisser leurs taux d’intérêt.

En zone euro, la Banque centrale a abaissé son taux directeur de -0,40 % à -0,50 %. Elle a également annoncé la reprise de son programme d’achat d’obligations sur les marchés. Les taux obligataires négatifs y sont devenus courants. Cette situation a incité de nombreux investisseurs à se tourner vers les obligations nord-américaines, qui offrent toujours un rendement positif. Cette forte demande a contribué à la baisse des taux obligataires de ce côté de l’Atlantique et, par conséquent, au bon rendement du marché obligataire canadien.

Pour sa part, la Réserve fédérale américaine a procédé à deux baisses de taux de 0,25 % au cours du trimestre. Comme l’expliquait le président de la Fed, ces baisses préventives ne sont pas le début d’une tendance. Elles sont plutôt un « ajustement de milieu de cycle » qui vise simplement à donner un peu d’oxygène à l’économie. Cette action préventive est mise en place au cas où le ralentissement observé dans le monde viendrait à atteindre les États-Unis.

Chez nous, la forte croissance enregistrée par l’économie canadienne a incité la Banque du Canada à maintenir le statu quo plutôt que de suivre la tendance et d’abaisser les taux. Le gouverneur Poloz est toutefois conscient que la forte croissance récente ne peut guère être maintenue à très long terme. Il a donc ouvert la porte, lors de la rencontre tenue au début de septembre, à baisser éventuellement le taux directeur si les conditions l’exigeaient.

La perspective de ralentissement de la croissance économique mondiale et l’attrait des obligations nord-américaines pour les investisseurs internationaux ont entraîné une baisse des taux obligataires. Ce contexte a été favorable au rendement des obligations.

La relative stabilité des taux de court terme et la baisse des taux de long terme ont entraîné une inversion de la courbe de rendement. Cela a fait couler beaucoup d’encre au cours de l’été. En effet, l’inversion de la courbe des obligations américaines d’échéances de 2 et de 10 ans a souvent été un indicateur précurseur de récession aux États-Unis. Cette inversion de la courbe de taux n’avait pas été observée depuis 2007. Le président de la Fed mentionnait la nécessité de regarder toutefois les causes de l’inversion actuelle, soit les tensions commerciales et les taux d’intérêt négatifs en Europe. Ces éléments ne sont pas susceptibles de provoquer une récession aux États-Unis.

Marchés boursiers

Malgré les fortes tensions commerciales, les marchés boursiers mondiaux ont continué de progresser au cours du troisième trimestre. Les résultats financiers des sociétés ont été généralement bons et légèrement supérieurs aux attentes. La baisse des taux directeurs décrétée par plusieurs banques centrales a ravivé l’appétit des investisseurs pour les actifs à risque. Cela a permis aux indices boursiers américains de toucher de nouveaux sommets. Les marchés boursiers européens et japonais ont également été soutenus par les décisions de leurs banques centrales.

Cela dit, les revirements dans le processus de négociation entre les États-Unis et la Chine, ainsi que certains événements, comme l’attaque d’installations pétrolières en Arabie saoudite, ont contribué à maintenir un haut niveau de volatilité sur les marchés.

L’inversion de la courbe de taux des obligations américaines a également contribué à de forts mouvements des cours boursiers au mois d’août. Rappelons que cette inversion de courbe a fréquemment été annonciatrice d’une récession.

Les marchés émergents ont été particulièrement bousculés au mois d’août. L’incertitude entourant la résolution des conflits commerciaux et la force du dollar américain minent la progression des marchés émergents.

La Bourse canadienne s’est relativement bien tirée des turbulences de l’été. Les pressions subies par le secteur de l’énergie sont compensées par la forte demande pour l’or, valeur refuge en ces périodes de volatilité. La relative solidité de l’économie canadienne soutient également plusieurs secteurs, notamment les services financiers.

À l’horizon

Les consommateurs américains demeurent relativement immunisés contre les problèmes commerciaux. La faiblesse du secteur manufacturier américain ne devrait donc pas entraîner de récession aux États-Unis. La prudence de la Réserve fédérale, qui a réduit son taux directeur à deux reprises au cours du trimestre, contribuera à protéger l’économie américaine contre les vents contraires qui soufflent actuellement sur l’économie mondiale.

Ailleurs dans le monde, le secteur manufacturier est actuellement en contraction. Le secteur des services, axé sur la consommation, résiste et demeure le principal vecteur de la croissance mondiale. La détérioration récente de plusieurs indicateurs de nature prospective révèle que plusieurs entreprises à travers le monde demeurent très prudentes face aux tensions commerciales mondiales.

Nous sommes d’avis que la situation se stabilisera et que la croissance mondiale se poursuivra. Les incidences négatives des tensions commerciales se dissiperont progressivement et les économies européenne et japonaise se redresseront.

Les mesures de stimulation budgétaire et fiscale contribueront également à la stabilisation de l’économie chinoise.

Dans cet environnement de croissance modérée, l’inflation demeurera à des niveaux stables qui ne nuiront pas à la croissance économique. Les banques centrales pourront donc maintenir leurs politiques de stimulation. Ces mesures permettront de soutenir la croissance mondiale et de prolonger le cycle économique. Cette conjoncture sera alors favorable aux actions et aux matières premières, au détriment des titres à revenu fixe et du dollar américain.

Êtes-vous en bonne voie pour atteindre vos objectifs de placement ?

Les spécialistes de la planification financière vous le diront : le temps et l’épargne assidue demeurent vos principaux alliés pour vous constituer un capital de retraite, un fonds d’urgence, une mise de fonds en vue d’acheter une maison ou pour tout autre projet.

Soyons honnêtes, il demeure plus facile de mettre régulièrement de petites sommes de côté que de se départir de plusieurs milliers de dollars une fois l’an. Sans compter que cotiser à la dernière minute ne figure pas parmi les stratégies les plus avantageuses.

intérêts composés

Comparativement à un investissement réalisé en fin d’année, celui effectué périodiquement produit généralement un rendement supérieur puisque le capital fructifie plus longtemps. C’est là que la magie des intérêts composés, soit les intérêts sur vos intérêts, opère.

Prenons l’exemple de deux médecins qui épargnent chacun 26 000 $ par année, pendant 30 ans. En optant pour des versements systématiques toutes les deux semaines,le Dr Martin mettra de côté 44 496 $ de plus que le Dr Robert, et ce, sans effort.

 

Dr Martin Dr Robert
Cotisation
1 000 $ toutes les deux semaines (pour un total de 26 000 $ annuellement)
26 000 $ à la fin de l’année
Rendement annuel composé
5 %
5 %
Valeur du placement après 30 ans
1 771 906 $
1 727 410 $
Écart
44 496 $

 

Coût d’achat moyen

Comme nul ne peut prédire les soubresauts de l’économie, investir régulièrement tout au long de l’année vous permet de bénéficier d’un coût d’achat moyen et surtout de ne pas vous laisser influencer par les aléas des marchés.

Conclusion

En choisissant les prélèvements automatisés, vous investissez en toute tranquillité, sans vous en rendre compte, et votre épargne s’accumule comme vous le souhaitez.

Vous pouvez ainsi aisément vous assurer d’utiliser tous vos droits de cotisation, tant à votre régime enregistré d’épargne-retraite (REER), qu’à votre compte d’épargne libre d’impôt (CELI), ainsi qu’au régime enregistré d’épargne-études (REEE) de vos enfants ou petits-enfants.

Enfin, si vous êtes déjà adepte du service de prélèvements automatisés, vous pourriez revoir à la hausse le montant de vos investissements réguliers afin d’atteindre vos objectifs financiers plus rapidement. Vous ne perdez rien en essayant, car vous pouvez modifier la fréquence et le montant de vos versements en tout temps, au gré des événements qui ponctuent votre vie.

N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller pour mettre en place une stratégie payante.

Devant la panoplie de produits d’investissement qui vous sont offerts, comment déterminer lesquels pourront le mieux servir vos objectifs financiers ? La réponse à cette question dépend de votre situation (âge, épargne disponible, projets, état de santé et même tempérament). Ces caractéristiques uniques doivent être prises en compte pour établir votre profil d’investisseur.

Exigé par les organismes réglementaires de l’industrie financière, l’établissement de votre profil d’investisseur constitue un préalable à toute stratégie de placement. En pratique, cet exercice vise à traduire vos objectifs financiers en répartition d’actifs optimale en tenant compte des délais ciblés. Voici les étapes pour établir votre profil.

Identifier vos objectifs financiers

Achat d’une propriété, voyages, rénovations, études des enfants, retraite, etc. ; vous pouvez viser l’un ou plusieurs de ces objectifs à la fois. Identifier chaque projet permet à votre conseiller de mieux vous guider dans le choix du régime d’épargne le plus approprié (REER, CELI, REEE, etc.) pour chacun de vos objectifs.

Déterminer votre horizon de placement

Une fois les objectifs identifiés, il faut les assortir d’une échéance : 1, 5, 10 ou 25 ans. Votre conseiller a besoin de cette information pour valider le choix du régime (certains imposent des mesures fiscalement pénalisantes en cas de retrait trop rapide), mais surtout pour déterminer le niveau de risque qu’il est raisonnable d’assumer pour chacun des portefeuilles et donc établir la répartition d’actifs optimale (proportion d’actions et d’obligations).

En d’autres mots, plus la période qui vous sépare de l’utilisation de votre épargne est éloignée, plus vous pouvez miser sur des placements à potentiel de rendement élevé (et donc associés à une volatilité accrue). Plus le moment du décaissement se rapproche, plus vous devriez opter pour des placements sécuritaires et moins volatils.

Établir votre tolérance au risque

Plus subjective qu’objective, cette caractéristique dépend de votre tempérament. Certaines personnes se sentent plus à l’aise que d’autres devant d’importantes fluctuations de la valeur de leurs placements. Si vous faites de l’insomnie à cause des hauts et des bas des marchés, vous avez probablement surestimé votre tolérance au risque. Il faut donc revenir à la charge et revoir cet élément avec votre conseiller.

Un manque de connaissances financières peut parfois contribuer à l’anxiété devant l’investissement. N’hésitez donc pas à vous instruire dans ce domaine, ceci vous permettra de prendre des risques réfléchis.

Votre profil d’investisseur

Tous les renseignements précités seront recueillis et analysés par votre conseiller afin d’établir votre type d’investisseur pour chacun de vos portefeuilles. Ainsi, vous pourriez adopter un profil « audacieux » dans vos placements REER et demeurer « conservateur » dans vos investissements CELI.

Chaque profil d’investisseur prévoit des balises d’exposition au risque de façon à refléter une répartition stratégique de vos actifs.

Profil d’investisseur et seuils d’exposition

 

Profil Seuils d’exposition
Titres à revenu fixe Titres de participation
Minimum
(%)
Maximum
(%)
Minimum
(%)
Maximum
(%)
Sécuritaire 90 100 0 10
Conservateur 65 95 5 35
Équilibré-modéré 50 80 20 50
Équilibré 35 65 35 65
Équilibré-croissance 20 50 50 80
Audacieux 0 30 70 100

 

Une fois votre profil d’investisseur établi, votre conseiller sera en mesure de vous formuler des recommandations personnalisées en vue d’élaborer votre politique de placement.

Toutefois, une bonne politique de placement est « vivante ». Votre situation évolue constamment (baisse ou hausse de revenus, mariage, divorce, naissance ou décès dans la famille, imprévus, volatilité des marchés, etc.) ; il faut donc que votre profil d’investisseur reflète ces changements. Pensez donc à revoir périodiquement votre profil d’investisseur avec votre conseiller pour vous donner toutes les chances d’atteindre vos objectifs financiers.

Justine termine sa résidence en décembre et envisage de commencer sa pratique d’omnipraticienne dans une autre ville en janvier 2020. Elle ne possède pas d’actifs et a accumulé, durant ses études, une dette de 65 000 $ : 50 000 $ sur une marge de crédit au taux d’intérêt de 3,7 % ainsi qu’un prêt étudiant de 15 000 $ au même taux. Justine souhaite savoir comment répartir ses futurs surplus budgétaires : doit-elle se concentrer sur le remboursement de ses dettes ou plutôt sur l’épargne ?

Budget

Puisque son train de vie augmentera en fonction de sa nouvelle réalité, il est important pour Justine de faire un budget et d’y inclure toutes ses futures dépenses :

  • Logement : loyer, électricité, chauffage, assurance habitation, téléphone, câble, Internet, ameublement ;
  • Alimentation : épicerie, restaurants, repas du midi, café, etc. ;
  • Habillement et soins personnels : vêtements, chaussures, cosmétiques, coiffure, etc. ;
  • Transport : paiement du véhicule (achat ou location), assurance, essence, entretien, immatriculation, stationnement, etc. ;
  • Assurances et soins de santé : assurance vie, médicaments et soins dentaires, assurance salaire en cas d’invalidité ;
  • Loisirs : vacances, lecture, activités, cadeaux, etc. ;
  • Dette : remboursement et intérêts sur la dette.

À la suite de la compilation des dépenses, Justine estime que son nouveau budget devrait s’élever à 45 000 $ (net d’impôts) par an.

Statut de travailleur autonome et frais déductibles

Lors de sa résidence, Justine avait un statut d’employée. Ses impôts étaient donc prélevés à la source, à même ses revenus. Une fois en pratique, elle changera de statut en passant à celui de travailleur autonome, ce qui lui permettra de déduire certaines dépenses, en lien avec son travail, de son revenu imposable. Ces dernières incluent les cotisations professionnelles, l’assurance responsabilité, le loyer de bureau, la facturation, la formation, les honoraires des professionnels (comptable, etc.) et autres frais.

Comme Justine envisage de se rapprocher de son futur lieu de travail, elle pourra également déduire, sous certaines conditions, ses frais de déménagement de son revenu.

Revenu et imposition

Pour sa première année de pratique (2020), Justine s’attend à gagner 250 000 $ net de dépenses déductibles. À part les impôts, elle doit prévoir le versement de contributions au régime des rentes du Québec (RRQ), au régime québécois d’assurance parentale (RQAP) et au Fonds des services de santé (FSS).

Les travailleurs autonomes ont jusqu’au 15 juin pour produire leurs déclarations de revenus. Cependant, l’ensemble des impôts (provincial et fédéral) doivent être acquittés au plus tard en date du 30 avril. Sinon, des intérêts s’appliquent sur le solde non réglé à cette date. Dans le cas de Justine, elle sera soumise à des acomptes provisionnels à partir de 2021.

Le dernier avis de cotisation au fédéral de Justine mentionne qu’elle possède des droits inutilisés de 17 550 $ à titre de REER. Ce montant correspond à 18 % des revenus provenant de ses emplois à temps partiel et durant l’été, ainsi que de ses années de résidence. Nous recommandons d’ailleurs à Justine de cotiser au REER afin de réduire son revenu imposable.

Toutefois, l’avantage du REER dépasse le remboursement d’impôt. Lors de l’achat de sa première résidence, Justine pourra retirer, sans incidence fiscale, jusqu’à 35 000 $ dans le cadre du régime d’accès à la propriété (RAP), montant qui lui servira de mise de fonds.

Projection de la situation financière de Justine en 2020 :

 

Revenu net de dépenses professionnelles
250 000 $
Cotisation au REER
(17 550 $)
Revenu imposable
232 450 $
Impôts (taux moyen de 41 %)
(95 800 $)
Contributions (RRQ, RQAP, FSS)
(7 400 $)
Revenu disponible
129 250 $
Coût de vie
(45 000 $)
Surplus
84 250 $

 

L’analyse met en évidence un surplus de 84 250 $ pour la première année. Quelles seront les priorités pour tirer le maximum de cet excédent ?

Stratégies de remboursement de dettes

Étant donné que les intérêts sur la marge de crédit ne sont pas déductibles, Justine aurait avantage à rembourser sa marge de crédit au fur et à mesure des entrées d’argent. Elle aura droit à un crédit d’impôt non remboursable sur les intérêts payés dans l’année sur son prêt étudiant accordé par le gouvernement (qui doit par ailleurs être maintenu séparé des autres dettes).

Pour rendre les intérêts déductibles de sa marge de crédit, elle pourrait recourir à la technique de la mise à part de l’argent (MAPA). Pour ce faire, elle devra ouvrir une nouvelle marge de crédit pour emprunter de façon distincte la somme servant à certaines dépenses strictement utilisées dans le but de gagner un revenu professionnel.

Épargne

Le remboursement de la dette ne devrait pas faire oublier que l’épargne enregistrée (comme le REER) peut offrir certains avantages fiscaux dont il serait judicieux de se prévaloir.

Pour cotiser à son REER, Justine peut mettre en place un plan de prélèvements automatisés, qui consiste à autoriser l’institution financière à prélever automatiquement de son compte bancaire le montant de son choix à la fréquence souhaitée (hebdomadaire, mensuelle ou autre).

Conclusion

En suivant les recommandations ci-dessus, Justine aura remboursé ses dettes en moins de deux ans. Pour ce faire, elle devra recourir à des stratégies fiscales (comme la MAPA) et à des régimes fiscalement avantageux (comme le REER), et surtout respecter ses projections en matière de revenus (250 000 $) et de coût de vie (45 000 $).

Une fois les dettes remboursées, Justine devrait continuer à verser le maximum permis au REER. Devant un excédent budgétaire, il serait également avantageux de cotiser au CELI, et peut-être d’envisager l’incorporation.

Évidemment, Justine devra revoir sa situation financière régulièrement en fonction de ses projets personnels (achat de propriété, union de fait ou mariage, congé de maternité, etc.). Un accompagnement professionnel dansle domaine financier s’avère souvent la meilleure option.

Crédits d’impôt à l’égard des travailleurs d’expérience

Le crédit d’impôt pour les travailleurs d’expérience a été bonifié. Ce crédit vise les travailleurs de 60 ans et plus dont les revenus de travail n’excèdent pas un certain seuil. Le montant maximal du crédit variera entre 150 $ et 1 500 $ selon l’âge. Le crédit a été renommé « crédit d’impôt pour la prolongation de carrière ». La bonification de ce crédit s’applique à compter de l’année 2019.

Du côté des employeurs, le budget de 2019 propose de réduire les cotisations salariales versées par une société par actions à l’égard de ses employés de 60 ans et plus (Fonds des services de santé [FSS], Régime de rentes du Québec [RRQ], Régime québécois d’assurance parentale [RQAP] et Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail [CNESST]).

Ce crédit d’impôt remboursable ne pourra pas être réclamé par une société du secteur des services lorsque le total des heures rémunérées pour l’année n’excède pas 5 000. Par ailleurs, une société ne pourra pas se qualifier à ce crédit à l’égard du salaire versé à un employé détenant au moins 10 % d’une catégorie d’actions (ni à son conjoint).

Par conséquent, la société par actions de pratique médicale ne pourra pas se prévaloir de ce nouveau crédit d’impôt à l’égard du salaire versé au médecin ou à son conjoint.

Ce nouveau crédit d’impôt sera applicable à l’égard d’une année d’imposition de la société qui se termine après le 31 décembre 2018.

Abolition graduelle de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants

Le tarif quotidien d’un service de garde subventionné se compose d’une contribution de base de 8,25 $ payable au service de garde, à laquelle s’ajoute une contribution additionnelle qui varie entre 0,70 $ et 13,90 $ selon le revenu familial. Cette dernière portion doit être acquittée lors de la production des déclarations de revenus.

Des modifications législatives seront apportées à la loi afin d’entamer l’abolition graduelle de cette contribution additionnelle. Ce processus s’étirera de 2019 à 2022.

Transactions effectuées sur les marchés financiers

Revenu Québec se propose de mettre en place prochainement un nouveau relevé fiscal afin de simplifier la déclaration des transactions effectuées sur les marchés financiers (ex. : vente d’actions de sociétés cotées en Bourse).

Uniformisation graduelle des taux de la taxe scolaire à travers le Québec

Le budget propose une réforme du régime de la taxe scolaire visant l’instauration graduelle d’un taux unique de taxation à l’ensemble du Québec. Ce taux unique, basé sur le taux effectif le plus bas en 2018-2019, a pour but de mettre fin aux iniquités du régime actuel entre les différentes régions et de réduire le fardeau fiscal des Québécois.

Cette uniformisation des taux et cette réduction du compte de taxe scolaire débutera à compter du 1er juillet 2019. À cet effet, le gouvernement versera 200 millions de dollars en 2019-2020 aux commissions scolaires afin de compenser la réduction de leurs revenus de taxe scolaire.

Le gouvernement a l’intention d’uniformiser les taux de taxation sur une période de trois ans. À terme, le coût de cette mesure avoisinera 800 millions de dollars annuellement.

REER et FERR : l ’achat d’une « rente viagère différée à un âge avancé »

Comme vous le savez peut-être, un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) doit être converti en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) au plus tard le 31 décembre de l’année des 71 ans du détenteur. Par la suite, des montants minimums doivent être retirés annuellement du FERR.

Actuellement, il est permis d’utiliser les fonds des REER et FERR pour acheter une rente immédiate visant à fournir un revenu à la retraite, sous réserve de diverses conditions. En échange d’un montant forfaitaire, une rente procure des paiements périodiques au rentier, en général pendant une période fixe, ou pendant la vie du rentier ou la vie conjointe du rentier et de son époux ou conjoint de fait.

Le versement des rentes acquises avec des fonds enregistrés doit normalement commencer au plus tard à la fin de l’année pendant laquelle le rentier atteint l’âge de 71 ans.

Le nouveau budget propose de modifier les règles fiscales actuelles afin qu’une « rente viagère différée à un âge avancé » soit reconnue comme un achat de rente (ou un placement) admissible au titre des REER et FERR. La rente sera viagère et les paiements pourront être différés jusqu’à la fin de l’année pendant laquelle le rentier atteint l’âge de 85 ans. Ainsi, les versements pourront commencer entre 71 et 85 ans, au choix du rentier. D’autres modalités pourront être fixées par le rentier, sous réserve des exigences de la loi.

Selon notre compréhension, la « rente viagère différée à un âge avancé » pourra donc être acquise après 71 ans.

La « rente viagère différée à un âge avancé » sera assujettie à un plafond viager correspondant généralement à 25 % du REER ou du FERR pour l’année précédente, sans dépasser un plafond global de 150 000 $ pour l’ensemble des régimes admissibles. Ce plafond à vie en dollars sera indexé à l’inflation à compter de l’année d’imposition 2021 et arrondi au multiple de 10 000 $ le plus proche.

À noter que la valeur de la « rente viagère différée à un âge avancé » ne sera pas incluse aux fins du calcul du montant minimum à retirer annuellement d’un FERR après l’année de son achat. Quant aux autres placements détenus dans un FERR, ils demeureront assujettis à la règle des retraits minimums obligatoires à partir de 71 ans.

Ces nouvelles mesures entreront en vigueur à compter de l’année d’imposition 2020.

Nous vous recommandons de consulter un spécialiste en planification de la retraite avant de procéder à l’acquisition d’une telle rente.

Hausse du plafond de retrait pour le RAP

Avant le changement, le régime d’accession à la propriété (RAP), qui aide les acheteurs d’une première habitation à épargner pour une mise de fonds, permettait de retirer, sans payer d’impôt, jusqu’à 25 000 $ d’un REER en vue d’acquérir ou de faire construire une propriété.

Afin de permettre aux acheteurs d’une première habitation d’effectuer des retraits plus importants, le budget propose d’augmenter le plafond de retrait du RAP en le faisant passer de 25 000 $ à 35 000 $. Par conséquent, un couple pourra potentiellement retirer 70 000 $ de ses REER afin d’acquérir une première habitation.

Cette hausse du plafond du RAP s’applique aux retraits effectués après le 19 mars 2019.

Les montants retirés au titre du RAP doivent par ailleurs être remboursés dans un REER au cours d’une période maximale de 15 ans à compter de deuxième année suivant le retrait.

Actuellement, vous ne pouvez pas vous qualifier, aux fins du RAP, comme « acheteur d’une première habitation » si, au cours de l’année courante ou des quatre années civiles précédentes, à la fois :

  • Vous ou votre époux (ou conjoint de fait) déteniez et occupiez une autre habitation ;
  • Cette habitation était votre principal lieu de résidence.

Le budget propose d’assouplir le critère de « première habitation » pour les acheteurs qui vivent séparés de leur époux ou conjoint de fait pendant au moins 90 jours en raison de l’échec de leur relation. Sous réserve de certaines conditions, chaque ex-conjoint pourra s’acheter une habitation en utilisant le RAP, même s’il était propriétaire d’une habitation au moment de la séparation ou avant. Cette mesure s’appliquera aux retraits au titre du RAP effectués à compter de 2020.

Incitatif à l’achat d’une première habitation

Afin de rendre l’accession à la propriété plus abordable pour les premiers acheteurs, le budget de 2019 instaure l’Incitatif à l’achat d’une première habitation.

Il est proposé que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) finance une partie de l’achat d’une propriété au moyen d’un prêt hypothécaire avec participation. La SCHL pourrait accorder aux premiers acheteurs un prêt hypothécaire avec participation de 10 % de la valeur d’une habitation nouvellement construite ou de 5 % de la valeur d’une habitation existante.

Aucun versement mensuel ne sera exigé à l’égard de ce prêt. Ce dernier demeurera remboursable (comme au moment de la revente de l’habitation).

L’Incitatif serait offert aux acheteurs d’une première propriété dont le revenu du ménage est inférieur à 120 000 $ par année. En même temps, l’hypothèque assurée des participants et le montant de l’Incitatif ne pourront être plus élevés que quatre fois les revenus annuels du ménage des participants.

Ce nouveau programme devrait être opérationnel dès septembre 2019. Les détails de ce programme seront publiés prochainement.

REEI : cessation d’admissibilité

Le régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) existe depuis 2008. Conçu pour contribuer à long terme à la sécurité financière des personnes handicapées, ce régime est un mécanisme d’épargne fiscalement avantageux qui donne droit à de généreuses subventions fédérales. Pour s’y qualifier, il faut obtenir le certificat pour le crédit d’impôt pour personnes handicapées (CIPH).

Lorsque la personne handicapée cesse d’être admissible aux fins du certificat pour le CIPH, le REEI doit habituellement être terminé, après un certain délai d’inadmissibilité, ce qui peut déclencher d’importantes incidences fiscales.

Le budget de 2019 propose d’éliminer l’obligation de fermer le REEI lorsque le bénéficiaire cesse d’être admissible au CIPH, ce qui met fin aux incidences fiscales pénalisantes liées à la fermeture du régime. Toutefois, durant la période d’inadmissibilité, il ne sera plus possible de cotiser au régime ni d’obtenir de nouvelles subventions. Cette mesure s’applique à compter du 19 mars 2019. D’autres modalités, plus techniques, s’appliqueront sur les retraits du REEI pendant cette période d’inadmissibilité.

Crédit canadien pour la formation

Le budget propose d’instaurer un nouveau crédit d’impôt remboursable pour les frais de scolarité engagés auprès d’un établissement d’enseignement admissible par des personnes âgées de 25 à 64 ans. Pour s’y qualifier, il faut avoir des gains annuels provenant de son travail d’au moins 10 000 $ et un revenu net qui n’excède pas 147 667 $. Ces montants seront indexés annuellement.

Le crédit d’impôt pourra couvrir jusqu’à 5 % des frais de scolarité, sous réserve d’un solde cumulatif de 250 $ par année à compter de 2019.

La portion des frais de scolarité non remboursée par ce crédit d’impôt donnera droit au crédit d’impôt pour frais de scolarité.

Cette nouvelle mesure s’appliquera aux frais de scolarité engagés à compter de l’année 2020.

Nous prenons à cœur notre rôle de toujours mieux vous servir et souhaitons vous accompagner dans la réalisation de votre projet de retraite. Pour concevoir et organiser celui-ci de façon réfléchie et judicieuse, nous portons à votre attention quelques questions fondamentales auxquelles il est important de répondre dès maintenant.

À quel âge envisagez-vous de prendre votre retraite ?

Si l’âge de départ à la retraite et la durée de celle-ci sont des considérations majeures, d’autres éléments primordiaux ne doivent pas être escamotés. En effet, l’état actuel de votre santé et son évolution, votre bilan financier ou la nécessité de soutenir un membre de votre famille, par exemple, peuvent jouer un rôle décisif.

Quel est votre plan de retraite et de quel budget disposez-vous pour le réaliser ?

Bien réfléchir à votre retraite exige que vous en ayez une vision claire en tenant compte de votre style de vie. Vous devriez établir, par exemple, vos préférences en ce qui concerne vos sorties et vos loisirs, ou encore le genre de vacances que vous souhaiterez prendre et leur fréquence. À cette étape, un budget s’avère un outil indispensable, car en plus de déterminer précisément vos dépenses actuelles, il vous permet de prévoir celles que vous devrez assumer à la retraite.

Ainsi, si vous envisagez de faire plusieurs voyages au début de votre retraite, vous pouvez prévoir un poste de dépenses plus important pour une période de temps limitée, sans oublier pour autant que les dépenses sont généralement appelées à changer alors que nous vieillissons : notre état de santé, un changement de lieu d’habitation ou l’obligation d’aider financièrement un proche en sont quelques illustrations.

Il faut aussi déterminer les dépenses majeures à effectuer avant ou pendant la retraite afin de les intégrer dans une planification financière judicieuse. Si, par exemple, vous planifiez des travaux de rénovation, mieux vaut les faire alors que vous êtes sur le marché du travail et, si possible, vous prévaloir des incitatifs fiscaux auxquels vous pourriez avoir droit.

Qu’en est-il de votre bilan financier actuel et quelle est votre capacité d’épargne d’ici votre retraite ?

Il est indispensable de dresser un bilan de vos éléments d’actif, comme vos placements et vos biens immobiliers. À la lumière de votre capacité de travailler qui constitue, pour les prochains 10 ans, une source importante pour pourvoir à votre actif, vous devez évaluer votre capacité à épargner en vue de compléter celui dont vous disposerez à la retraite.

Pour ce faire, vous pouvez vous demander, par exemple, s’il est avantageux d’exercer votre pratique médicale au sein d’une société par actions, ou, le cas échéant, si la structure de votre société demeure toujours appropriée. Vos dettes font aussi partie de votre bilan et une stratégie pour les réduire, voire les éliminer devrait être envisagée avant la retraite.

Connaissez-vous toutes vos sources de revenus à la retraite et savez-vous comment les optimiser sur le plan fiscal ?

Vos sources de revenus à la retraite sont variées. Règle générale, elles se composent de deux volets : d’une part, les régimes publics (pension de la Sécurité de la vieillesse [PSV]) du Canada et régime des rentes du Québec [RRQ]) et, d’autre part, vos épargnes personnelles (régime enregistré d’épargne-retraite [REER], compte d’épargne libre d’impôt [CELI], compte non enregistré et, le cas échéant, placements de votre société ou investissements immobiliers). Peuvent s’y ajouter, bien entendu, les revenus générés par un travail à temps partiel, la vente d’un élément d’actif comme une résidence secondaire, le produit d’une assurance ou bien un héritage.

En tout premier lieu, une bonne planification de retraite vous permettra d’optimiser le décaissement de vos éléments d’actif, en plus de déterminer si vous pouvez tirer avantage d’un fractionnement de revenus entre conjoints.

De fait, il existe divers moyens concrets de réduire votre facture fiscale et, par le fait même, de maximiser vos revenus de retraite.

Savez-vous comment une planification peut vous aider à réaliser votre projet de retraite ?

Une planification permet de vérifier si votre actif est suffisant en tenant compte de vos prévisions de dépenses (coût de la vie) une fois à la retraite. Généralement, on utilise un taux de rendement conservateur afin de déterminer si un surplus d’actif se dégage. Un test basé sur un rendement moindre peut aussi être effectué pour simuler des périodes plus difficiles dans les marchés financiers. Il est également possible de calculer le coût de vie maximal que vous pouvez vous permettre pour épuiser tous vos éléments d’actif sur la période de retraite déterminée. Tous ces calculs doivent se reposer sur des hypothèses réalistes et tenir compte d’un taux d’inflation.

Bref, une planification financière permet de comparer les revenus requis à votre retraite avec ceux dont vous disposerez. Ce faisant, il sera possible d’identifier un écart (positif ou négatif) entre les deux et de proposer des ajustements ou de formuler des recommandations en fonction de vos objectifs de retraite.

Des ajustements à votre stratégie de placement sont-ils nécessaires pour optimiser l’ atteinte de vos objectifs ?

Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans votre stratégie de placement, notamment votre profil d’investisseur, votre tolérance au risque et votre horizon de placement. L’ensemble de ces éléments permettent d’établir une répartition entre différentes catégories d’actif de sorte que l’espoir de rendement et le risque soient en adéquation avec votre tolérance au risque.

Une optimisation fiscale en ce qui a trait à la structure des placements enregistrés et non enregistrés fait aussi partie de la stratégie de placement.

Avez-vous révisé votre stratégie de protection et de transfert de votre patrimoine ?

Il est important de revoir vos documents légaux, comme le testament, le mandat de protection et les procurations, notamment pour s’assurer qu’ils reflètent toujours vos volontés et pour faciliter la vie de vos proches si un événement (décès, invalidité) devait se produire. Profitez-en également pour réviser vos couvertures d’assurance (vie, invalidité, maladies graves, etc.) afin d’avoir la certitude que votre patrimoine est protégé adéquatement.

Considérez-vous tous les autres aspects liés à la retraite ?

Souvent, les aspects financiers de la retraite sont analysés, mais les autres, en particulier ceux liés à la « nouvelle » vie quotidienne, sont négligés.

Règle générale, comme le style de vie à la retraite s’apparente à celui avant de la prendre, il est primordial de le façonner dès à présent. En entreprenant avant votre retraite les activités que vous vous proposez de pratiquer, vous aiguisez votre intérêt, vous appréciez le plaisir qu’elles procurent et vous développez des habitudes. En d’autres mots, vous bâtissez un style de vie qui sera le vôtre.

La retraite constitue une étape qu’il faut planifier adéquatement. Nous pouvons vous appuyer dans ce processus.

Si vous investissez depuis un certain temps dans le Fonds revenu mensuel FMOQ, vous avez sûrement remarqué que ce dernier a connu son lot de fluctuations à travers les années. Ce Fonds équilibré axé sur les revenus à dividendes canadiens a effectivement été touché par toutes sortes d’événements :

  • La fin des fiducies de revenu : En 2006, l’annonce de la fin du traitement fiscal avantageux pour les fiducies de revenu non immobilières au Canada a été un choc pour ce secteur qui prenait de plus en plus de place dans le paysage des actions à revenu sur le marché boursier canadien.
  • Les montagnes russes du prix du pétrole : Jusqu’à 2008, nous avons vécu une période où le baril semblait vouloir se diriger vers les 200 $, certains anticipant une pénurie de pétrole. L’atterrissage fut brutal : la crise financière de 2008-2009 a drastiquement refroidi la demande. Ensuite, après un certain raffermissement des prix, la surabondance de l’offre, due à l’arrivée du gaz de schiste américain, a exercé une pression à la baisse sur le prix de l’or noir.
  • Le prix du pétrole canadien : Le West Texas Intermediate (WTI) demeure une référence pour suivre le prix de pétrole. Toutefois, la dernière année nous a démontré que le prix du pétrole canadien, le Western Canadian Select (WCS), peut, à l’occasion, s’éloigner significativement du prix du baril mondial. À certains moments de 2018, le baril de WCS valait de 30 $ à 40 $ de moins que le WTI, alors que l’écart habituel devrait osciller autour de 10 $. Des défis en matière d’acheminement de notre pétrole expliqueraient cette anomalie. Le secteur des pipelines, étant justement généreux en termes de dividendes, a donc lui aussi connu son lot d’incertitudes au cours des dernières années.
  • La chute des taux d’intérêt et l’impact sur les actions privilégiées : Une autre portion du Fonds revenu mensuel FMOQ a aussi connu des fluctuations inhabituelles depuis quelques années. En effet, la chute des taux d’intérêt à des niveaux inégalés (en 2016, les obligations canadiennes de 5 ans ont touché un creux de 0,59 %) a entraîné à la baisse le secteur des actions privilégiées. Ce marché étant dominé depuis quelques années par des actions privilégiées à taux révisables, le rendement de ces dernières s’ajuste à la hausse ou à la baisse (à une date et selon un écart prédéterminés) en fonction du rendement des obligations canadiennes de 5 ans. Les attentes de rendement ont été déçues et tout le secteur en a pris pour son rhume.

Ces raisons expliquent pourquoi le Fonds revenu mensuel FMOQ s’est retrouvé plus souvent qu’à son tour dans le bas des classements des Fonds FMOQ : 2008, 2014, 2015 et 2018. En revanche, il a toujours su rebondir : 2007, 2009, 2010, 2011 et 2016 (tableau I). Par ailleurs, son rendement annuel composé sur 10 ans le place nez à nez avec nos autres Fonds équilibrés comme omnibus et placement, bien que ces derniers aient réussi à offrir cette performance avec moins de volatilité (tableau II). Comme vous pouvez le constater, les rendements du Fonds revenu mensuel FMOQ ont donc globalement été satisfaisants, mais les soubresauts ont été nombreux.Sans modifier les objectifs ni la stratégie de placement, deux changements ont été apportés au Fonds au cours des derniers mois afin de remédier à cette situation. Premièrement, les critères de sélection des actions à dividendes ne sont plus les mêmes. Auparavant, le gestionnaire choisissait ses titres uniquement parmi les plus gros payeurs de dividendes. Ainsi, le portefeuille se retrouvait fortement surpondéré dans le secteur de l’énergie et, plus particulièrement celui des pipelines. Dorénavant, le gestionnaire sélectionnera de bons payeurs de dividendes, en privilégiant les sociétés susceptibles de faire croître leurs dividendes dans le temps. Le secteur des services financiers se voit ainsi naturellement surpondéré alors que les banques et les compagnies d’assurance ont des feuilles de route impeccables de ce côté.

Le deuxième changement, plus mineur, touche le poids cible accordé aux actions privilégiées, qui passe de 15 % à 10 %. Cette portion de 5 % sera allouée aux actions ordinaires à dividendes dont le poids passera à 60 % (tableau III).Nonobstant les changements, le mandat premier du Fonds demeure le même, soit offrir un revenu régulier intéressant, majoritairement sous forme de dividendes de source canadienne afin de profiter d’un traitement fiscal avantageux. Cette récente révision fait en sorte que le revenu courant du Fonds sera probablement un peu plus faible, mais pourrait être compensé par une plus importante appréciation du capital à moyen et long terme, ce qui est encore plus avantageux pour les comptes imposables. Tout porte à croire qu’à l’avenir, les rendements seront plus stables et surtout moins affectés par les hauts et les bas de l’imprévisible secteur de l’énergie.

 

TABLEAU I : Rendements année après année (%)

 

Fonds FMOQ 2018 2017 2016 2015 2014 2013 2012 2011 2010 2009 2008 2007
Revenu mensuel -9,01 6,87 17,63 -9,72 4,23 12,03 6,25 4,30 13,25 25,61 -18,94 7,23
Omnibus -3,97 7,28 6,76 1,71 7,38 12,54 6,57 -0,78 10,33 16,47 -15,63 2,08
Placement -3,66 8,20 7,28 4,50 11,27 14,39 6,61 -4,89 8,38 17,53 -15,66 0,92

 

TABLEAU II : Rendements annuels composés (%)

 

Fonds FMOQ 3 mois 1 an 3 ans 5 ans 10 ans Depuis octobre 2006
Revenu mensuel 8,63 2,94 6,44 2,74 7,34 4,86
Omnibus 7,47 3,80 5,89 4,63 7,30 4,84
Placement 8,35 4,72 6,96 6,25 7,74 5,32

 

TABLEAU III : Répartition d’actifs avant et après le changement du Fonds revenu mensuel FMOQ

 

AVANT
Classe d’actifs Minimum Cible Maximum
Court terme etobligations canadiennes 20 % 30 % 40 %
Actions canadiennes privilégiées 10 % 15 % 20 %
Actions canadiennes à revenu élevé 35 % 55 % 65 %

 

APRÈS
Classe d’actifs Minimum Cible Maximum
Liquidités et titres à revenu fixe 20 % 30 % 45 %
Actions privilégiées 5 % 10 % 15 %
Actions canadiennes à revenu élevé 40 % 60 % 70 %

 

Le samedi 9 mars 2019 a marqué le 10e anniversaire depuis le creux de 2009. Sur cette période, l’indice S&P500 a plus que quadruplé en valeur et la composition de l’indice des plus grandes compagnies du marché boursier américain n’est plus la même. À cette époque, une seule compagnie de technologie, Microsoft, faisait partie des cinq sociétés ayant les plus grandes valeurs boursières. En mars 2009, les entreprises ayant un long historique dans des industries traditionnelles se classaient au premier rang : ExxonMobil (secteur pétrolier), Procter & Gamble (fabricant de détergents et de produits ménagers), Walmart (commerce de détail) et AT&T (télécommunications).

Aujourd’hui, quatre des cinq plus grandes compagnies sont des entreprises technologiques : Microsoft, Apple, Amazon et Alphabet (Google). Au début du marché haussier, l’iPhone n’avait que deux ans. Aujourd’hui, il représente la majeure partie des revenus d’Apple, laquelle est devenue la première société cotée en Bourse dont la valeur dépasse 1 billion (mille milliards !) de dollars.

L’explosion de la valeur de ces quatre actions reflète l’influence culturelle qu’ont exercé les grandes entreprises technologiques au cours de cette dernière décennie. Facebook, qui a fait son entrée en Bourse seulement en 2012, se classe aujourd’hui en 6e position parmi les sociétés les plus importantes aux États-Unis en termes de valorisation.

Berkshire Hathaway de Warren Buffett vient compléter le groupe des cinq entreprises les plus importantes. La compagnie se retrouve dans différents secteurs d’activités avec des participations importantes dans d’autres sociétés, telles que American Express, Coca-Cola, Wells Fargo, l’assureur Geico et le chemin de fer Burlington Northern Santa Fe. Soulignons que Berkshire détient actuellement 5,4 % du capital d’Apple.

Au Canada, les banques ont dominé notre marché boursier sur ces dix dernières années. En meilleure position par rapport aux institutions financières américaines à la sortie de la crise financière, les banques canadiennes ont connu un rebond important. Selon un article du Globe&Mail du 8 mars 2019, les cinq grandes banques canadiennes ont contribué pour environ 45 % du rendement total de l’indice canadien S&P/TSX (240 compagnies) sur les dix dernières années. Ainsi, pendant cette période, elles ont procuré un rendement moyen d’environ 18 % par année, une performance qui dépasse celle des indices boursiers S&P500 et S&P/TSX, lesquels ont dégagé respectivement 16,60 % et 9,92 %.