Selon le Centre de soutien aux victimes de vol d’identité du Canada, environ 2,25 millions de personnes (près de 10 % de la population) ont été victimes d’un vol d’identité en 2008. Loin de diminuer en importance, ce fléau, dont les coûts étaient alors évalués à 7,2 milliards de dollars, connaît une progression fulgurante et inquiétante.
Contrairement à une croyance largement répandue, les pertes financières subies en raison d’un vol d’identité ne sont pas automatiquement absorbées par les institutions concernées. En effet, les victimes doivent avoir pris les moyens nécessaires pour minimiser les risques en ne divulguant pas de renseignements personnels. De plus, le titulaire d’une carte de crédit peut devoir assumer les pertes liées à des transactions faites à l’aide de celle-ci s’il a contribué à son utilisation non autorisée. Cependant, la perte ne sera pas supérieure à la limite de retrait établie pour la carte.
Le vol d’identité est un malheur dont personne n‘est totalement à l’abri et qui peut tourner rapidement au cauchemar. Preuve en est la disparition, en novembre 2012, d’un disque dur appartenant à Ressources humaines et Développement des compétences Canada et contenant les renseignements personnels de 583 000 étudiants. Autre incident inquiétant : la perte, en février 2013, par un employé de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), d’un ordinateur contenant des renseignements sensibles (noms, adresses, dates de naissance, noms de courtiers, numéros de compte, etc.) sur 52 000 clients de 32 firmes de courtage. Non seulement les données n’étaient-elles pas cryptées, contrairement à la politique de l’OCRCVM, mais l’organisation ne disposait d’aucun inventaire des renseignements contenus dans l’appareil portable.
Qu’est-ce que le vol d’identité ?
Il n’y a pas de définition du « vol d’identité » qui fasse l’unanimité. Règle générale, il s’agit de l’obtention de renseignements personnels sur un particulier dans le but d’usurper son identité et de les utiliser à des fins criminelles. Outre les noms, adresses et numéros de téléphone, les fraudeurs visent aussi les numéros d’assurance sociale, d’assurance maladie, de permis de conduire, de comptes bancaires, de cartes de crédit, de débit ou d’appels, les dates et actes de naissance, ainsi que les passeports.
Comment s’en rend-on compte?
Le vol d’identité est-il généralement commis sans que la victime s’en rende compte ? Malheureusement, elle l’apprend souvent très tard, et presque toujours de manière accidentelle, lorsque :
• son relevé de compte bancaire ou ses comptes de cartes de crédit comportent des transactions (retraits ou transferts) qu’elle n’a jamais effectuées ni autorisées ;
• ses factures ou ses relevés de comptes ne sont pas livrés aux dates habituelles ;
• elle reçoit des relevés d’opérations ou de transactions pour des comptes qui ne sont pas les siens ;
• une société de crédit communique avec elle au sujet d’une demande de crédit qu’elle n’a pas faite ;
• une institution financière l’informe que sa demande de crédit a été approuvée ou refusée, alors qu’elle n’a jamais soumis une telle demande ;
• une demande de crédit pour acquérir un bien (un véhicule automobile par exemple) est refusée sans motif valable ou en raison du non-paiement d’un compte dont elle ignore l’existence ;
• un créancier ou une agence de recouvrement prend contact avec elle au sujet du paiement d’un compte impayé qu’elle n’a jamais ouvert, ou du remboursement d’une dette qu’elle n’a jamais contractée.
Comment un vol d’identité est-il commis ?
L’habileté des fraudeurs n’a aucune limite. Ils parviennent à leurs fins :
• en volant un portefeuille, un porte-documents, un sac à main ;
• en subtilisant le courrier dans une boîte aux lettres résidentielle non verrouillée ;
• en fouillant dans les poubelles, les sacs à ordures ou les bacs de recyclage afin d’y récupérer des factures, des relevés d’opérations ou de transactions, des cartes de crédit ou de débit périmées et non détruites, et bien d’autres documents sur lesquels figurent des renseignements personnels ;
• en fouillant dans un ordinateur afin d’y examiner le contenu du disque dur ou de la mémoire cache ;
• en « espionnant » par-dessus l’épaule d’une personne qui utilise un guichet automatique bancaire ou le clavier d’un terminal de paiement pour effectuer une transaction commerciale ;
• en pratiquant l’hameçonnage, c’est-à-dire en envoyant un courriel parfaitement identifié à une institution financière ou à un site commercial afin d’inviter le destinataire à mettre à jour son compte en cliquant sur un hyperlien qui permet de récupérer instantanément des renseignements susceptibles de servir à détourner des fonds ;
• en ayant recours au télémarketing pour soutirer les numéros de compte de consommateurs crédules ;
• en trafiquant un guichet automatique, un terminal de paiement à un point de vente, ou un système électronique de traitement de données ;
• en écrémant un lecteur électronique, c’est-à-dire en enregistrant les données sur la bande magnétique d’une carte de débit ou de crédit qui y est glissée ;
• en se faisant passer au téléphone pour un créancier ou un représentant du propriétaire ou de l’employeur de la victime afin d’obtenir des renseignements personnels sur elle (son dossier de crédit par exemple) ;
• en remplissant un formulaire de changement d’adresse pour rediriger le courrier à une autre adresse que celle de son destinataire ;
• en dévalisant une résidence, un bureau, un casier, une voiture, etc. ;
• en faisant appel à des complices à l’intérieur d’une entreprise.
Dans certains cas, le malfaiteur pousse l’audace jusqu’à demander à une personne d’utiliser temporairement son identité, moyennant une somme d’argent qui, bien entendu, ne sera jamais versée.
Pourquoi voler une identité ?
Une identité volée permet entre autres :
• d’effectuer des achats (appareils électroniques, véhicules, voyages, etc.) en vidant littéralement les cartes de crédit ou le compte bancaire de sa victime ;
• d’ouvrir de nouveaux comptes (cartes de crédit, comptes de banque, de téléphone, etc.) ;
• d’encaisser ou d’émettre des chèques, de transférer des fonds ou de retirer de l’argent ;
• de demander des cartes de crédit additionnelles ;
• d’obtenir une marge de crédit ou un prêt ;
• de louer un appartement et même parfois d’hypothéquer ou de vendre une maison à l’insu de son propriétaire ;
• de commettre des crimes beaucoup plus graves et, advenant une arrestation, d’attribuer leur responsabilité à la personne dont l’identité a été usurpée.
Pourquoi est-il si important de se protéger contre le vol d’identité ?
D’abord parce que les conséquences émotives et financières sont très graves. La victime peut se retrouver avec un très mauvais crédit et une réputation ternie. Entre-temps, à cause de ses antécédents erronés en matière de crédit, elle peut se voir refuser un emploi, une demande de prêt ou le droit de tirer des chèques, de louer un logement, d’acheter un condo ou une maison. Elle encourt même le risque d’être arrêtée.
L’usurpation de l’identité peut durer des mois, voire des années, avant d’être découverte ; et la réparation des dommages colossaux qu’elle cause peut nécessiter autant de temps.
Selon une étude américaine, une victime peut devoir consacrer jusqu’à 600 heures de travail pour récupérer son identité et faire les démarches requises pour annuler les cartes dérobées, en commander de nouvelles, et vérifier pendant plusieurs mois l’authenticité des transactions inscrites à son nom dans les dossiers des agences d’évaluation de crédit !
Des personnes passent des années à tenter de remettre leurs finances sur les rails. Malheureusement, d’autres n’y parviennent jamais complètement.
Comment peut-on se protéger contre le vol d’identité ?
Avant toute chose, il faut préciser que ce ne sont pas les nouvelles technologies qui sont la cause de la vulnérabilité au vol d’identité, mais plutôt l’utilisation qui en est faite, notamment quant au partage de renseignements personnels. Aussi, la meilleure façon de se protéger est-elle de se rendre moins vulnérable.
Caméra numérique
• Les images prises par une caméra numérique dotée d’un système de positionnement global (GPS) peuvent être géomarquées avec des codes invisibles à l’œil nu qui fournissent de l’information (longitude et latitude) sur l’endroit exact où chaque photo ou vidéo est prise.
• Afficher ces photographies ou vidéos en ligne augmente donc le risque de vol d’identité ; cependant, la fonction de géomarquage peut être désactivée.
Cartes de crédit et de débit
• Suivre le cycle de facturation en prenant note de la date de réception des relevés mensuels; en cas de retard, communiquer sans délai avec les compagnies ou les institutions concernées.
• Conserver ses relevés d’opérations et de transactions afin de les vérifier systématiquement pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas d’opérations ou de transactions non autorisées.
• Porter attention aux dates d’échéance des cartes de crédit ; en cas de non-réception de nouvelles cartes, communiquer avec les compagnies émettrices, car un fraudeur peut les avoir dérobées ou avoir changé l’adresse postale ; demander si des cartes de crédit ont été émises ou si des comptes ont été falsifiés ou ouverts frauduleusement.
• Toujours détruire les cartes de crédit périmées et les cartes de débit remplacées, car leurs numéros peuvent être toujours valides.
Chèques
• Éviter de faire envoyer de nouveaux chèques à domicile ; en prendre livraison à l’institution financière.
Courrier
• Si possible, utiliser une boîte aux lettres qui peut se verrouiller ; sinon, faire le nécessaire pour que le courrier soit ramassé le plus rapidement possible après sa livraison par le facteur.
• Ne jamais jeter à la poubelle ou dans un bac de recyclage des documents sur lesquels figurent des renseignements nominatifs, comme les offres de cartes de crédit préapprouvées, les demandes d’assurance et de prêts, les factures et les reçus de carte de crédit ; ces documents doivent être déchiquetés.
• En cas d’absence prolongée, demander à une personne de confiance de ramasser le courrier, ou se prévaloir du service de retenue du courrier de Postes Canada.
Courrier électronique
• Ne transmettre aucun renseignement personnel ou confidentiel par courrier électronique, car ce n’est pas un mode de transmission sécuritaire.
• Faire preuve de vigilance lors de la réception de courriels qui semblent être envoyés par des institutions bancaires ou des organismes gouvernementaux ; les banques et les gouvernements ne demandent jamais qu’on leur transmette des renseignements personnels en ligne.
• Tout courriel non sollicité et envoyé par une source inconnue doit être détruit sans même l’ouvrir, car il peut contenir des virus ou des programmes capables d’envoyer des renseignements à l’insu du destinataire.
• Supprimer tout courriel dans lequel de l’argent est réclamé, à moins qu’il soit possible de vérifier par un autre moyen (téléphone) s’il a été envoyé par une personne ou par une organisation digne de confiance.
Document
• Tout document sur lequel figurent des renseignements personnels doit être déchiqueté après avoir rendu son contenu illisible.
Dossier de crédit
• Demander une copie de son dossier de crédit (sans frais) aux agences d’évaluation de crédit (Equifax et TransUnion) et s’assurer de l’appartenance des comptes et des dettes qui y figurent.
• En cas de vol d’identité, faire inscrire l’incident dans le rapport de crédit ; il peut être possible de demander un « gel de sécurité ».
Numéro d’identification personnel (NIP) et mots de passe
• Créer des numéros d’identification personnels (NIP) et des mots de passe difficiles à pirater et s’assurer que personne ne puisse y accéder.
• Personne (commerçant, institution financière, agent de police, etc.) n’est autorisé à demander un NIP ou un mot de passe ; il n’y a donc aucune raison de les donner verbalement, par courrier ou par courriel, à qui que ce soit, encore moins de permettre à quiconque de les utiliser.
• Toujours s’assurer que personne ne puisse deviner un NIP ou un mot de passe au moment de le taper sur un clavier.
Ordinateur
• Munir l’ordinateur d’un pare-feu, d’une protection antivirus et anti-espions ainsi que de dispositifs de protection en ligne pour les renseignements personnels, et s’assurer qu’ils sont à jour.
• Lors d’une connexion à son compte courriel ou bancaire à partir d’un ordinateur autre que le sien, s’assurer que personne ne peut lire le mot de passe ni tout autre renseignement personnel à son insu.
• Une fois les transactions financières ou les activités bancaires en ligne terminées, s’assurer de quitter le site de manière sécuritaire et de vider le fichier ou la mémoire cache ; en effet, les fichiers sont enregistrés automatiquement dans l’ordinateur et il faut les effacer pour que les pirates ne puissent pas obtenir les renseignements qu’ils contiennent.
• Porter une attention particulière aux renseignements personnels communiqués en ligne (sessions de clavardage, sites de réseautage social comme Facebook et Twitter).
• Avant de disposer (donner, vendre, jeter, recycler) d’un ordinateur, un téléphone intelligent ou une tablette, s’assurer que tous les fichiers et les dossiers ont été supprimés ; détruire le disque dur ou utiliser un logiciel de nettoyage qui écrase tout son contenu et rend les fichiers irrécupérables.
Pièces d’identité
• Ne conserver sur soi que les pièces d’identité importantes (permis de conduire, carte d’assurance maladie) et laisser les autres (carte d’assurance sociale, passeport, acte de naissance) sous clé à la maison ou dans un coffret de sûreté ; ne les apporter qu’en cas de besoin.
• Conserver une liste de tous les numéros de cartes et de comptes avec leurs dates d’expiration ; en cas de vol, les compagnies et les institutions concernées pourront être avisées rapidement.
Renseignements personnels
• Ne jamais laisser traîner des renseignements personnels, que ce soit à la maison, au travail ou dans la voiture.
Réseaux et médias sociaux
• La prudence est de mise quant à ce qui est affiché dans un profil de réseau social ; des mises à jour au sujet de déplacements, incluant des voyages éventuels, sont autant d’indices pour des criminels à l’affût.
• Ne jamais publier de renseignements personnels (date de naissance, adresse, numéro de téléphone, numéro d’assurance sociale) qui peuvent être utilisés pour voler une identité ; s’assurer que ces renseignements demeurent personnels.
• Ne jamais perdre de vue que des photos et des vidéos peuvent permettre de déterminer un lieu de travail ou de résidence, ou encore une absence prolongée (des vacances par exemple).
• S’assurer de connaître tous ceux et celles qui ont accès à sa page personnelle, sinon les retirer de la liste.
• Réviser régulièrement son profil et y penser deux fois avant d’afficher quoi que ce soit ; contrairement à une tendance largement répandue, les sites personnels ne sont pas privés.
• Choisir les paramètres de sécurité les plus élevés et les plus restrictifs ; ces paramètres, de même que ceux de protection de la vie privée, permettent de contrôler qui peut ou non voir un profil.
• Avant de partager des photos ou des vidéos en ligne, retirer les géomarques pour éviter de dévoiler un lieu de résidence ou de travail.
Téléphone
• Ne jamais communiquer quelque renseignement personnel que ce soit (numéro d’assurance sociale, numéro de carte bancaire ou de crédit, mot de passe) par téléphone, à moins que l’on ait soi-même fait l’appel ou que l’interlocuteur soit une personne de confiance.
• Dans le cas contraire, ne fournir aucun renseignement personnel (incluant un numéro de carte), et ce, même si la personne qui appelle prétend le faire au nom d’une compagnie connue ; lui demander son nom et son numéro de téléphone pour la rappeler, mais avant de procéder, vérifier si la compagnie effectue ce genre de démarche.
Téléphone intelligent
• Les applications de téléphonie cellulaire utilisant un GPS peuvent être programmées de façon à recueillir, utiliser ou partager les renseignements personnels des utilisateurs, voire leurs contacts et leurs réseaux, et ce, à leur insu.
• Se rappeler que, tout comme les images prises par une caméra numérique, celles d’un téléphone intelligent sont géomarquées.
Transactions
• Dans un courriel, ne jamais cliquer sur un hyperlien pour amorcer un achat ou une transaction financière en ligne ; se rendre directement dans le site web de l’institution.
• Lors d’achats ou de transactions bancaires en ligne, ou de formulaires remplis en ligne, s’assurer, avant de transmettre des renseignements personnels, de la présence d’une icône de verrouillage (cadenas fermé, clé) à l’écran de votre ordinateur, ou du « s » de sécurité dans le préfixe « https:// » de l’adresse Internet.
Faut-il signaler un vol d’identité ?
Absolument! Le vol d’identité est un crime grave et de plus en plus répandu. La pire erreur à commettre est de ne pas le signaler par gêne ou sous prétexte que, de toute façon, les autorités ne peuvent rien y faire. Toute personne qui en est victime, ou qui soupçonne l’être, doit le signaler sans délai, non seulement pour limiter les dommages, mais également pour aider à prévenir d’autres vols ou fraudes.
Comment signaler un vol d’identité ?
1. Communiquer sans délai avec son institution financière ou les sociétés émettrices de cartes de crédit afin de les annuler et d’en faire émettre de nouvelles; à défaut de bouger rapidement pour signaler le vol ou la perte d’une carte, une personne peut être tenue responsable de toute perte financière en découlant.
2. Prendre contact avec le service de police et demander une copie du rapport ; ce document servira comme preuve du vol auprès des organismes à qui le vol et l’utilisation frauduleuse de l’identité seront signalés.
3. Signaler l’incident aux principales agences d’évaluation de crédit (TransUnion du Canada et Equifax Canada) et leur demander d’inscrire une note à cet effet au dossier.
4. Informer le Centre antifraude du Canada (CAFC).
5. Aviser Postes Canada si du courrier a été dérobé.
Comment obtenir de plus amples renseignements et d’autres conseils ?
Outre les sites Web de la plupart des institutions financières qui ont des sections contenant une foule de renseignements ainsi que des conseils pratiques, les sites ci-dessous s’avèrent des références fort utiles :
• Autorité des marchés financiers : www.lautorite.qc.ca
• Bureau de la concurrence du Canada : www.bureaudelaconcurrence.gc.ca (le Bureau publie Le Petit Livre noir de la fraude dont la lecture est très instructive)
• Centre antifraude du Canada : www.antifraudcentre-centreantifraude.ca
• Comité des mesures en matière de consommation : www.cmcweb.ca (une trousse d’information sur le vol d’identité des consommateurs y est disponible)
• Commissariat à la protection de la vie privée du Canada : www.priv.gc.ca
• Gendarmerie royale du Canada : www.rcmp-grc.gc.ca
• Sûreté du Québec : www.suretequebec.gouv.qc.ca
Dans son édition du 22 juin dernier, La Presse a publié, sous la plume de Marc-André Boisvert, des articles très intéressants sur la Fraude à l’ivoirienne, dont un qui traitait des « tactiques des « brouteurs » ivoiriens » (p. A 28 et A 29). À lire !
L’indice Dow Jones des valeurs industrielles de la Bourse de New York a enregistré une série de records au cours du mois de mars dernier, lesquels lui ont permis de récupérer toutes les pertes qu’il avait subies durant la crise financière de 2008 et la récession de 2009, soit plus de la moitié de sa valeur depuis l’atteinte de son sommet historique des 14 265 points, le 9 octobre 2007. Le plus vieil indice boursier au monde vient une fois de plus de démontrer qu’il a la « couenne dure », lui qui en a vu bien d’autres depuis sa création le 28 mai 1896.
Les marchés boursiers ne sont pas nés de la modernité récente ni de la financiarisation sans cesse grandissante de la société. Certains historiens font remonter les échanges et les sociétés par actions à une époque aussi lointaine que l’Antiquité.
Les premiers marchés boursiers organisés voient le jour à la fin du Moyen Âge, en Italie et dans les Pays-Bas où on enregistrera d’ailleurs le premier krach boursier de l’histoire lorsque, en 1630, le prix des tulipes connaît, sous la poussée de la fébrilité des investisseurs, une forte envolée spéculative au point d’entraîner l’effondrement du marché.
Aux États-Unis, le marché boursier s’organise dans les premières années qui suivent l’indépendance de la jeune république américaine. C’est le premier secrétaire américain au Trésor, Alexander Hamilton, qui favorise un lieu d’échange de titres de sociétés par actions et de titres de créances d’État dans le quartier commercial de Wall Street à New York.
En 1792, le New York Stock Exchange voit le jour lorsqu’un groupe de 24 hommes d’affaires se fait octroyer, par Alexander Hamilton, le droit de vendre des actions de certaines entreprises et de facturer des commissions. L’American Stock Exchange est par la suite créé, en 1842, pour officialiser les échanges d’actions d’un plus grand nombre de sociétés qui ne sont pas nécessairement membres du New York Stock Exchange.
Tout au long du XIXe siècle, ce sont les entreprises de chemins de fer qui sont à l’avant-scène du processus d’industrialisation des États-Unis et ce sont celles qui dominent aussi le marché boursier.
C’est pour cette raison qu’en 1884, Charles Dow, un journaliste financier de New York, et son collaborateur Edward Jones, un statisticien, décident de créer un indice qui allait suivre l’évolution du prix des actions des sociétés de chemins de fer. Ils créent la moyenne Dow Jones des transports qui regroupe onze titres de sociétés cotées en Bourse, dont neuf des plus grosses sociétés de chemins de fer américaines.
Avec le temps, Charles Dow observe toutefois que les entreprises d’autres secteurs industriels émergent et commencent à s’imposer sur le marché boursier new-yorkais. Voilà pourquoi lui et son collègue Jones élaborent un indice qui sera plus représentatif de la progression générale du marché boursier américain.
C’est ainsi que, le 26 mai 1896, naît l’indice Dow Jones des valeurs industrielles, le premier indice boursier à voir le jour dans le monde capitaliste et donc le plus vieux de la planète.
Un indice en évolution
L’indice concocté par les collègues Dow et Jones en 1896 n’était pas beaucoup plus élaboré que celui de 1884. Il comportait seulement 12 titres d’entreprises actives dans des secteurs variés, mais avec une nette prédominance dans le secteur de la sidérurgie, soit trois sociétés productrices d’acier et trois autres de cuivre et de plomb.
Le Dow Jones comprenait aussi un producteur de coton, un autre de sucre, un troisième de pétrole et un quatrième de caoutchouc, une société de nourriture pour animaux, une société d’électricité (Thomas Edison qui deviendra GE) et enfin la société US Leather Company, qui fabriquait des courroies en cuir pour les machines agricoles, et était l’entreprise préférée du Dow Jones. Elle a fait faillite en 1952.
Sur les douze sociétés de départ, seule GE existe encore et figure toujours dans la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles.
La valeur de départ du Dow Jones a été fixée à 40 points en 1896. Au cours de ses quinze premières années d’existence, l’indice n’était suivi que par les rares initiés du marché boursier, lequel était considéré à l’époque comme un lieu de spéculation extrême.
Au début des années vingt, beaucoup de citoyens ordinaires commencent toutefois à s’intéresser à la Bourse et achètent des actions. Le Dow Jones, qui était en dessous des 100 points, progressera de 480 % entre 1921 et octobre 1929 lorsque la Bourse de New York vit soudainement son premier krach. En 1931, le Dow Jones est toujours en recul et enregistre une perte de 52 % dans l’année.
Il faudra attendre 25 ans – la Grande Dépression et la Deuxième Guerre mondiale – avant que le Dow Jones ne revienne au-dessus de la marque des 400 points. Les années cinquante sont passablement euphoriques alors que le Dow Jones enregistre une appréciation quasi continue de 250 % en dix ans.
Fait à préciser, l’indice Dow Jones n’est plus celui qu’il était à ses débuts, en 1896. Dès 1928, on a élargi à 30 le nombre de sociétés qui composent l’indice. Comme à ses débuts toutefois, le Dow Jones ne compte pas de sociétés de transport, qui ont toujours leur propre indice, la moyenne Dow Jones des transports.
Durant les années soixante et soixante-dix, le Dow Jones ne progressera pas de façon spectaculaire et fera presque du surplace. C’est durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix qu’il réalisera les plus fortes valorisations de son histoire en enregistrant des gains de 228 % et de 317 % respectivement.
Ces valorisations se sont réalisées malgré l’avènement du douloureux krach boursier d’octobre 1987, lorsque le Dow Jones enregistre sa plus forte correction au cours d’une seule et même séance, soit 22,5 %.
Une capacité de rattrapage
En 1999, le Dow Jones franchit pour la première fois la marque des 10 000 points. L’indice accueille aussi, pour la première fois, deux sociétés inscrites à la cote de l’indice des titres de technologie Nasdaq, soit Microsoft et Intel.
En janvier 2000, le Dow Jones atteint le niveau record de 11 722 points avant de subir les contrecoups de l’éclatement de la bulle technologique et de tomber sous les 10 000 points. Malgré le contexte difficile des attentats terroristes du 11 septembre 2001 et de la récession qui s’en suivit, l’indice reprend progressivement sa marche haussière pour atteindre un nouveau niveau record à 14 198 points en octobre 2007.
La crise financière internationale de 2008 et la récession de 2009 feront reculer l’indice de façon soutenue durant 17 mois. Le 9 mars 2009, le Dow Jones est dans les bas-fonds et termine la séance à 6 540 points, son plus bas niveau depuis 1997. Il s’agit d’une perte de valeur de 54 % en 17 mois.
Depuis quatre ans et demi maintenant, le Dow Jones s’est remis en mode haussier et a réussi à battre sa marque historique le 5 mars 2013, en clôturant à 14 265 points. En effet, le Dow Jones s’est payé le luxe de fracasser son propre record au cours de huit séances qui suivront pour atteindre, le 17 mars 2013, la marque des 14 539 points.
La séquence de séances record s’est terminée après huit journées de hausse consécutive, mais, au-delà de cette seule prouesse, le Dow Jones a surtout réussi à reprendre toutes les pertes qu’il avait encaissées de 2007 à 2009 dans le pire marché baissier à survenir depuis le krach de 1929.
En 65 mois, le Dow Jones a récupéré plus de 10 000 milliards de dollars de valorisation boursière. L’indice a mis un an de moins à récupérer ses pertes qu’il ne l’avait fait au lendemain de l’éclatement de la bulle technologique de 2000.
Le Dow Jones est un indice imparfait parce qu’il se limite à suivre le comportement boursier des 30 plus grosses entreprises américaines. Ces sociétés ont beau être les plus grosses et les plus importantes – en termes de valeur boursière sur le marché – elles ne représentent tout de même qu’une fraction de l’activité économique et industrielle des États-Unis. C’est d’ailleurs pourquoi l’American Stock Exchange a créé, en 1920, l’indice S&P 500 pour suivre 500 entreprises qui projettent un spectre industriel beaucoup plus large que ne le fait le Dow Jones.
Ceci dit, le Dow Jones demeure le plus vieil indice boursier au monde. Son spectre a beau être moins large, le Dow Jones reste, pour plusieurs, l’indice phare de la Bourse américaine.
Après des semaines de rumeurs, le ministre des Finances et de l’Économie, Nicolas Marceau, déposait, le 20 novembre dernier, le premier budget du gouvernement Marois. Quel impact ce budget aura-t-il sur vos finances personnelles ?
Rumeurs prébudgétaires
Les promesses, rumeurs et propositions ont été nombreuses à circuler avant le dépôt officiel de ce budget. Il fut notamment question d’abolir purement et simplement la taxe santé, d’augmenter le taux d’inclusion des gains en capital à 75 %, de changer le traitement fiscal des dividendes et d’augmenter rétroactivement le taux d’imposition marginal maximal de 7 % pour l’amener à un taux combiné (fédéral-provincial) de 55 % ! Le gouvernement a finalement reculé sur la majorité de ces éléments.
Statu quo sur les dividendes et les gains en capital
Quoique l’impôt sur les dividendes et les gains en capital augmente en raison de la majoration du taux d’imposition marginal maximal, le traitement fiscal de ces deux éléments demeure finalement inchangé dans ce budget.
Nouvelle taxe santé modulée, appelée « contribution santé »
Le calcul de la taxe santé sera modulé, dès 2013, selon les revenus de l’individu. Pour 2012, on conserve le statu quo. Cette taxe devient progressive, avec paliers, pour atteindre 200 $ pour les particuliers dont les revenus se situent entre 42 000 $ et 130 000 $. Pour les contribuables qui gagnent entre 130 000 $ et 150 000 $ par année, la taxe passera progressivement de 200 $ à 1 000 $, montant maximal en 2013. On peut donc conclure que cette taxe représente un impôt supplémentaire de 4 % pour chaque dollar gagné entre 130 000 $ et 150 000 $.
Nouveau palier d’imposition
Malgré le fait que le gouvernement ait reculé sur l’intention d’augmenter le taux d’imposition marginal maximal de 7 % pour l’amener à un taux combiné (fédéral-provincial) de 55 %, il a y aura tout de même une hausse d’imposition. Le gouvernement du Québec introduira donc, en 2013, un nouveau palier d’imposition pour les revenus supérieurs à 100 000 $, lesquels seront imposés à 25,75 %. En combinant ce nouveau palier québécois au système d’impôt fédéral, un contribuable se verra imposé à un taux combiné de 49,97 % sur ses revenus dépassant 135 054 $. On remarque que le gouvernement n’a finalement pas osé instaurer un taux d’imposition supérieur à 50 %, du moins officiellement.
Résumé des impacts
L’application de ces mesures implique les conséquences suivantes :
• Le taux d’imposition marginal maximal de base passe de 48,22 % en 2012 à 49,97 % en 2013 pour les revenus dépassant 135 054 $.
• Le taux d’imposition marginal maximal, pour les gains en capital, passe de 24,11 % en 2012 à 24,99 % en 2013.
• Le taux d’imposition marginal maximal, pour les dividendes ordinaires, passe de 36,35 % en 2012 à 38,54 % en 2013.
• On note enfin qu’en ajoutant la modulation de la taxe santé, le taux d’imposition passe, dans les faits, à 53,97 % (49,97 % d’impôts et 4 % de taxe santé) pour les revenus entre 135 054 $ et 150 000 $.
Conclusion
Quoique les atrocités annoncées (taux d’imposition à 55 % et application rétroactive) ne se soient finalement pas matérialisées, les changements présentés augmentent encore le besoin de bien planifier et contrôler sa fiscalité. Des stratégies comme le partage des revenus de pension admissibles, le REER au conjoint, l’incorporation et, le cas échéant, le versement de salaires ou de dividendes prennent toute leur importance.
Enfin, la tranche de revenus située entre 135 054 $ et 150 000 $ devrait être bien gérée. Le taux d’imposition de 53,97 % appliqué sur cette tranche nous semble excessif. Il serait, par exemple, préférable, pour un médecin incorporé, de se payer 135 000 $ en salaire pendant 4 ans et 210 000 $ la cinquième année plutôt que 150 000 $ par année pendant 5 ans. Une économie d’impôt de 3 200 $ serait ainsi réalisée…
Nous demeurons à votre service pour vous aider à trouver une solution optimale pour votre situation financière et personnelle.
Durant ses 20 premières années d’existence, le Fonds de placement FMOQ nous a habitués à des rendements de premier quartile1. Cependant, au cours des dernières années, les résultats enregistrés ont été plus mitigés.
Son approche un peu plus agressive que celle des autres Fonds FMOQ diversifiés (Fonds omnibus FMOQ et Fonds revenu mensuel FMOQ) ne l’a sans doute pas très bien servi, alors que les marchés boursiers, surtout ceux à l’étranger, ont été durement frappés. La Société de gérance des Fonds FMOQ, par le biais de son Comité de suivi des gestionnaires et des rendements des Fonds FMOQ (le Comité), s’est tout de même penchée sur la question et a entrepris, l’an dernier, une analyse complète du Fonds de placement FMOQ. Certaines pistes d’amélioration ayant été identifiées dans le cadre de cette démarche, nous sommes maintenant prêts à aller de l’avant.
Les membres du Comité ne se sont pas contentés de quelques modifications mineures à la structure actuelle. Ils ont réalisé leur mandat en faisant fi de celle-ci, des stratégies, des classes d’actifs et des gestionnaires du Fonds de placement FMOQ. Avec l’aide d’un consultant externe d’expérience, ils se sont appuyés sur de nombreuses études pour réfléchir sur une structure et des stratégies plus actuelles et en meilleure adéquation avec les objectifs du Fonds de placement FMOQ. Au terme de cet exercice, le Comité a déterminé les modifications à effectuer afin de rendre le Fonds conforme au modèle établi.
Voici donc les changements apportés depuis le 28 septembre ou qui sont en cours de réalisation.
Titres à revenu fixe
Jusqu’à maintenant, le Fonds de placement FMOQ ne détenait, pour ses investissements en obligations, que des parts du Fonds obligations canadiennes FMOQ et différents titres à court terme, comme des bons du Trésor canadien. Un gestionnaire de répartition tactique des actifs déterminait le poids à allouer aux titres à revenu fixe qui devaient se situer entre 25 % et 45 %, avec une cible de 35 %.
La cible en titres à revenu fixe a été abaissée à 31,4 % et le gestionnaire de répartition des actifs conserve une marge de manœuvre de ± 10 %. De plus, un faible pourcentage (3,2 %) d’obligations étrangères a été ajouté, soit des obligations de pays émergents et des obligations américaines à rendement élevé.
Titres de participation
Pour ses investissements en actions étrangères, le Fonds de placement FMOQ ne détenait que le Fonds actions internationales FMOQ. Il a été convenu d’en liquider une partie afin d’investir dans des titres immobiliers cotés en Bourse (7,9 %), dans des titres d’infrastructure cotés en Bourse (1,6 %), et dans des actions à faible volatilité (7,9 %). Pour ce qui est de la portion du Fonds investie en actions canadiennes, le Fonds actions canadiennes SEI a été vendu.
Aucun changement n’a été apporté quant aux gestionnaires, de sorte que BlackRock Asset Management (13,8 %) et Fiera Capital (7 %) continueront à gérer leur portion respective du Fonds, selon une approche « indicielle plus » et un style « croissance-momentum ». Le mandat d’actions canadiennes à faible capitalisation, tel qu’assumé par Fiera Capital, a été revu à la baisse (4 %). La cible en titres de participation a été augmentée de 65 % à 68,6 % et le gestionnaire de répartition des actifs conserve une marge de manœuvre de ± 10 %.
Fonds revenu mensuel FMOQ
Le Fonds de placement FMOQ va aussi acquérir des parts du Fonds revenu mensuel FMOQ (4 %). Aux fins de complémentarité, cette décision lui permettra de profiter d’une gestion active en obligations et de détenir des actions canadiennes de style « valeur ».
La Société de gestion privée des Fonds FMOQ inc.
La Société de gérance des Fonds FMOQ inc. a confié à la Société de gestion privée des Fonds FMOQ inc. un mandat de gestion qui consiste à sélectionner et à échanger différents fonds négociés en Bourse (FNB), et ce, dans le but de participer aux nouvelles catégories d’actifs choisies. En plus de permettre une excellente diversification, les FNB assurent une implantation à très faible coût et la Société de gestion privée des Fonds FMOQ inc. a déjà prouvé son savoir-faire dans ce secteur.
L’objectif visé par ces changements est de s’assurer que le Fonds de placement FMOQ demeure un fonds diversifié performant et offrant un excellent rapport risque – rendement. À la lumière de nos analyses, l’ajout de ces nouvelles catégories d’actifs devrait améliorer le rendement par unité de risque du Fonds, tout en différenciant clairement les trois Fonds FMOQ diversifiés (voir l’encadré ci-dessous).
N’hésitez pas à communiquer avec votre conseiller afin de discuter des nouvelles caractéristiques du Fonds de placement FMOQ et de la place que vous devriez lui réserver dans votre portefeuille.
1 Au 31 décembre 1999, le rendement sur 10 ans le plaçait au 1er rang parmi les 72 fonds utilisés dans l’univers de comparaison Aon Hewitt.
En résumé
Fonds omnibus FMOQ
Ce Fonds équilibré traditionnel, composé de 55 % d’actions et de 45 % de titres à revenu fixe, est rééquilibré régulièrement et diversifié géographiquement en ce qui concerne les actions.
Il bénéficie d’une approche plus conservatrice dans sa gestion obligataire, car il contient uniquement des obligations canadiennes, avec une forte proportion de titres gouvernementaux.
Fonds revenu mensuel FMOQ
Ce Fonds équilibré avec emphase sur le revenu élevé est composé d’environ 30 % de titres à revenu fixe canadiens, de 15 % d’actions privilégiées et de 55 % d’actions à dividendes élevés.
Sa répartition d’actifs est gérée tactiquement, c’est-à-dire qu’il peut détenir entre 35 % et 65 % d’actions et ne contient aucune action étrangère.
Fonds de placement FMOQ
Ce Fonds équilibré plus « agressif » contient un pourcentage d’actions qui varie entre 58 % et 79 %.
Il détient une bonne proportion de titres étrangers, dont certaines classes d’actifs plus spécialisées, comme des actions et des obligations de pays émergents, ainsi que des titres immobiliers et d’infrastructure cotés en Bourse.
Avec un rendement de 8,66 %1 au 31 décembre 2011, le Fonds obligations canadiennes FMOQ s’est classé bon premier parmi les Fonds FMOQ quant aux rendements pour cette période annuelle. De leur côté, les Fonds d’actions affichaient des rendements négatifs pour la même période.
En plus de provoquer des « J’aurais donc dû… », une telle constatation est susceptible de piquer la curiosité de ceux qui ne s’étaient jamais intéressés aux fonds d’obligations jusqu’alors. Si tel est votre cas, voici les principales caractéristiques des obligations, des fonds d’obligations et de l’évolution de leurs rendements sur le marché.
Titre à revenu fixe
Une obligation est un titre de créance à long terme émis par un gouvernement ou une société. Elle fait partie de la famille des titres à revenu fixe, car l’émetteur s’engage principalement à deux choses:
1) verser périodiquement2 au détenteur de l’obligation un montant d’intérêt fixe, selon le taux de coupon convenu, et ce, jusqu’à l’échéance de l’obligation;
2) rembourser au détenteur la valeur nominale de l’obligation à la date d’échéance qui peut aller jusqu’à 30 ans à compter de l’émission.
C’est ce revenu potentiel fixe qui sert de base pour l’évaluation d’une obligation existante, en fonction du taux de rendement exigé par le marché.
Taux de rendement exigé
Pour chaque obligation émise antérieurement et qui est négociée, le marché « exige » qu’elle produise, pour son éventuel acheteur, un taux de rendement similaire à celui que rapporterait une nouvelle émission d’obligations d’échéance et de risque à assumer similaires.
Le risque dépend principalement de l’émetteur (p. ex. le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial, une municipalité ou une société), de sa cote de crédit, de la liquidité du titre, etc. En théorie, une obligation déjà en circulation et comportant un taux d’intérêt nominal (taux du coupon), un niveau de risque ainsi qu’une échéance similaires à une nouvelle obligation, devrait exiger le même rendement que celle-ci. Toutefois, il est très rare en pratique que deux séries d’obligations émises à deux périodes différentes affichent exactement les mêmes caractéristiques, en particulier quant au taux d’intérêt nominal qui varie en fonction des taux en vigueur au moment de l’émission. C’est l’évaluation mathématique du rendement courant d’une obligation par rapport à son échéance et à son taux nominal, de même que les lois de l’offre et de la demande, qui déterminent le prix de vente de l’obligation.
L’évaluation des obligations
Puisque le revenu généré par une obligation jusqu’à son échéance est fixe, le mécanisme de l’offre et de la demande sur le marché s’avère le seul moyen de déterminer le prix par lequel un acheteur peut obtenir le taux de rendement exigé, ce dernier évoluant au rythme des taux d’intérêt dans l’économie.
Ceci signifie que, si le taux de rendement exigé pour une obligation donnée augmentait, la seule façon de réaliser ce plus haut taux de rendement, à partir du revenu fixe prévu, serait de payer un prix moins élevé pour l’obligation. De la même façon, le prix d’une obligation augmenterait si jamais le taux de rendement exigé sur le marché venait à baisser. En conséquence, compte tenu des fluctuations constantes des taux d’intérêt, la valeur marchande d’une obligation varie constamment au cours de sa durée : à la hausse si les taux courants baissent, à la baisse s’ils montent.
Il est important de distinguer ici le taux de rendement exigé par le marché, tel que décrit précédemment, du taux de rendement réalisé évoqué au début de l’article.
Le taux de rendement réalisé est la somme du revenu courant et de l’intérêt reçu, plus la croissance (ou moins la décroissance) de la valeur du capital. Ainsi, quand le taux de rendement exigé par ceux qui veulent acheter des obligations diminue, le taux de rendement réalisé par leurs détenteurs augmente en raison de l’accroissement de la valeur de leurs obligations.
De plus, pourvu que son détenteur conserve son obligation jusqu’à son échéance (et que l’émetteur ne fasse pas défaut, bien sûr), le rendement à échéance sera toujours correspondant à celui exigé par le marché lors de l’achat (à l’émission ou par la suite), et ce, peu importe les fluctuations de prix et de rendement exigé par les marchés tout au long de la durée de l’obligation.
En d’autres mots, même si le rendement d’une obligation pour une année est négatif à la suite d’une dévaluation de sa valeur sur les marchés (p. ex. à cause d’une hausse des taux d’intérêt courants), son détenteur aura obtenu, en moyenne, à l’échéance, le rendement exigé par les marchés au moment de l’achat. En contrepartie, l’existence d’un marché secondaire pour les obligations offre en tout temps une liquidité au détenteur, de même qu’une opportunité de réaliser à tout moment la valeur ajoutée de son placement, advenant une baisse des taux d’intérêt courants. Ce même détenteur doit toutefois faire preuve de patience en période haussière des taux, et laisser le temps faire son œuvre.
L’évolution des taux de 2009 à 2011
Le tableau ci-dessous détaille l’évolution des taux de 2009 à 2011. À titre d’exemple, le taux de rendement pour les obligations de 10 ans émises par le gouvernement du Canada est passé de 3,16 % (fin 2010) à 1,94 % (fin 2011). Cette baisse du taux de rendement, qui était généralisée pour l’ensemble des obligations canadiennes en 2011, a entraîné une augmentation des valeurs marchandes des obligations, d’où la relative bonne performance des fonds obligataires en 2011.
Les taux de rendement exigés par les marchés pour chaque type d’émetteur varient selon des courbes (généralement ascendantes), selon les durées à courir avant l’échéance. Les variations des taux de rendement exigés des obligations et, inversement, de leur prix, ne sont jamais uniformes. Par exemple, la variation des taux de rendement exigés d’une obligation de 5 ou de 30 ans sera différente, de même que la variation pour une même échéance, d’une obligation du Canada par rapport à une obligation corporative.
À titre d’exemple, le tableau suivant permet d’illustrer la baisse généralisée du taux de rendement exigé pour les obligations du gouvernement du Canada de 2009 à 2011. Ces données témoignent de l’augmentation de la valeur marchande de l’ensemble des obligations qui est à la source de la bonne performance des portefeuilles d’obligations au cours de ces années.
Les prévisions
Tant au Canada qu’aux États-Unis, la situation économique explique les niveaux historiquement bas des taux d’intérêt actuels. Cette situation devrait vraisemblablement s’améliorer, selon les prévisions des économistes. Puisqu’on peut anticiper une augmentation des taux d’intérêt des deux côtés de la frontière au cours des prochaines années, on peut également prévoir une baisse générale de la valeur marchande des obligations.
Ceci ne signifie pas pour autant qu’il faille éviter totalement ces dernières. En effet, les obligations continueront à jouer un important rôle de diversification dans un portefeuille équilibré, tout en étant fort utiles, si jamais la situation économique et les marchés boursiers s’avéraient moins favorables.
Les Fonds d’obligations
Contrairement à une obligation détenue directement, où le détenteur n’évalue pas constamment la valeur marchande de son titre, un fonds d’obligations doit, afin que les entrées et sorties s’effectuent à la juste valeur marchande, évaluer à chaque jour d’évaluation (quotidiennement ou hebdomadairement), la valeur de chacune des obligations et, par conséquence, de l’ensemble du fonds. La valeur unitaire du fonds évolue donc constamment en fonction des taux de rendement exigés par les marchés.
L’achat d’un portefeuille d’obligations, par le biais d’un fonds commun de placement, comporte tout de même des avantages certains, notamment :
1) une excellente diversification en ce qui concerne les types d’émetteurs, les émetteurs, la durée, le crédit, etc. ;
2) les gestionnaires de ces fonds peuvent parfois utiliser différentes techniques afin de maximiser le rendement du fonds et atténuer les conséquences d’une hausse de taux anticipée.
Toutefois, étant donné qu’un fonds d’obligations contient différentes obligations dont les échéances varient et que son portefeuille est constamment renouvelé (contrairement à une obligation détenue directement), il n’existe pas d’échéance précise. On ne peut donc pas connaître à l’avance la période au cours de laquelle le rendement à l’achat sera obtenu. Dans une conjoncture de relative stabilité des taux d’intérêt, elle devrait être approximativement équivalente à la durée moyenne de l’ensemble du portefeuille.
Le Fonds obligations canadiennes FMOQ
Le Fonds obligations canadiennes FMOQ a été créé en mars 2001. Son approche indicielle « améliorée » l’a très bien servi depuis sa création, car il a dégagé un rendement annuel composé de 5,72 % au 29 juin 2012.
L’approche indicielle est qualifiée d’« améliorée » parce que le Fonds est construit sur la base de l’indice DEX Univers. Le gestionnaire ne sélectionne pas tous les titres qui composent l’indice et jouit d’une certaine latitude quant au type d’émetteurs d’obligations gouvernementales.
Ces bons résultats classent le Fonds obligations canadiennes FMOQ dans le premier quartile (le meilleur 25 %) des fonds d’obligations canadiennes de l’univers des fonds AON Hewitt au 31 mai 2012 pour le rendement de 5 et de 10 ans.
Le Fonds est composé exclusivement d’obligations canadiennes dont l’échéance moyenne est actuellement d’environ 9,7 ans, ce qui lui confère une durée moyenne de 6,8 ans. Celle-ci a permis au Fonds de bien profiter du contexte baissier des taux. Même s’il en ira autrement lorsque les taux d’intérêt recommenceront à monter, on peut tout de même espérer un rendement légèrement positif, si les taux n’augmentent pas brusquement.
Conclusion
Les titres à revenu fixe ont toujours leur place dans un portefeuille de valeurs mobilières, entre autres, parce qu’ils réagissent de façon différente des actions et que leur capital à l’échéance comporte une garantie de remboursement de la part de l’émetteur.
La question est de savoir dans quelle proportion. Cela dépend de la conjoncture économique, certes, mais aussi et surtout de la situation financière, des objectifs de placement et de la tolérance au risque de l’investisseur. Une analyse détaillée par un professionnel du domaine, comme un conseiller des Fonds FMOQ, permettra de préciser les pondérations à attribuer à chacun des types de placement dans le portefeuille du particulier.
1 https://www.fondsfmoq.com/fonds_fmoq/pdf/feuillet_rendements_internet.pdf
2 Semestriellement, règle générale.
Dans l’édition de mai 2000 de la revue Le Médecin du Québec, nous avions abordé le calcul du rendement d’un fonds, une opération qui est régie par la Norme canadienne 81-102 Les organismes de placement collectif (NC 81-102) selon laquelle le rendement doit être net de tous les frais payables par tous les détenteurs du fonds. Ce rendement ne tient cependant pas compte de frais payables par quelques porteurs, comme les commissions de vente ou les frais de sortie1. Le résultat obtenu représente précisément ce qu’aurait obtenu un participant qui aurait investi au début de la période puis réinvesti, sous forme de parts additionnelles au moment de leur versement, tous les revenus et gains en capital reçus, et ce, sans rien ajouter ni retirer à son investissement initial.
Qu’en est-il maintenant de vos rendements personnalisés qui sont inscrits sur vos relevés de placement?
Depuis plusieurs années, la Société de gérance des Fonds FMOQ inc. utilise la méthode de calcul de rendement pondéré en fonction du temps qui repose sur la formule de liaison de la méthode Dietz modifiée. Ainsi, les rendements qui figurent sur vos relevés trimestriels tiennent compte des apports et des retraits d’argent effectués pendant la période concernée.
Pour établir les rendements personnalisés, notre système calcule les rendements tous les mois. S’il y a eu un flux monétaire (c.-à-d. un dépôt ou un retrait) durant le mois, un facteur de pondération est déterminé afin de tenir compte de la portion du mois qui a été affectée par le dépôt ou le retrait2. Une fois les rendements mensuels connus, il ne reste plus qu’à lier les rendements des 12 mois de l’année pour obtenir le rendement annuel3. Pour les périodes de plus d’un (1) an, les rendements de chacune des années sont liés, et le tout est soigneusement annualisé4.
Bien que cette méthode de calcul soit la plus couramment utilisée, il faut noter qu’un dépôt ou un retrait important, surtout en fin de période, peut fausser le rendement calculé en regard du rendement réellement obtenu en considérant les montants en dollars.
Exemple
En janvier, un client ouvre un nouveau compte avec un investissement de 100 $. Au cours des 11 mois suivants, son investissement croît de 10 % et vaut donc 110 $, le 1er décembre. Le client décide alors d’ajouter 9 890 $ à son compte qui grimpe à 10 000 $, mais son investissement chute de 1 % au cours du mois de décembre.
La valeur inscrite sur son relevé au 31 décembre sera donc de 9 900 $. En pratique, son relevé affichera un rendement positif de 8,9 %, et ce, même si le client a effectivement perdu 90 $.
Toutefois, tant que les investissements ne sont pas disproportionnés5 en comparaison de la valeur globale du portefeuille, ou qu’il n’y a pas d’écarts de rendement majeurs entre les périodes, cette méthode de calcul fournit de très bons résultats. Il existe d’autres méthodes de calcul du rendement, mais chacune a ses défauts et ses incohérences.
La Société de gérance des Fonds FMOQ inc. a opté pour cette méthode, d’une part, parce qu’elle est celle qui est la plus répandue et qu’elle permet ainsi de meilleures comparaisons et, d’autre part, parce que, pour la très grande majorité des portefeuilles de nos clients, elle représente correctement le rendement obtenu.
Il faut toutefois garder à l’esprit que, peu importe la méthode utilisée, les résultats obtenus ne sont qu’une estimation de rendement, à moins que vous n’ayez effectué aucun retrait ni dépôt dans votre compte.
Pour plus de renseignements sur cette question, ou pour discuter du rendement obtenu dans votre portefeuille, n’hésitez pas à communiquer avec nous.
1 Les Fonds FMOQ ne comportant pas de commission, il n’y a aucuns frais ni à l’achat, ni à la vente.
2 Formule de la méthode Dietz modifiée
Rendement mensuel = VMF – VMI – F
VMI + FP
OÙ
VMF = Valeur marchande du portefeuille à la fin du mois
VMI = Valeur marchande du portefeuille au début du mois
F = Somme des flux monétaires (dépôts – retraits)
FP = Somme de chaque rentrée ou sortie de fonds Fi multipliée par sa pondération Pi.
Fi = Chaque flux monétaire
Pi = N – Ji
N
OÙ
N = Nombre de jours dans le mois
Ji = Nombre de jours qui se sont écoulés entre le début du mois et de la date du dépôt ou retrait
3 Formule de liaison
Rendement = {[(1+R1 ) x (1+R2 ) x …(1 + Rn )] – 1} x 100
OÙ
R1 = Premier rendement mensuel calculé
R2 = Deuxième rendement mensuel calculé
Rn = Dernier rendement mensuel calculé
4 Formule annualisée
Rendement annualisé = (1 + Rendement obtenu avec formule de liaison) ^(1/ nombre d’années)
5 Dans notre exemple, le 2e investissement était de 90 fois la valeur du compte (9 890 $ contre 110 $).
Compte tenu de l’incertitude mise en évidence par la macroéconomie à l’échelle mondiale, de même que de la complexité d’évaluer la juste valeur marchande d’une entreprise, la lecture de conseils déjà connus ne vous métamorphosera pas en Warren Buffet. Par contre, en prenant de nouveau connaissance de quelques suggestions éprouvées, il est possible de constater que le rééquilibrage systématique demeure une stratégie d’investissement à la portée de tous et, surtout, que sa simplicité n’a d’égale que son efficience.
En quoi le rééquilibrage systématique consiste-t-il?
Dans un premier temps, il faut impérativement déterminer la répartition stratégique des éléments d’actif correspondant le mieux à son profil d’investisseur, c’est-à-dire qui tient compte de l’horizon de placement et du niveau de tolérance au risque. Une fois cette étape préalable franchie, il est possible de décider de la répartition des actions et des titres à revenu fixe au sein du portefeuille de placement.
Prenons l’exemple d’un investisseur pour qui l’idéal est d’avoir un portefeuille composé de 60 % d’actions et de 40 % de titres à revenu fixe. Puisqu’il est acquis que les fluctuations des marchés vont affecter cette répartition initiale, il pourrait tirer profit de cette volatilité et dégager un rendement excédentaire en rééquilibrant son portefeuille de façon à retrouver sa répartition de départ (60 – 40).
En pratique, cela signifie que l’investisseur devra vendre des titres de la classe d’actifs ayant le mieux performé et réinvestir le produit de la vente pour acheter des titres de celle ayant moins bien performé. Autrement dit, il utilisera ses profits dans la classe d’actifs ayant pris de la valeur et «monnayera à la baisse» l’autre classe d’actifs.
De fait, il s’agit de respecter et d’appliquer le principe reconnu selon lequel il faut vendre haut et acheter bas, sans qu’il soit pour autant nécessaire de prévoir l’évolution des marchés.
Fort différent d’un rééquilibrage émotif effectué en fonction de l’humeur de l’investisseur ou de ses perspectives économiques, ce rééquilibrage systématique peut revêtir deux (2) formes :
1. Le rééquilibrage périodique auquel l’investisseur procède à une période prédéterminée, par exemple, une fois l’an et en milieu d’année. Il faut cependant noter que dans des marchés plus volatils et propices à d’importants revirements, certains investisseurs pourraient vouloir privilégier un rééquilibrage plus régulier, chaque trimestre par exemple.
2. Le rééquilibrage ponctuel est effectué uniquement lorsque la répartition du portefeuille dévie suffisamment de la répartition initiale, par exemple lorsque le pourcentage des actions se situe à ± 3 % de cette dernière. Bien qu’il soit impossible de fixer précisément le pourcentage requis pour déclencher le processus de rééquilibrage, il faut savoir que, dans un marché relativement stable et directionnel (à la hausse ou à la baisse), il est plus avantageux de laisser courir une position gagnante ; autrement dit, de tolérer une déviation plus importante que dans un marché volatil sans direction claire.
Un rééquilibrage est-il toujours nécessaire?
L’investisseur qui privilégie principalement des fonds équilibrés n’a pas trop à se soucier du rééquilibrage systématique de son portefeuille.
À titre d’exemple, le Fonds omnibus FMOQ est l’objet de rééquilibrages systématiques en fonction de sa cible de 55 – 45, soit 55 % en actions et 45 % en titres à revenu fixe. Cependant, contrairement au Fonds omnibus FMOQ, le Fonds de placement FMOQ et le Fonds revenu mensuel FMOQ (deux Fonds équilibrés) ne sont pas l’objet de rééquilibrages systématiques. La gestion de la répartition de leurs éléments d’actifs est toutefois confiée à des gestionnaires de portefeuilles qui les rééquilibrent en fonction de certaines balises et de leurs attentes face aux marchés.
Toutefois, si un investisseur détient des éléments d’actifs autres que des parts du Fonds omnibus FMOQ (par exemple, des parts d’autres Fonds communs de placement FMOQ, des titres d’Épargne Placements Québec, des certificats de placement garanti, des actions, des obligations, etc.), et ce, par le biais ou non de notre société, il doit effectuer un rééquilibrage de l’ensemble de son portefeuille.
Un rééquilibrage est-il toujours profitable?
Pas nécessairement, car l’appréciation (plus value) est conditionnelle à un changement de direction des marchés. Cependant, aucune classe d’actifs negrimpe indéfiniment.
Il est important de ne jamais perdre de vue que si un rééquilibrage systématique a certes pour but de dégager un rendement excédentaire, il vise d’abord à assurer l’adéquation de la répartition des éléments d’actifs avec le profil d’investisseur ; en d’autres mots, de contrôler le risque du portefeuille.
Les conseillers de notre société sont à l’entière disposition des investisseurs qui souhaitent bénéficier d’une assistance professionnelle dans l’établissement de leur profil d’investisseur, de leur répartition cible et dans la gestion de celle-ci.
L’été qui vient de prendre fin aura été une source de grande inquiétude pour les investisseurs qui supportent difficilement les trop fortes fluctuations des marchés, surtout lorsque celles-ci semblent vouloir n’emprunter qu’une seule direction, en l’occurrence celle du bas. La saison estivale, qui s’annonçait ensoleillée et réparatrice, a été tout sauf reposante pour les investisseurs qui ont souffert de la même incertitude qui a contaminé et fait sombrer l’ensemble des marchés de la planète.
La Bourse canadienne avait pourtant amorcé l’année de belle façon, en poursuivant sur sa lancée haussière des deux dernières années. Elle a cependant commencé à manifester des signes de faiblesse au printemps. Après avoir atteint un sommet à 14 270 points en avril, l’indice TSX de la Bourse de Toronto s’est soudainement mis à reculer à la suite de plusieurs événements perturbants et de nouvelles négatives.
Il y a d’abord eu le terrible tsunami qui a foudroyé le Japon le 11 mars dernier. Ce raz-de-marée a paralysé sérieusement les activités de la troisième puissance économique mondiale. Celle-ci étant aussi un partenaire commercial et économique majeur des États-Unis, l’activité économique de nos voisins du sud a été affectée du même coup. Dès lors, les experts ont évoqué un possible ralentissement printanier de la laborieuse reprise américaine. Cette éventualité a évidemment eu un impact au Canada, les États-Unis demeurant notre principal partenaire et client commercial.
Outre ces perspectives négatives, il faut se rappeler que le monde entier est aussi devenu le témoin d’un mouvement de libération politique sans précédent dans certains pays du monde arabe.
Un contexte géoéconomique trouble
Après la Tunisie qui s’est rapidement — et somme toute assez pacifiquement — libérée de son dictateur Ben Ali, le Printemps arabe s’est rapidement propagé à d’autres pays de la région. Les populations de l’Égypte, du Bahreïn, du Yémen, de la Libye et de la Syrie, se sont aussi liguées contre leurs dirigeants, provoquant du même coup beaucoup d’incertitude et d’insécurité dans une région stratégique pour le bon fonctionnement de l’économie mondiale, en raison des réserves importantes de pétrole qui s’y trouvent.
Pour couronner le tout, c’est à la fin du printemps dernier que la Grèce s’est de nouveau retrouvée au centre de l’actualité économique mondiale, alors qu’elle devait renégocier un nouvel emprunt important pour financer ses opérations courantes et, par le fait même, assurer sa survie.
En mai 2010, la République hellénique avait réussi à obtenir un financement intérimaire de 110 milliards d’euros auprès des pays membres de la zone euro, de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). Cette année, elle a eu besoin d’un financement équivalant à celui de l’année précédente (mai 2010). À défaut d’un tel sauvetage budgétaire, elle se serait retrouvée complètement à sec en septembre, c’est-à-dire sans la trésorerie minimale requise pour pouvoir payer ses fonctionnaires et faire face à ses créanciers.
Les pays membres de la zone euro étant tout un chacun aux prises avec une situation budgétaire extrêmement sensible, leurs dirigeants voulaient à tout prix trouver une solution qui limiterait leur exposition au risque, si jamais la crise de la dette grecque, dont l’acuité n’a d’égale que l’urgence de la régler, devait déboucher de nouveau sur une situation de défaut de paiement.
Cette solution était d’autant plus impérative que plusieurs pays européens, notamment l’Italie, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande, ont des profils financiers semblables à celui de la Grèce. Ils font face eux aussi à des déficits budgétaires insoutenables qui ne font que gonfler des dettes publiques colossales. Il fallait certes sauver la Grèce, mais il fallait aussi éviter que l’Europe ne sombre dans l’anarchie financière la plus totale.
Une situation explosive
Les négociations entre les autorités financières européennes, en vue de convenir d’un plan de sauvetage financier de la Grèce, ont largement dominé l’actualité économique tout au long du mois de juillet. Les gouvernements des pays de la zone euro voulaient impliquer les grandes banques commerciales dans ce plan et endiguer les risques de contagion de la crise financière grecque aux autres pays européens vulnérables.
Finalement, à la suite d’un marathon de négociations entre la France et l’Allemagne, les dirigeants de la zone euro ont annoncé, le 22 juillet, la conclusion d’un plan de sauvetage de 109 milliards d’euros pour la Grèce ainsi que la création du Fonds européen de stabilité financière dont le rôle sera de prévenir et de gérer les prochaines crises de dettes souveraines des pays membres de la zone.
Il n’empêche que, tout au long du mois de juillet, le comportement des marchés boursiers a été affecté par cette nouvelle illustration du dysfonctionnement de nombreux pays européens qui peinent à se relever de la crise financière et économique de 2008-2009.
Si le jour de l’annonce de la conclusion du plan de sauvetage financier de la Grèce méritait d’être célébré dignement par la communauté financière internationale, il a été malheureusement assombri par un discours du président des États-Unis. Barack Obama était en effet furieux que le leader républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, ait quitté de façon cavalière la table des négociations sur le déplafonnement de la dette publique américaine qui était sur le point d’atteindre le seuil limite des 13 500 milliards de dollars.
Si le Congrès américain, dominé par des élus républicains hostiles au président démocrate, n’acceptait pas que le gouvernement central s’endette au-delà du plafond convenu (13,5 G$ US), tout l’appareil étatique risquait d’être paralysé. Compte tenu d’une possible incapacité du gouvernement américain à emprunter pour payer ses fonctionnaires, ses militaires disséminés partout dans le monde, son propre système de santé publique, ses professeurs, etc., un immense chaos menaçait le plus puissant et le plus « riche » pays de l’univers. Cette crise budgétaire américaine était d’abord et avant tout idéologique, car les républicains s’opposent à toute hausse d’impôt (même pour les milliardaires) et réclament l’abolition de nombreuses dépenses sociales. Elle a d’ailleurs littéralement plombé les marchés boursiers de la fin de juillet jusqu’au début d’août. Finalement, le jour de la date butoir (2 août), un accord bipartite sur le déplafonnement de la dette américaine a été adopté. Malheureusement, c’était trop peu trop tard.
Le psychodrame du surendettement des États-Unis a mis en lumière plusieurs lacunes qui minent la première puissance économique mondiale. Le 5 août, après la fermeture des marchés, la firme de notation de crédit Standard & Poors annonçait qu’elle venait de retirer à l’État fédéral sa note de crédit parfaite (AAA). Cette décote humiliante ne laissait présager rien de bon lors de l’ouverture des marchés boursiers et financiers, le 8 août.
De fait, les marchés ont réagi violemment pendant toute la semaine, la volatilité étant alors à son comble. La solvabilité des États-Unis était remise en question et les risques que le pays ne retombe en récession n’allaient qu’en grandissant.
Après que l’activité manufacturière se soit contractée en juillet, les dépenses à la consommation ont fait de même. L’activité immobilière demeurait anémique et le marché de l’emploi s’avérait incapable d’absorber ne serait-ce qu’une infime partie des 14 millions de chômeurs officiels.
Des marchés qui écopent durement
Il est facile de comprendre qu’un tel contexte hautement anxiogène ait généré beaucoup d’incertitude sur les marchés financiers. Après avoir affiché des rendements de 100 % de mars 2009 à avril 2011, les grands indices boursiers américains ont perdu 20 % de leur valeur entre avril et août 2011.
De son côté, l’indice canadien TSX, qui avait enregistré des gains de 91 % au cours des deux dernières années, avait perdu au 30 septembre 18,5 % de sa valeur en regard de son sommet d’avril. Les marchés nord-américains, tout comme ceux d’Europe et d’Asie, sont officiellement entrés dans une tendance baissière, ayant tous cumulé des pertes de plus de 20 % sur une période continue.
Bien que les marchés boursiers abhorrent l’incertitude, c’est malheureusement la seule chose qui les a alimentés tout au long de l’été. Pour mesurer l’extrême volatilité qui régnait alors, il suffit de se rappeler que l’indice Dow Jones a réalisé un record pendant la semaine du 15 au 19 août, alors qu’il a gagné ou perdu quotidiennement plus de 400 points au cours de quatre (4) séances consécutives. Cette même semaine était également la dernière de quatre successives durant lesquelles l’indice S&P 500 a terminé en baisse. Il s’agissait de la plus longue séquence de correction à la baisse jamais enregistrée par la bourse américaine depuis 1950.
Bref, l’été 2011 en est un à oublier. Souhaitons maintenant que les efforts de plus en plus concertés des divers gouvernements, Banques centrales et autres autorités financières de partout à travers le monde, puissent faire effet et ramener une certaine stabilité au cours des prochains mois.
Investir n’est pas une activité de tout repos. Même lorsque l’on confie cette tâche à des professionnels dont le métier est justement de transiger quotidiennement avec des fluctuations de toutes sortes, on est toujours un peu inquiet lorsque les marchés boursiers cessent soudainement de progresser. L’histoire nous enseigne cependant qu’il ne faut jamais céder à la panique et succomber à la tentation de vendre lorsque les marchés sont en baisse.
Après deux années de rendements somme toute assez généreux, certains investisseurs ont commencé à déchanter lorsque le marché boursier canadien (l’indice de la Bourse de Toronto S&P/TSX) qui a atteint un sommet à 12 470 points au début du mois d’avril, a amorcé un repli qui perdure depuis maintenant plus de trois mois ; un repli qui a eu pour effet d’effacer tous les gains réalisés par l’indice S&P/TSX depuis le début de 2011 mais qui l’a même entraîné en territoire négatif puisque l’indice canadien affichait un rendement de -1,06 %, en date du 30 juin dernier : une contre-performance qui est suffisante pour distiller le doute dans l’esprit des investisseurs nerveux qui attendent le premier signal venu pour revoir de fond en comble la composition de leur portefeuille.
Une stratégie perdante
Vendre ses fonds d’actions canadiennes ou réduire la proportion d’actions dans un portefeuille parce que l’indice S&P/TSX traverse une période de morosité est pourtant la pire des stratégies à suivre. En effet, année après année, de nombreuses études nous rappellent que les investisseurs canadiens ont tendance à mal synchroniser leurs achats et leurs ventes de fonds d’actions. Ils achètent quand les marchés sont à la hausse et ils vendent quand ceux-ci sont à la baisse alors que ce devrait être toujours l’inverse qui se produise, de façon à profiter au maximum de « l’effet de prix ». Ça coûte plus cher quand les prix sont plus élevés et ça vaut moins cher quand les prix baissent et qu’on vend à rabais.
Cette vérité toute simple échappe pourtant à bien des investisseurs qui se laissent dominer par leurs émotions. Quand ils constatent que tout le monde fait de l’argent avec le marché boursier, ils décident de partager cet engouement et d’embarquer dans le marché. Quand ils voient que les valeurs baissent parce que plusieurs investisseurs vendent leurs titres, ils décident de liquider leur portefeuille. Suivre une pareille stratégie à long terme ne peut, au mieux, que procurer un rendement neutre, ce qui n’est pas le but de l’investissement. Chose certaine, si vous êtes de ceux qui ne supportez pas de voir leur portefeuille de placements se déprécier même légèrement, il serait sage et même impératif que vous consultiez votre conseiller avant de prendre la décision de liquider vos fonds, ce qui pourrait s’avérer catastrophique.
Le monde de l’investissement est pavé de phrases telles que « j’aurais donc dû » ou « si j’avais su… ». Plutôt que de regretter une décision prise rapidement, vaut mieux prendre le temps de consulter pour vous assurer qu’il s’agit là de la bonne décision à prendre. Qui sait ? Peut-être que votre conseiller, en vous présentant l’ensemble des éléments à considérer, influencera votre geste et vous évitera de regretter une décision prise trop rapidement. De toute façon, au pire, si vous choisissez de consulter et que la conclusion vous amène à la même décision que celle que vous auriez prise initialement, vous aurez au moins la satisfaction de ne pas avoir agi sur un coup de tête.
Enfin, il convient ici de faire un bref rappel historique pour illustrer combien les marchés boursiers ont cette faculté de récupération qui leur est propre. Ainsi, l’indice S&P 500 (un des principaux indices de la bourse américaine) a connu, au cours des cinquante dernières années, huit corrections majeures qui ont duré, en moyenne, 13 mois et au cours desquelles, l’indice a perdu, en moyenne, 30 % de sa valeur. Pourtant, dans les douze mois qui ont suivi la fin de ces corrections, l’indice S&P 500 a produit des rendements moyens de 29,5 % et de 42,3 % au cours des 24 mois suivants.
Celui qui a tout vendu pendant l’un ou l’autre de ces replis de marché n’a jamais profité des généreux rendements qui ont suivi. « J’aurais donc dû… »
Trois facteurs d’incertitude
Selon l’avis de nombreux spécialistes financiers, l’investisseur québécois aurait doublement tort de succomber à la panique pour vendre ses fonds d’actions canadiennes ou américaines d’autant que le recul que l’on observe depuis quelques mois sur les marchés ne devrait être que temporaire.
Si le marché boursier canadien a interrompu sa progression en avril dernier, après avoir généré des rendements de 27 % en 2009 et de 15 % en 2010, c’est qu’il perçoit certains signes de faiblesse économique qui affectent tous les grands pays industrialisés.
La reprise économique moins rapide que prévue aux États-Unis de même que le niveau d’endettement record du gouvernement américain inquiètent toujours les marchés, tout comme la crise européenne dont on a la fâcheuse tendance à amplifier les côtés dramatiques. Ainsi, bien qu’on estime à 85 % les chances de réussite du plan de sauvetage de la Grèce, on ne fait que focaliser sur les 15 % de risques qu’il échoue. Enfin, les effets du tsunami au Japon se font toujours ressentir sur l’économie mondiale et particulièrement aux États-Unis.
Toujours selon les spécialistes en la matière, ces mêmes facteurs étaient présents en début d’année et n’ont pas empêché les marchés de connaître un bon premier trimestre. Depuis avril, ils ont pris plus d’importance et ont contribué à alimenter la peur « d’avoir peur ».
Un contexte encore très favorable
Il y a quelques mois, la plupart des stratèges des grandes sociétés d’investissement canadiennes anticipaient de très bons rendements pour le marché boursier canadien pour l’ensemble de l’année 2011. Ainsi, on escomptait des rendements se situant entre 9 % et 14 %.
Selon ces professionnels de l’investissement, les bourses canadiennes et américaines sont présentement sous-évaluées. L’indice S&P 500 de la bourse américaine affiche présentement le plus bas ratio cours-bénéfice des 27 dernières années, en se transigeant à 12 fois la valeur des profits des sociétés qui composent l’indice. Pour la bourse canadienne, on parle d’un ratio cours-bénéfice de 13 fois les profits attendus.
Or, historiquement, tant le S&P 500 que le S&P/TSX se transigent à des ratios cours-bénéfice moyens de 17 ou 18 fois les profits escomptés. Si on est loin du compte, c’est que les marchés – et les investisseurs – se laissent distraire par les trois principaux facteurs économiques négatifs que l’on évoquait plus haut, soit : l’endettement massif des États-Unis, la crise européenne et les effets persistants du tsunami au Japon.
Vers un retournement du marché obligataire ?
Il suffirait donc de quelques nouvelles positives dans les prochaines semaines pour que l’on assiste à un ralliement boursier estival, un peu comme celui que l’on a connu l’été dernier, une probabilité qu’il ne faut pas sous-estimer, selon plusieurs analystes.
Il faut rappeler que l’essentiel des rendements produits par les marchés boursiers en 2010 ont été enregistrés durant la seconde partie de l’année.
Par ailleurs, si la crise européenne arrive à se résorber d’elle-même, sans bouleversements majeurs, et si la reprise économique américaine se déploie de façon un peu plus marquée au cours des prochains mois, on pourrait aussi assister à un retournement du marché obligataire qui a encore très bien performé cette année.
Les taux directeurs des banques centrales, qui ont été ramenés à presque 0 % depuis trois ans maintenant, devraient amorcer une remontée prochaine. Le Canada a déjà timidement commencé à hausser son taux d’escompte et les États-Unis vont faire de même dès que les signes de reprise économique seront plus manifestes.
Ces hausses appréhendées des taux d’intérêt vont réduire d’autant les rendements sur les titres obligataires qui ont généré des paiements d’intérêts élevés au cours des dernières années. Il s’agit ici d’un autre facteur qui devrait favoriser, à moyen terme, le marché des actions.
La stratégie de l’étalement
Autre facteur qui devrait donner matière à réflexion à l’investisseur qui songe à quitter le monde des actions pour espérer trouver refuge dans un autre véhicule d’investissement plus sécuritaire, il faut juste rappeler que ce n’est pas la première correction de plus de 5 % que les marchés nord-américains subissent depuis que la reprise boursière s’est amorcée en mars 2009.
Pour la bourse américaine, il s’agit en fait de la 7e correction de plus de 5 % que vient d’enregistrer l’indice S&P 500 depuis mars 2009 et, à chaque fois, l’indice a non seulement repris ce qu’il avait perdu, il a par la suite poursuivi son ascension.
La Bourse de Toronto a subi au cours des deux mêmes dernières années des reculs à peu près équivalents à ceux enregistrés par le S&P 500– quoique de moindre envergure – et a, aussi, toujours repris, par la suite, sa course ascendante.
Devant pareil contexte, l’investisseur qui dispose de liquidités et qui souhaite favoriser le marché des actions aurait avantage à étaler, progressivement ou systématiquement dans le temps, ses investissements. Réintégrer de façon graduelle le marché permet de réduire son exposition aux mouvements de repli boursier comme celui que nous venons tout juste de traverser, tout en s’assurant de pouvoir pleinement profiter de la remontée des titres lorsqu’elle se matérialisera.
Il s’agit sans conteste de la meilleure stratégie à adopter pour faire face à la période de repli que l’on connaît présentement ; une période qui, rappelons-le, devrait être de courte durée selon l’avis de la grande majorité des experts. C’est à tout le moins une stratégie nettement plus gagnante que celle de céder à une panique passagère et de liquider des placements qui ont pourtant encore beaucoup de potentiel d’appréciation à offrir à ceux qui savent rester patients. Pourquoi ne pas en discuter avec votre conseiller ?
Le violent tremblement de terre, le tsunami dévastateur et l’accident nucléaire qui secouent le nord-est du Japon constituent une autre menace qui s’ajoute à une longue liste d’événements susceptibles d’affecter l’économie planétaire. Les conflits au Proche-Orient, l’évolution du prix du pétrole, l’augmentation de l’inflation en Chine, la crise des finances publiques de pays européens, de même que la faiblesse du marché immobilier et de l’emploi aux États-Unis, sont autant de facteurs qui créent de l’incertitude quant à la croissance mondiale.
En ce qui concerne plus particulièrement le Japon, la question la plus préoccupante réside dans la capacité du pays à contrôler la crise nucléaire qui perdure à la suite de la série d’explosions à la centrale de Fukushima. L’économie nippone est la troisième du monde, après celles des États-Unis et de la Chine. Avec un poids d’environ 9,5 % dans l’indice boursier MSCI monde, les actions du Japon en font le deuxième plus important pays après les États-Unis. Il faut rappeler que, depuis de nombreuses années, le marché boursier japonais est aux prises avec des difficultés qui ont eu pour effet de réduire considérablement sa valeur. Non seulement celle-ci est-elle environ 75 % inférieure à son sommet du début de la décennie 1990, mais le début de reprise escompté cette année par les prévisionnistes est possiblement compromis. Le graphique illustre l’évolution du marché boursier japonais depuis l’année 1984.
À la suite de cette catastrophe, le marché japonais a connu une correction de plus de 20 %. Les autres marchés boursiers à travers le monde ont saisi l’occasion pour faire de même, mais dans une moindre mesure. Si, règle générale, des événements
catastrophiques servent de prétexte à une prise de profit mondiale dans un marché haussier et engendrent des occasions d’achat, le spectre d’une tragédie nucléaire majeure est plus difficile à mesurer. Il n’en demeure pas moins que les récents événements qui bouleversent les Japonais ne pouvaient pas survenir à un plus mauvais moment.
La capacité du gouvernement à stimuler l’économie est limitée en raison du niveau très élevé de la dette publique, et il ne dispose d’aucune marge de manœuvre sur le plan monétaire, les taux étant déjà à zéro. De plus, la flambée du yen face au dollar l’a propulsé à un niveau record depuis la Seconde Guerre mondiale, et elle représente un risque sérieux pour la compétitivité des exportations.
Le haut atteint par la monnaie japonaise après le séisme peut paraître surprenant, mais il s’explique par une fièvre spéculative provoquée par le rapatriement de nombreux capitaux requis pour la reconstruction du pays. Économie exportatrice, le Japon aurait indéniablement intérêt à ce que son yen soit plus faible afin de stimuler ses ventes de biens et services à l’étranger. Récemment, le groupe des sept pays les plus industrialisés de la planète, le G7, est intervenu pour combattre la force du yen. De son côté, la Banque du Japon en a injecté plusieurs milliards pour alimenter le système bancaire et tenter de rassurer les marchés. L’appréciation de l’unité monétaire nippone est considérée comme un facteur aggravant de la déflation qui persiste depuis plusieurs années. Rappelons qu’après son sommet boursier de 1990, le Japon a connu une période de 10 ans avec une faible inflation pour ensuite connaître des épisodes de déflation (inflation négative) dans la dernière période de 10 ans. Les taux d’intérêt pour des obligations 10 ans se situent encore aux environs de 1,30 % laissant peu d’alternatives intéressantes aux investisseurs domestique japonais. Selon plusieurs analystes, la reconstruction du Japon fera grimper la demande de matières premières. Le pays est le troisième plus important consommateur mondial de produits de base, après la Chine et les États-Unis. La situation actuelle pourrait être également propice aux sources énergétiques plus sécuritaires, car nombre de pays seront vraisemblablement portés à remettre en question leurs projets de développement de l’énergie nucléaire.
Des études indiquent qu’en général, les perturbations économiques provoquées par des catastrophes naturelles et des événements géopolitiques ne s’avèrent pas néfastes à long terme pour les bourses. Les tremblements de terre, par exemple, sont des événements dont l’ampleur des dommages est, de manière générale, évaluée assez rapidement. Les opérations de nettoyage et de reconstruction qui suivent un désastre naturel de ce type exigent des capitaux importants. En conséquence, il est possible que cette malheureuse catastrophe ait, dans une certaine mesure, des répercussions positives sur la croissance mondiale, si les autorités japonaises parviennent à parer la menace nucléaire.
Trois de nos Fonds FMOQ sont faiblement exposés au marché japonais. Il s’agit du Fonds omnibus FMOQ (2 %), du Fonds de placement FMOQ (1 %) et du Fonds actions internationales FMOQ (8 %). Il faut noter que le pourcentage d’actions nippones a été effectivement réduit au cours des dernières années afin de faire place à celles de pays émergents, les titres de ces derniers étant plus susceptibles de s’apprécier en raison de la performance impressionnante de ces pays en croissance rapide ou nouvellement industrialisés. Il faut aussi préciser que Fiera Sceptre, l’équipe responsable de la gestion active du Fonds actions internationales FMOQ, a choisi de peu investir l’actif du portefeuille de ce dernier au Japon. Elle a surtout privilégié les titres de quelques sociétés nippones axées sur les exportations, plutôt que de détenir des titres d’entreprises locales qui sont sans nul doute sérieusement ébranlées par la calamité qui s’abat sur le pays du soleil levant.
En terminant, nous réitérons qu’il est avantageux d’investir dans des Fonds, car la diversification qui les caractérise permet de réduire les risques inhérents à divers types d’événements, comme ceux qui, malheureusement, viennent de frapper de plein fouet le Japon.