Le CELIAPP (compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété), conçu pour aider les premiers acheteurs à accumuler de l’épargne pour une mise de fonds, entrera en vigueur dès janvier 2023. Selon les grandes lignes déjà annoncées, ce régime devrait permettre à un futur acheteur d’accumuler plus de 40 000 $ de capital tout en bénéficiant d’une économie d’impôt pouvant aller jusqu’à environ 21 200 $ (pour les contribuables imposés à 53 %). Que sait-on déjà sur ce régime ? 

Admissibilité

Pour ouvrir un CELIAPP, le particulier devra être âgé d’au moins 18 ans (sans limite d’âge supérieure). De plus, il ne devra pas avoir vécu dans une propriété lui appartenant à un moment quelconque dans l’année de l’ouverture du compte et lors des quatre années précédentes. Pour l’instant, on ignore si le fait d’avoir vécu dans la propriété appartenant exclusivement à son conjoint constitue un empêchement à l’ouverture d’un CELIAPP, comme dans le cas du RAP.

Le CELIAPP ne pourra être utilisé que pour une seule propriété au cours de la vie. Les retraits devraient en principe viser l’achat (ou la construction) d’un lieu principal de résidence : un condo, une maison unifamiliale ou encore un plex (duplex, triplex, multi-plex) sont admissibles au CELIAPP (tout comme le RAP) en autant qu’un logement est occupé à titre de principal lieu d’habitation.

Cotisations

Les cotisations versées au CELIAPP seront déductibles et les revenus de placement gagnés dans le régime seront exempts d’impôt. Les retraits d’un CELIAPP effectués en vue d’acheter une première propriété ne seront pas imposables et, contrairement au RAP, n’auront pas à être remboursés.

Le plafond viager des cotisations s’élève à 40 000 $, sous réserve d’un plafond annuel non indexé de 8 000 $. Les droits annuels de cotisation (8 000 $) ne pourront être reportés, ce qui veut dire qu’un particulier qui cotise moins de 8 000 $ dans une année perdra ses droits non utilisés pour cette année.

Pour l’instant, il n’est pas prévu de permettre la déduction des cotisations dans une année subséquente, comme c’est le cas pour les cotisations REER. Le report de la déduction fiscale pourrait être intéressant lorsque vous anticipez l’augmentation importante de votre taux d’imposition dans les années à venir. Il faudra donc attendre le dépôt du projet de loi pour clarifier ce point.

Les placements admissibles dans le cadre du CELIAPP devraient comprendre les fonds communs de placement, les actions de sociétés cotées en Bourse, les obligations et les actions de fonds négociés en Bourse.

Retraits et transferts

Seuls les montants retirés pour effectuer l’achat d’une première propriété ne seront pas assujettis à l’impôt, ce qui inclut les cotisations et les revenus générés dans le régime. En tout temps, les fonds accumulés dans un CELIAPP pourront être transférés, libres d’impôt, à un REER (ou à un FERR) de son détenteur. Il n’est pas nécessaire de posséder de droits REER non utilisés pour effectuer ce transfert.

Contrairement au CELI, les retraits effectués du CELIAPP ne s’ajouteront pas aux droits de cotisation. Si un particulier n’a pas utilisé les fonds de son CELIAPP pour l’achat d’une première propriété dans les 15 ans suivant son ouverture, le régime devra être fermé. Ainsi, les fonds accumulés deviennent imposables, à moins d’être transférés à un REER (ou à un FERR).

Par ailleurs, les particuliers pourront également transférer des fonds d’un REER à un CELIAPP, sans conséquence fiscale, sous réserve de la limite de 40 000 $ et du plafond de cotisation annuel de 8 000 $. Ces transferts ne seront évidemment pas déductibles et ne s’ajouteront pas aux droits de cotisation REER du particulier.

Régime d’accession à la propriété (RAP)

Le RAP permet aux particuliers de retirer, sans payer d’impôt, jusqu’à 35 000 $ d’un REER (70 000 $ pour un couple) en vue d’acheter une première propriété. Le montant retiré au titre du RAP doit toutefois être remboursé dans un REER au cours d’une période maximale de 15 ans.

Le RAP demeurera disponible conformément aux règles existantes. Cependant, le particulier ne pourra pas bénéficier du CELIAPP et du RAP relativement à l’achat de la même propriété.

À première vue, le CELIAPP semble plus avantageux que le RAP. Par contre, avec le CELIAPP, il faudra cotiser pendant au moins 5 ans pour atteindre le plafond de cotisations de 40 000 $.

Commentaires

Régime hybride entre le REER et le CELI, le CELIAPP combine l’avantage des cotisations déductibles et des retraits admissibles libres d’impôt.

Bien que les cotisations soient limitées à 40 000 $, les retraits (de même que les transferts au REER ou au FERR) ne sont assujettis à aucun plafond. En effet, les fonds accumulés dans un CELIAPP pourraient s’avérer supérieurs à 40 000 $, en raison des revenus gagnés dans le régime.

En résumé, le CELIAPP est conçu pour permettre une déduction fiscale jusqu’à 40 000 $ (80 000 $ pour un couple) pour l’achat d’une première propriété.

Le CELIAPP

Le budget de 2022 propose de créer, à compter de 2023, un nouveau compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). Le Québec intègrera le CELIAPP dans sa législation fiscale. Bien qu’il porte le nom de CELI, il s’agira d’un régime totalement distinct du CELI que vous connaissez déjà. Le CELIAPP aura pour but de permettre aux particuliers d’épargner en vue de l’achat de leur première propriété. Voir l’article sur le sujet à la page 2.

Crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation

Le budget de 2022 propose de doubler le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation (actuellement fixé à 626,25 $) pour atteindre 1 252,50 $. Le nouveau montant de cet allègement fiscal s’appliquera aux acquisitions d’une habitation admissible effectuées depuis le 1er janvier 2022. À noter qu’un tel crédit d’impôt existe également au niveau provincial. Il doit passer de 750 $ à 1 500 $ prochainement.

Crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles

Le budget 2022 propose d’instaurer, à compter de 2023, un nouveau crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles. Une rénovation admissible devra créer un deuxième logement afin de permettre à une personne de 65 ans ou plus de vivre avec un proche admissible.

Le crédit d’impôt s’élèvera à 12,525 % du total des dépenses admissibles, sans excéder 50 000 $ pour un montant maximum de 6 262,50 $.

Pour plus de détails sur ce nouveau crédit d’impôt, nous vous invitons à consulter le site Internet du ministère des Finances du Canada.

Règle sur les reventes précipitées de biens immobiliers résidentiels

De façon générale, le profit découlant de la vente d’une propriété d’habitation est considéré comme un gain en capital, dont seulement la moitié est imposable. Par ailleurs, ce gain en capital peut donner droit, en totalité ou en partie, à l’exemption pour gain en capital sur résidence principale.

Lorsque la propriété est acquise dans le but de la revendre dans une courte période afin de réaliser un profit, les autorités fiscales sont généralement d’avis que ledit profit constitue plutôt un revenu d’entreprise pleinement imposable qui ne donne pas droit à l’exemption pour résidence principale. Cette position des autorités fiscales, qui s’appuie sur des questions de faits, a été souvent confirmée par les tribunaux.

Le budget de 2022 propose d’instaurer une nouvelle règle de présomption, indiquant que les profits découlant des ventes de biens immobiliers résidentiels (y compris un bien de location) qui appartenaient au contribuable depuis moins de 12 mois seront automatiquement réputés être un revenu tiré d’une entreprise qui ne donne pas droit à l’exemption pour résidence principale. Cette mesure s’appliquera aux biens immobiliers résidentiels vendus à compter du 1er janvier 2023.

La nouvelle règle de présomption ne s’appliquera pas si la vente du bien se rapporte à une série d’événements, dont :

  • un décès
  • une naissance
  • une séparation
  • une incapacité ou une maladie
  • un changement d’emploi
  • une insolvabilité

Quant à la vente du bien immobilier plus de 12 mois après son acquisition (par exemple, au 13e mois), les autorités fiscales pourront toujours exiger, comme c’est le cas actuellement, que le profit soit considéré comme un revenu d’entreprise sous prétexte que, selon les faits, l’achat a été effectué dans un but de revente. Le contribuable pourra évidemment contester cette position.

Subvention fédérale pour l’achat d’un véhicule neuf à zéro émission

Depuis 2019, le gouvernement fédéral accorde des incitatifs d’un maximum de 5 000 $ à l’achat ou à la location à long terme de voitures électriques, hybrides rechargeables et à pile d’hydrogène. Le budget de 2022 propose de prolonger ces incitatifs au moins jusqu’en mars 2025.

Le prix d’achat du véhicule ne doit pas excéder 45 000 $, ou 55 000 $ pour les véhicules de 7 passagers et plus.

L’admissibilité à ce programme sera également élargie pour appuyer l’achat d’un plus grand nombre de modèles de véhicules, notamment les fourgonnettes, les camions et les véhicules utilitaires sport (VUS).

Contexte économique

Au premier trimestre, l’incertitude liée au conflit en Ukraine avait dicté la direction des marchés financiers. Au deuxième trimestre, il est devenu de plus en plus clair que ce conflit serait de longue durée et qu’il aurait des effets durables sur l’économie mondiale.

Ainsi, la guerre en Ukraine a causé une forte hausse des prix des matières premières. Le risque d’interruption des importations européennes de pétrole et de gaz naturel en provenance de Russie a fait exploser le coût de l’énergie. Puis, on a réalisé l’importance des deux pays en cause dans l’exportation de céréales et de divers engrais. Les prix des céréales et des aliments ont donc substantiellement augmenté. Certains pays africains extrêmement dépendants des céréales russes et ukrainiennes ont même tiré sur la sonnette d’alarme, craignant une crise alimentaire.

Le niveau des prix a donc bondi à l’échelle mondiale. Au Canada, le taux annuel d’inflation est passé de 4,8 % à 7,7 % au cours des six premiers mois de 2022. Aux États-Unis, le taux d’inflation a touché 8,6 %, soit le plus haut niveau depuis le début des années 1980. En conséquence, les banques centrales à travers le monde ont accéléré le rythme des hausses de leur taux directeur et cessé les autres mesures de stimulation monétaires.

Après une légère contraction de l’économie américaine au premier trimestre, la croissance semble avoir repris au deuxième trimestre. La vigueur des dépenses de consommation, particulièrement du côté des services, a contribué à un certain rebond de la croissance. La forte hausse du prix de l’essence affecte toutefois la confiance des consommateurs et la situation des ménages demeure fragile.

L’économie canadienne a connu un bien meilleur sort. Les dépenses des ménages et les investissements des entreprises soutiennent la croissance. Malgré les hausses des taux, le marché du logement se maintient, du moins pour l’instant.

En Amérique du Nord, la croissance économique s’est aussi manifestée par la création d’emplois. En effet, le marché de l’emploi a continué de progresser, en dépit de la rareté de main-d’œuvre. Aux États-Unis, le taux de chômage a atteint 3,6 %, ce qui frôle le creux historique de 3,5 %. Au Canada, le taux de chômage a atteint 5,1 %. Il s’agit du plus bas niveau jamais atteint au pays depuis que ces données sont publiées. La difficulté pour les employeurs à recruter et à retenir les employés les a incités à hausser les salaires. Le phénomène de rareté de main-d’œuvre alimente donc l’inflation.

Au cours des derniers mois, la levée de plusieurs mesures visant à prévenir la pandémie de COVID-19 a contribué à la hausse de la consommation de services. L’industrie du tourisme a contribué à la croissance économique des deux côtés de l’Atlantique.

L’économie européenne est fortement affectée par le conflit en Ukraine. La hausse des prix de l’énergie et des aliments a poussé le taux d’inflation à 8,1 % en mai. La confiance des consommateurs n’est pas au beau fixe. Malgré cela, l’économie se montre étonnamment résiliente grâce, entre autres, à la reprise du tourisme après deux années de COVID-19. De plus, des investissements publics et privés visant à améliorer l’indépendance des Européens face aux ressources naturelles russes pourraient assurer une base de croissance économique soutenue pour les prochaines années.

En Chine, l’éclosion de divers foyers de COVID-19 a incité les autorités à restreindre les activités économiques pendant plusieurs semaines dans des villes majeures, comme Shanghai. Ces fermetures ont eu un effet important sur la croissance du PIB au cours du printemps 2022. Elles ont également contribué à perturber davantage les chaînes d’approvisionnement, ce qui stimule la hausse des prix. Notons que la banque centrale et le gouvernement chinois se sont engagés à soutenir l’économie au moyen d’un vaste éventail de mesures.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

La forte hausse de l’inflation a incité les banques centrales à travers le monde à réagir fortement pour mater la flambée des prix.

Ainsi, la Banque du Canada a procédé à deux hausses du taux directeur de 0,50 % chacune, en avril et en juin. Ces hausses importantes sont inusitées et reflètent la volonté de la Banque de s’attaquer à l’inflation. Le gouverneur de la Banque, Tiff Macklem, a répété que la Banque « était prête à agir avec plus de force, s’il le faut ». Les dirigeants sont toutefois conscients que « les Canadiens sont plus nombreux à avoir de lourdes dettes hypothécaires », ce qui les rend vulnérables aux hausses de taux d’intérêt.

Au cours du deuxième trimestre, le taux d’une obligation du gouvernement du Canada d’échéance de 10 ans est passé de 2,48 % à plus de 3,35 %. Comme les hausses de taux causent une diminution de la valeur marchande des obligations, les portefeuilles obligataires affichent des rendements trimestriels négatifs.

Aux États-Unis, la Réserve fédérale (la Fed) a procédé à une hausse de 0,50 % au début de mai. Le 15 juin dernier, elle a surpris les observateurs en ajoutant 0,75 % à son taux directeur. Elle réagissait ainsi à la très forte hausse de l’inflation annoncée quelques jours plus tôt. Malgré les hausses récentes, la politique monétaire américaine demeure toujours accommodante puisqu’on estime que le taux directeur pourrait encore augmenter de 0,75 % avant d’atteindre le taux neutre. Par ailleurs, la Fed diminuera le montant d’obligations gouvernementales qu’elle détient. Rappelons qu’elle avait acquis des sommes importantes d’obligations afin de stimuler la croissance et de maintenir les taux d’intérêt au plus bas.

Compte tenu de la fragilité de la situation géopolitique en Europe, la Banque centrale européenne n’a toujours pas procédé à des hausses du taux directeur. Lors de la rencontre du 9 juin, elle a toutefois annoncé la fin du programme d’achats de titres. De plus, on sait d’ores et déjà que le taux directeur sera haussé de 0,25 % lors de la rencontre du 21 juillet.

Marchés boursiers

Durant le deuxième trimestre, plusieurs facteurs ont alimenté les craintes d’une récession mondiale. Citons notamment le resserrement accéléré des politiques monétaires, la progression importante du taux d’inflation dans plusieurs pays, les risques géopolitiques en Europe et les mesures de confinement imposées dans plusieurs grandes villes chinoises.

En conséquence, la volatilité des marchés est demeurée élevée tout au long du trimestre. Durant cette période de montagnes russes, certains indices boursiers ont accusé des reculs de plus de 20 % par rapport à leur plus récent sommet. Ce fut le cas des indices boursiers américains. Ces derniers ont fortement chuté à la mi-juin, alors que le taux d’inflation a explosé et provoqué la hausse de 0,75 % du taux directeur américain par la Fed. Le contexte a incité plusieurs investisseurs à procéder à des rotations sectorielles des titres « croissance » vers les titres « valeur ».

Le marché boursier canadien s’était bien maintenu au premier trimestre grâce à la hausse du prix du pétrole. Or, le prix du brut a moins augmenté durant le deuxième trimestre. En conséquence, le marché boursier canadien, qui avait surpassé ses pairs en début d’année, a connu un recul trimestriel similaire

à celui du marché américain. La nervosité des investisseurs boursiers les a incités à réduire le risque de leurs portefeuilles. En conséquence, les actions canadiennes de petite capitalisation ont accusé un recul plus important que les grandes capitalisations.

Après un important recul en avril, le marché boursier chinois a repris de la force pour terminer le trimestre en hausse. Il faut dire que l’économie chinoise a été affectée par les périodes de confinement causées par la COVID-19. En conséquence, les autorités ont abaissé le taux directeur et annoncé des mesures sans précédent pour stimuler la croissance économique au cours des prochains mois. Les marchés ont réagi positivement à ces décisions.

À l’horizon

En 2021, on croyait que la hausse des prix était un phénomène transitoire et que l’inflation allait rapidement revenir près de la cible des banques centrales nord-américaines, soit environ 2 %. La réalité est maintenant toute autre : les consommateurs et les investisseurs doivent s’armer pour faire face à un niveau d’inflation sensiblement plus élevé que ce qu’ils ont connu au cours des dernières années.

Nous croyons que les pressions inflationnistes resteront élevées plus longtemps que prévu. Il est fort probable que le conflit entre la Russie et l’Ukraine s’étire dans le temps. Cela alimente la hausse des prix des matières premières et accroît les perturbations des chaînes d’approvisionnement.

Par ailleurs, l’augmentation des coûts des intrants et des salaires risque d’éroder la rentabilité des entreprises. Les hausses de prix affectent également le pouvoir d’achat des consommateurs et les obligeront à faire des choix, voire diminuer leurs dépenses de consommation. En conséquence, la croissance économique diminuera, sans toutefois tomber en récession.

Dans un tel contexte de forte inflation, les banques centrales continueront à hausser fortement leurs taux d’ici la fin de 2022. Les hausses pourraient être plus modérées par la suite, surtout au Canada, puisque la Banque du Canada s’est dite sensible au taux d’endettement élevé des Canadiens.

Les marchés financiers risquent donc de rester volatils au cours des prochains mois. Le niveau des taux d’intérêt pourrait continuer de grimper, si les indica-teurs d’inflation maintiennent leur tendance au cours des prochains mois. Les taux obligataires actuels intègrent toutefois un scénario assez pessimiste. Nous croyons donc qu’ils sont proches de leur sommet pour ce cycle.

Dans la mesure où la récession est évitée, le contexte pourrait être favorable aux marchés boursiers. Bien que les pressions inflationnistes demeurent présentes, le taux annuel d’inflation devrait baisser progressivement à partir de la deuxième moitié de 2022. Cela pourrait causer un rebond des marchés. Le contexte sera particulièrement favorable au marché boursier canadien et à ceux des pays émergents.

Quoi qu’il advienne, le contexte actuel demeure peu favorable aux obligations. La poursuite des hausses du taux directeur et la persistance des pressions inflationnistes devraient affecter l’ensemble des obligations, quelle que soit leur échéance.

Par ailleurs, la volatilité devrait demeurer élevée sur les marchés boursiers américains et européens. En contrepartie, le marché boursier canadien devrait bénéficier du contexte de reflation qui prévaut depuis quelques mois. La demande pour les matières premières demeure forte et l’offre limitée. Cela est particulièrement vrai pour le pétrole. Ce contexte est donc favorable aux entreprises du secteur énergétique canadien.

UNE SITUATION GÉOPOLITIQUE INHUMAINE ET INQUIÉTANTE

Alors que la pandémie qui a bousculé nos vies au cours des dernières années tirait à sa fin, voilà qu’une guerre immonde se déclenche en Ukraine. Autant que nous ne croyions jamais vivre une pandémie, jamais nous n’aurions cru revoir de tels actes de barbarie à l’encontre d’un pays libre et surtout contre sa population civile. Cette situation est d’autant plus inquiétante que ces actes sont l’œuvre de la plus grande puissance nucléaire au monde et que son président ne semble plus vouloir respecter quoi que ce soit. Tant pour le peuple ukrainien que pour l’ensemble de l’humanité, espérons que la raison reprenne ses droits et que la situation se règle dans un esprit de paix et d’harmonie.

Du côté des marchés

Quel trimestre ! Les investisseurs ont débuté l’année en craignant l’impact économique du variant Omicron qui se propageait à vive allure. Au même moment, il devenait de plus en plus évident que les hausses de prix généralisées allaient forcer les banques centrales à retirer de la liquidité du système tout en haussant les taux à plusieurs reprises dans les prochains mois. Les obligations ont donc piqué du nez dès la première semaine de janvier, tout comme les actions de croissance. On pense ici surtout aux principaux titres de sociétés technologiques américaines, mais la vedette canadienne du commerce électronique, Shopify, y a aussi goûté, perdant environ 50 % de sa valeur sur le trimestre.

Arrive ensuite le 24 février et la terrible invasion de l’Ukraine par la Russie. Même si la planète entière observait, depuis quelque temps, la préparation de la Russie, la majorité des gens jugeaient impensable le déploiement de toute la puissance militaire russe contre son pays voisin. L’impact sur les prix du gaz, du pétrole et de plusieurs denrées n’a pas tardé, venant du coup réduire les probabilités de voir

les pressions inflationnistes se résorber dans les prochains trimestres. Cela a fait monter davantage les taux obligataires… et quand les taux montent, le prix des obligations baisse !

Il faut tout de même noter que, depuis l’invasion, les rendements des indices boursiers, bien que volatils, demeurent relativement neutres et non en chute libre comme plusieurs pourraient le penser. Cela démontre que cette guerre, quoique tragique sur le plan humain, reste sans trop de conséquences sur la reprise économique en cours. La croissance économique des pays importateurs d’énergie sera toutefois plus affectée. On n’a qu’à regarder du côté de l’Allemagne, qui s’approvisionne surtout par la Russie. Les économistes entrevoient toutefois peu d’effets sur la croissance du PIB au Canada. En réalité, la Bourse canadienne demeure, bien malgré elle, bénéficiaire du contexte actuel grâce à sa plus forte pondération en titres du secteur de l’énergie et des matières premières. On note d’ailleurs que son indice est l’un des seuls au monde à avoir dégagé un rendement positif pour les trois premiers mois de l’année.

RENCONTRE EN VIRTUEL AVEC VOTRE CONSEILLER

L’un des changements qui perdurera assurément après la pandémie, c’est l’utilisation de la visioconférence comme moyen de communication. Sans remplacer les rencontres en présentiel qui permettent une communication plus agréable et complète, cet outil offre la possibilité d’échanger sans déplacement et dans de courts délais. Nous sommes, malgré tout, impatients de vous rencontrer en présentiel ne serait-ce que pour une petite conversation à bâtons rompus.

PLAFONDS DE COTISATION – RAPPEL

Les maximums de cotisation permis par les différents régimes fiscaux sont ajustés chaque année. Le plafond de cotisation REER a été porté à 29 210 $ pour 2022. Quant au CELI, le maximum a été maintenu à 6 000 $ pour 2022 (maximum de 81 500 $ cumulatif à ce jour). Si vous n’avez pas utilisé vos droits de cotisation au CELI en 2022 ou au cours des années antérieures, vous pouvez le faire en tout temps en communiquant avec votre conseiller.

UNE PLUS GROSSE RISTOURNE

Comme vous le savez, depuis maintenant deux ans, nos clients bénéficient d’une ristourne en fonction de leurs actifs investis en Fonds FMOQ (à l’exception du Fonds monétaire FMOQ) et en Fonds gestion privée FMOQ.

Le montant de ristourne étant directement proportionnel au montant investi, vous avez tout avantage à rapatrier vos actifs au sein des Fonds FMOQ.

Comité d’examen indépendant

À l’instar de tous les autres fonds disponibles sur le marché, les Fonds FMOQ disposent d’un Comité d’examen indépendant conformément au Règlement 81107 de l’Autorité des marchés financiers (AMF). Le rôle de cette instance consiste à examiner les situations conflictuelles entre, d’une part, l’intérêt de la société de gestion du fonds et de ses fournisseurs, et, d’autre part, celui des participants. Comme prévu à la réglementation, le Comité doit préparer et mettre à la disposition des participants un rapport annuel; celui de l’année 2021 est maintenant disponible dans notre site. La présidente du comité, Mme Justine Lacoste, LL.L., M.B.A., peut également être jointe en toute confidentialité par courriel (jlacoste@fondsfmoq.com).

Autres documents réglementaires

Tout comme le rapport du Comité d’examen indépendant, l’ensemble des rapports réglementaires des Fonds FMOQ sont maintenant disponibles dans notre site et dans celui des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (www.sedar.com). Il est donc possible d’y consulter les derniers États financiers et Rapports de la direction sur le rendement de nos Fonds. Vous pouvez obtenir un exemplaire de ces documents en communiquant avec nous.

Prospectus, Notice annuelle et Aperçus des Fonds FMOQ

Le nouveau Prospectus, la nouvelle Notice annuelle ainsi que les versions les plus récentes des Aperçus de nos Fonds sont aussi disponibles en ligne. La forme de ce dernier document étant réglementée, il constitue l’outil par excellence pour bien connaître et comparer les Fonds dans lesquels vous investissez.

Rappel sur les instructions téléphoniques

Conformément à la réglementation en vigueur, nous devons annuellement vous rappeler que, pour pouvoir prendre vos instructions de transaction par voie électronique (téléphone, visioconférence, etc.), nous devons avoir dans nos dossiers un formulaire d’autorisation limitée dûment signé par vous, désignant le représentant de notre société pouvant prendre vos instructions. La conversation téléphonique devra par ailleurs être reçue à nos bureaux afin d’être enregistrée.

Si vous n’avez pas déjà rempli et retourné ce formulaire, nous serons légalement tenus de vous demander un document signé de votre part pour chaque transaction. Il est donc important de compléter cette formalité le plus rapidement possible afin d’éviter tout délai dans l’exécution de vos transactions. Pour plus de renseignements, communiquez avec votre conseiller.

MA DERNIÈRE CHRONIQUE

Chers lecteurs, vous venez de compléter la lecture de ma dernière chronique. Comme annoncé dans l’édition de décembre dernier, au moment où vous lirez ces lignes, après plus de 44 années sur le marché du travail dont les 24 dernières aux Fonds FMOQ, je serai à la retraite depuis le 31 mars.

Tout au long de ces années, ce fut un réel plaisir de servir les médecins omnipraticiens, les optométristes, leurs proches et l’ensemble des membres de la communauté médicale québécoise. À l’aide de vaillants collègues, nous avons réussi à mettre sur pied une entreprise qui se démarque par la qualité de ses produits financiers et son service à la clientèle. Nous croyons fermement qu’à une époque où répondeurs automatisés, boîtes vocales, sites transactionnels et autres robots deviennent les principaux acteurs du milieu financier, un service personnalisé constitue une marque de confiance et de respect pour la clientèle, et qu’il a toujours sa raison d’être.

D’un côté plus personnel, en plus d’avoir apprécié grandement mon gagne-pain, j’ai eu la chance de côtoyer et de travailler avec une multitude de personnes intéressantes, de relever de nombreux défis, de bâtir une entreprise, d’apprendre et de me développer tout en me réalisant professionnellement. J’en suis profondément reconnaissant et je remercie sincèrement la FMOQ, ses dirigeants, les membres du Conseil d’administration et les diverses instances pour leur confiance et leur appui.

J’adresse également mes sincères remerciements à nos précieux et fidèles clients sans qui cette aventure ne serait pas. Je souhaite aussi souligner la complicité de mes collègues de travail qui ont cru à notre mission et y ont consacré leur temps, leur savoir et leur énergie. Sans eux, rien n’aurait été possible! Une levée de chapeau particulière à mes deux acolytes de la première heure, Mme Martine Payette et M. Martin Vallée. Un mot également à nos divers fournisseurs pour leur support et leur collaboration.

En terminant, je souhaite saluer de façon particulière Dr Jacques Dinelle, un grand visionnaire qui, en créant le premier Fonds FMOQ en 1979, semait la première graine de ce qu’allait devenir la Société de services financiers Fonds FMOQ inc. Merci Jacques de m’avoir confié ton bébé et merci pour ton support indéfectible tout au long de ce parcours.

Au plaisir de vous revoir et longue vie aux Fonds FMOQ.

Vous pouvez léguer vos biens directement à vos proches ou plutôt à une ou plusieurs fiducies testamentaires dont vos proches seront les bénéficiaires. Quels objectifs (fiscaux ou autres) vise le legs fiduciaire ?

Dans les testaments faits avant 2016, il était fréquent de prévoir, pour des fins fiscales essentiellement, des fiducies pour détenir l’héritage laissé aux membres de la famille. En effet, avant 2016, les revenus gagnés par une fiducie testamentaire étaient imposés au même titre qu’un individu, donc selon les taux progressifs. Il y avait donc un avantage fiscal de transmettre la part de chaque héritier à une fiducie distincte dans le but de fractionner les revenus annuels de l’héritage entre la fiducie et l’héritier, ce qui se traduisait en économies d’impôt fort intéressantes, surtout si la fiducie était maintenue pendant plusieurs années.

À partir de 2016 cependant, tous les revenus des fiducies testamentaires sont imposés au taux maximal applicable aux particuliers, soit 53,31% en 2021, et ce, même pour les décès survenus (ou les testament signés) avant 2016. Il n’est donc plus justifié de prévoir une fiducie dans son testament pour des raisons purement fiscales, sauf certaines exceptions.

Testament fait avant 2016

Si votre testament a été fait avant 2016 et qu’il contient une ou des fiducies testamentaires créées dans le seul but de bénéficier des taux d’imposition progressifs, vous devriez songer à le modifier afin de supprimer le legs en fiducie.

Si vous décédez avant d’avoir pu modifier votre testament en ce sens, votre liquidateur et le fiduciaire devront évaluer la possibilité de mettre fin prématurément à la fiducie, de façon à remettre l’héritage directement entre les mains de vos héritiers.

Faut-il maintenant éviter de prévoir une fiducie dans son testament ?

Le taux d’imposition élevé à l’égard des revenus gagnés dans une fiducie testamentaire ne remet pas en cause son utilité. Simplement, on ne le fera pas uniquement pour des économies d’impôt. En revanche, il existe toujours une multitude d’autres raisons pour justifier le recours à un legs en fiducie.

Fiducie pour les enfants ou petits-enfants

Que ce soit vos enfants ou petits-enfants qui héritent, il est souvent recommandé de léguer leur héritage à une fiducie testamentaire, surtout lorsqu’ils sont jeunes et que les valeurs en jeu sont importantes. Si ces derniers ont moins de 18 ans, cela permettra d’éviter que les biens légués soient gérés par le tuteur de l’enfant. Vous pourrez prévoir que l’héritage en fiducie leur sera distribué de façon progressive et jusqu’à un certain âge, par exemple, jusqu’à 25 ou 30 ans.

Le legs à des petits-enfants peut notamment survenir dans l’éventualité où votre enfant décède avant vous ou avant d’avoir reçu la totalité de son héritage en fiducie.

Généralement, on prévoit une seule fiducie pour l’ensemble des enfants. Dans ce cas, le fiduciaire devra créer autant de lots égaux qu’il y a d’enfants; et chacun des lots sera géré séparément à l’intérieur de la fiducie.

Si votre enfant a moins de 18 ans et qu’il est financièrement à votre charge au moment de votre décès, vos REER pourront, sous réserve de plusieurs conditions, être légués, exempts d’impôt, à la fiducie testamentaire dont votre enfant sera le bénéficiaire. Ce faisant, vos REER seront imposés graduellement entre les mains de votre enfant jusqu’à ses 18 ans. Pour y arriver, la fiducie devra faire l’acquisition d’un contrat de rente payable jusqu’à la majorité.

Vous pouvez aussi léguer les REEE à la fiducie testamentaire de vos enfants, dans la mesure où votre testament accorde certains pouvoirs au fiduciaire.

Fractionnement fiscal des revenus en fiducie

Si vous avez un ou des enfants, ou que ces derniers ont eux-mêmes des enfants, la fiducie pourra être structurée de façon à ce que le fiduciaire ait le pouvoir discrétionnaire de répartir les revenus annuels entre les différents béné-ficiaires, dans le but de réduire les impôts qui seraient autrement payables, surtout si ces bénéficiaires sont assujettis à des taux d’imposition avantageux.

Legs en faveur d’une personne souffrant d’un handicap intellectuel

Si votre héritier est atteint d’un handicap intellectuel, vous avez généralement avantage à prévoir une fiducie testamentaire afin que les biens légués soient gérés par une autre personne. Dans ce cas-là, le testament mentionne habituellement que le fiduciaire a l’obligation de subvenir à tous les besoins de l’héritier, tout en disposant d’une certaine latitude pour lui remettre des sommes d’argent additionnelles. Le legs en fiducie permet d’éviter que l’héritage soit géré dans le cadre du régime légal de la tutelle au majeur, ce qui s’avère particulièrement contraignant.

Si votre héritier est admissible au crédit d’impôt pour personnes handicapées (ce qui inclut aussi l’incapacité physique), les revenus gagnés dans sa fiducie seront imposés au même titre qu’un particulier, donc selon les taux progressifs. Cela constitue un avantage fiscal marqué par rapport aux autres fiducies testamentaires, car avec ce type de fiducie, il est possible de répartir, de façon optimale, l’imposition des revenus entre la fiducie et le bénéficiaire.

Certaines de ces fiducies peuvent être constituées de façon à permettre au bénéficiaire handicapé de continuer à toucher les prestations de solidarité sociale du gouvernement provincial, malgré un héritage important. Ce type de fiducie, connu sous le vocable « fiducie Henson », suppose que les versements au bénéficiaire sont totalement discrétionnaires.

Si votre enfant atteint d’un handicap intellectuel demeure financièrement à votre charge au moment de votre décès, il sera possible, sous réserve de plusieurs conditions, de bénéficier d’un roulement fiscal complet de vos REER et FERR, même si ces derniers sont légués à la fiducie testamentaire. Cela permet de reporter et d’étaler l’imposition de ces régimes, qui, autrement, seraient imposés à votre taux marginal. Pour y parvenir, la fiducie devra acquérir un contrat de rente, en plus de se qualifier à titre de « fiducie de prestations à vie ». Ce roulement fiscal à une fiducie est également possible au bénéfice d’un conjoint souffrant d’un handicap intellectuel.

Fiducie testamentaire exclusive au conjoint

Cette fiducie testamentaire est souvent utilisée lorsque le testateur désire léguer des biens à son conjoint, tout en voulant s’assurer qu’au décès subséquent de celui-ci, le résidu des biens sera transmis à ses enfants plutôt que d’être distribué selon le testament du conjoint. Ce type de fiducie est généralement utile dans le cas des familles recomposées, lorsqu’il y a un ou des enfants nés d’une union antérieure, ainsi qu’en présence d’un conjoint âgé ou en situation de vulnérabilité.

On pourrait prévoir que le conjoint survivant ait droit à tous les revenus gagnés par la fiducie. Quant au capital, le conjoint survivant pourrait bénéficier, à vie, d’un montant annuel ou d’un pourcentage annuel des biens en fiducie. Le testament pourrait également mentionner que le fiduciaire devra utiliser le capital de façon à ce que le conjoint ait un niveau de vie similaire à celui avant le décès du testateur. Il est possible d’accorder au fiduciaire le droit discrétionnaire de verser des sommes additionnelles au conjoint.

Ce type de fiducie permet généralement le roulement fiscal des biens ayant accumulé une plus-value au jour du décès du testateur. Il faut cependant éviter le legs des REER et FERR à cette fiducie, le roulement fiscal de ces régimes n’étant pas permis dans ce cas.

Autres motifs pour constituer une fiducie testamentaire

  • Vous possédez un chalet et désirez qu’il demeure dans la famille pour plusieurs années ou générations. Le legs en fiducie permet d’éviter que le chalet soit vendu ou transmis en dehors de la famille à la suite du décès de l’un des héritiers.
  • Vous détenez des polices d’assurance vie de grande valeur et souhaitez qu’à votre décès, elles soient payables à votre succession pour ensuite être transférées dans une fiducie testamentaire constituée pour le bénéfice de certains de vos héritiers.
  • Vous souhaitez garder un certain contrôle sur les biens légués à votre héritier après son décès. La fiducie permet de s’assurer que les biens qui resteront dans la fiducie au moment du décès du bénéficiaire seront remis aux personnes que vous aurez désignées selon vos volontés dans votre testament, et non selon le testament de l’héritier.
  • L’un de vos héritiers est marié et vous voulez vous assurer que son héritage sera protégé en cas de rupture.
  • L’un de vos héritiers est en affaires. Le legs en fiducie permet de protéger son héritage en cas d’éventuelles difficultés financières.
  • L’un de vos héritiers est dépensier, endetté ou insolvable.
  • L’un de vos héritiers est vulnérable (âgé, malade, inapte, toxicomane, etc.).
  • Dans certains cas, la fiducie testamentaire peut permettre à un héritier de préserver certaines prestations gouvernementales déterminées en fonction des revenus, car les revenus gagnés et conservés dans la fiducie sont exclus du calcul.
  • En raison des droits successoraux ou taxes d’héritage applicables dans certains pays, il est parfois recommandé de léguer un bien situé à l’étranger (généralement une propriété d’une grande valeur) à une fiducie testamentaire distincte.

Imposition des revenus de la fiducie testamentaire

Le fiduciaire (la personne qui gère les biens légués à la fiducie) doit, dans la mesure du possible, éviter que les revenus de la fiducie soient imposés au taux de 53,31 %, surtout si le taux d’imposition de l’héritier est moindre. Si ce pouvoir est prévu au testament, le fiduciaire pourra verser les revenus annuels de la fiducie à l’héritier afin que ce soit plutôt lui qui s’impose annuellement sur les revenus gagnés par la fiducie.

Dans le cas d’un héritier âgé de moins de 21 ans, la fiducie pourra être structurée de façon à ce que les revenus gagnés dans la fiducie soient imposés automatiquement entre les mains de cet héritier, même si ces revenus ne lui sont pas versés chaque année.

Aspects généraux de la fiducie testamentaire

La fiducie créée dans le testament se matérialise dès le décès, et non à la date de la signature du testament. Elle prend généralement fin au décès du bénéficiaire ou lorsque celui-ci aura atteint un certain âge, mais peut également exister pendant plusieurs générations.

Il peut y avoir un ou plusieurs fiduciaires. Selon la loi, il doit y avoir au moins un fiduciaire qui n’est pas bénéficiaire de la fiducie. Il faut toujours prévoir des fiduciaires de remplacement. Une société de fiducie est autorisée à agir comme fiduciaire; ses honoraires de gestion demeurent généralement élevés.

Le choix du fiduciaire est crucial. Il doit s’agir d’une personne envers qui vous avez une grande confiance, car elle sera souvent dotée de certains pouvoirs discrétionnaires. Cette charge peut être fort complexe et accaparante, surtout en présence de plusieurs bénéficiaires, si la valeur de la succession est importante ou s’il y a une grande variété d’actifs. Selon le type de fiducie, le fiduciaire pourraitexercer son rôle pendant de nombreuses années. Il est toujours recommandé de prévoir une rémunération annuelle suffisante pour les fiduciaires, qui constitue par ailleurs un revenu imposable.

Chaque année, une fiducie testamentaire doit généralement produire des déclarations de revenus (au fédéral et au provincial), ainsi que des feuillets fiscaux en cas de versement de revenus à des bénéficiaires. À noter que la répartition des revenus, entre la fiducie et vos héritiers, devra être planifiée annuellement, et ce, pour des raisons fiscales.

Une attention particulière s’impose lorsqu’une fiducie testamentaire détient une propriété d’habitation pouvant se qualifier aux fins de l’exemption pour gain en capital sur « résidence principale ». À cet égard, il existe plusieurs conditions et restrictions dans la loi; il est donc recommandé de consulter un professionnel de la fiscalité dans un tel cas.

La fiducie est généralement imposée tous les 21 ans d’existence sur la plus-value accumulée (à titre de gain en capital) à l’égard des biens qu’elle détient, sauf si le fiduciaire prend des mesures préalables pour ne pas s’y soumettre.

Alternatives à la fiducie testamentaire

La fiducie testamentaire constitue un mécanisme bien rodé du point de vue légal. Toutefois, il est également possible d’opter pour « un régime d’administration ». Moins complexe que la fiducie, ce régime est généralement utilisé en cas de legs à un mineur ou à une personne atteinte d’un handicap intellectuel et lorsque la valeur de l’héritage demeure modeste. Contrairement à la fiducie, votre héritier devient propriétaire des biens légués dès votre décès ; ce qui veut dire qu’au décès subséquent de votre héritier, les biens qui restent encore sous administration seront transmis aux héritiers de votre héritier (et non selon vos volontés).

Dans certaines situations, votre testament pourrait aussi prévoir un usufruit, un droit d’usage, une substitution ou un prêt.


Il est toujours recommandé de consulter un notaire, un avocat ou un fiscaliste avant de prévoir une fiducie dans votre testament.

Jean-Pierre,

Permets-nous aujourd’hui cette familiarité, somme toute respectueuse, pour t’exprimer les sentiments partagés que ton départ à la retraite nous inspire.

D’abord la tristesse, celle d’être témoin de la conclusion imminente d’un grand chapitre qui s’est échelonné sur près d’un quart de siècle, durant lequel l’équipe a participé activement à la structuration puis à la progression d’une force financière qui fait l’envie de plusieurs professions.

Il nous apparaît important de rappeler que tu as toujours été une intarissable source d’inspiration et de motivation pour tes troupes. Travailleur infatigable, tu prêchais par l’exemple pour faire croître une organisation exemplaire tant par ses pratiques que par ses performances, tu mobilisais toute l’équipe que tu voulais animée par une volonté indéfectible de se surpasser sans cesse pour conseiller, accompagner et satisfaire une clientèle de choix qui demeure notre principale raison d’être, comme tu le rappelais inlassablement.

Ensuite la joie de te voir arriver à bon port et de pouvoir apprécier le chemin parcouru avec la satisfaction du devoir fort bien accompli et, surtout, la fierté légitime d’avoir relevé avec compétence, passion et intégrité nombre de défis tous plus exigeants les uns que les autres.

Pour l’homme de caractère généreux que tu es, le temps est venu de penser davantage à toi et aux tiens et d’entreprendre une nouvelle étape à l’enseigne de la joie de vivre, du bonheur, de la tranquillité et de la sérénité.

Pour nous, une page se tourne, un chapitre se clôt, mais le livre ne se ferme pas. Nous te témoignerons notre plus profonde gratitude en demeurant fidèles aux valeurs et aux principes que tu as ancrés dans nos façons de faire et en donnant le meilleur de nous-mêmes, dignes du legs de ton leadership dynamisant et stimulant.

Nous conserverons de toi, Jean-Pierre, le souvenir chaleureux d’un bâtisseur visionnaire, engagé, dévoué et persévérant, d’un homme de cœur et de tête consciencieux et affable, dont l’acuité d’esprit n’a d’égale que son honnêteté.

Merci pour tout, bonne et très longue retraite Jean-Pierre. Tu vas nous manquer!

– Ton Équipe

À partir de données à jour avant l’invasion militaire lancée à l’aube du 24 février dernier, voici un bref portrait de ce pays méconnu et de son peuple réputé et estimé, entre autres, pour son authenticité, sa chaleur et sa résilience.

Située au sud-est de l’Europe, l’Ukraine est le troisième plus grand pays du continent européen en raison de sa superficie de 602 695 km2, en incluant la République autonome de Crimée et la ville spéciale de Sébastopol dont l’annexion par la Fédération de Russie, en 2014, n’est pas reconnue par l’Ukraine ni par la majorité des pays membres de l’Assemblée générale des Nations unies.

Géographie

Le territoire de l’Ukraine est délimité au nord par la Biélorussie, au nord et à l’est par la Russie, au sud par la mer Noire et la mer d’Azov, au sud-ouest par la Roumanie et la Moldavie, et à l’ouest par la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie. Hormis le très haut plateau de Podolie qui couvre l’ouest du pays, la topographie du pays est relativement plate.

Réseau fluvial

L’Ukraine bénéficie d’un vaste réseau fluvial et affiche le potentiel portuaire maritime le plus puissant de tous les pays de la région de la mer Noire, avec 18 ports maritimes marchands et 12 points portuaires sur son littoral qui longe la mer Noire et la mer d’Azov.

Climat

L’Ukraine jouit de conditions climatiques favorables avec des saisons contrastées en raison du climat continental, sauf sur la côte sud de la Crimée où il est méditerranéen. À Kharkiv, la deuxième plus grande ville du pays, les températures moyennes se situent autour de 7 °C en janvier et de 20 °C en juillet.

Démographie

Vieillissante, la population de l’Ukraine diminue depuis 1993. Elle se chiffre actuellement à plus de 41 millions d’habitants, mais l’Organisation des Nations Unies (ONU) estime qu’elle devrait totaliser 33 millions d’habitants en 2050. Les principales causes de ce déclin sont l’émigration, la chute de la natalité et la baisse de l’espérance de vie. À la naissance, celle (moyenne) des femmes est actuellement de 74,8 ans, comparativement à 62,8 ans pour les hommes. La diaspora compte de 11 à 15 millions d’Ukrainiens vivant en dehors du pays, notamment aux États-Unis et au Canada.

Langue

La langue officielle du pays est l’ukrainien et 13 autres langues minoritaires y sont reconnues, dont le russe qui est largement utilisé dans les parties sud et est du pays.

Culture

L’Ukraine est une société multiethnique et multiculturelle au sein de laquelle on dénombre une quinzaine de groupes ethniques minoritaires, le plus important étant celui des Russes.

Religion

Les principales confessions de l’Ukraine sont chrétiennes, essentiellement orthodoxes et catholiques dans une moindre mesure.

Éducation

L’accès à l’éducation (obligatoire et gratuite aux niveaux primaire et secondaire de base) est garanti par la constitution. Elle est dispensée par un système de qualité qui comprend cinq niveaux (préscolaire, primaire, secondaire de base [collège], secondaire supérieur [lycée], et supérieur) et qui forme environ 10 millions d’élèves et d’étudiants. L’Ukraine affiche le quatrième plus grand nombre de diplômés universitaires en Europe et son taux d’alphabétisation est de 99,4 %.

Économie

Marché libre en émergence, l’Ukraine a une économie diversifiée, mais peu performante en termes de rendements. Elle est aux prises avec une inflation galopante (estimée à 9,5 % en 2021) et un taux de chômage élevé (estimé à 9,7 % en 2021). Ses ressources naturelles lui ont permis de développer un secteur agricole productif (blé, orge, betterave à sucre, pomme de terre, soja, lin, maïs, colza, tournesol, noix, fruits, légumes) et de devenir le cinquième exportateur mondial de céréales. Elle a d’ailleurs été reconnue pendant très longtemps comme « le grenier à blé de l’Europe orientale ».

L’Ukraine est aussi riche en ressources minières (minerai de fer, charbon, métaux non ferreux, acier, potasse). Ses industries produisent des avions et des navires, des locomotives, des camions, des autobus et des voitures, des machines agricoles, des ordinateurs et des appareils électroniques, des instruments de précision, des appareils de télévision et de radio, des textiles, des produits chimiques et divers biens de consommation. En 2020, les exportations de biens et services du pays représentaient 39 % de son produit intérieur brut (PIB) et ses importations, 40,1 %.

Devise monétaire

Depuis 1996, la devise monétaire de l’Ukraine est la hryvnia (UAH) qui se subdivise en 100 kopecks. Récemment, une hryvnia équivalait à 0,043 dollar canadien.

Gouvernement

L’Ukraine est une république démocratique multipartite. Le pouvoir exécutif est assumé par le Cabinet des ministres de l’Ukraine dirigé par le premier ministre (Denys Chmyhal depuis le 4 mars 2020), tandis que le pouvoir législatif relève du Conseil suprême d’Ukraine, le parlement où siègent 450 députés élus pour un mandat de cinq ans, la moitié selon un mode de scrutin uninominal à un tour et l’autre, en vertu d’un mode de scrutin proportionnel plurinominal.

Le régime est de type semi-présidentiel (ou semi-parlementaire) en vertu duquel les pouvoirs du président (Volodymyr Zelensky depuis le 20 mai 2019) et ceux du parlement sont à peu près pondérés. Le pays est divisé en 24 régions administratives et une municipalité qui jouit d’un statut juridique particulier. Il s’agit de Kyiv (Kiev), sa capitale et la ville plus peuplée du pays.

En cette période cauchemardesque pour l’Ukraine, nos meilleures pensées accompagnent tout un chacun des Ukrainiens.

Au moment de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les gestionnaires actifs des Fonds FMOQ ne détenaient aucun titre russe, tant pour les actions que les obligations. Les Fonds FMOQ détenaient toutefois de modestes positions en actions et obligations russes (tableau) via des fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels puisque les indices de marchés émergents en contenaient. On parle maintenant au passé, puisque les principaux promoteurs d’indices ont pris la décision, au courant du mois de mars, de les exclure. Les gestionnaires des FNB liquideront donc dès que possible ces titres lorsqu’ils se négocieront à nouveau.

Tableau : Exposition des Fonds FMOQ à la Russie via des FNB détenus avant l’invasion

 

Fonds FMOQ Actions (%) Obligations (%)
Omnibus 0,11 0
Placement 0,27 0,11
Actions internationales 0,40 0
Omniresponsable 0,16 0
Autres 0 0

 

C’est le 22 mars dernier que le gouvernement caquiste a déposé son budget pour la période 2022-2023.

Dans ce budget, le ministre des Finances, Éric Girard, a introduit une mesure fiscale ponctuelle visant à pallier la hausse du coût de la vie.

Crédit d’impôt remboursable pouvant atteindre 500 $

Pour être admissible au plein montant de 500 $, la personne doit être âgée d’au moins 18 ans au 31 décembre 2021 et son revenu net fiscal individuel pour l’année 2021 doit être inférieur à 100 000 $. Ce revenu net se retrouve à la ligne 275 de votre déclaration de revenus du Québec pour 2021.

Si votre revenu net pour 2021 se situe entre 100 000 $ et 105 000 $, le montant de 500 $ sera réduit progressivement, à raison de 10 $ pour chaque tranche de 100 $ de revenu net supérieur à 100 000 $. Par conséquent, si votre revenu net est de 105 000 $ ou plus, vous n’aurez pas droit à ce crédit d’impôt.

Si vous y avez droit, vous recevrez ce crédit d’impôt sans avoir à en faire la demande, pourvu que vous produisiez votre déclaration de revenus de 2021 auprès de Revenu Québec. Cette dernière traitera automatiquement votre déclaration de revenus en y ajoutant le crédit d’impôt, ce qui aura pour effet de réduire votre solde d’impôt à payer ou d’augmenter votre remboursement d’impôt à recevoir, selon le cas.

Il faut préciser que ce crédit d’impôt ne constitue pas un revenu imposable.

Prolongation du programme Roulez vert et réduction des rabais

Ce programme mis en place en 2012 et reconduit en 2020, vise notamment à accorder des rabais pour encourager l’achat de plusieurs types de véhicules électriques de moins de 60 000 $. Dans le cadre du budget, ce programme est prolongé jusqu’en 2027.

Par ailleurs, le gouvernement annonce que le rabais maximal octroyé pour l’acquisition de véhicules électriques dans le cadre du programme Roulez vert sera, à partir du 1er avril 2022, de :

  • 7 000 $ pour les véhicules entièrement électriques neufs (il était de 8 000 $ avant le 1er avril 2022) ;
  • 5 000 $ pour les véhicules hybrides rechargeables neufs (il était de 500 $, 4 000 $ ou 8 000 $ avant le 1er avril 2022, selon la capacité de la batterie) ;
  • 3 500 $ pour les véhicules entièrement électriques d’occasion (il était de 4 000 $ avant le 1er avril 2022).

En ce qui concerne la période postérieure à l’année financière 2022-2023, des précisions sur les paramètres des rabais offerts à l’acquisition de véhicules électriques seront dévoilées ultérieurement.

Reconduction de l’élimination des intérêts sur les prêts étudiants

Lors de son budget de l’an dernier, le gouvernement du Québec avait annoncé l’élimination des intérêts sur tous les prêts étudiants pour la période du 1er avril 2021 au 31 mars 2022. Cette mesure visait autant les prêts étudiants dans des institutions financières que ceux consentis directement par le ministère de l’Enseignement supérieur, et que l’emprunteur soit encore aux études ou non.

Une mesure semblable a été annoncée en 2021 par le gouvernement fédéral, qui se termine toutefois le 31 mars 2023.

Dans le cadre de son budget de 2022, le ministre Girard annonce que l’élimination des intérêts sur les prêts étudiants sera prolongée jusqu’au 31 mars 2023.

Contexte économique

La croissance de l’économie mondiale s’est poursuivie durant le premier trimestre de 2022. Les perspectives économiques et politiques plus sombres ainsi que les nombreuses sources d’incertitude ont toutefois affecté les marchés financiers.

Au tout début du trimestre, les investisseurs affichaient un certain optimisme puisque le variant Omicron, bien que plus contagieux, semblait moins dangereux que ses prédécesseurs. Les pressions inflationnistes et l’incertitude relative au rythme des éventuelles hausses de taux de la Réserve fédérale américaine ont toutefois maintenu la nervosité des investisseurs. En conséquence, les marchés financiers ont affiché, dès le début du trimestre, une forte volatilité.

Déclenchée sur l’ordre du président Poutine le 24 février 2022, l’invasion du territoire ukrainien par les troupes russes, en plus d’être une tragédie humaine sans nom, a également affecté l’économie et les marchés mondiaux. Elle a notamment fait bondir les prix de l’énergie et d’autres matières premières. La hausse du prix de l’essence s’est fait sentir sur le prix de l’ensemble des biens de consommation, et ce, à travers le monde.

Au quatrième trimestre 2021, l’économie américaine a connu un fort gain de 7,0 % à un rythme annualisé. Cette croissance a été plus modeste au premier trimestre de 2022. Bien que les ventes d’automobiles aient bondi en début d’année, la confiance des consommateurs est particulièrement affectée par la hausse des prix des aliments et de l’essence. Heureusement, le marché du travail est sur un bon élan. À cet égard, le nombre d’emplois créés au cours des six derniers mois a dépassé les attentes. En février, le taux de chômage a baissé à 3,8 %, ce qui est très proche du niveau qui prévalait avant la pandémie. Notons que la hausse du prix du pétrole a incité les entreprises américaines de ce secteur à augmenter leurs investissements.

La croissance de l’économie européenne était relativement bonne en début d’année. Les perspectives se sont toutefois considérablement assombries depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. À mesure que le conflit se prolonge, les conséquences s’aggravent pour les pays européens. L’accueil des réfugiés ukrainiens constitue un défi pour de nombreux gouvernements voisins comme la Pologne, la Moldavie et la Roumanie. De plus, on peut s’attendre à une perte de confiance chez les consommateurs européens, puisque l’augmentation des prix du gaz naturel et de l’électricité minera leur pouvoir d’achat.

Le taux de croissance de l’économie chinoise a diminué à la fin de 2021. La détérioration du marché immobilier et les perturbations causées par les nombreuses éclosions de la COVID-19 ont restreint les dépenses de consommation. L’obstination des autorités chinoises à maintenir une tolérance zéro face aux éclosions cause des interruptions importantes de production. Cela pourrait peser sur le taux de croissance de 2022. En outre ces « fermetures » de villes ou de régions pour des raisons sanitaires affectent la confiance et les dépenses des consommateurs chinois. Pour contrebalancer ces politiques, les autorités ont assoupli la politique monétaire en abaissant les taux d’intérêt. On mise également sur une augmentation des dépenses de l’État en 2022.

Notons que depuis le début de l’année, le prix du baril de pétrole s’est fortement apprécié. Cela s’explique principalement par le conflit en Ukraine. En effet, les exportations pétrolières de la Russie sont menacées. Or, ce pays figure au troisième rang mondial en termes de volume de production de pétrole et au deuxième rang en ce qui a trait à la production de gaz naturel. Plusieurs pays membres de l’Union européenne, dont l’Allemagne, dépendent fortement des importations russes de gaz naturel et de pétrole pour leurs activités industrielles et la production d’électricité.

Politique monétaire et titres à revenu fixe

La forte hausse de l’inflation connue durant la deuxième moitié de 2021, en a fait le principal ennemi des banques centrales nord-américaines. Durant cette période, la Réserve fédérale américaine (la Fed) et la Banque du Canada ont mis fin à leurs programmes d’achats d’obligations sur les marchés. L’étape suivante, soit la hausse du taux directeur, a été franchie durant le premier trimestre de 2022. En effet, les 2 et 16 mars, le taux directeur a été haussé de 0,25 %, d’abord au Canada, puis aux États-Unis. Les autorités monétaires ont clairement indiqué leur intention de poursuivre cette série de hausses au cours des prochains trimestres. Le président de la Fed, Jerome Powell, a même ouvert la porte à des hausses plus importantes du taux directeur advenant que les indicateurs d’inflation demeurent trop élevés.

Au Canada, le taux directeur devrait connaître quatre hausses sup-plémentaires en 2022, pour une augmentation totale de 1,25 %.

En Europe, la Banque d’Angleterre a décrété deux hausses de 0,25 % de son taux directeur afin de mater les pressions inflationnistes. Pour sa part, devant l’incertitude causée par la guerre en Ukraine, la Banque centrale européenne a préféré maintenir son taux inchangé.

La forte poussée de l’inflation et l’intention claire de la Fed de la ramener près du niveau cible de 2 % ont provoqué une hausse des taux obligataires de court terme. Les taux des obligations gouvernementales de plus long terme ont moins augmenté puisqu’elles ont servi de valeur refuge durant cette période de forte volatilité. La courbe de taux d’intérêt s’est donc aplatie durant le trimestre. L’incertitude a également provoqué l’élargissement des écarts de taux, particulièrement pour les obligations de sociétés.

Marchés boursiers

L’incertitude engendrée par la guerre en Ukraine a amplifié la volatilité des marchés financiers. Elle a aussi provoqué une baisse généralisée des cours boursiers. Les marchés ont toutefois connu un certain rebond en fin de trimestre, alors que des espoirs de cessez-le-feu ont émané des négociations entre les belligérants.

Sans surprise, les marchés boursiers européens ont été davantage affectés par la guerre en Ukraine. D’ailleurs, leurs reculs ont été plus prononcés. Depuis le début de l’année, l’incertitude causée par ce conflit a entraîné une baisse d’environ 6 % des différents indices européens.

Aux États-Unis, le recul des indices boursiers a été concentré en janvier et février. L’incertitude relative à la conduite de la politique monétaire et au conflit en Europe a eu des conséquences sur l’évaluation des actions. Les marchés ont toutefois rebondi en mars puisque les investisseurs estimaient que les conséquences sur les entreprises américaines avaient été surévaluées. Ils ont également jugé que les sociétés du secteur de l’énergie pourraient tirer profit de la forte hausse des prix de l’énergie.

À cet égard, le marché boursier canadien se tire relativement bien d’affaire grâce à la hausse des prix des matières premières. Ainsi, le prix du pétrole a augmenté d’environ 40 % durant les trois premiers mois de 2022. Comme la Russie est un pays exportateur de métaux, le prix de plusieurs produits, comme le fer, l’aluminium et le zinc, a bondi durant le trimestre. Par ailleurs, les marchés agricoles se sont aussi démarqués, le prix du blé et du soja affichant des augmentations importantes.

En conséquence, au premier trimestre de 2022, les principaux indices boursiers canadiens affichent une légère hausse. L’indice S&P TSX composé a même touché un nouveau sommet.

À l’horizon

En cette fin de premier trimestre de 2022, les perspectives économiques et financières ne sont pas toutes claires.

Il est fort possible que la croissance économique se poursuive à un rythme qui, bien que moins rapide qu’en 2021, soit supérieur à la moyenne. Cette croissance devrait se maintenir malgré les éclosions sporadiques de nouveaux variants de la COVID-19. Plusieurs facteurs cycliques font que les pressions inflationnistes demeureront élevées, mais les hausses progressives des taux directeurs en Amérique du Nord devraient permettre de mater l’inflation sans nuire à la croissance. En Europe, au Japon et en Chine, les politiques monétaires devraient demeurer accommodantes afin de favoriser la croissance. Une telle transition en douceur d’un régime de politique monétaire accommodante vers une politique plus neutre devrait soutenir les marchés boursiers puisqu’elle offrira aux entreprises et aux gouvernements un cycle économique prolongé et une meilleure prévisibilité des perspectives économiques.

Il pourrait toutefois arriver, notamment si le conflit en Ukraine s’enlise, que les pressions inflationnistes restent plus élevées plus longtemps que prévu. Les hausses de taux d’intérêt de la part des banques centrales seraient alors plus importantes. En conséquence, cela pourrait entraîner un ralentissement de l’économie mondiale. De plus, l’intégration de perspectives inflationnistes aux salaires et aux prix risquerait de causer une spirale inflationniste. De plus, les entreprises pourraient continuer d’être affectées par la rareté de main-d’œuvre. Un tel scénario de stagflation serait néfaste pour les marchés financiers.

Quoi qu’il advienne, le contexte actuel demeure peu favorable aux obligations. La poursuite des hausses de taux directeur et la persistance des pressions inflationnistes devraient affecter l’ensemble des obligations, quelle que soit leur échéance.

Par ailleurs, la volatilité devrait demeurer élevée sur les marchés boursiers américains et européens. En contrepartie, le marché boursier canadien devrait bénéficier du contexte de reflation qui prévaut depuis quelques mois. La demande pour les matières premières demeure forte et l’offre limitée. Cela est particulièrement vrai pour le pétrole. Ce contexte est donc favorable aux entreprises du secteur énergétique canadien.