Article 1- Comment diversifier le portefeuille

L’atteinte des objectifs à moyen et à long terme de l’investisseur reposera davantage sur les stratégies d’ensemble qu’il adoptera dans la gestion de son portefeuille que sur le choix des titres individuels. En effet, dans un système efficace, la valeur de l’ensemble dépasse la somme des va leurs des éléments considérés séparément.

La principale stratégie qu’un investisseur puisse appliquer est certes la diversification de son portefeuille. En plus de correspondre à l’adage qui nous invite à ne pas mettre tous nos œufs dans le même panie, cette approche offre la possibilité, à risque égal, d’augmenter le rendement à moyen et à long terme du portefeuille. La diversification d’un portefeuille devrait être envisagée tant au niveau de l’ensemble du portefeuille, de façon à répartir le montant global entre les catégories de véhicules de placement, qu’à l’intérieur d’un même groupe de valeurs, par exemple les actions ou les obligations.

Techniques de diversification du portefeuille

i) La diversification entre les types de véhicules de placement

Le partage du montant global d’un portefeuille de valeurs mobilières entre les trois principaux types de placements mobiliers, soit les actions, les obligations et les liquidités devrait se faire en tenant compte des facteurs suivants : la situation personnelle, les objectifs de placement et la conjoncture économique. Le tableau 1 présente un ensemble de pondérations de portefeuille adaptées à différentes conditions économiques.

En plus des catégories d’actifs financiers illustrées dans le tableau, le gestionnaire de portefeuille professionnel a recours à des placements dits complémentaires pour tirer profit de situations particulières. Parmi ces placements, on trouve les produits dérivés (options et contrats à terme), les métaux précieux, les fonds de couverture, les obligations à rendement réel et les fonds de revenus, …

Tableau 1
Structures de portefeuille recommandées
pour différents niveaux d’activité économique
et différents taux d’intérêt


ii) La diversification à l’intérieur d’un portefeuille de placement à taux fixe

Après avoir déterminé la pondération de portefeuille vers laquelle il tendra à un moment donné, l’investisseur doit sélectionner à l’intérieur de chaque catégorie les titres qui composeront son portefeuille. Différents critères de diversification peuvent être appliqués pour permettre à l’investisseur d’atteindre divers objectifs, tel que la sécurité du capital, la constance du rendement et la régularité des revenus.

  • Répartir la partie du portefeuille investie en obligations entre différents émetteurs. Bien que les obligations soient des valeurs sûres, concentrer une trop forte proportion dans les titres de créance d’un seul émetteur, particulièrement s’il s’agit d’une entreprise, n’est pas souhaitable. Si le portefeuille ne comprend que des obligations gouvernementales, la diversification présente aussi des avantages. En incluant dans son portefeuille des titres provenant par des émetteurs de paliers inférieurs, l’investisseur obtient des rendements plus intéressants.
  • Répartir ses placements à taux fixe selon différentes échéances. Cette stratégie permettra de réduire les fluctuations trop importantes entre les rendements moyens de cette section du portefeuille de valeurs mobilières. Une baisse importante du rendement moyen pourrait survenir si une forte proportion des titres détenus venait à échéance et devait être réinvestie au cours d’une période où les taux d’intérêt seraient particulièrement bas.
  • Répartir ses revenus fixes de placements entre les différents mois de l’année. Les revenus fixes de placement peuvent, pour certains investisseurs, représenter un apport important dans leur planification financière personnelle. Pour le gestionnaire professionnel, les revenus réguliers fournissent un apport de liquidités qui permettent d’apporter des ajustements au portefeuille.

iii) La diversification à l’intérieur du portefeuille d’actions

Si la diversification à l’intérieur du portefeuille de placements à taux fixe vise particulièrement des objectifs de commodité pour l’investisseur, la diversification du portefeuille d’actions cherchera d’abord et avant tout à améliorer le rapport rendement/risque à l’intérieur des balises que l’investisseur s’est fixées en déterminant la pondération générale de son portefeuille de valeurs mobilières.

  • Répartir le portefeuille d’actions entre des titres provenant de différents secteurs industriels. Biens qu’elles soient toutes touchées par le cycle économique, les différentes industries qui composent une économie le sont à des degrés différents. De plus, elles font face à des occasions et à des contrain tes qui leur sont propres. Par un dosage approprié des différents secteurs, l’investisseur diminue sa vulnérabilité par rapport aux difficultés que pourrait connaître un secteur et il tente de profiter au maximum de la conjoncture favorable dont peut bénéficier un secteur à un moment donné. On s’assure d’inclure dans le portefeuille des titres appartenant à chacun des cinq grands secteurs de l’économie:

1.   Le secteur des ressources naturelles englobe les entreprises spécialisées dans les industries minières, pétrolières, forestières;

2.   Le secteur de la fabrication industrielle contient les entre prises de l’industrie de l’acier, de l’informatique, de l’électronique, des formules d’affaires, etc.;
3.   Le secteur de la consommation englobe à la fois les fabricants de pro duits de consommation et les entreprises de distribu tion au détail;
4.   Le secteur des services publics : on y trouve les entreprises de téléphonie, de distribution de gaz, d’électricité;
5.   Le secteur des services financiers englobe des domaines avec lesquels vous êtes maintenant familiarisés, soit les banques, de même que les sociétés de fi ducie, d’assurance et de courtage.

  • Répartir le portefeuille d’actions entre titres provenant de différents marchés nationaux.
    Une analyse de l’évolution des différentes économies à l’échelle de la planète montre que, bien qu’elles soient de plus en plus interdépendantes, elles évoluent à des rythmes fort différents les unes des autres. Par exemple, depuis 2005, les pays désigné par l’appellation BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) connaissent des taux de croissance soutenus avoisinant les 10% par année, alors que les pays industrialisés ont connu des taux de croissance à la baisse variant entre 1 et 4%. Mais, investir dans des actions d’émetteurs étrangers présente un obstacle supplémentaire en ce qui concerne la disponibilité des renseignements sur les rendements et les perspectives de ces entreprises. Une solution intéressante consiste alors à recourir aux fonds d’investissement internationaux pour obtenir la diversification souhaitée.
  • Répartir le portefeuille d’actions entre des titres présentant des degrés de risque différents.
    Compte tenu de l’importance de la tendance générale du marché et de celle du secteur industriel dans l’évolution que connaît un titre boursier en particulier, une diversification qui se ferait en incluant dans un portefeuille un grand nombre de titres très risqués ne pourrait éliminer le risque en deçà d’un certain niveau. En effet, dans une bonne mesure, les valeurs choisies connaîtrait un mouvement global, soit à la hausse, soit à la baisse, plus important que le marché dans son ensemble, ce qui conférerait à ce portefeuille une volatilité importante. Pour évaluer jusqu’à quel point un titre boursier connaît une volatilité supérieure, comparable ou inférieure au marché dans son ensemble, les spécialistes des marchés boursiers utilisent un indice statistique appelé «coefficient bêta». Le coefficient bêta renseigne sur le taux de variation que connaît en moyenne une action lorsque le marché boursier dans son ensemble varie de 1%. Plus l’indice bêta d’une action est supérieur à 1, plus ce titre est volatil. Au contraire, un indice bêta inférieur à 1 est caractéristique d’un titre moins sujet aux fluctuations que ne l’est l’ensemble du marché. Différents sites Web, telsque Yahoo !Finance et argent.canoe, publient les coefficients bêta des actions canadiennes et américaines.

Vous voilà maintenant plus au fait des principales méthodes de diversification. Au cours du premier trimestre de 2009, nous vous présenterons les raisons pour lesquelles il faut diversifier le portefeuille de placement. D’ici là, nos conseillers sont à votre disposition pour recueillir vos commentaires ou répondre à vos questions à ce sujet. N’hésitez pas à prendre contact avec eux.

« À 40 ans, j’ai réalisé que je n’avais rien devant moi, et j’ai décidé de redresser la situation, confie Johanne. Aujourd’hui, j’ai 55 ans, et j’ai encore des problèmes financiers… »

On achète une voiture, des meubles à payer un an plus tard, on craque pour de petits luxes qu’on paie avec la carte de crédit… Et peu à peu, on sent l’anxiété monter chaque fois qu’un compte arrive. Pas étonnant que plusieurs se retrouvent avec des problèmes budgétaires assez graves.

Les Québécois sont le reflet parfait de cette réalité. Au cours de l’année 2007, près de 19 000 consommateurs québécois ont fait faillite, ce qui représente plus de 30 % des banqueroutes nationales. La province est actuellement au deuxième rang canadien pour le nombre de faillites personnelles, derrière l’Ontario.

Bien entendu, la crise financière est l’envers de la médaille de la consommation excessive et de l’endettement, d’où l’importance de cesser de jouer à l’autruche pour éviter ce genre de tragédie.

Mais comment faire pour se sortir la tête du sable? Les réponses des experts sont unanimes: « il faut admettre le problème ». Le hic, c’est que même si ça semble évident, c’est loin de l’être… C’est pourquoi des conseillers budgétaires ont dressé une série de questions permettant d’évaluer si on est au bord de la crise. Voici ce quiz :

  • Mes dépenses sont-elles plus importantes que mes revenus?
  • Est-ce que j’emprunte pour les dépenses courantes (ex. : restaurant, épicerie, essence)?
  • Ai-je accumulé du retard dans le remboursement de mes dettes (capital et intérêts)?
  • Les entreprises de services publics me menacent-elles de couper les services?
  • Suis-je stressé en pensant à ma situation financière?

Quiconque répond dans l’affirmative à une de ces questions a un sérieux problème et doit le prendre en main !

Dans plus de 90 % des cas, les problèmes financiers sont liés à un endettement excessif. Des gens s’endettent afin de pouvoir consommer tout de suite ce qu’ils pourraient seulement se payer plus tard s’ils économisaient avant d’acheter. Certains ne réalisent même pas ce que représente la somme de leurs dépenses ou le remboursement de leurs dettes, si bien qu’ils peuvent difficilement joindre les deux bouts. D’autres se retrouvent avec un problème budgétaire dès qu’un changement dans leur situation personnelle (ex. : maladie, perte d’emploi, divorce) vient diminuer subitement leur revenu, c’est-à-dire leur capacité de remboursement.

Il est toutefois possible de se prémunir contre les problèmes de dette en suivant les barèmes déterminés par les experts. Les gros canons de la planification financière ont en effet établi que les dettes totales à la consommation devraient représenter au maximum 10 % ou 15 % du revenu net (après impôts et autres retenues salariales ou charges sociales) alors que le versement hypothécaire, avant taxes et chauffage (ou le loyer mensuel ne devrait pas dépasser 25 %.
Voyons maintenant le répertoire des divers postes de dépenses du budget d’un consommateur canadien, selon les données cumulées par Statistique Canada en 2006 (tableau). À chacun d’en tirer ses conclusions.


HABITUDES DE DÉPENSES DES CANADIENS*

Revenu de 150 000 $
(environ 77 000 $ net après cotisation de 20 000 $ au REER)

Logement (hypothèque, taxes, chauffage, etc.) 36 % 27 720 $
Alimentation 12 % 9 240 $
Habillement et soins personnels 9 % 6 930 $
Transport (y compris l’essence, les assurances, etc.) 19 % 14 630 $
Soins de santé 3 % 2 310 $
Éducation et lecture 3 % 2 310 $
Loisirs et voyages 9 % 6 930 $
Autres (cadeaux, imprévus, etc.) 9 % 6 930 $
TOTAL 100 % 77 000 $

*Statistique Canada, 2006, quintile supérieur, no 62-202 au catalogue.


Comment boucler le budget

Toute personne qui découvrirait un énorme trou dans son budget en faisant ces calculs devrait songer à modifier ses habitudes de consommation. Évidemment, c’est plus facile à dire qu’à faire. C’est pourquoi il est recommandé de procéder par étape.

Le point de départ est de répertorier soigneusement les dépenses pendant quelques mois afin de savoir où va l’argent. Ensuite, il faut analyser les résultats obtenus pour trouver le problème. Peut-être que les repas pris au restaurant représentent une partie importante de nos dépenses?

Une fois que la faille est trouvée, il ne restera plus qu’à imaginer comment on pourra redresser notre budget. Par exemple, si le problème, c’est la voiture et qu’on tient absolument à continuer d’en posséder une, il faut couper ailleurs ou trouver une façon d’accroître nos revenus.

En réalité, il existe plusieurs trucs pour diminuer les dépenses. En voici quelques-uns :

  • Prendre soin de ce que l’on a
  • Ne pas suivre la mode à tout prix et dans tous les domaines
  • Prévoir les achats à l’avance afin d’épargner en conséquence – au lieu d’emprunter
  • Acheter des produits plus durables en s’informant mieux
  • Rechercher les véritables aubaines
  • Acheter des articles d’occasion

Se sortir des dettes

Quand un problème budgétaire découle de l’endettement, la seule solution, c’est de s’y attaquer. Par où commencer ? D’abord, il faut réduire les intérêts payés afin de dégager une somme d’argent qui pourra servir à rembourser la dette.

Par exemple, si les cartes de crédit avec des taux d’intérêt de 18 à 30 % ont des soldes impayés, alors il faut les remplacer par une carte de crédit à taux préférentiel (de 9,5 % à 10,5 %), avec frais annuels, ou une marge de crédit (de 10 % à 11,75 %). Il est également possible de transférer des dettes à la consommation sur une carte qui offre 0 % d’intérêt durant une période donnée (à condition de lire attentivement le contrat au préalable). Il est aussi possible de consolider sa dette, c’est-à-dire emprunter sur l’hypothèque (entre 5 et 7%) ou d’obtenir un prêt personnel (autour de 6,5 % ou plus) à la banque qui permettra de rembourser toutes les dettes détenues à gauche et à droite.

Si les revenus d’une personne chutent brusquement, cette dernière pourrait envisager d’allonger le terme de l’hypothèque. Imaginons, par exemple, un propriétaire détenant une hypothèque de 100 000 $ financée sur 15 ans. Eh bien, en augmentant le terme à 35 ans, il ferait passer ses remboursements mensuels de 880 $ à 615 $.

Bien entendu, l’idéal serait d’éviter tous ces problèmes en vivant selon ses moyens. Bien que ce régime convienne parfaitement à certains, d’autres ont besoin d’une bonne dose de détermination et de volonté pour y arriver. Vivre les deux pieds sur terre est néanmoins la solution.

Pour toute question d’ordre économique ou financier, les conseillers de la société Les Fondsd’investissement FMOQ inc. sont à votre service. N’hésitez pas à prendre contact avec eux. C’est gratuit et sans obligation de votre part.

À juste titre, les frais de scolarité et, surtout, les frais afférents aux études collégiales ou universitaires préoccupent bon nombre d’étudiants et leurs parents. En effet, en dépit du gel des frais de scolarité, ces derniers totalisent approximativement 3 000 $ par année. Les frais afférents, eux, peuvent facilement atteindre 10 000 $ par année.

Avec un taux d’inflation annuel qui se situe à 3 % pour le logement et autres frais de subsistance et à 5 % pour les frais de scolarité, c’est une somme d’environ 22 000 $ qu’il faudra débourser, dans une quinzaine d’années, pour financer une année complète d’études universitaires.

Indéniablement, pour beaucoup de personnes, les études postsecondaires représentent un véritable défi financier pour lequel il n’existe pas de solution, si ce n’est de mettre de l’argent de côté, le plus tôt possible, afin d’amasser un pécule intéressant qui s’apprécie au fil des ans.

Le régime enregistré d’épargne-études (REEE)

Or, si épargner de l’argent en vue des études d’un enfant est une chose, le faire fructifier pour qu’il s’apprécie de façon significative en est une autre. C’est pourquoi le régime enregistré d’épargne-études (REEE) est un mode d’épargne à envisager sérieusement,  d’autant plus qu’il comporte d’indéniables avantages.

Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) permet de faire fructifier des épargnes, à l’abri de l’impôt, jusqu’à ce que l’enfant que l’on veut aider (le bénéficiaire) s’inscrive à un programme d’études postsecondaires.

Pour encourager les contribuables à économiser, le gouvernement du Canada verse une subvention (la Subvention canadienne pour l’épargne-études), directement dans le REEE dont l’enfant est bénéficiaire.

De plus, le gouvernement du Canada a adopté des mesures destinées à « rehausser l’attrait des REEE », soit :

  • l’élimination du plafond des cotisations annuelles de 4 000 $;
  • l’augmentation du plafond cumulatif des cotisations de 42 000 $ à 50 000 $;
  • la hausse du montant maximal annuel de la Subvention canadienne pour l’épargne-études de 400 $ à 500 $.

En pratique, ces trois mesures signifient que :

  • la cotisation maximale de 4 000 $ par année et par bénéficiaire n’existe plus;
  • pour toute la durée du régime, la limite cumulative des cotisations est désormais de 50 000 $;
  • la subvention de 20 % s’applique dorénavant à la première tranche de     2 500 $ des cotisations annuelles, pour un total de 500 $.

Il est à noter :

  • que le plafond cumulatif de subvention au régime (7 200 $ au total, par bénéficiaire) demeure le même. En conséquence, quatorze cotisations de 2 500 $ et une quinzième cotisation de 1 000 $ permettront d’atteindre ce montant limite (14 x 500 $ + 1 x 200 $ = 7 200$);
  • qu’il est toujours possible de récupérer une année de retard de subvention à la fois. Ainsi, une cotisation de 5 000 $ permettra d’obtenir 1 000 $ de subvention, si l’enfant n’a pas touché toutes les subventions auxquelles il a droit depuis sa naissance.

Le paiement d’aide aux études (PAE)

Le paiement d’aide aux études (PAE) est un montant qui provient d’un REEE et qui est versé pour aider un bénéficiaire à payer le coût de ses études postsecondaires. Constitué des subventions et des revenus accumulés au fil des ans, ce paiement ne comprend pas les cotisations du souscripteur.

Pour un étudiant à temps plein (13 semaines consécutives dans un programme de formation admissible), le PAE est limité à 5 000 $ pour le premier trimestre d’études postsecondaires alors qu’il est sans limite par la suite. De son côté, un étudiant à temps partiel peut aussi recevoir un PAE, qui est toutefois limité à 2 500 $ par trimestre.

  AVANT
le 1er janvier 2007
APRÈS
le 1er janvier 2007
Plafond de la cotisation (par année) 4 000 $ Aucun
Plafond de la cotisation (à vie) 42 000 $ 50 000 $
Plafond de la subvention (à vie) 7 200 $ 7 200 $
Limite de la subvention annuelle fédérale
(en l’absence de retard)
400 $
(20 % de 2 000 $)
500 $
(20 % de 2 500 $)
Limite de la subvention annuelle fédérale
(en cas de retard)
800 $
(20 % de 4 000 $)
1 000 $
(20 % de 5 000 $)
Admissibilité aux PAE Étudiants à temps plein seulement Étudiants à temps plein ou à temps partiel(certaines restrictions s’appliquent)

 

De plus, le gouvernement du Québec ajoute dorénavant une subvention de 250 $ pour toute cotisation annuelle de 2 500 $.

Dorénavant, des parents ou des grands-parents peuvent, à la naissance de leur enfant ou petit-enfant, cotiser d’un seul coup jusqu’à 50 000 $ dans un REEE. Ce faisant, ils peuvent toucher une seule subvention, tout en faisant croître longtemps les revenus à l’abri de l’impôt.

Le REEE s’avère donc un mode d’épargne très intéressant, car il permet de profiter d’un abri fiscal et de généreuses subventions gouvernementales.

Les conseillers de la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. sont à votre disposition pour vous fournir de plus amples renseignements sur le REEE ainsi que sur toute autre question de nature financière.

Lorsque l’on regarde la performance des gestionnaires canadiens en obligations, on s’aperçoit rapidement que la valeur ajoutée de la très grande majorité de ces derniers est relativement faible par rapport à l’indice obligataire canadien (DEX Univers). Il n’est pas surprenant dans un tel contexte que de nombreux investisseurs ont jeté la serviette au niveau de la gestion active et ont décidé d’adopter une gestion purement indicielle.

Le tableau suivant, tiré de l’enquête de fonds communs de Morneau Sobeco, illustre bien la faible valeur ajoutée en obligations au Canada. On peut y voir les rendements obtenus par les gestionnaires obligataires canadiens au niveau du 1er quartile (meilleurs 25% de l’échantillon), de la médiane (point milieu de l’échantillon) et 3e quartile (pires 25% de l’échantillon), sur des périodes de 1 an, 3 ans et 5 ans au 31 décembre 2007. On y présente également le rendement de l’indice.

 

Indice boursier 1 an 3 ans 5 ans
1er quartile 3,69% 4,93% 5,98%
Médiane 3,42% 4,70% 5,68%
3e quartile 2,60% 4,45% 5,49%
DEX Univers 3,68% 4,73% 5,60%


Comment peut-on obtenir une valeur ajoutée en demeurant au Canada ?

Quand on le compare à certains autres marchés (comme les États-Unis), le marché obligataire canadien est peu diversifié en termes de secteurs. Cet état de chose contribue au fait que la principale stratégie que la plupart des gestionnaires canadiens utilise pour tenter d’ajouter de la valeur relativement à l’indice est la gestion de la durée, suivie de la gestion de la courbe. Le problème est que ces stratégies, surtout la gestion de la durée, peuvent devenir risquées si elles sont appliquées de façon marquée. Une valeur ajoutée importante survient si le gestionnaire a raison, mais le prix à payer est élevé si celui-ci a tort.

Il est cependant possible d’aller chercher une valeur ajoutée par des stratégies autres que la gestion de la durée ou de la courbe au Canada. Une première stratégie serait de profiter de la prime résultant d’une moindre grande liquidité de certains secteurs, par exemple les obligations provinciales et municipales. En effet, la liquidité plus faible de ces secteurs devrait se traduire par un rendement plus élevé. Par conséquent, une allocation plus élevée à ces obligations relativement à l’indice devrait être bénéfique.

Une deuxième approche serait de surpondérer certains secteurs qui ont un risque plus élevé, mais qui ont le potentiel de procurer un rendement supérieur, comme les obligations corporatives. Cependant, dans ce cas, il faut absolument prendre en compte la tolérance au risque de l’investisseur, car les rendements pourraient être décevants au cours de certaines périodes.

Le graphique suivant, qui donne les rendements annualisés sur des périodes de 1 an, 3 ans, 5 ans et 10 ans au 31 décembre 2007 des principaux secteurs de l’indice DEX Univers, illustre le bien fondé des deux stratégies mentionnées précédemment. On peut y voir des rendements supérieurs à long terme pour les obligations provinciales, municipales et corporatives relativement aux obligations fédérales (Canada). Cependant, une surpondération de ces secteurs aurait procuré des rendements inférieurs en 2007.

Une autre stratégie à valeur ajoutée (qui pourrait être combinée aux précédentes) serait de maintenir un portefeuille obligataire semblable à l’indice en termes d’allocation sectorielle, mais de diminuer la qualité au niveau de certains secteurs. Par exemple, une surpondération d’environ 30% des obligations de qualité moyenne (cotées A) dans le secteur corporatif au détriment des obligations de plus grande qualité de ce secteur (cotées AAA/AA) aurait procuré un rendement additionnel moyen de 0,14% par année relativement à l’indice au cours des 5 dernières années.

Enfin, une dernière approche consisterait à allonger systématiquement le terme (et, par conséquent, la durée) de son portefeuille. C’est une stratégie qui devrait rapporter un rendement intéressant à long terme, mais qui comporte plus de risque que celles discutées jusqu’à maintenant. À titre d’exemple, une surpondération de 10% des obligations à moyen terme (5 à 10 ans) et des obligations à long terme (plus de 10 ans) relativement à l’indice aurait généré en moyenne 0,54% par année de plus que l’indice au cours des 5 dernières années. Cependant, cette stratégie aurait fait perdre 0,11% relativement à l’indice en 2007.

Quelles sont les autres stratégies à valeur ajoutée possibles ?

Pour les investisseurs qui sont prêts à considérer des stratégies moins conventionnelles, il est possible d’aller à l’étranger pour pallier à l’étroitesse du marché canadien. En voici quelques exemples :

  • Investir une partie de son portefeuille obligataire dans des secteurs à bon profil risque/rendement non présents ou peu représentés au Canada.
  • Allouer une partie de son portefeuille à des régions plus risquées, mais avec un très bon potentiel de rendement, comme les pays émergents. Certaines de ces obligations sont garanties par les gouvernements et émises en dollars américains.
  • Accepter de prendre un risque assez élevé et investir dans des obligations à haut rendement. Le marché canadien étant très limité dans ce secteur, il est préférable d’aller à l’étranger au niveau de cette stratégie.

Évidemment, il faut être prêt à accepter le risque de devises si l’on va à l’étranger ou trouver des façons de s’en prémunir lorsque cela est possible.

En conclusion…

Il devrait être possible d’obtenir une meilleure valeur ajoutée en obligations. En prenant des biais systématiques et calculés en termes de liquidité, de terme et de qualité relativement à l’indice canadien et en investissant une partie raisonnable de son portefeuille dans des obligations étrangères plus risquées (pays émergents, obligations à haut rendement), il est possible d’obtenir un portefeuille avec différentes sources de valeur ajoutée qui devrait procurer un profil risque/rendement intéressant.

En 2005, les autorités fiscales canadiennes enlevaient le plafond de 30% sur les placements étrangers des véhicules de retraite enregistrés. Cela élargissait les horizons des investisseurs canadiens en termes de types de placement étrangers qu’ils pourraient souhaiter inclure dans leur portefeuille. Il faut dire que la plupart des investisseurs n’avaient alors que des actions américaines et internationales de grande capitalisation au niveau étranger.

Au niveau des caisses de retraite canadiennes, on a alors pu apercevoir une tendance à investir plus à l’étranger. Ainsi, selon un sondage effectué par le gestionnaire MFC Global en 2007 auprès de 148 caisses canadiennes, un tiers des répondants avaient l’intention d’augmenter leur exposition en actions internationales au cours des deux prochaines années au détriment des actions canadiennes. Cette tendance n’est pas particulière au Canada selon une étude de la firme Greenwich Associates publiée au début 2007 qui montre le même genre de phénomène pour les principaux pays industrialisés.

Cependant, lorsque l’on regarde le marché des actions étrangères d’une perspective canadienne, il n’est pas très motivant d’investir à l’extérieur du Canada, à tout le moins sur la base des principaux indices boursiers. À cet égard, le tableau suivant présente le rendement annuel moyen, en dollars canadiens, des 5 dernières années au 31 décembre 2007 des indices boursiers de grande capitalisation au Canada (S&P/TSX), aux États-Unis (S&P 500) et à l’extérieur de l’Amérique du Nord (EAEO) :

Tableau

Rendement annuel moyen des indices boursiers

Indice boursier Rendement (2003-2007)
S&P/TSX 18,3%
S&P 500 2,7%
EAEO 10,7%

Il faut dire que les rendements du tableau précédent reflètent l’effet de la devise, et donc l’appréciation du dollar canadien au cours des dernières années.

Quelles seraient alors les motivations d’un investisseur canadien d’aller plus du côté étranger?

Le premier argument qui semble évident est le manque de profondeur du marché des actions canadiennes en termes de secteurs. En effet, le marché canadien est dominé par les ressources naturelles et les services financiers comme on peut le voir dans le graphique suivant qui donne la pondération par secteur de l’indice S&P/TSX au 31 décembre 2007 :

Il est clair qu’un investisseur qui désire avoir une diversification raisonnable au niveau sectoriel ne pourra l’obtenir dans le marché canadien.

Par ailleurs, au cours des dernières années, on a vu un certain nombre de nos fleurons canadiens soit passer à des intérêts étrangers (Alcan, Inco et Falconbridge pour ne citer que quelques-uns), soit devenir la propriété d’intérêts privés (BCE). Le marché des actions canadiennes devient alors de plus en plus un marché de moyenne et faible capitalisation. Il ne serait pas surprenant d’observer plus de volatilité dans le marché canadien à l’avenir.  On serait alors justifié d’aller à l’étranger pour compenser cette carence.

La tendance notée au paragraphe précédent devrait amplifier un problème déjà apparent depuis quelques années, soit les limites du marché canadien en termes de liquidité. Ainsi, les gestionnaires de portefeuilles qui ont eu beaucoup de succès à amasser des actifs en actions canadiennes se sont vus dans l’obligation de commencer à refuser de nouveaux mandats. Pour certains d’entre eux qui ont un portefeuille très concentré, l’acquisition de nouveaux actifs en actions canadiennes a contribué à améliorer leur performance (puisqu’ils achètent de plus en plus un nombre limité des mêmes titres). Cependant,  s’ils commencent à perdre des clients, la spirale ira alors vers le bas!

Évidemment, un investisseur pourra également avoir des obligations et d’autres types de placement dans son portefeuille (par exemple, de l’immobilier ou autres placements privés). Encore là, le marché canadien a ses limites. Par exemple, le marché des obligations canadiennes est passablement limité en termes de secteurs. Ainsi, la plupart des gestionnaires d’obligations canadiennes qui visent procurer une valeur ajoutée raisonnable pour leurs clients le feront principalement en s’éloignant considérablement de l’indice de marché au niveau de la durée ou en se positionnant de façon très différente de l’indice sur la courbe des taux d’intérêt. Mais c’est probablement beaucoup plus difficile d’ajouter de la valeur de cette manière dans un environnement à faibles taux d’intérêt.

Lorsque l’on regarde également d’autres classes d’actif moins fréquemment incluses dans le portefeuille d’un investisseur à profil moyen, comme les actions de petite capitalisation ou les placements en infrastructure, là encore le choix est beaucoup plus grand à l’étranger.

Il semble alors y avoir une foule de bonnes raisons pour un investisseur canadien de loucher davantage vers l’extérieur du Canada. Mais force de constater que la plupart des investisseurs canadiens ont la majorité de leurs placements au Canada. Logiquement, un investisseur canadien devrait avoir environ 3% de son portefeuille au Canada, en accord avec le poids du Canada dans l’économie mondiale. Qu’est-ce qui peut expliquer cet état de chose?  À prime abord, les investisseurs sont plus à l’aise de mettre leur argent dans les titres de leur pays, car ils les connaissent mieux. Ce phénomène qu’on appelle en anglais ‘home bias’ n’est pas spécifique au Canada. Il y a également le sentiment par plusieurs investisseurs que, parce que le marché canadien a mieux fait aux cours des dernières années, il continuera à bien faire dans le futur. La finance comportementale qualifie ce genre d’attitude de ‘sur-confiance’.

Mais même si l’on est convaincu qu’il faille aller plus à l’étranger, il demeure une question fondamentale qu’il faut regarder : les devises. Plusieurs fonds n’offrent pas de protection à ce niveau. Cela a grandement contribué à la performance décevante des placements étrangers de bon nombre d’investisseurs au cours des dernières années et amplifier leur désir de conserver un biais canadien. Cependant, au niveau actuel du dollar canadien, l’aspect devises devrait être moins préoccupant pour les investisseurs.

Obtenir un rendement annuel de 30 %, au lieu de 10 %, simplement parce qu’on a emprunté 87 % du montant investi, est certes une idée est séduisante.

Pour multiplier ainsi le rendement, les investisseurs doivent utiliser l’« effet de levier », une stratégie qui repose sur un principe pouvant être formulé ainsi : « Il faut de l’argent pour faire de l’argent » ou «On peut faire de l’argent avec l’argent des autres ».

Les adeptes de cette stratégie avancent qu’un investisseur ayant 20 000 $ à placer pourrait obtenir un prêt « 2 pour 1 » qui lui permettrait d’injecter 60 000 $ (prêt de     40 000 $) dans un fonds commun de placement avec un rendement, par exemple, de  10 % par an. Au bout d’un an, il dégagerait un gain brut (avant le coût d’emprunt) de 6 000 $ (60 000 $ x 10 %).

Si l’emprunt était assorti d’un taux de 7 %, il devrait assumer une dépense en intérêts de 2 800 $ (40 000 $ x 7 %). Le gain net après les frais d’intérêt serait donc de  3 200 $, ce qui représenterait un rendement de 16 % en regard des 20 000 $ réellement investis. Le rendement de 10 % du fonds commun serait donc amplifié. En conséquence, plus on emprunte une grosse proportion de l’investissement, plus cet effet de levier est important.

Des exemples de ce genre, on en retrouve un peu partout. Le but de ceux qui les utilisent est fort simple : inciter des investisseurs à recourir à l’effet de levier. Il faut cependant savoir que la plupart des conseillers financiers sont rémunérés au moyen de commissions. Il est dès lors facile de comprendre qu’ils empocheront beaucoup plus en commissions s’ils parviennent à vous convaincre d’investir plusieurs fois la somme dont vous disposez. Comment? Par le biais d’un prêt levier! Par ailleurs, il est important de ne pas perdre de vue que l’établissement financier pour lequel ces « conseillers » travaillent empochera les intérêts que vous devrez payer sur l’emprunt.

Si ces commissions et ces intérêts sont assurés pour ceux qui vous « vendent » l’effet de levier, ce n’est pas du tout le cas du rendement sur vos investissements. Aussi, méfiez-vous de ce genre de calculs qui semblent si simples et si beaux !

Il est vrai que, pour certaines personnes qui ont fait appel à cette stratégie, la manœuvre s’est avérée bénéfique. La plupart des propriétaires de maison y ont recours, souvent sans même le savoir. En effet, pour la majorité des gens, l’acquisition d’une première habitation se fait avec une mise de fonds variant de 5 à 20 %. En pratique, ces nouveaux propriétaires empruntent de 80 à 95 % de la valeur de leur propriété et profiteront de sa pleine appréciation.

Un exemple : vous achetez une maison au prix de  200 000 $ avec une mise de fonds de 20 000 $. Cinq ans plus tard, vous la revendez 240 000 $, ce qui vous permet de réaliser un gain de 40 000 $, en excluant les coûts de votre hypothèque. Cela représente une appréciation de 20 % par rapport au prix initial de la maison, et un gain de 200 % par rapport à la mise de fonds initiale. Tout un effet de levier !

Par contre, ce genre d’expérience a mal tourné pour d’autres personnes qui se sont contentées de suivre un « conseiller » mettant l’accent surtout sur les gros caractères du contrat pour leur vendre l’effet de levier et qui ont négligé, par le fait même, de prendre connaissance des petits caractères avant de signer.

Répercussions d’une dégelée

Que se serait-il passé, dans notre premier exemple, si le fonds n’avait pas connu un rendement de 10 % ? Pis encore, s’il avait chuté au lieu de progresser ?

À l’aide du même calcul, il est facile d’illustrer ce qui serait arrivé si l’investisseur avait vu la valeur de ses parts fondre de 10 % au cours de l’année : au lieu de dégager un gain de 6 000 $, il aurait perdu la même somme (6 000 $), à laquelle il faut ajouter les intérêts sur l’emprunt, soit 2 800 $ (40 000 $ x 7 %). Cette perte totale de 8 800 $ est   4,4 fois plus élevée que la perte de 2 000 $ que l’investisseur aurait enregistrée en investissant seulement 20 000 $. En pratique, l’investissement de 20 000 $ ne vaudrait plus que 11 200 $ (20 000 $ – 8 800 $), pour une perte de 44 %, alors que le fonds commun n’a chuté que de 10 % !

Il est donc primordial de ne jamais oublier qu’un effet de levier amplifie le mouvement des prix à la hausse comme à la baisse. On peut même affirmer qu’en raison des coûts d’emprunt qui y sont rattachés, cet effet accentue davantage les baisses. Voilà pourquoi il est fortement recommandé aux investisseurs de toujours emprunter un montant qu’ils peuvent rembourser aisément. De fait, toute personne qui décide d’utiliser cette stratégie devrait estimer au départ combien elle est prête à perdre advenant que le pire se produise, un scénario qui n’est pas qu’hypothétique !

Heureusement, bon nombre d’investisseurs limitent leur emprunt à 10 ou à 20 % du capital investi. De cette façon, ils bénéficient de l’effet de levier sans trop s’exposer au risque de s’embourber dans des dettes.

Pour que cette stratégie soit envisageable, il faut que le rendement de l’investissement soit plus élevé que le taux d’intérêt sur l’emprunt. Cette condition signifie que vous devrez opter pour des investissements dont le risque est qualifié de « moyen » à « élevé », car les placements « conservateurs » ne produisent jamais des rendements plus élevés que le taux exigé sur l’emprunt. Or, qui dit « placements risqués » dit également « volatilité accrue des rendements ». Si l’on ajoute un effet de levier à cette combinaison, on se retrouve devant une recette assez explosive. Cœurs sensibles, s’abstenir !

Conditions d’emprunt

Tout investisseur avisé devrait acquérir un autre réflexe, soit celui de bien se renseigner sur les conditions d’emprunt. Quel est le taux d’intérêt? Est-il fixe ou variable? Dans ce dernier cas, il est primordial d’estimer les probabilités d’une hausse des taux d’intérêt, c’est-à-dire d’évaluer les pressions inflationnistes et la montée des taux d’intérêt pouvant en découler.

Il faut savoir également que certains prêts offerts par les sociétés financières sont qualifiés de « sur marge », en ce sens qu’ils peuvent enclencher un appel de marge. En clair, ces facilités de crédit permettent normalement d’emprunter jusqu’à 90 % de la valeur au marché libre d’un titre.
Si, par exemple, un investisseur achète 1 000 titres de la société ABC à 80 $ l’unité, en déposant une couverture (mise de fonds) de 8 000 $ dans son compte sur marge, il empruntera le reste, soit 72 000 $ (80 000 $ x 90 %).

Si, par la suite, le prix unitaire des titres d’ABC baissait à 77 $, le compte serait déficitaire de 2 700 $, parce que le courtier ne pourrait prêter que 90 % de la valeur au marché, soit 69 300 $ (77 000 $ x 90 %). Puisqu’il aurait déjà prêté 72 000 $, le courtier devrait récupérer cette différence de 2 700 $ (72 000 $ – 69 300 $). Si l’investisseur était incapable de lui remettre cette somme rapidement, les titres seraient alors vendus à leur valeur marchande, et l’investisseur subirait une perte de 3 000 $.

Déductibilité des intérêts : nuance !

On entend souvent que l’effet de levier procure un avantage fiscal intéressant, l’intérêt sur l’emprunt pouvant être déduit de l’impôt. Cette affirmation doit être nuancée, car elle omet une différence importante entre la fiscalité du Québec et celle du Canada. En effet, alors que la première permet de déduire les intérêts versés à des fins d’investissement uniquement du revenu d’investissement, la seconde permet de le faire des autres revenus. Cette différence n’est pas anodine puisqu’elle jette un doute sur la possibilité de bénéficier de cet avantage fiscal au Québec, en cas de placements non profitables.

En résumé, bien qu’il soit possible pour un investisseur aguerri ou fortuné de s’enrichir plus rapidement grâce à l’effet de levier, il est primordial de bien analyser tous les risques avant d’aller de l’avant, sans quoi cette aventure pourrait s’avérer catastrophique.

Nous terminons ici notre série de quatre articles consécutifs sur les méthodes utilisées pour sélectionner les titres d’un portefeuille dit «à risque». Dans le présent article, nous vous présentons les approches ascendante et descendante ainsi qu’une vue d’ensemble des techniques de sélection de titres.

Si vous êtes de ceux pour qui un score moyen, tout intéressant qu’il soit, est un seuil minimal que vous cherchez constamment à dépasser, il vous faudra normalement consacrer du temps à constituer, parmi le vaste éventail des choix possibles, le groupe de valeurs qui offrent, selon votre évaluation, les meilleures perspectives de rendement, compte tenu du risque que vous êtes prêt à prendre. Le premier choix méthodologique que vous effectuerez sera celui de l’approche descendante ou ascendante.

Approche descendante

L’approche descendante consiste à aborder le problème de la constitution d’un portefeuille de valeurs mobilières en partant du plus général, l’économie dans son ensemble, pour aboutir graduellement au plus spécifique, le choix d’une valeur précise de placement à un prix donné. La démarche logique suivie par l’adepte de l’approche descendante est la suivante :

  1. Analyse de la situation de l’économie dans son ensemble pour déterminer les grandes tendances (taux de croissance, inflation, investissements, commerce extérieur, etc.) et mesure des répercussions sur les principaux secteurs d’activité industrielle;
  2. Analyse des secteurs industriels les plus prometteurs;
  3. Analyse des entreprises les mieux positionnées à l’intérieur des secteurs ciblés;
  4. Analyse du prix des valeurs de placement que le gestionnaire pourrait inclure dans son portefeuille.

Si cette démarche vous est familière, cela est peut-être dû au fait que cette «grille d’analyse» est celle que suit la presse financière de l’économie et du monde financier. Regardons de plus près les étapes de cette démarche.

Analyse de la situation de l’économie

L’activité économique évolue par cycles plus ou moins réguliers, un peu comme les vagues qui déferlent sur une plage. Une période d’expansion est suivie d’un certain essoufflement pour ensuite faire place à une récession, puis à un plancher et, enfin, à une reprise de l’activité économique. Dans le passé, la durée de vie d’un cycle économique complet pouvait avoir entre 15 mois et 12 ans. Les cycles économiques qui se sont succédés depuis 1980 ont tous été relativement long. Un cycle complet se compose de quatre phases. Il touche l’ensemble de l’économie, non seulement un secteur d’activité ou une industrie en particulier. La progression du cycle économique est annoncée, établie ou confirmée par des signes révélateurs. On divise ces signaux d’alarme en trois groupes :

  1. Les indicateurs précurseurs. Ces derniers réagissent avant que ne survienne un changement à l’intérieur du cycle économique. Ils ont pour effet de devancer les revirements de tendance. En voici quelques exemples :
    • l’indice avancé composite de la Bourse de Toronto (S&P TSX);
    • les mises en chantier;
    • l’indicateur composite avancé de Statistique Canada.
  2. Les indicateurs simultanés ou coïncidents. Les derniers ont pour principale caractéristique de suivre de près les revirements qui se produisent dans l’économie. Ils servent à confirmer une nouvelle tendance plutôt qu’à la prévoir. En voici quelques-uns :
    • le produit intérieur brut (PIB);
    • le revenu des particuliers;
    • le taux de chômage.
  3. Les indicateurs retardataires. Enfin, ces indicateurs sont ceux dont le revirement se produit après celui de l’économie prise dans son ensemble. On retrouve, parmi eux :
    • le crédit à la consommation;
    • les investissements en biens de production.

Analyse des secteurs industriels

Les perspectives de croissance d’une entreprise et ses chances de réussite dépendent évidemment de la qualité de la gestion et de la pertinence de sa stratégie commerciale. Cependant, le choix des domaines où elle exerce son activité économique se révélera déterminant en ce qui a trait aux occasions favorables et aux contraintes que l’entreprise rencontrera. Comme point de départ, on peut utiliser la subdivision en secteurs industriels de l’indice composé de la Bourse de Toronto (S&P TSX) et de l’indice Standard and Poor 500:

• Biens de consommation discrétionnaire
• Biens de consommation de base
• Métaux et minerais diversifiés
• Énergie
• Services financiers
• Industries de la santé
• Biens industriels
• Technologies de l’information
• Matériaux
• Immobilier
• Télécommunications
• Services aux collectivités

Analyse des entreprises et du prix des valeurs de placement

Lorsqu’il a repéré les secteurs qui répondent à ses critères de risque et de rentabilité, l’investisseur qui recourt à l’analyse descendante voudra évidemment trouver les entreprises les plus intéressantes pour son portefeuille d’actions. Pour ce faire, il peut utiliser les fonctions de filtres qu’on retrouve des sites Web comme globeinvestor.comet Yahoo !Finance.

Il pourra également appliquer les outils de l’analyse fondamentale et de l’analyse technique que nous avons vus dans un article précédent. Mentionnons que ces outils peuvent également être employés au moment de l’analyse des secteurs industriels.

Approche ascendante

Les partisans de l’approche, popularisée et mise au point par un pionnier de l’investissement stratégique, Benjamin Graham, croient qu’en analysant de près la gestion et la situation financière de plusieurs entreprises, ils pourront dénicher de véritables aubaines qui deviendront des placements très fructueux. Pour eux, il est relativement peu important de s’attarder à la situation de l’économie parce que la tendance à très long terme est à la hausse depuis longtemps et qu’il devrait continuer d’en être ainsi dans un avenir proche. Quant à l’importance d’investir dans des entreprises des secteurs prometteurs, cela ne semble pas essentiel pour le célèbre investisseur Warren Buffet, pour qui il est possible, par exemple, de réaliser des profits exceptionnels en sachant déterminer correctement l’entreprise qui réussira à dominer la phase de déclin de son industrie, situation qu’ont connue ces dernières années des industries telles que celles de la lampe-radio et de la machine à écrire.

En notre époque de globalisation des marchés et de constitution de très grandes entreprises, il peut sembler difficile ou même impossible d’effectuer des analyses rigoureuses en ayant accès directement aux installations des entreprises. Reconnaissons, cependant, que la révolution des technologies de l’information et le resserrement des contrôles réglementaires rendent disponible une information fiable et volumineuse sur la très grande majorité des entreprises. En plus de la couverture accordée à l’actualité financière, on trouve aussi des ouvrages, tels que ceux de Jim Collins, qui passent au crible les stratégies de plusieurs entreprises au fil des décennies .

Vue d’ensemble des méthodes de sélection des titres

Pour conclure ce survol des approches en matière de sélection de titres, mentionnons que celles-ci ne doivent pas être perçues comme s’excluant mutuellement, même si cela est parfois le cas. Par exemple, un adepte de l’analyse technique pourra procéder à l’aide de l’approche descendante et effectuer une gestion active de son portefeuille.

La figure montre quelques-unes des possibilités de l’éventail des combinaisons potentielles.

Même si, théoriquement, toutes les possibilités peuvent se concrétiser dans le style de gestion adopté d’un investisseur choisi au hasard, force est de reconnaître que certaines combinaisons sont plus probables que d’autres. Par exemple, un investisseur se situant à l’une ou à l’autre des extrémités sur le continuum Fondamental-Technique sera moins susceptible de recourir à une gestion passive, précisément parce qu’il voudra que le type d’analyse qu’il privilégie soit utilisé afin de générer des rendements supérieurs.

Avec cet article, nous terminons une série qui a principalement porté sur la sélection des titres à inclure dans un portefeuille de valeurs à risque. Les méthodes présentées sont celles qu’utilisent les investisseurs particuliers et professionnels pour choisir les valeurs spécifiques qui composent leurs portefeuilles. En les utilisant à bon escient et en ayant recours également à des méthodes qui portent sur la composition du portefeuille, on améliorera de façon considérable les chances d’obtenir de bonnes performances dans la gestion du portefeuille d’actions.

Nous poursuivons, dans cet article, la présentation des méthodes de sélection de valeurs à risque amorcée dans le précédent article. Nous y établirons la distinction entre les 2 approches préférées des gestionnaires de portefeuille : l’analyse fondamentale et l’analyse technique.

L’analyse fondamentale

Une première façon d’analyser les valeurs de placement consiste à scruter la situation financière des entreprises ou des projets concernés dans le but de pouvoir établir une prévision raisonnablement fiable de leurs perspectives de gains à court et à moyen terme. L’information de base pour un tel exercice se trouve dans le rapport annuel de l’entreprise que l’on peut se procurer facilement sur le site Internet de l’entreprise. Ce document comprend les états financiers récents de l’entreprise , qui renseignent de façon objective sur la rentabilité passée de l’entreprise. On y trouve également des commentaires émanant de la direction de l’entreprise, qui servent à évaluer la capacité de l’entreprise à maintenir ou d’améliorer sa rentabilité au cours des années à venir.

Le domaine d’application de l’analyse fondamentale ne se limite évidemment pas aux entreprises, mais englobe aussi l’économie dans son ensemble et les secteurs d’activités qui peuvent être définis de façon très large (par exemple, le secteur manufacturier) ou beaucoup plus restreinte (par exemple, l’industrie des accessoires de mode).

L’analyste fondamentale recourt fréquemment à la méthode des ratios. Cette dernière offre la possibilité d’évaluer la performance financière d’une entreprise sur la base des renseignements contenus dans les états financiers. On trouvera, au tableau 1, une liste de ratios classés selon les quatre aspects qu’ils permettent d’analyser :

  • la liquidité;
  • la structure du capital (ou l’endettement);
  • la gestion;
  • la rentabilité.




Lorsqu’il applique la méthode des ratios, le spécialiste de l’analyste fondamentale ne se limite pas à calculer les ratios d’une entreprise, mais il les compare aussi à ceux des principaux concurrents, ainsi qu’à ceux du secteur industriel dans son ensemble.

L’analyse technique

L’analyse technique propose une approche des marchés de valeur de placement reposant sur l’analyse du comportement des investisseurs plutôt que sur l’étude des perspectives de profits des entreprises. Les défenseurs de cette approche comparent fréquemment le mouvement du prix des valeurs de placement à celui des vagues d’une mer plus ou moins agitée. Ainsi, lorsqu’une valeur a connu une hausse importante au cours d’une brève période, le marché va généralement connaître un mouvement de repli à la baisse. L’inverse se produit également dans le cas d’une valeur qui a chuté de façon prononcée.

La méthode de la moyenne mobile (MA)

L’une des techniques les plus couramment utilisées est certes celle de la « moyenne mobile », qui permet de suivre une tendance, si elle existe, et de réagir rapidement lorsqu’elle change de direction. La méthode consiste à établir, sur une période de temps déterminée, des moyennes successives qui forment la courbe graphique à partir de laquelle l’analyste pourra tenter d’envisager ou de confirmer la tendance des prix.

Une moyenne mobile sert à aplanir la courbe du cours du titre, à réduire l’effet des forts mouvements à la hausse ou à la baisse. L’investisseur recherche alors une information sur la direction du cours d’une valeur de placement (tendance à la hausse ou à la baisse), une information qui n’accordera pas une importance trop grande aux fortes fluctuations passagères. En fait, plus la période de temps sur laquelle la moyenne mobile est calculée est étendue, plus la courbe est uniforme. En effet, en considérant un laps de temps plus grand, on diminue nécessairement les conséquences des fluctuations erratiques et on obtient une courbe aux formes beaucoup plus arrondies.

En revanche, une moyenne mobile est, par définition, toujours en retard par rapport à la courbe des prix, et ce retard sera d’autant plus grand que la période de temps choisie sera grande. Les utilisateurs de la méthode de la moyenne mobile ont souvent recours simultanément à la moyenne mobile de 50 jours, qui permet de déterminer une tendance à court terme, et à celle de 200 jours, qui permet d’évaluer une tendance à long terme.

Les observations qui suivent s’appuieront sur le graphique montrant l’évolution du prix de 3M Corp entre juillet 2006 et août 2007. On y voit la courbe montrant l’évolution du cours de l’action (fermeture), la moyenne mobile de 50 jours (MA50) et la moyenne mobile de 200 jours (MA200).

Nous pouvons d’abord constater que la moyenne mobile de 50 jours se situe généralement en bas de la courbe de prix en période de hausse et au-dessus de cette courbe lorsque la tendance est à la baisse. En comparant la courbe du prix et celles des moyennes mobiles pour 50 et 200 jours, il est possible de tirer les conclusions suivantes :

  • La tendance est à la hausse lorsque les deux moyennes mobiles se situent en bas de la courbe de prix et que ces deux courbes évoluent toutes deux dans la même direction. On constate une telle situation depuis mars 2007 sur le graphique de 3M Corp.
  • La tendance est à la baisse lorsque les moyennes mobiles se situent au-dessus de la courbe de prix et que ces deux courbes évoluent toutes deux dans la même direction. Un tel scénario peut être clairement observé de janvier à mars 2007 sur le graphique de 3M Corp.
  • La tendance teste une nouvelle direction lorsque la courbe de prix croise la ligne de moyenne mobile de 50 jours. Cette tendance se confirme lorsque la moyenne mobile de 200 jours est franchie. Sur le graphique de 3M Corp, nous constatons que le cours a franchi à la hausse la moyenne mobile de 50 jours au début de septembre 2006 et a traversé la moyenne mobile de 200 jours à la fin d’octobre 2006. Le titre s’est ensuite transigé à un niveau plus élevé en novembre et décembre 2006.

Vous voilà à maintenant plus familier avec ces importantes méthodes de sélection de titres que sont l’analyse fondamentale et l’analyse technique. Le quatrième article de cette série traitera d’un autre choix stratégique dans la sélection des valeurs constituant le portefeuille d’actions : le choix entre l’approche descendante et l’approche ascendante.

Dans le cadre de la série entreprise le mois dernier, nous vous présentons le deuxième de quatre articles traitant de la sélection de titres d’un portefeuille dit «à risque».

Dans la presse financière, on présente parfois les opinions de spécialistes des marchés en leur accolant l’étiquette d’adeptes de l’analyse technique ou de l’analyse fondamentale. Ce sont là les deux approches les plus répandues, et une très grande majorité des gestionnaires ont recours à l’une ou à l’autre de ces techniques. Cependant, d’autres approches existent et une bonne connaissance de ces dernières sera nécessaire pour mettre au point son propre style de gestion de portefeuille.

Une première distinction que l’on peut faire entre les méthodes de gestion du portefeuille concerne les approches qui guident la sélection des titres spécifiques et celles qui orientent la composition ou la structure du portefeuille.
Les méthodes de sélection des titres individuels peuvent être regroupées à l’intérieur de trois continuums sur lesquels le gestionnaire se fixe, après réflexion ou de façon spontanée :

  • analyse fondamentale par rapport à analyse technique ;
  • approche descendante par rapport à approche ascendante ;
  • gestion active par rapport à gestion passive.

Pour chacun de ces continuums, le gestionnaire de portefeuille peut opter pour une position extrême ou préférer un certain dosage incorporant des éléments des deux pôles du continuum. Dans la suite du présent article, nous présentons le choix entre la gestion active et la gestion passive. Les prochains articles de cette série porteront sur les deux autres méthodes de sélection que nous avons repérées.

La gestion active ou la gestion passive ?

La grande popularité des fonds d’investissement au cours des années 1990 a amené chez les investisseurs un sens critique plus développé en ce qui concerne le rendement qu’obtiennent les gestionnaires de portefeuilles. On constate, en effet, que plusieurs fonds qui exigent des frais de gestion importants sont souvent moins performants que les principaux indices boursiers. De là à conclure qu’il serait peut-être préférable de tout simplement constituer un portefeuille qui reproduirait fidèlement l’indice boursier, il n’y a qu’un pas… qu’ont allègrement franchi les défenseurs de la gestion passive de portefeuille.

La gestion active de portefeuille

Cette approche de la gestion de portefeuille consiste, en fait, à utiliser différentes méthodes, comme l’approche descendante, l’approche ascendante et l’analyse fondamentale, afin de constituer un portefeuille de placements pour lequel on vise un rendement supérieur à ce qu’il serait possible d’obtenir en se limitant à investir dans les titres qui constituent l’indice boursier (gestion passive).

En optant pour une gestion active, l’investisseur, on le sait, espère un meilleur rendement que celui de l’indice boursier, mais il s’expose également à réaliser un rendement inférieur à cette référence. Si on suppose que le rendement moyen de l’indice boursier est de 12 % à long terme, on constate, par exemple, que le professionnel de la gestion active qui parvient à obtenir un rendement de 1 % supérieur accumule, en 25 ans, un capital de 17 % supérieur à ce qu’obtient le professionnel de la gestion passive. On peut illustrer la situation autrement en disant que si le fonds géré est un REER, on parviendra à produire une rente de retraite de 17 % supérieure grâce à la gestion active. À l’inverse, si le gestionnaire ne parvient pas à égaler le rendement de l’indice et qu’il obtient, par exemple, 11 %, le capital accumulé sera de 15 % inférieur à celui qui résulterait de la gestion passive.

La gestion passive de portefeuille

Comme nous l’avons dit précédemment, cette stratégie de gestion aborde la question de façon beaucoup plus simple en se contentant de constituer un portefeuille qui suivra de près la performance de l’indice boursier. Si on considère le fait que la croissance annuelle moyenne de l’indice boursier Dow Jones, qui reflète la tendance de la Bourse de New York, a été de 16 % au cours des années 1980 et 1990, on constate que le rendement obtenu par une gestion passive peut être tout à fait respectable.

Ce type de gestion a pris une ampleur considérable ces dernières années; en grande partie grâce à la prolifération des fonds indiciels négociables en Bourse (Exchange Traded Funds). L’investisseur nord-américain a maintenant accès à des centaines de fonds de ce type qui se transigent à la Bourse de Toronto ainsi que sur les Bourses américaines (particulièrement à l’American Stock Exchange) et en Europe. L’éventail des fonds offerts est très diversifié. Par exemple, sur le marché canadien, on trouve :

  • des fonds d’actions provenant du marché global (iUnit60)
  • des fonds d’actions provenant de secteurs industriels spécifiques (iGold, iEnergy, iIT)
  • des fonds d’obligations canadiennes à durée de vie fixe (iShares Cdn Short Bonds, iShares Cdn Long Bonds)

Sur l’American Stock Exchange, on peut de plus se procurer des fonds reposant sur les indices boursiers de divers pays (iShares MSCI-France, Shares MSCI-Japan) ou sur des secteurs spécifiques de l’économie américaine (S&P Energy sector SPDR, S&P Technology sector SPDR). De nouveaux fonds de ce type sont régulièrement créés par les grandes banques, par les maisons de courtage et par les Bourses elles-mêmes.

Nous avons vu, dans cet article, un premier choix stratégique pour la sélection des titres qui composent le portefeuille de placement, celui entre la gestion active et la gestion passive. Dans le prochain article, nous traiterons de l’analyse fondamentale et de l’analyse technique.

Nous entreprenons ici une série de quatre articles consécutifs, sur les méthodes utilisées pour sélectionner les titres d’un portefeuille dit «à risque». Certaines sont d’ailleurs fort probablement déjà utilisées par les gestionnaires de vos fonds communs de placement. Bien que ces articles aient pour but de vous informer à titre d’investisseur, nous vous rappelons l’importance de faire appel aux services d’un conseiller financier qualifié avant de vous lancer seul dans la constitution d’un portefeuille d’actions.

Le premier article servira d’entrée en matière pour présenter les divers types d’actions. Le second traitera de la gestion active et de la gestion passive. Le troisième exposera l’analyse fondamentale et l’analyse technique. Enfin, le quatrième et dernier article décrira les approches ascendante et descendante. Bonne lecture !

Compte tenu de l’importance cruciale du facteur «risque» dans tout investissement ou placement, il est normal que l’investisseur s’en remette à une autre classification que celle reposant strictement sur des considérations juridiques (actions ordinaires, actions privilégiées, obligations, etc.). Nous vous proposerons ici une classification qui repose en bonne partie sur la relation entre le rendement et le risque, et qui est constituée de six types d’actions :

les actions de première qualité ou blue chips;
les actions à revenus;
les actions défensives et les actions anticycliques;
les actions cycliques;
les actions à croissance rapide;
les actions spéculatives.

Même si, de façon générale, on tentera de classer un titre dans la catégorie la plus appropriée, ce barème n’est pas tout à fait étanche, ce qui signifie que certains titres répondent à la fois aux caractéristiques de plusieurs catégories.

Les actions de première qualité ou blue chips

Les actions de première qualité, que les Anglo-Saxons désignent par l’expression blue chips, sont des actions de grandes entreprises, dotées d’un actif de plusieurs milliards de dollars. Ces entreprises connaissent depuis de nombreuses années une progression continue et constante quant aux ventes et aux profits. De plus, elles ont affiché dans le passé des versements de dividendes qui montrent une croissance régulière et qui ne laissent voir aucune interruption. Enfin, ces entreprises qui ont atteint le stade de la maturité occupent une position de force dans leur secteur d’industrie. Des compagnies comme IBM, Manuvie, la Banque Royale et McDonald’s sont des exemples.

Ce que recherche un investisseur en optant pour un titre de première qualité, ce n’est pas tant un gain en capital rapide qu’une très bonne sécurité de l’argent investi et un revenu de dividendes périodique qui augmentera au fil des ans.

Les actions à revenus

Les actions à revenus sont des actions ordinaires qui ne sont pas recher chées pour leur potentiel de gain en capital, mais pour le rendement élevé de leur dividende. Il n’est évidemment pas exclu que les prix de ces actions connaissent un mouvement à la hausse, ce qui se produit en fait lorsque les taux d’intérêt baissent, mais l’investisseur ne recherchera pas cette caractéristique en premier lieu. Le taux effectif que représente le dividende sur la valeur au marché d’une action à revenus évolue de façon constante en rela tion directe avec le niveau général des taux d’intérêt. Par exemple, en 1992, une action à revenus pouvait rapporter un dividende se situant entre 5 % et 8 % de la valeur au marché de l’action. En 2007, les actions à reve nus ont versé des dividendes dont les taux varient entre 3,5 % et 5 %. Essentiellement, le taux des dividendes a suivi la même tendance que le taux des obligations à long terme du gouvernement fédéral.

On doit, cependant, éviter de confondre l’action à revenus avec celle présen tant un risque plus élevé. En effet, lorsque le marché perçoit un risque plus important à investir dans un titre, le cours de ce dernier baissera, ce qui aura nécessairement pour effet de faire monter le taux de rendement du dividende.

Les actions ordinaires de Fortis, de Trans-Canada Pipelines et de la Banque Nationale du Canada sont des actions à revenus. On trouve dans cette catégorie les actions ordinaires des entreprises de services publics et les actions privilégiées d’entreprises ayant de bonnes assises financières.

Les actions défensives et les actions anticycliques

Les actions défensives sont des titres de sociétés dont la rentabilité est moins ou peu liée à la situation économique générale ou à la tendance générale de l’ensemble du marché boursier.

Plusieurs entreprises évoluant dans le secteur de l’alimentation, qu’elles aient des activités liées à la production ou à la distribution, bénéficient d’une certai ne protection contre les variations dans le degré d’activité économique à cause du caractère essentiel, c’est-à-dire difficilement compressible, des be soins qu’elles contribuent à satisfaire chez les consommateurs. Le secteur des services financiers cons titue un autre exemple de secteur où l’on trouve plusieurs entreprises qui parviennent à bien se maintenir en période de récession, souvent en adap tant en conséquence l’offre de services à la clientèle. À titre d’exemple d’actions défensives, mentionnons celles de la Banque Laurentienne, de l’Industrielle-Alliance et de Molson Coors.

Les actions anticycliques sont celles des entreprises dont les affaires sont plus florissantes en période de ralentissement économique qu’en temps normal. Cela pourrait être le cas, par exemple, d’une chaîne de distribution au détail de pièces d’automobiles. En période de récession, en effet, de nombreux consommateurs reportent l’achat d’une automobile neuve, ce qui augmente les possibilités pour la vente de pièces d’autos au consommateur final. Les actions d’Uni-Sélect et de Family Dollar Strores (NASDAQ) ont connu ces dernières années une évolution qui s’apparente à celle des actions anticycliques.

Les actions cycliques

Les actions cycliques sont des actions d’entreprises dont la performance fi nancière est très liée au climat économique qui prévaut. En fait, ces entreprises enregistrent des variations dans leurs chiffres d’affaires et dans leurs bénéfices beaucoup plus importantes que ce que l’on constate pour la moyenne des entreprises.

Les compagnies fabriquant des biens de consommation durables comme les automobiles et les gros appareils ménagers, sont particulièrement liées à l’évolution du cycle économique. En effet, lorsqu’un ralentissement éco nomique se pointe à l’horizon, les consommateurs auront tendance à repor ter l’achat de tels biens. Par contre, au moment de la reprise, cette réserve d’achats reportés peut avoir des répercussions très importantes sur le chiffre d’affai res des entreprises qui ont connu la disette. Il en va de même pour les fabricants de biens industriels, comme les secteurs de l’acier et de la machinerie lourde, dont les carnets de commande s’amincissent rapidement au fur et à mesure que les entreprises qui constituent leur clientèle sont touchées par un ralentissement économique.

À titre d’exemple d’actions cycliques, mentionnons celles de General Motors, d’AbitibiBowater, de Teck Cominco, de Nova Chemical et de Canadian Tire.

Les actions à croissance rapide

Les titres de croissance sont des actions ordinaires d’entreprises en pleine expansion.   Ces dernières ont connu au cours des récentes années un taux de croissance largement supérieur à celui de la moyenne des entreprises et des autres sociétés de leur secteur industriel. Il peut s’agir de compagnies à l’œuvre dans une industrie relativement récente ou encore qui ont réussi récemment une percée importante sur certains marchés en expansion. Il n’est pas rare que de telles entreprises enregistrent un taux de croissance annuel de leur béné fice supérieur à 25 %. Il arrive fréquemment qu’elles accélèrent encore davantage leur rythme d’expansion en procédant à l’acquisition d’autres entreprises du même secteur d’activité ou de secteurs connexes. L’évolution, ces dernières années, des actions de compagnies telles que Alimentation Couche-Tard, Cameco et Research in Motion illustre bien cette catégorie d’actions.

Les actions spéculatives

Les titres spéculatifs sont souvent associés aux valeurs à quelques sous, ou penny stocks, selon l’expression imagée des Anglo-Saxons. Ces dernières sont des actions dont le prix est inférieur à 1$. Un titre spéculatif repré sente généralement une action d’une entreprise qui commence ses activités dans un secteur très risqué ou dont les produits n’ont pas encore passé avec succès le test du marché, comme des produits dits avant-gardistes ou révolu tionnaires qui tentent de s’imposer. Les jeunes entreprises d’exploration minière ou pétrolière sont réputées pour émettre des titres spéculatifs, de même que les petites entreprises des secteurs de la haute technologie.

Il faut aussi inclure dans la catégorie des actions spéculatives les actions de compagnies déjà à l’oeuvre depuis plusieurs années sur des marchés plus stables, mais qui traversent néanmoins une période de difficultés financiè res dont l’issue est incertaine. Le titre spéculatif attire l’investisseur prêt à courir de grands risques pour bénéficier de gains en capital rapides.