Nous vous présentons la deuxième et dernière partie d’un article paru dans les numéros de novembre et décembre 2004 de la publication Avantages.

Dans le numéro précédent, nous avons montré que même si les marchés émergents ne constituent pas un groupe homogène, ils partagent un certain nombre de caractéristiques communes, qu’elles soient financières, macroéconomiques, structurelles, ou relatives à la gouvernance et à la transparence. Ces dernières permettent de distinguer les marchés émergents des marchés développés et des marchés frontières.
Les processus de libéralisation et d’ouverture des marchés, ainsi que l’arrivée massive de capitaux étrangers ont favorisé le développement rapide de ces marchés. Ce second volet de l’étude met tout d’abord l’accent sur les principaux facteurs qui ont présidé à l’engouement des investisseurs pour les marchés émergents (effet de diversification et potentiel de croissance), ainsi que sur leur évolution.
Par la suite, nous présentons la performance historique relative des marchés émergents par rapport à plusieurs catégories d’actif, en prenant soin de distinguer deux sous-périodes très différentes: 1988-1994 et 1995-2003. En effet, la croissance de ces marchés émergents ne s’est pas faite sans heurts. Plusieurs carences structurelles : faible liquidité, absence d’investisseurs locaux d’importance, système judiciaire défaillant, système de gouvernance peu adéquat, corruption endémique et risque politique élevé ont conduit à des crises financières, sociales et économiques majeures.
Ces crises ont certainement permis de corriger des lacunes structurelles importantes. Toutefois, elles ont fait en sorte que les rendements n’ont pas toujours été aussi attrayants que ceux escomptés. Les rendements ont été très volatils et l’effet de diversification anticipé s’est avéré moindre que prévu en raison d’une plus grande globalisation des marchés et d’un effet de contagion non négligeable, du moins par région géographique, au plus fort de la tempête. Nous mettons en évidence des résultats contrastés selon les marchés, les régions ou les périodes considérées et abordons également la question de l’impact des devises sur la performance relative de ces marchés.


Éléments attrayants offerts par les marchés émergents

Les éléments ayant servi jusqu’ici à définir les marchés émergents (plus petite taille de l’économie, plus faible liquidité, problèmes structurels) ne sont pas de nature à attirer les investisseurs étrangers. Pourtant, l’engouement pour les marchés émergents est bien présent.

Deux caractéristiques alléchantes

Selon Bruner et al. (2003), deux caractéristiques importantes des marchés émergents devraient rendre ces derniers attrayants aux yeux des gestionnaires de portefeuille :

– leur faible corrélation avec les grands marchés boursiers mondiaux;
– le bon potentiel de croissance future de leur capitalisation boursière.

La faible corrélation entre les marchés émergents et les marchés développés a fait l’objet de plusieurs études. Notamment, Harvey (1995) révèle que la faible corrélation entre les marchés émergents et les marchés mondiaux implique que l’ajout d’un portefeuille de marchés émergents à un portefeuille diversifié de marchés développés devrait permettre une réduction de 6 % de la volatilité totale du portefeuille tout en maintenant un même niveau de rendement espéré. Le tableau 1 présente la matrice de corrélations entre le rendement de l’indice MSCI EM et ceux d’un indice du marché monétaire (bons du Trésor américain de 90 jours), d’un indice obligataire (Lehman Brothers aggregate) et de différents indices boursiers (S&P 500, MSCI World, MSCI EAFE non couverts en dollar américain). Les coefficients de corrélation avec les indices boursiers des marchés développés ont augmenté de façon sensible au cours des années en raison de la globalisation croissante des marchés. Actuellement, les corrélations des marchés émergents avec le S&P500 sont du même ordre de grandeur que dans le cas du MSCI EAFE.

 

Tableau 1- Corrélations entre les divers indices représentant les catégories d’actifs

Au niveau du potentiel de croissance future de la capitalisation boursière des marchés émergents, il suffit de noter qu’en 2002 les marchés émergents ne représentaient que 10,5 % de la capitalisation boursière mondiale alors que leurs PIB comptaient pour 20 % du PIB global. Le tableau 2 permet de comparer la croissance réelle récente du PIB de certains marchés émergents à celle du Canada et des États-Unis.

Tableau 2- Croissance réelle récente du PIB
pour certains marchés émergents (2002, 1998-2002)

Source : Institut de la Statistique du Québec

Performance des marchés émergents sur la période janvier 1988 à décembre 2003

Après avoir examiné les deux principaux éléments qui justifient le désir d’investir dans les marchés émergents, nous examinons si la performance historique de ces marchés a généré les bénéfices espérés. Nous présentons la performance des marchés émergents dans leur ensemble, puis celle de certains pays pris individuellement sur les quinze dernières années.

Deux périodes bien distinctes

Le tableau 3 permet de comparer la performance de l’indice MSCI EM avec celle de différents indices. L’indice MSCI EM a connu une performance intéressante avec le rendement le plus élevé, mais aussi la plus grande volatilité parmi les 6 indices comparés. Les deuxièmes et troisièmes portions du tableau permettent d’observer la cassure significative dans le profil risque/rendement des marchés qui s’est opérée aux alentours de la crise mexicaine de janvier 1995. En effet, le rendement (risque) de l’indice MSCI EM a été de 29,1 % (22,5 %) pour la période janvier 1988 à décembre 1994, ce qui fait contraste avec le rendement de 1,1 % (24,1 %) pour la période janvier 1995 à octobre 2003.

Tableau 3 – Comparaison de la performance de différents indices
sur la période janvier 1988-décembre 2003

Des résultats contrastés

Comme nous l’avons fait plus tôt pour les variables macroéconomiques, nous présentons au tableau 4 les meilleurs et les pires pays du groupe des 26 marchés émergents en termes de rendement. Nous présentons d’abord les résultats sur les 10 dernières années, puis la performance plus récente sur les 12 derniers mois. Les chiffres les plus frappants se retrouvent à la droite où l’on constate la performance stupéfiante des marchés émergents au cours de la dernière année. Il est plutôt déconcertant de parler d’un « pire » rendement de 26,6 %. Sur 10 ans, les rendements sont beaucoup moins impressionnants. Toutefois, la période de 10 ans est lourdement influencée par les années de crises qui se sont succédé de 1995 à 1998.

Tableau 4 – Rendement historique annualisé sur 10 ans
et sur 12 mois pour certains marchés émergents

Pour atténuer un peu les effets de ces crises, nous présentons au tableau 5, la performance des indices régionaux sur les 5 dernières années (après les crises), sur les 10 dernières années, puis finalement sur les 15 dernières années. Ce tableau permet de noter un effet temps et un effet région dans la performance des marchés émergents.

Tableau 5 – Effet temps et effet région
sur la performance des marchés émergents

Impact des devises

Tous les résultats présentés jusqu’ici sont les rendements obtenus après conversion des différentes devises locales en dollar américain. Toutefois, l’impact de cette conversion peut influencer considérablement la performance. Le tableau 6 présente les rendements sur 10 ans pour différents marchés en dollar américain, puis en monnaie locale. Les écarts entre les rendements annualisés en devise locale et en dollar américain peuvent être très importants (de 10% à 60 % selon les marchés). L’investisseur doit donc garder en tête cet élément primordial lorsqu’il développe sa stratégie d’investissement à l’égard des marchés émergents. La couverture du risque de change est un enjeu important même si son coût est élevé, voire impossible (manque de liquidité). Toutefois, l’exposition à un portefeuille de 26 devises conduit à un effet de diversification naturelle du risque de change.

Tableau 6 – Impact de la devise sur le rendement
de certains marchés émergents

Conclusion

Dans ce texte, nous avons examiné le profil risque/rendement des marchés émergents ainsi que leur performance historique.

Les marchés émergents sont apparus comme une catégorie d’actif offrant un haut potentiel de rendement, mais au prix d’une forte volatilité. Historiquement, les marchés émergents ont permis un grand effet de diversification. Toutefois, la corrélation entre l’indice MSCI EM et le S&P 500 n’a cessé d’augmenter depuis 1990. Les bénéfices de diversification pourraient donc s’estomper. Il ne faut pas aussi perdre de vue le risque d’autres crises majeures et les risques de contagion s’y rattachant.

Malgré les risques, il apparaît difficile de ne pas se laisser tenter par les marchés émergents. On peut difficilement rester indifférent devant les rendements offerts par les différents marchés émergents au cours de l’année 2003. Il est également difficile de rester sourd face à tout l’engouement que suscitent des marchés comme la Chine ou l’Inde. Finalement, il convient de rappeler qu’en 2002 les marchés émergents ne représentaient que 10,5 % de la capitalisation boursière mondiale alors que leurs PIB comptent pour 20 % du PIB global. Un tel potentiel de croissance peut difficilement être ignoré.

Plusieurs articles de nature économique et financière s’avèrent particulièrement intéressants. Ainsi, nous vous présentons la première partie d’un article paru dans les numéros de novembre et de décembre 2004 de la publication Avantages, lequel s’avère encore tout aussi pertinent en 2006.


Marchés émergents : y être ou ne pas y être, telle est la question

Du fait de leur taux de croissance ainsi que de leur formidable potentiel de développement, les marchés émergents, notamment la Chine et l’Inde, suscitent à l’heure actuelle un grand intérêt auprès de beaucoup d’investisseurs. Plusieurs d’entre eux sont toutefois hésitants parce qu’ils estiment que leur connaissance de ces marchés est insuffisante. D’autres ont en mémoire les importantes crises financières qui ont frappé ces marchés durant la deuxième moitié des années 90.

Dans cet article, premier d’une série de deux, nous identifions les marchés émergents et présentons les caractéristiques qui permettent de les distinguer des marchés développés et des marchés frontières. Des éléments comme la taille (PIB, capitalisation boursière), la richesse par habitant, la liquidité, le degré d’ouverture, la corruption et la qualité de la gouvernance sont analysés. L’ensemble de ces critères permettent de qualifier et de circonscrire la notion de marché émergent.

L’ensemble des marchés émergents considérés par les fournisseurs d’indices (Morgan Stanley Capital International, MSCI et Standard & Poor’s, S&P) ne forment pas un ensemble homogène et cachent des réalités fort différentes. À titre d’exemple, un large fossé sépare le marché ayant la plus importante capitalisation boursière (la Corée du Sud) et celui ayant la plus petite capitalisation boursière (la Colombie). Les critères qui caractérisent les marchés émergents diffèrent également de manière importante d’un pays à l’autre. De plus, les frontières du groupe des marchés généralement considérés comme émergents ne sont pas étanches. Les marchés émergents les plus importants en termes de capitalisation boursière, pouvant à bien des égards se qualifier de marchés aussi développés que les plus petits des marchés développés alors que les plus petits marchés émergents, de leur côté, peuvent se voir détrôner par des marchés de pays dits frontières.

Cet article ne présente donc pas une définition précise des marchés émergents, mais plutôt tente d’éclairer les lecteurs sur les principaux critères généralement retenus pour les qualifier. Le deuxième volet de cet article, à paraître dans le prochain numéro, sera consacré à la présentation du profil risque/rendement et du potentiel de diversification associés aux marchés émergents.

Caractérisation des marchés émergents

L’absence d’une définition formelle

À l’heure actuelle, il n’existe pas de définition universellement acceptée du concept de marché émergent. Des pays comme la Chine, la Corée du Sud, le Mexique ou le Brésil viennent immédiatement en tête lorsqu’on pense aux marchés émergents. Toutefois, ce ne sont que 4 marchés parmi la trentaine qui sont considérés émergents par l’un ou l’autre des fournisseurs d’indices. En l’absence d’une définition formelle, une question fondamentale se pose : sur quelles bases se fonde-t-on pour établir qu’un marché peut être qualifié d’« émergent »? Nous débutons cette présentation des marchés émergents en tentant de répondre à cette question.

S’il n’existe pas de définition qui fasse consensus, il y a tout de même plusieurs caractéristiques qui permettent de qualifier les marchés d’émergents. De façon générale, on considère émergentes les économies situées entre les pays en voie de développement et les pays développés. Il faut toutefois reconnaître que cette définition est trop large pour être utile en pratique. Divers éléments comme le PIB par habitant, l’environnement macroéconomique, la taille du marché et de ses entreprises, la liquidité et le degré de corruption permettent de faire la part entre les marchés émergents et les autres marchés. En combinant de tels critères, les fournisseurs d’indices S&P et MSCI arrivent sensiblement au même ensemble de marchés pour la construction de leurs indices respectifs représentant la performance des marchés émergents. Dans les faits, tous les marchés considérés émergents par MSCI le sont aussi par S&P, mais ces derniers vont inclure 7 marchés supplémentaires. Au total 33 marchés sont considérés émergents selon que l’on se réfère à l’un ou l’autre de ces deux fournisseurs d’indices. La liste des 33 marchés est présentée au tableau 1. Par la suite, nous considérons la liste des 26 marchés communs aux deux indices pour ce qui est des comparaisons entre les divers marchés.

Tableau 1 – Liste des marchés considérés comme émergents

De grandes disparités au niveau de la taille

Une première analyse des marchés candidats passe par l’examen de la taille de l’économie telle que mesurée par le PIB. Ensuite, une attention particulière est portée à la taille du marché boursier, i.e. à la capitalisation boursière. L’économie ne doit être ni trop grande, ni trop petite. À tout le moins, si la taille de l’économie est très grande, la capitalisation boursière doit être faible par rapport au PIB. Si la taille de l’économie est plus faible, d’autres éléments devront compenser. De façon générale, des différences significatives existent entre les marchés émergents et les marchés développés au niveau des capitalisations boursières, du PIB, du ratio capitalisation boursière sur PIB et du PIB par habitant. À l’intérieur même du groupe des marchés émergents, les disparités sont énormes. Le tableau 2 présente les plus grands et les plus petits marchés du groupe des 26 marchés émergents en termes de capitalisation boursière ouverte, de PIB et de PIB par habitant.

La capitalisation boursière la plus élevée du groupe des 26, celle de la Corée du Sud, est plus de 150 fois plus élevée que celle de la Colombie (plus faible capitalisation du groupe). Le ratio du plus grand PIB du groupe (la Chine) et du plus petit (la Jordanie) est du même ordre de grandeur. Les disparités sont par contre moins grandes au niveau du ratio capitalisation boursière sur PIB. Aucun des 26 pays ne présente un ratio supérieur à 0,75. Il existe aussi une certaine dispersion au niveau du PIB par habitant. Quatre marchés (Israël, la Corée du Sud, la république Tchèque et la Hongrie) apparaissent ici comme des exceptions avec un PIB par habitant supérieur à 14 000 $. Une coupure nette sépare le PIB par habitant de ces 4 pays de ceux des autres marchés émergents qui se situent tous en bas de 10 000 $. Deux pays du groupe des 26 présentent un PIB par habitant inférieur à 3 000 $ (Inde et Pakistan). Le tableau 2 permet aussi d’identifier parmi les 26 marchés émergents ceux qui sont les plus près d’être considérés comme développés et ceux qui présentent des caractéristiques macroéconomiques à peine suffisantes pour être considérés comme émergents. Ainsi la Corée du Sud, la Chine et le Brésil, qui apparaissent deux fois parmi les 5 premiers, seraient si l’on se base sur ces critères macroéconomiques, les marchés émergents les plus proches des marchés développés. À l’autre extrémité, la Jordanie et le Pakistan seraient les marchés les plus semblables aux marchés en développement en termes économiques.

Tableau 2 – Capitalisation boursière ouverte à l’investissement étranger pour certains marchés émergents (en milliards de $US – en date du 31 décembre 2003)
PIB pour certains marchés émergents (en milliards de $US – 2002)*
PIB par habitant pour certains marchés émergents (en $US – 2002)*

Source : Rimes, Institut de la Statistique du Québec
* Les taux de conversion des monnaies étrangères en $US
sont calculés selon la parité des pouvoirs d’achat

Il peut aussi être intéressant de comparer les caractéristiques macroéconomiques de certains marchés émergents avec celles des marchés développés. On peut alors constater que les 5 premiers marchés émergents en termes de capitalisation boursière présentent une capitalisation supérieure à 7 des 23 marchés considérés comme développés. Toutefois, les 9 plus grandes capitalisations demeurent toutes associées à des marchés développés. Au niveau du PIB exprimé en termes de parité des pouvoirs d’achat, il est intéressant de noter que la Chine, l’Inde et le Brésil occupaient en 2003, les 2e, 5e et 11e échelon du classement mondial. Finalement, au niveau du PIB par habitant, seul Israël arrive à devancer l’un des 23 marchés développés.

La liquidité est-elle au rendez-vous ?

Au-delà d’une taille et d’une capitalisation boursière suffisante, l’attrait d’un pays pour les investisseurs étrangers va dépendre de son degré d’ouverture face à ces derniers et de la liquidité qu’il leur offre. De façon indirecte, on peut tenter de prévoir la liquidité d’un titre en particulier par la taille de l’entreprise qu’il représente. Le nombre de titres inscrits sur les bourses des marchés émergents est sensiblement le même que pour les marchés développés. Or, la capitalisation boursière des pays émergents est en moyenne plus faible que celle des marchés développés. La taille moyenne des entreprises doit donc être plus faible dans les marchés émergents. Sans conclure que la liquidité offerte dans les marchés émergents est insuffisante, on peut affirmer qu’elle est à tout le moins plus faible que dans les marchés développés. De façon plus directe, la liquidité d’un marché peut être évaluée à partir des ratios de roulement. Ces ratios sont calculés comme le ratio du montant négocié en un mois sur le montant de la capitalisation boursière totale. Un ratio de 5 % représente approximativement le seuil entre un marché émergent et un marché développé. À titre de comparaison, le ratio de roulement du New York Stock Exchange se situe habituellement entre 8 et 9 % pour un mois. Mentionnons que la Corée du Sud, Taiwan et la Turquie apparaissent comme les marchés émergents les plus liquides avec des ratios supérieurs au seuil de 5 %.

Le degré d’ouverture des marchés émergents est un point qui s’est beaucoup amélioré au cours des deux dernières décennies. En date du 1er janvier 2004, 19 des 26 marchés émergents étaient considérés ouverts à raison de 100 % à l’investissement étranger. Dans les autres pays, les restrictions à l’investissement étranger peuvent notamment prendre l’une ou l’autre des formes suivantes :

  • classe d’actions spéciales pour les actionnaires étrangers;
  • secteurs complets fermés à l’investissement étranger (ex. : secteur bancaire et médias);
  • limite sur les pourcentages des actions que peut détenir un seul actionnaire;
  • limite nationale sur la propriété étrangère agrégée.

La corruption et les autres problèmes structurels

Les éléments présentés jusqu’ici sont plutôt de nature quantitative. Toutefois, plusieurs éléments de nature plus qualitative permettent, lorsqu’ils sont examinés conjointement avec les points précédents, d’avoir une image plus claire de ce qui constitue un marché émergent. Des problèmes structurels comme la corruption, un système judiciaire déficient, des normes comptables inadéquates ou encore l’absence de mécanisme de réglementation propre à encourager l’investissement étranger sont autant d’éléments qui distinguent les marchés émergents des marchés développés. Un problème plus général découle de ces éléments: le manque de transparence. Ce problème est critique dans la mesure où il complique la tâche des investisseurs qui cherchent à obtenir de l’information pour pouvoir développer des anticipations de rendement et de risque. Même si ces éléments sont de nature qualitative, il est possible de les quantifier en étudiant des mesures comme l’indice d’opacité O-Factor de PricewaterhouseCoopers, le International Institute for Management Development (IMD) World Competitiveness Index et le Corruption perception index (CPI) publiés annuellement par Transparency International. Ces trois mesures sont fortement corrélées et l’examen de l’une ou l’autre permet de jauger la sévérité des problèmes structurels qui affligent les divers marchés émergents. Parmi les principaux pays qui souffrent de problèmes d’opacité et/ou de corruption, il convient de mentionner les cas plus inquiétants de la Chine, de l’Indonésie, de la Russie et de la Turquie.

Conclusion

En raison de leur importance démographique et économique, de leur forts taux de croissance du PIB ainsi que de leur impact potentiel sur le reste de l’économie mondiale, la Chine et l’Inde sont deux marchés incontournables dans toute réflexion sur les prévisions de rendement et de risque à long terme des différentes catégories d’actif. Ces deux marchés viennent immédiatement à l’esprit lorsqu’on parle de marchés émergents, pourtant la définition de marché émergent cache des réalités très différentes. L’importance du PIB n’est pas le seul critère retenu par les fournisseurs d’indices (MSCI ou S&P) pour qualifier un marché d’émergent. En termes de capitalisation boursière ouverte, la Chine et l’Inde ne figurent pas dans les 4 premiers marchés émergents (Corée du Sud, Afrique du Sud, Taïwan et Brésil), alors que ces derniers sont plus grands que plusieurs marchés développés. D’autres critères comme le PIB par habitant, le degré d’ouverture face aux investisseurs étrangers, la liquidité ainsi que la transparence et la qualité de la gouvernance sont des critères essentiels qui permettent de distinguer les marchés émergents des marchés développés ou des marchés frontières.

Alors que la première partie de cet article porte essentiellement sur la caractérisation des marchés émergents, la seconde qui paraîtra dans le prochain numéro présentera le profil risque/rendement des marchés émergents ainsi que leur performance historique. Elle permettra, nous l’espérons, d’éclairer les investisseurs sur l’attrait qu’exercent les marchés émergents. Nous examinerons la question suivante : rendements des marchés émergents, mirage ou réalité?

Article reproduit suite à une permission obtenue de Avantages, tous droits réservés.

Parmi les nombreux articles de nature économique et financière, certains s’avèrent particulièrement intéressants. Dans le texte qui suit, vous pourrez constater que même quelques années après sa publication, l’article de Madame Stéphanie Grammond, publié dans La Presse du 31 mars 2002, n’en demeure pas moins intéressant et tout aussi pertinent.


Il faut apprendre de ses erreurs, mais quand on peut apprendre des erreurs des autres, c’est encore mieux ! Et à la Bourse, ça coûte moins cher. Quels sont les pires bévues de l’investisseur individuel qui se lance sur les parquets boursiers ? Nous en avons dressé la liste à partir des commentaires de professionnels de la finance et des témoignages de visiteurs du site de Cyberpresse, qui nous ont raconté leurs bévues.

Gaffe 1. Il met tous ses œufs dans le même panier

QUI NE CONNAÎT PAS le fameux dicton : « Il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier » ? Pourtant, la gaffe la plus classique et la plus fréquente du boursicoteur reste la sur-concentration, et pas seulement dans le temps de Pâques !

Les conseillers en placement ont beau faire de la diversification une véritable rengaine, la leçon n’est pas assimilée, comme l’illustre l’histoire de cet investisseur « dégonflé ».

« Après une entrée intéressante sur les marchés boursiers (bonnes acquisitions et aussi très bons profits), j’ai tenté le grand coup en unissant une bonne partie de mes avoirs dans un titre unique et soi-disant prometteur. C’est ainsi que mes espoirs et ma carrière de boursicoteur en ont pris pour leur rhume avec 360networks », raconte l’homme qui a payé le titre 34,40 $. La société de Colombie-Britannique qui voulait mettre sur pied un réseau de fibre optique, est présentement sous la protection de la loi sur la faillite. Son action ne vaut plus que 13 cents.

D’autre part, il ne faut pas croire qu’en détenant un grand nombre de titres, on diversifie automatiquement son portefeuille. « C’est incroyable ! Je vois très souvent des portefeuilles de 100 000 $ où il y a 70 000 $ en titres de technologie. Et la personne se demande si elle devrait acheter du Nortel ou du CGI », dit Vincent Delisle, stratège chez Valeurs mobilières Desjardins.

Par ailleurs, « contrairement à ce que bien des investisseurs individuels pensent, il est encore plus important de diversifier son portefeuille dans les obligations que dans les actions », dit Jean-Paul Giacometti, vice-président de la Corporation de gestion de placements Claret.

Du côté des actions, si un titre s’écroule, il est très probable que les gains importants qu’une autre société dans votre portefeuille atténue les pertes. « Mais du côté des obligations corporatives (des titres de dettes émis par des sociétés), vous ne pouvez pas compter sur l’envolée des autres obligations en portefeuille pour compenser pour les pertes en cas de faillite d’une société dont vous détenez un titre à revenus fixes. « On ne peut jamais trop diversifier son portefeuille d’obligations corporatives », conclue donc M. Giacometti.

Gaffe 2. Il suit le troupeau et achète au sommet

TROP SOUVENT, l’investisseur accroche aux modes et suit le troupeau, alors que pour réussir, il faut savoir aller à contresens. Pour Éric F. Gosselin, président de la section planification financière à l’Ordre des administrateurs agréés du Québec, le comportement le plus typique du boursicoteur est le suivant : « Les investisseurs particuliers commencent à investir quand le marché a déjà remonté de 15 ou 20 %. Et quand le marché est au plancher, c’est à ce moment là qu’ils vendent. »

Le réflexe d’acheter au sommet vaut aussi pour des titres individuels, comme l’illustre la gaffe de Monsieur N., un autre visiteur de Cyberpresse, qui a acquis 100 actions de Netgraphe à 19,25 $. Porté par la foule d’investisseurs qui voulaient profiter du Klondike de l’Internet, le titre de cette petite société québécoise a atteint un sommet 19,80 $ en mars 2000. Mais deux mois plus tard, son prix était déjà retombé de moitié. Et aujourd’hui l’action vaut 27 cents… tout comme en 1999, avant la bulle.

Gaffe 3. Il tombe en amour avec ses titres gagnants

CERTAINS investisseurs s’entichent de leurs actions qui ont enregistré une belle performance. Ils tombent en amour avec les entreprises gagnantes. Mais l’amour rend aveugle. Quand les signaux de vente commencent à ressortir, l’investisseur amoureux n’y voit que du feu !

« Qui a su vendre à temps Nortel Networks, Groupe CGI ou Research in Motion ? » demande M. Gosselin. Cette dernière firme, spécialisée dans le matériel pour les communications sans fil, a vu son action s’emballer de 11 $ à 227 $ en un an… mais ensuite s’effondrer à 35 $ en quelques semaines.

Gaffe 4. Il s’acharne à conserver ses titres perdants

D’AUTRES investisseurs, qui refusent d’encaisser leurs pertes, s’acharnent à conserver des titres déprimés en espérant un jour récupérer leur mise…

« La pire gaffe que j’ai faite, a été de m’entêter à garder des actions qui ne finissent plus de descendre (exemple : Nortel Networks, Bombardier, BCE, Lorus, etc.) Je crois qu’il faudrait liquider au plus tôt toute action qui a perdu 1 $. Si j’avais fait cela je serais plus riche de plusieurs milliers de dollars », raconte un autre investisseur qui nous a écrit via Cyberpresse.

Cette réaction est certainement excessive, mais il est vrai qu’il faut éviter de sombrer avec un titre. Encore plus, il faut éviter de s’enterrer avec une action qui demeure perpétuellement à la baisse, en utilisant la technique de la moyenne à la baisse, recommande M. Giacometti. Cette technique consiste à augmenter sa position dans un titre qu’on possède déjà et dont la valeur a baissé. Au total, on peut ainsi réduire son coût d’achat moyen.

« On peut faire ça une fois ou deux, mais il faut s’arrêter. Sinon, ça devient comme la technique au casino, où on mise toujours sur la même couleur (rouge ou noire) en doublant sa mise à chaque fois qu’on perd ! » dit-il.

Gaffe 5. Il confond Bourse et casino

À PROPOS, bien des boursicoteurs confondent l’investissement et la spéculation. Au lieu de passer leur temps au casino, ils jouent à la Bourse. « La gestion de portefeuille, ça ne devrait pas être excitant », met en garde M. Delisle.

« Si vous voulez vous amuser, ouvrez un autre compte, à part, qui contiendra 5 à 10 % de votre portefeuille, pas plus. Quand vous aurez perdu votre mise, vous ne pourrez pas aller piger davantage dans votre compte principal », suggère M. Giacometti.

Gaffe 6. Il confond bonne société et bonne action

« LA MAJORITÉ de la population ne fait pas la différence entre une bonne compagnie et une bonne action », affirme M. Delisle. Une société peut avoir une « belle histoire » à raconter, une croissance extraordinaire, un produit extrêmement prometteur. Mais tout a un prix. « Je peux vous vanter une voiture totalement infaillible qui roule à 350 kilomètres à l’heure. Mais est-ce que vous allez l’acheter si son prix est de six millions de dollars ? » illustre M. Giacometti.

L’important en investissement est d’être capable de déterminer si la valeur de l’action est attrayante compte tenu des perspectives de la société.

« D’ailleurs lorsqu’on est trop proche d’une entreprise (si vous êtes employé ou si des membres de votre famille le sont), il est préférable de ne pas trop y investir », dit M. Delisle. Ce conseil vaut son pesant d’or quand on pense au cas d’Enron, où les employés ont tout perdu, leur emploi et leurs épargnes en vue de la retraite, qui étaient principalement investies en actions de leur employeur.

Gaffe 7. Ses connaissances financières sont déficientes

IL NE SUFFIT PAS d’avoir le goût de s’occuper de son portefeuille d’investissements. Encore faut-il avoir du temps à investir et des connaissances approfondies… ce qui est loin d’être toujours le cas, comme l’illustre cette anecdote.

« Je me souviendrai toujours d’un investisseur qui m’avait dit qu’il était déçu de son conseiller parce qu’il lui avait fait acheter du Bombardier. Selon lui, ça n’avait pas été un bon placement parce que « le titre restait toujours à l’intérieur d’une fourchette de 16 $ à 20 $ depuis plusieurs années », raconte le stratège. Or, il faut savoir que Bombardier a l’habitude de fractionner son action en deux dès qu’elle monte. Ceci retranche la moitié de la valeur de l’action, mais tous les investisseurs en ont deux fois plus.

Gaffe 8. Il écoute les tuyaux de son beau-frère

LE BOURSICOTEUR oublie souvent de faire ses devoirs. Il prend des décisions de placements de bribes d’information ou de rumeurs. Il écoute les tuyaux de son fameux beau-frère qui lui parle de ses actions qui ont doublé. Ou encore, il s’abreuve des manchettes des journaux qui relatent les escalades boursières des coqueluches de l’heure.

Le lendemain matin, le boursicoteur se rue pour acheter les titres en question… mais il est trop tard.

Quand on achète des actions d’une entreprise, il faut avoir la même attitude que si on achetait la compagnie au complet… à l’image de l’investisseur américain Warren Buffett.

Gaffe 9. Il se laisse submerger par une mer d’informations

LORSQU’IL TENTE de faire ses devoirs, l’investisseur particulier se laisse parfois prendre au piège de la surinformation. Il se laisse submerger par la mer d’information des journaux, de la télévision, des analystes financiers des maisons de courtage, et d’Internet. Il n’arrive pas à faire le tri parmi les différentes sources et il ne sait pas comment interpréter les avis de tous et chacun.

Gaffe 10. Il veut des coups de circuit

« C’EST UNE ÉPIDÉMIE chez les jeunes investisseurs », dit M. Giacometti. Ils visent des rendements trop élevés. Et leurs ambitions les brûlent. « Pour les jeunes, ce n’est pas tant le rendement qui va générer la plus grande partie de la croissance du capital. C’est plutôt l’habitude de mettre régulièrement des sous de côté », dit M. Giacometti.

Note : Article reproduit suite à une permission obtenue de La Presse, tous droits réservés.

Dans cette seconde chronique qui fait suite à celle du mois dernier, nous portons à votre attention d’autres renseignements qui, nous l’espérons, vous seront utiles dans la planification de votre retraite.


Cotiser en 2006 et demander la déduction plus tard

Beaucoup d’investisseurs l’ignorent, mais il est possible de cotiser, dès le début de l’année, à un REER pour l’année d’imposition en cours. Pour 2006, le maximum permis est de 18 000 $, et il sera de 19 000 $ en 2007, de 20 000 $ en 2008, de 21 000 $ en 2009, et de 22 000 $ en 2010. Par la suite, ce plafond sera indexé annuellement.

Si vous prévoyez déclarer un revenu faible en 2006, il pourrait être avantageux pour vous de cotiser le maximum permis au REER, et ce, malgré votre taux d’imposition peu élevé (congé de maternité, congé sabbatique, retour aux études, etc.). La raison est fort simple : même si vous contribuez à votre REER en 2006, vous n’êtes pas tenu pour autant d’utiliser la déduction pour l’année d’imposition correspondante. Vous pourriez, par exemple, faire fructifier vos investissements à l’abri de l’impôt immédiatement, puis utiliser la déduction quelques années plus tard, lorsque votre taux marginal d’imposition sera vraisemblablement supérieur. Votre retour d’impôt n’en sera alors que plus important.

Cette astuce est surtout recommandée pour une personne qui commence à investir dans un REER, mais dont les revenus limités sont susceptibles d’augmenter de façon significative dans un proche avenir. C’est notamment le cas des étudiants ou des personnes qui bénéficient d’un congé parental.

Avant de reporter une déduction REER à une année ultérieure, il est recommandé d’effectuer une simulation fiscale afin de bien évaluer toutes les répercussions de cette décision. En effet, il ne faut pas se fier uniquement à son taux d’imposition marginal pour connaître l’économie d’impôt découlant d’une cotisation à un REER. Il faut également tenir compte des nombreux crédits d’impôts et autres allégements fiscaux qui font partie intégrante du régime fiscal et qui, à compter d’un certain seuil de revenu, sont restreints, voire carrément éliminés.

Le nouveau paiement de soutien aux enfants, mis en place l’an dernier par le gouvernement du Québec, est un bon exemple.

Ce paiement annuel est de 2 000 $ pour un 1er enfant, de 1 000 $ pour les 2e et 3eenfants et de 1 500 $ pour les autres. Il est réduit pour les familles ayant un revenu supérieur à 42 800 $. En pratique, il est diminué de 4 % pour les revenus supérieurs à 42 800 $, avec cependant l’assurance de pouvoir toucher un minimum de 561 $ pour le 1erenfant et de 517 $ pour les suivants.

Le graphique ci-dessous illustre la situation d’un couple avec deux enfants. On constate que, pour un ménage dont le revenu familial se situe entre 42 800 $ et 90 850 $, une cotisation à un REER permet une économie d’impôt additionnelle de 4 %, grâce à un paiement de soutien aux enfants plus élevé. Et nous n’avons pas tenu compte de la prestation fiscale pour enfants du gouvernement fédéral, des crédits de TPS et de TVQ, des crédits pour frais médicaux, du crédit pour personne vivant seule, du taux de crédit pour frais de garde d’enfants, du remboursement d’impôts fonciers, etc.

Vos droits de cotisation sont-ils pleinement utilisés ?

Les personnes qui, depuis 1991, n’ont pas versé les cotisations maximales autorisées, doivent savoir qu’elles peuvent ajouter, à leur REER, une somme correspondant à leurs droits de cotisation inutilisés. Cette somme est inscrite sur l’avis de cotisation annuel transmis par l’Agence du revenu du Canada.

Un « coussin », ça fait toujours du bien

En terminant, il faut noter qu’il est aussi permis de cotiser jusqu’à 2 000 $ en sus des cotisations mentionnées précédemment, et ce, sans pénalité. Bien qu’il ne soit pas déductible dans l’année, ce « coussin » produit des revenus à l’abri de l’impôt, tant et aussi longtemps que la somme investie demeure dans le REER. Quant à la cotisation, elle devra être déduite du revenu au cours d’une année à venir, au plus tard la dernière pour laquelle des droits de cotisation sont possibles.


En tout temps, nous vous invitons à prendre contact avec les membres de notre équipe pour obtenir de plus amples renseignements sur le REER ainsi que sur les autres produits et services financiers offerts.

Le début de l’année est une période propice pour prêter une attention particulière à la planification de sa retraite. L’an 2006, que nous vous souhaitons florissante, n’échappe pas à cette règle de prudence et de sagesse.

Un REER, c’est un outil d’épargne qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux très intéressants. Outre une déduction du revenu imposable établie en fonction des cotisations versées, le détenteur d’un REER profite de revenus non imposés, et ce, tant et aussi longtemps que les sommes d’argent investies demeurent dans le régime.

En ce qui concerne la déclaration de revenus pour l’année 2005, la date limite pour cotiser à un REER est le 1er mars 2006. Il est possible d’y verser 18 % des revenus admissibles de 2004, jusqu’à un maximum de 16 500 $, moins le facteur d’équivalence (FE) dans le cas des personnes qui participent à un régime de pension agréé ou à un régime de participation différée aux bénéfices.

Le rendement, c’est très important

Attendre la date limite permise pour cotiser, est une décision coûteuse pour les retardataires. En investissant de cette façon, trop de gens évaluent mal le placement qu’ils choisissent et ne pensent qu’à l’économie d’impôt qu’ils réalisent. Or, le rendement est un élément extrêmement important à prendre en considération.

Le tableau ci-dessous permet d’évaluer la différence entre les revenus accumulés en raison de contributions annuelles de 16 500$ (le maximum permis pour l’année d’imposition 2005) effectuées en début d’année, et dont les rendements annuels composés moyens sont respectivement de 6%, de 7% et de 8%.

Nombre d’années rendement
6% 7% 8%
10 230 532 $ 243 929 $ 258 151 $
15 407 097 $ 443 653 $ 483 851 $
20 643 380 $ 723 775 $ 815 478 $
25 959 580 $ 1 116 662 $ 1 302 748 $
30 1 382 728 $ 1 667 705 $ 2 018 707 $
35 1 948 994 $ 2 440 572 $ 3 070 685 $


Attention aux honoraires de gestion !

Face à deux fonds équilibrés similaires offrant un rendement comparable, mais dont les honoraires de gestion sont respectivement de 1 % pour le premier et de 3 % pour le second, le premier fond s’avère plus avantageux, car la différence de 2 % profite au portefeuille de l’investisseur. Dans l’exemple ci-dessus, l’actif accumulé après 35 ans aurait été supérieur de 58 % (3,1 millions $ contre 1,9 million $).

Même si l’on cotise à la dernière minute, il est important de s’informer des honoraires de gestion, à défaut de quoi on risque d’être pénalisé.

Cotiser dans le REER de son conjoint

Si le revenu d’une personne est supérieur à celui de son conjoint à la retraite, elle aurait avantage à considérer la possibilité de cotiser au REER de ce dernier.

En pratique, elle verserait des cotisations dans le REER de son conjoint jusqu’à concurrence du montant maximal auquel elle a droit, sans réduire pour autant ses propres droits de cotisation. Elle bénéficierait ainsi d’une déduction identique à celle qu’elle aurait obtenue si elle avait cotisé à son propre REER.

Toutefois, lorsque le temps sera venu d’encaisser le REER, seul le détenteur du régime (le conjoint, le cas échéant) sera imposé sur le montant du retrait. En supposant que ses revenus annuels soient inférieurs, l’impôt à payer sera alors moindre que si le retrait avait été fait de son REER. De plus, si le conjoint est plus jeune que la personne qui contribue, l’argent pourra demeurer dans le REER plus longtemps, la limite étant fixée à la fin de l’année où le détenteur atteint l’âge de 69 ans. Pourquoi ne pas en profiter ?

Le mois prochain, nous poursuivrons cette chronique en abordant d’autres éléments intéressants… et profitables!

D’ici là, n’hésitez pas à prendre contact avec les membres de notre équipe pour obtenir de plus amples renseignements sur le REER.

Tout au long de l’année 2005, la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. a publié une chronique financière dans chaque numéro du Médecin du Québec. Nous vous invitons à prendre quelques instants pour répondre aux questions qui suivent. Toutes les réponses ont déjà été données quelque part dans notre chronique en cours d’année.

Q : Quel est l’avantage de contribuer au REER de notre conjoint?
R : Cette façon de faire permet d’équilibrer les revenus à la retraite et de réduire au minimum les impôts à payer (janvier 2005).


Q : Qu’est-ce qu’un horizon de placement?
R : Il s’agit de la date à laquelle une partie ou la totalité d’un portefeuille devrait être liquidée afin de respecter les obligations pour lesquelles le placement a été effectué. Par exemple, la date prévue pour l’achat d’une résidence définira l’horizon de placement d’une épargne constituée à cette fin (mai 2005).


Q : Est-ce que les verbes investir et spéculer sont des synonymes?
R : Non. Un investissement repose sur un horizon de temps au cours duquel les titres acquis pourront donner leur plein potentiel de valeur. À l’inverse, spéculer, c’est jouer à court terme sur les fluctuations temporaires des marchés, sans égard à la valeur intrinsèque des titres acquis (mai 2005).


Q : Quel est l’avantage de contribuer à notre REER durant une année et de reporter la déduction fiscale à une année subséquente?
R : Cette approche permet de faire fructifier nos investissements à l’abri de l’impôt et d’utiliser la déduction à un moment où notre taux marginal d’imposition sera plus élevé (février 2005).


Q : Qu’est-ce qu’une fiducie de revenu?
R : C’est un type de structure d’entreprise qui, au lieu d’émettre des actions, crée une fiducie dans laquelle elle transfère une partie de ses revenus qu’elle offre par la suite à l’épargne publique (juin 2005).


Q : Qu’est-il arrivé le 5 septembre 2000?
R : L’indice S&P/TSX a atteint un sommet historique de 11 402 points (septembre 2005).


Q : Quelles leçons peut-on tirer de l’évolution boursière des cinq dernières années?
R : Premièrement, les marchés boursiers sont cycliques et haussiers à long terme. Deuxièmement, il faut savoir quand acheter et quand vendre.
Troisièmement, la diversification et un horizon à long terme demeurent des éléments essentiels au succès d’un placement (septembre 2005).


Q : Comment réagissent les fiducies de revenu par rapport aux taux d’intérêt?
R : Elles sont très sensibles à une hausse des taux d’intérêt qui viendrait réduire leur valeur marchande (juin 2005).


Q : Qui est Alan Greenspan?
R : Il est l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et est considéré comme l’un des plus grands banquiers de tous les temps (octobre 2005).


Q : Quel souhait la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. formule-t-elle à ce moment-ci de l’année?
R : À la veille du temps des Fêtes, toute l’équipe vous offre ses vœux de santé, de bonheur, de paix et de prospérité.


Q : Quelles seront les heures d’ouverture de la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. pendant la période des Fêtes?
R : Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30, sauf les 26 et 27 décembre 2005 ainsi que les 3 et 4 janvier 2006. Les bureaux de la société seront alors fermés.

Tel que nous l’avons mentionné dans notre chronique du mois d’octobre 2005, l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed), M. Alan Greenspan, prendra sa retraite prochainement, soit à la fin de janvier 2006. L’article que nous avions alors publié nous faisait découvrir un volet de la personnalité de M. Greenspan. Ce mois-ci, nous vous proposons un le bilan de ses 18 années de mandat. Vous comprendrez pourquoi cet homme, considéré comme « le plus grand banquier de tous les temps » est déjà regretté par le monde financier.

Voici donc le texte de M. Greg Ip intitulé « L’héritage économique d’Alan Greenspan en jeu », paru le 25 juin 2005 dans la section The Wall Street Journal, du cahier Votre argent du Journal de Montréal.

Dans l’ensemble, la réaction de la Réserve fédérale à l’effondrement du marché boursier et des titres technos en 2000 a été remarquablement bénéfique. En effet, la récession qui a suivi en 2001 a été modérée, et la croissance économique reste soutenue depuis lors. L’emploi est en hausse, tandis que l’inflation demeure dans la zone cible fixée par la Fed en matière de stabilité des prix.

Mais cinq ans après les sommets record du marché boursier, l’économie est menacée par d’autres facteurs de déséquilibre : l’éventualité d’une bulle immobilière, un taux d’épargne des particuliers incroyablement bas et un déficit commercial gigantesque. Et les traitements appliqués par la Fed à la suite de l’emballement du marché sont en partie responsables de ces trois malaises. Les représentants de la Fed en conviennent, prétendant toutefois que les autres solutions auraient été pires.

Taux d’intérêt

En comprimant les taux d’intérêt à court terme à des niveaux inégalés depuis  45 ans, la Fed a encouragé le recours intensif aux emprunts, des rendements insignifiants sur les épargnes et la flambée des prix des maisons. Le président Bush et le Congrès ont aggravé la situation avec de fortes réductions d’impôts qui ont accru le pouvoir d’achat des ménages. Toutes ces dépenses ont contribué à la croissance de l’économie américaine, à l’intensification des importations et – comme les Américains sont si avides d’emprunts et les étrangers, de prêts – à un gonflement de la dette extérieure.

Tout cela a de quoi réjouir la population, du moins pour l’instant. Mais les représentants de la Fed, les gendarmes financiers internationaux et les économistes indépendants croient de plus en plus qu’il n’en sera pas toujours ainsi. Tôt ou tard, les consommateurs devront diminuer leurs dépenses, accroître leurs épargnes et s’affranchir des emprunts à l’étranger.

Comment cela se produira-t-il? Voilà la grande inconnue. Après avoir traité cette hyperdistension, comment la Fed contrera-t-elle les effets secondaires de son remède ?

«Nous avons fait ce qu’aucune autre économie n’avait accompli avant pour juguler une bulle d’actifs», a déclaré Lawrence Lindsey, ancien gouverneur de la Fed et ex-conseiller du président, au cours d’un récent débat d’experts. Vantant les mérites des réductions de taux de la Fed et des dégrèvements fiscaux de M. Bush, il a ajouté : « C’était la première fois dans l’histoire que l’on appliquait le traité de politique économique… et cela a très bien fonctionné. Le problème, c’est qu’à la fin de ce chapitre du grand livre de l’économie, la page suivante était totalement vierge, personne n’ayant encore suivi le processus au grand complet.»

La Fed est persuadée que ces déséquilibres se résorberont graduellement. Les consommateurs freineront leurs dépenses et accroîtront leurs épargnes à mesure qu’elle haussera les taux d’intérêt. L’appétit des étrangers à l’égard des produits américains augmentera. Le moteur de la croissance économique changera de vitesse, passant doucement des dépenses des consommateurs et de l’État aux investissements des entreprises et aux exportations.

Néanmoins, une poignée d’économistes pressentent un scénario plus sombre. Certaines affirment que la Fed a simplement remplacé la bulle boursière par une bulle immobilière qui pourrait bien éclater. Cette situation pourrait miner les dépenses de consommation que le refinancement hypothécaire et les prêts sur valeur domiciliaire ont alimentées. Ou encore, les investisseurs étrangers pourraient bouder les actions et obligations américaines, ce qui ferait plonger le dollar et grimper l’inflation, poussant la Fed et le marché obligataire à redresser brusquement les taux d’intérêt. Dans un cas comme dans l’autre, l’économie américaine ralentirait considérablement ou s’enfoncerait dans une récession.

 

Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages, à la mi-février, en évitant d’employer les termes «accommodante» et «mesuré» lors de son témoignage sur la politique monétaire devant le Congrès.

Crever la bulle ?

Confrontée à une bulle d’actifs, une banque centrale n’a qu’une alternative : la crever aussitôt ou attendre qu’elle éclate d’elle-même en essayant de limiter les dégâts. En 1929 et  en 1989, la Fed et la Banque du Japon ont tour à tour adopté la première solution, haussant les taux d’intérêt en réponse à l’explosion des prix des actions et de l’immobilier, respectivement. Mais les résultats ont été catastrophiques dans les deux pays. Dans les années 1930, les États-Unis étaient plongés dans la dépression et la déflation. Quant au Japon, il a sombré dans une stagnation et une déflation qui s’éternisent. Au cours des années 1990, le président de la Fed, Alan Greenspan, a choisi la seconde solution. Tant que les prix des biens et services demeureraient stables, il n’interviendrait pas dans le marché boursier. Lorsque la bulle a finalement éclaté, la Fed a réduit énergiquement les taux d’intérêt à court terme dès 2001, les maintenant à 1 %, leur plus bas niveau depuis 45 ans, jusqu’au début de 2004, jugeant alors que tout risque de déflation s’était estompé.

 


Article reproduit suite à une permission obtenue de The Wall Street Journal Copyright©2005, Dow Jones & Company Inc., tous droits réservés.


 

 

Parmi les nombreux articles de nature économique et financière, certains s’avèrent particulièrement intéressants. De temps à autre, nous vous présenterons les plus pertinents. Ainsi, à l’approche de la retraite de M.Alan Greenspan, l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed), déjà considéré comme le plus grand banquier de tous les temps, un article a particulièrement retenu notre attention. Voici donc le texte de M. Greg lp intitulé « La Fed et le pouvoir des mots»,paru le 22 mars 2005 dans la section The Wall Street Journal, du cahier Votre argent du Journal de Montréal. Dans cet article, vous pourrez apprécier toute la finesse de langage de M. Greenspan qui a ainsi réussi à passer en douceur ses messages, tout en évitant des réactions inappropriées des marchés financiers.

L’économie américaine a montré des signes de reprise, la robuste croissance des emplois et des investissements des entreprises et la vigueur des marchés financiers laissant présager un taux de croissance annuelle de 4 % ou plus, en termes annualisés, ce trimestre. On peut donc supposer que la Fed continuera de relever son taux cible des fonds fédéraux (principal taux directeur), imputé sur les prêts interbancaires à court terme et qui s’établit maintenant à 2,5 %, vers un niveau neutre, c’est-à-dire qui ne freine ni ne stimule la croissance.

Parallèlement, les craintes inflationnistes se sont légèrement dissipées parce que la croissance de la productivité, ou rendement par travailleur, n’a pas ralenti autant qu’on l’aurait pensé l’an dernier et qu’elle pourrait même s’être accélérée au présent trimestre. La productivité a une incidence majeure sur l’inflation car elle détermine ce qu’il en coûtera aux entreprises pour accroître leur production. Il y a donc tout lieu de croire que la Fed s’en tiendra encore à une hausse de un quart de point de pourcentage, et ce, pour la septième fois consécutive. Toutefois, le débat risque de s’envenimer quand viendra le temps de formuler le contenu du communiqué joint à la décision de changement de taux : devrait-on encore laisser entendre d’autres augmentations de un quart de point ? Certains des 19 membres du Comité de politique monétaire (Federal Open Market Committee), dont 12 détiennent un droit de vote, veulent mettre fin à cette pratique, afin de disposer d’une plus grande latitude quant aux mesures à venir. Cependant, d’autres prétendent que les données économiques justifient amplement le maintien d’un tel message.

Politique accommodante

Depuis janvier 2002, la Fed parle d’une politique monétaire accommodante, signifiant par là que les taux d’intérêt sont bien en dessous du point neutre. Et depuis mai 2004, elle répète qu’elle délaissera cette politique accommodante à un rythme mesuré. Or, le terme mesuré est devenu synonyme de hausse de un quart de point à l’issue de chaque réunion. Du coup, les marchés nourrissent une confiance inhabituelle à l’égard des plans de la Fed, ce qui contribue à réduire la volatilité et à contenir les taux d’intérêt à long terme.

La Fed, entre les lignes

Voici ce qu’a déclaré la Réserve fédérale américaine (Fed) au sujet de sa politique monétaire.

Janvier 2002 : La politique monétaire est accommodante.
Août 2003 : La politique monétaire accommodante va demeurer en place pendant longtemps.
Janvier 2004 : La Fed peut être patiente avant de renoncer à la politique accommodante.
Mai 2004 : La politique accommodante sera abandonnée à un rythme mesuré.

La transparence que la Fed démontre depuis mai dernier tient au fait qu’à 1 %, le taux directeur était bien inférieur au pourcentage neutre et qu’il devait remonter. Mais compte tenu de la croissance rapide de la productivité et du taux de chômage élevé, les risques d’une poussée inflationniste étaient minimes, permettant ainsi une augmentation graduelle des taux.

Néanmoins, il faut s’attendre à ce que ces conditions évoluent à mesure que l’économie reprend du poil de la bête, a lancé Michael Moskow, président de la Réserve fédérale de Chicago, au cours d’une entrevue récemment.

La croissance de la productivité a ralenti, et la majorité de l’excédent de capacité de l’économie a été utilisée, amplifiant les risques inflationnistes. Le taux d’inflation lui-même a monté, mais pas au point d’alarmer la plupart des gouverneurs. Par ailleurs, le taux directeur frise maintenant la zone neutre, qui se situe probablement entre 3 et 5 %.

«Nous avons délaissé cette politique accommodante à un rythme mesuré, mais viendra un temps où nous ne pourrons plus continuer ainsi, a poursuivi M. Moskow. Nous sommes encore loin du taux d’intérêt neutre.»

Véritable énigme

À la mi-février, Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages en évitant d’employer les termes accommodante et mesuré de son témoignage, devant le Congrès, sur la politique monétaire. Il a également insinué que les marchés pourraient sous-estimer l’ampleur des hausses futures des taux fédéraux, qualifiant la faiblesse des rendements obligataires de véritable énigme.

À la suit de cette déclaration, les rendements des obligations du Trésor ont ironiquement grimpé de 4,1 % à environ 4,5 %, tandis que ceux des obligations de sociétés et des titres d’emprunt étrangers, plus risqués, ont augmenté davantage. Qui plus est, la volatilité s’est accrue.

Depuis, plusieurs membres ont manifesté leur préférence pour la terminologie actuelle. «Je pense que le comité continuera d’abandonner la politique accommodante à un rythme mesuré», a déclaré Ben Bernanke, gouverneur de la Fed, mardi dernier.

À Wall Street, les observateurs de la Réserve fédérale se perdent en conjectures sur le sort qui sera réservé à ces expressions à la prochaine réunion. Pour sa part, Bruce Kasman, économiste chez J.P. Morgan Chase, estime que la Fed devrait laisser tomber ces termes, non pour annoncer une augmentation de un demi-point de pourcentage, mais pour se doter d’une plus grande souplesse.

 

Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages, à la mi-février, en évitant d’employer les termes «accommodante» et «mesuré» lors de son témoignage sur la politique monétaire devant le Congrès.

Réaction imprévisible

«Je ne m’attends pas à ce que les membres cessent d’utiliser ces mots, mais plutôt à fe qu’ils aient une discussion approfondie et nous avertissent formellement de leur disparition à brève échéance», a confié Peter Hooper, chef économiste à la division américaine de la Deustche Bank.

La réaction du marché à un changement de terminologie est imprévisible. Si la Fed supprime le mot mesuré de son discours, on pourrait croire qu’elle envisage une augmentation de un demi-point de pourcentage. Par contre, si elle élimine le terme accommodante, cela pourrait signifier que la hausse des taux d’intérêt tire à sa fin.

Certains analystes soutiennent que si la Fed bannit ces deux expressions, elle pourrait les remplacer par d’autres pour atténuer l’impact de ses décisions sur le marché.

Article reproduit suite à une permission obtenue de The Wall Street Journal Copyrignt © 2005, Dow Jones & Company Inc., tous droits réservés.

Qui a oublié le mois de septembre 2000 ? Attention ! Nous ne faisons pas référence au 11 septembre 2001, mais plutôt au 5 septembre 2000.

Cette date marque, en effet, la journée où l’indice phare de la Bourse canadienne, soit le S&P/TSX, a atteint un sommet historique de 11 402 points. En fait, le 5 septembre 2000 a été le début de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le dégonflement de la bulle spéculative du secteur technologique. Soulignons, toutefois, que les divers indices du marché américain avaient déjà atteint leurs sommets respectifs au cours des mois précédents. Ils oscillaient même depuis un certain temps : janvier pour le Dow Jones, et mars pour le S&P 500 et le NASDAQ. Les investisseurs canadiens, eux, probablement enivrés par la performance de leur entreprise vedette (Nortel pour ne pas la nommer) qui représentait alors plus du tiers de l’indice S&P/TSX, ont tardé à réaliser que la bulle spéculative avait éclaté.

Que s’est-il passé depuis ?

À partir du tableau ci-dessous, qui illustre l’évolution de l’indice S&P/TSX au cours des cinq dernières années, nous pouvons faire quelques constats.

5 septembre 2000

Le 5 septembre 2000, une période de croissance quasi ininterrompue des marchés boursiers canadiens prenait fin. Au cours de cette période qui avait commencé en 1998, l’indice de la Bourse de Toronto (S&P/TSX et TSE300 avant 2000) était passé de 5325,8 à 11402 points, soit une croissance de plus de 114 %.

5 septembre 2000 – 21 septembre 2001

Entre le 5 septembre 2000 et le 21 septembre 2001, les investisseurs ont assisté au dégonflement rapide et sans appel de la bulle créée par leur engouement pour les titres de technologie. Ainsi, l’indice S&P/TSX est passé de 11402 à 6301,5 points le 21 septembre 2001, quelques jours à peine après les attentats du 11 septembre. Cette chute de plus de 5000 points représentait alors une sévère correction de 44,7 %. Or, les malheurs des investisseurs n’étaient pas terminés pour autant.

21 septembre 2001 – 7 mars 2002

Les nombreuses mesures de stimulation économique mises en place par les divers gouvernements à la suite des attentats du 11 septembre ont permis un raffermissement temporaire des marchés boursiers. L’indice S&P/TSX augmenta alors de 27 % et atteignit le niveau de 7992,7 points, le 7 mars 2002. Toutefois, cette embellie allait être de courte durée.

7 mars 2002 – 10 octobre 2002

Les investisseurs ont été les témoins d’une rechute des marchés au cours de laquelle l’indice S&P/TSX ne se contenta pas de perdre le terrain repris au cours des mois précédents, mais tomba encore plus bas pour atteindre, le 10 octobre 2002, le niveau de 5678,3 points. Ainsi, par rapport au sommet de 11402 points atteint le 5 septembre 2000, l’indice avait chuté de 50,2 % en 765 jours. Durant cette même période, la valeur du titre de Nortel, le fleuron des sociétés technologiques canadiennes et l’enfant chéri des investisseurs, passait de 124,50 $, en juillet 2000, à 0,67 $, en octobre 2002. Il faut remonter à la grande crise de 1929 pour voir, en ampleur et en durée, une correction aussi sévère des marchés boursiers canadiens.

De leur côté, les marchés financiers américains n’ont pas fait meilleure figure. Le Dow Jones a enregistré des pertes de 39,7 % sur une période de 1 000 jours, tandis que le S&P 500 a baissé de 34,5 % en 935 jours. Quant au NASDAQ, l’indice par excellence des sociétés technologiques, il a chuté de 78,4 % en 944 jours. Le tableau ci-dessous présente le détail de ces mouvements baissiers.

S&P/TSX
DOW JONES
S&P 500
NASDAQ
Sommet
11 402,0
11 908,5
1 173,9
5 132,5
Date (2000)
5 septembre
14 janvier
19 mars
10 mars
Creux
5 678,3
7 181,5
768,6
1 108,5
Date (2002)
10 octobre
10 octobre
10 octobre
10 octobre
Baisse en points
5 723,7
4 727,0
405,3
4 024,0
Baisse en pourcentage
50,2%
39,7%
34,5%
78,4%
Nombre de jours
765
1 000
935
944

10 octobre 2002 – 13 avril 2004

Après plus de deux ans de correction boursière, les marchés boursiers, stimulés par la forte croissance économique nord-américaine, ont finalement entamé une période haussière soutenue et presque ininterrompue. Le S&P/TSX est alors passé de son creux de 5678,3 points à 8917,6 points, soit une hausse de 57 %. Bien que cette nouvelle ère était la bienvenue, elle ne s’est pas avérée suffisante pour permettre à la plupart des investisseurs de récupérer leurs pertes. À preuve, il manquait encore 2484 points à l’indice pour atteindre le niveau de septembre 2000. De plus, certains titres, tels que celui de Nortel et ceux de plusieurs sociétés du secteur des technologies, n’ont pas été en mesure de réaliser le même redressement. Plusieurs investisseurs ont également paniqué face à la longueur de la correction et se sont retirés du marché, cristallisant ainsi leurs pertes.

13 avril 2004 – 13 août 2004

En raison de possibles hausses des taux d’intérêt, d’un recul des prix des matières premières, d’un nouveau scandale lié aux états financiers de Nortel et de la flambée du prix du pétrole, la période de redressement des marchés boursiers a pris fin le 13 avril 2004. Après une croissance qui aura duré près d’un an et demi, les investisseurs, préoccupés par la suite des événements, ont fait reculer l’indice canadien jusqu’à 8112,8 points, le 12 mai 2004, soit son plus bas niveau depuis le début de l’année. Bien que les marchés ont repris un peu de vigueur durant l’été 2004, ils faisaient du surplace le 13 août 2004, à 8116,2 points.

13 août 2004 – 7 mars 2005

Du 13 août 2004 au 7 mars 2005, les marchés boursiers ont affiché une tendance haussière quasi ininterrompue qui a amené l’indice canadien tout près du seuil magique des 10000 points (9937,6 points, le 7 mars 2005). En plus d’avoir été stimulés par les résultats des entreprises et la croissance de l’économie mondiale, les marchés étaient rassurés par des taux d’intérêt qui avaient monté de manière plus graduelle que ce qui avait été anticipé. Ainsi, bien que n’ayant pas encore atteint le sommet ayant précédé le dégonflement de la bulle spéculative, le S&P/TSX a tout de même enregistré une croissance de 75 % par rapport à son creux du 10 octobre 2002.

7 mars 2005 – fin juillet 2005

Le 16 mai dernier, après une courte période de repli de faible importance, les marchés ont repris leur marathon à la hausse. En raison principalement de la hausse du prix du pétrole, l’indice S&P/TSX a fracassé les 10000 points à la mi-juin. Au moment de rédiger cet article, il poursuivait allègrement sur sa lancée vers son plafond historique de 11400 points. Aussi, afin d’attirer l’attention des investisseurs sur la possibilité d’une nouvelle bulle spéculative dans certains secteurs (en particulier celui de l’énergie où les compagnies pétrolières ont vu le cours de leurs actions doubler au cours des deux dernières années), nombre d’analystes et d’observateurs de la scène financière ont fait passer le feu au jaune.

Quelles leçons tirer ?

Aussi intéressant soit-il de revoir l’évolution boursière des cinq dernières, l’exercice n’a de sens et n’est utile que si l’on en tire quelques leçons. Selon nous, il y en quatre principales.

1. Les marchés boursiers sont cycliques

Bien que cette affirmation puisse paraître évidente, la récente reprise boursière nous montre, une fois de plus, que les marchés boursiers évoluent selon certains cycles de hausse et de baisse qui semblent plus influencés par la psychologie des investisseurs que par des éléments mesurables et intrinsèques à la valeur des titres et à la croissance économique.

2. Les marchés boursiers sont haussiers à long terme

Peu importe l’ampleur et la durée d’une correction boursière, les marchés boursiers ont toujours repris, après une période plus ou moins longue, une tendance haussière à long terme, puis dépassé le sommet préalablement atteint. Il ne faut toutefois pas en conclure que tous les titres recouvrent leur valeur, car ce n’est généralement pas le cas. C’est particulièrement vrai lorsqu’ils ont fait l’objet d’une surévaluation, comme le titre de Nortel. Cependant, l’investisseur qui perd espoir en une reprise et qui décide de se retirer totalement des marchés lorsqu’ils sont baissiers ne fait que cristalliser ses pertes et perd effectivement toute possibilité de rétablir son portefeuille. En pratique, ni la panique ni l’emballement n’ont leur place en placement.

3. Il faut savoir quand acheter et quand vendre

En apparence simpliste, cette affirmation constitue l’essence même du placement. La récente crise permet d’ailleurs aux investisseurs avisés d’obtenir quelques éléments additionnels qui devraient leur permettre d’effectuer de meilleurs placements :

  • Lorsque le train a démarré, rien ne sert de courir après! Autrement dit, dès que les marchés boursiers sont entrés dans une phase spéculative et qu’ils ont déjà pris plusieurs points à la hausse, principalement dans un secteur précis, rien ne sert alors d’entrer en force dans ce dernier. Pourquoi? Parce que les risques d’une chute y sont plus importants que les probabilités d’une hausse.
  • Les titres ayant fait l’objet de spéculation lors d’une hausse présentent rarement un potentiel d’accroissement important lorsque la bulle s’est dégonflée, et ce, même s’il s’agit d’une société affichant un bon potentiel de rendement. Il faut laisser le temps aux investisseurs déçus d’oublier leurs malheurs et à ceux qui n’ont pas liquidé leurs positions au cours de la période baissière, de le faire.

4. La diversification et un horizon de placement à long terme demeurent des éléments de succès

Enfin, bien qu’elle ne soit pas nécessairement liée à la présente période, cette dernière leçon est primordiale. En effet, les deux règles de base de la constitution d’un portefeuille, en l’occurrence la diversification des investissements et le maintien d’un horizon de placement à long terme, assurent des rendements adéquats et permettent de se mettre à l’abri de la plupart des aléas spéculatifs des marchés.

À bon investisseur, salut !

S&P/TSX

Un REER de un million de dollars est-il suffisant pour financer sa retraite? La réponse dépend du niveau de vie que l’on désire maintenir pendant cette période et du moment où elle commence.

Prenons le cas d’une personne qui prend sa retraite aujourd’hui et qui dispose, comme seule et unique source de revenus, d’un REER de un million de dollars. Si cette personne retire 75 000 $ par année de son REER, son taux d’imposition effectif sera tout près de 33 %, ce qui lui permettra de dépenser 50 000 $ par année. Il faudra également tenir compte du fait que cette somme devra augmenter au fil des ans pour éviter que le pouvoir d’achat de ce nouveau retraité ne s’effrite avec le temps et l’inflation.

En obtenant un rendement de 6 % sur ses investissements et en supposant un taux d’inflation de 2 % (donc un rendement net de 4 %), le niveau de vie de cette personne aura comme conséquence d’épuiser le capital dans 19 ans. Fait à noter : en abaissant le rendement espéré de 2 %, la durée du capital serait réduite de 3,5 ans. Ainsi, avec un rendement de 4 % et un taux d’inflation de 2 %, le capital serait épuisé dans un peu plus de 15 ans.

Il faut rappeler qu’en 1970 le Nord-Américain moyen prenait sa retraite à 65 ans et vivait jusqu’à 72 ans. La période de la retraite était donc de 7 ans. Les temps ont tellement changé que l’âge moyen de la retraite, en 1990, avait baissé à 62 ans, tandis que l’espérance de vie avait fait un bond important à 85 ans. En deux décennies, la durée de la retraite est donc passée de 7 à 23 ans.1

Il est plutôt dangereux de se fier uniquement aux statistiques relatives à l’espérance de vie pour planifier un départ à la retraite. Dans le cas d’un couple de 65 ans, par exemple, il y a plus d’une chance sur trois qu’un des deux conjoints survive jusqu’à l’âge de 90 ans.

Dans l’exemple mentionné ci-dessus, notre retraité retirait 7,5 % de la valeur de son REER, soit 75 000 $ sur une somme totale de un million de dollars. Il appert que ce pourcentage sera probablement trop élevé pour la plupart des nouveaux retraités, d’autant plus que les spécialistes insistent de plus en plus, dans leurs recommandations, sur la nécessité de préserver le capital et de faire preuve de prudence dans le choix de ses placements.

La volatilité des rendements est un autre facteur qui peut s’avérer néfaste, étant donné qu’à compter de sa retraite, une personne se retrouve dans une phase de décaissement. C’est pourquoi nous sommes d’avis qu’en général, un nouveau retraité ne devrait pas retirer plus de 5 % de son capital de retraite la première année, afin de pouvoir augmenter ses retraits futurs avec l’inflation, tout en maintenant son capital intact le plus longtemps possible.

Pour un investisseur disposant d’un portefeuille de un million de dollars, et toujours en supposant qu’il soit assujetti à un taux d’imposition effectif de 33 %, cela signifie concrètement un retrait de 50 000 $ du REER pour un revenu après impôts de 33 500 $, ou 2 800 $ par mois à dépenser.

À vous maintenant, lecteurs et lectrices, de déterminer si un REER de un million de dollars est suffisant pour prendre sa retraite.

Remarque

Dans cet article, ont été volontairement omises les autres sources de revenus de retraite dont peut bénéficier une personne retraitée, en l’occurrence le régime des rentes du Québec, le régime complémentaire de retraite d’un employeur, etc. Il est toujours préférable de consulter un planificateur financier pour obtenir un portrait complet de sa situation personnelle.


Ce graphique suppose que les sommes retirées augmentent avec l’inflation (2 % dans cet exemple).


1 Source : Institut canadien de la retraite