Le début de l’année est une période propice pour prêter une attention particulière à la planification de sa retraite. L’an 2006, que nous vous souhaitons florissante, n’échappe pas à cette règle de prudence et de sagesse.
Un REER, c’est un outil d’épargne qui permet de bénéficier d’avantages fiscaux très intéressants. Outre une déduction du revenu imposable établie en fonction des cotisations versées, le détenteur d’un REER profite de revenus non imposés, et ce, tant et aussi longtemps que les sommes d’argent investies demeurent dans le régime.
En ce qui concerne la déclaration de revenus pour l’année 2005, la date limite pour cotiser à un REER est le 1er mars 2006. Il est possible d’y verser 18 % des revenus admissibles de 2004, jusqu’à un maximum de 16 500 $, moins le facteur d’équivalence (FE) dans le cas des personnes qui participent à un régime de pension agréé ou à un régime de participation différée aux bénéfices.
Le rendement, c’est très important
Attendre la date limite permise pour cotiser, est une décision coûteuse pour les retardataires. En investissant de cette façon, trop de gens évaluent mal le placement qu’ils choisissent et ne pensent qu’à l’économie d’impôt qu’ils réalisent. Or, le rendement est un élément extrêmement important à prendre en considération.
Le tableau ci-dessous permet d’évaluer la différence entre les revenus accumulés en raison de contributions annuelles de 16 500$ (le maximum permis pour l’année d’imposition 2005) effectuées en début d’année, et dont les rendements annuels composés moyens sont respectivement de 6%, de 7% et de 8%.
Nombre d’années |
rendement |
|
6% |
7% |
8% |
10 |
230 532 $ |
243 929 $ |
258 151 $ |
15 |
407 097 $ |
443 653 $ |
483 851 $ |
20 |
643 380 $ |
723 775 $ |
815 478 $ |
25 |
959 580 $ |
1 116 662 $ |
1 302 748 $ |
30 |
1 382 728 $ |
1 667 705 $ |
2 018 707 $ |
35 |
1 948 994 $ |
2 440 572 $ |
3 070 685 $ |
|
Attention aux honoraires de gestion !
Face à deux fonds équilibrés similaires offrant un rendement comparable, mais dont les honoraires de gestion sont respectivement de 1 % pour le premier et de 3 % pour le second, le premier fond s’avère plus avantageux, car la différence de 2 % profite au portefeuille de l’investisseur. Dans l’exemple ci-dessus, l’actif accumulé après 35 ans aurait été supérieur de 58 % (3,1 millions $ contre 1,9 million $).
Même si l’on cotise à la dernière minute, il est important de s’informer des honoraires de gestion, à défaut de quoi on risque d’être pénalisé.
Cotiser dans le REER de son conjoint
Si le revenu d’une personne est supérieur à celui de son conjoint à la retraite, elle aurait avantage à considérer la possibilité de cotiser au REER de ce dernier.
En pratique, elle verserait des cotisations dans le REER de son conjoint jusqu’à concurrence du montant maximal auquel elle a droit, sans réduire pour autant ses propres droits de cotisation. Elle bénéficierait ainsi d’une déduction identique à celle qu’elle aurait obtenue si elle avait cotisé à son propre REER.
Toutefois, lorsque le temps sera venu d’encaisser le REER, seul le détenteur du régime (le conjoint, le cas échéant) sera imposé sur le montant du retrait. En supposant que ses revenus annuels soient inférieurs, l’impôt à payer sera alors moindre que si le retrait avait été fait de son REER. De plus, si le conjoint est plus jeune que la personne qui contribue, l’argent pourra demeurer dans le REER plus longtemps, la limite étant fixée à la fin de l’année où le détenteur atteint l’âge de 69 ans. Pourquoi ne pas en profiter ?
Le mois prochain, nous poursuivrons cette chronique en abordant d’autres éléments intéressants… et profitables!
D’ici là, n’hésitez pas à prendre contact avec les membres de notre équipe pour obtenir de plus amples renseignements sur le REER.
Tout au long de l’année 2005, la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. a publié une chronique financière dans chaque numéro du Médecin du Québec. Nous vous invitons à prendre quelques instants pour répondre aux questions qui suivent. Toutes les réponses ont déjà été données quelque part dans notre chronique en cours d’année.
Q : |
Quel est l’avantage de contribuer au REER de notre conjoint? |
R : |
Cette façon de faire permet d’équilibrer les revenus à la retraite et de réduire au minimum les impôts à payer (janvier 2005). |
Q : |
Qu’est-ce qu’un horizon de placement? |
R : |
Il s’agit de la date à laquelle une partie ou la totalité d’un portefeuille devrait être liquidée afin de respecter les obligations pour lesquelles le placement a été effectué. Par exemple, la date prévue pour l’achat d’une résidence définira l’horizon de placement d’une épargne constituée à cette fin (mai 2005). |
Q : |
Est-ce que les verbes investir et spéculer sont des synonymes? |
R : |
Non. Un investissement repose sur un horizon de temps au cours duquel les titres acquis pourront donner leur plein potentiel de valeur. À l’inverse, spéculer, c’est jouer à court terme sur les fluctuations temporaires des marchés, sans égard à la valeur intrinsèque des titres acquis (mai 2005). |
Q : |
Quel est l’avantage de contribuer à notre REER durant une année et de reporter la déduction fiscale à une année subséquente? |
R : |
Cette approche permet de faire fructifier nos investissements à l’abri de l’impôt et d’utiliser la déduction à un moment où notre taux marginal d’imposition sera plus élevé (février 2005). |
Q : |
Qu’est-ce qu’une fiducie de revenu? |
R : |
C’est un type de structure d’entreprise qui, au lieu d’émettre des actions, crée une fiducie dans laquelle elle transfère une partie de ses revenus qu’elle offre par la suite à l’épargne publique (juin 2005). |
Q : |
Qu’est-il arrivé le 5 septembre 2000? |
R : |
L’indice S&P/TSX a atteint un sommet historique de 11 402 points (septembre 2005). |
Q : |
Quelles leçons peut-on tirer de l’évolution boursière des cinq dernières années? |
R : |
Premièrement, les marchés boursiers sont cycliques et haussiers à long terme. Deuxièmement, il faut savoir quand acheter et quand vendre.
Troisièmement, la diversification et un horizon à long terme demeurent des éléments essentiels au succès d’un placement (septembre 2005). |
Q : |
Comment réagissent les fiducies de revenu par rapport aux taux d’intérêt? |
R : |
Elles sont très sensibles à une hausse des taux d’intérêt qui viendrait réduire leur valeur marchande (juin 2005). |
Q : |
Qui est Alan Greenspan? |
R : |
Il est l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed) et est considéré comme l’un des plus grands banquiers de tous les temps (octobre 2005). |
Q : |
Quel souhait la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. formule-t-elle à ce moment-ci de l’année? |
R : |
À la veille du temps des Fêtes, toute l’équipe vous offre ses vœux de santé, de bonheur, de paix et de prospérité. |
Q : |
Quelles seront les heures d’ouverture de la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. pendant la période des Fêtes? |
R : |
Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30, sauf les 26 et 27 décembre 2005 ainsi que les 3 et 4 janvier 2006. Les bureaux de la société seront alors fermés. |
Tel que nous l’avons mentionné dans notre chronique du mois d’octobre 2005, l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed), M. Alan Greenspan, prendra sa retraite prochainement, soit à la fin de janvier 2006. L’article que nous avions alors publié nous faisait découvrir un volet de la personnalité de M. Greenspan. Ce mois-ci, nous vous proposons un le bilan de ses 18 années de mandat. Vous comprendrez pourquoi cet homme, considéré comme « le plus grand banquier de tous les temps » est déjà regretté par le monde financier.
Voici donc le texte de M. Greg Ip intitulé « L’héritage économique d’Alan Greenspan en jeu », paru le 25 juin 2005 dans la section The Wall Street Journal, du cahier Votre argent du Journal de Montréal.
Dans l’ensemble, la réaction de la Réserve fédérale à l’effondrement du marché boursier et des titres technos en 2000 a été remarquablement bénéfique. En effet, la récession qui a suivi en 2001 a été modérée, et la croissance économique reste soutenue depuis lors. L’emploi est en hausse, tandis que l’inflation demeure dans la zone cible fixée par la Fed en matière de stabilité des prix.
Mais cinq ans après les sommets record du marché boursier, l’économie est menacée par d’autres facteurs de déséquilibre : l’éventualité d’une bulle immobilière, un taux d’épargne des particuliers incroyablement bas et un déficit commercial gigantesque. Et les traitements appliqués par la Fed à la suite de l’emballement du marché sont en partie responsables de ces trois malaises. Les représentants de la Fed en conviennent, prétendant toutefois que les autres solutions auraient été pires.
Taux d’intérêt
En comprimant les taux d’intérêt à court terme à des niveaux inégalés depuis 45 ans, la Fed a encouragé le recours intensif aux emprunts, des rendements insignifiants sur les épargnes et la flambée des prix des maisons. Le président Bush et le Congrès ont aggravé la situation avec de fortes réductions d’impôts qui ont accru le pouvoir d’achat des ménages. Toutes ces dépenses ont contribué à la croissance de l’économie américaine, à l’intensification des importations et – comme les Américains sont si avides d’emprunts et les étrangers, de prêts – à un gonflement de la dette extérieure.
Tout cela a de quoi réjouir la population, du moins pour l’instant. Mais les représentants de la Fed, les gendarmes financiers internationaux et les économistes indépendants croient de plus en plus qu’il n’en sera pas toujours ainsi. Tôt ou tard, les consommateurs devront diminuer leurs dépenses, accroître leurs épargnes et s’affranchir des emprunts à l’étranger.
Comment cela se produira-t-il? Voilà la grande inconnue. Après avoir traité cette hyperdistension, comment la Fed contrera-t-elle les effets secondaires de son remède ?
«Nous avons fait ce qu’aucune autre économie n’avait accompli avant pour juguler une bulle d’actifs», a déclaré Lawrence Lindsey, ancien gouverneur de la Fed et ex-conseiller du président, au cours d’un récent débat d’experts. Vantant les mérites des réductions de taux de la Fed et des dégrèvements fiscaux de M. Bush, il a ajouté : « C’était la première fois dans l’histoire que l’on appliquait le traité de politique économique… et cela a très bien fonctionné. Le problème, c’est qu’à la fin de ce chapitre du grand livre de l’économie, la page suivante était totalement vierge, personne n’ayant encore suivi le processus au grand complet.»
La Fed est persuadée que ces déséquilibres se résorberont graduellement. Les consommateurs freineront leurs dépenses et accroîtront leurs épargnes à mesure qu’elle haussera les taux d’intérêt. L’appétit des étrangers à l’égard des produits américains augmentera. Le moteur de la croissance économique changera de vitesse, passant doucement des dépenses des consommateurs et de l’État aux investissements des entreprises et aux exportations.
Néanmoins, une poignée d’économistes pressentent un scénario plus sombre. Certaines affirment que la Fed a simplement remplacé la bulle boursière par une bulle immobilière qui pourrait bien éclater. Cette situation pourrait miner les dépenses de consommation que le refinancement hypothécaire et les prêts sur valeur domiciliaire ont alimentées. Ou encore, les investisseurs étrangers pourraient bouder les actions et obligations américaines, ce qui ferait plonger le dollar et grimper l’inflation, poussant la Fed et le marché obligataire à redresser brusquement les taux d’intérêt. Dans un cas comme dans l’autre, l’économie américaine ralentirait considérablement ou s’enfoncerait dans une récession.
 |
Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages, à la mi-février, en évitant d’employer les termes «accommodante» et «mesuré» lors de son témoignage sur la politique monétaire devant le Congrès. |
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Crever la bulle ?
Confrontée à une bulle d’actifs, une banque centrale n’a qu’une alternative : la crever aussitôt ou attendre qu’elle éclate d’elle-même en essayant de limiter les dégâts. En 1929 et en 1989, la Fed et la Banque du Japon ont tour à tour adopté la première solution, haussant les taux d’intérêt en réponse à l’explosion des prix des actions et de l’immobilier, respectivement. Mais les résultats ont été catastrophiques dans les deux pays. Dans les années 1930, les États-Unis étaient plongés dans la dépression et la déflation. Quant au Japon, il a sombré dans une stagnation et une déflation qui s’éternisent. Au cours des années 1990, le président de la Fed, Alan Greenspan, a choisi la seconde solution. Tant que les prix des biens et services demeureraient stables, il n’interviendrait pas dans le marché boursier. Lorsque la bulle a finalement éclaté, la Fed a réduit énergiquement les taux d’intérêt à court terme dès 2001, les maintenant à 1 %, leur plus bas niveau depuis 45 ans, jusqu’au début de 2004, jugeant alors que tout risque de déflation s’était estompé.
Article reproduit suite à une permission obtenue de The Wall Street Journal Copyright©2005, Dow Jones & Company Inc., tous droits réservés.
Parmi les nombreux articles de nature économique et financière, certains s’avèrent particulièrement intéressants. De temps à autre, nous vous présenterons les plus pertinents. Ainsi, à l’approche de la retraite de M.Alan Greenspan, l’actuel président de la Réserve fédérale américaine (Fed), déjà considéré comme le plus grand banquier de tous les temps, un article a particulièrement retenu notre attention. Voici donc le texte de M. Greg lp intitulé « La Fed et le pouvoir des mots»,paru le 22 mars 2005 dans la section The Wall Street Journal, du cahier Votre argent du Journal de Montréal. Dans cet article, vous pourrez apprécier toute la finesse de langage de M. Greenspan qui a ainsi réussi à passer en douceur ses messages, tout en évitant des réactions inappropriées des marchés financiers.
L’économie américaine a montré des signes de reprise, la robuste croissance des emplois et des investissements des entreprises et la vigueur des marchés financiers laissant présager un taux de croissance annuelle de 4 % ou plus, en termes annualisés, ce trimestre. On peut donc supposer que la Fed continuera de relever son taux cible des fonds fédéraux (principal taux directeur), imputé sur les prêts interbancaires à court terme et qui s’établit maintenant à 2,5 %, vers un niveau neutre, c’est-à-dire qui ne freine ni ne stimule la croissance.
Parallèlement, les craintes inflationnistes se sont légèrement dissipées parce que la croissance de la productivité, ou rendement par travailleur, n’a pas ralenti autant qu’on l’aurait pensé l’an dernier et qu’elle pourrait même s’être accélérée au présent trimestre. La productivité a une incidence majeure sur l’inflation car elle détermine ce qu’il en coûtera aux entreprises pour accroître leur production. Il y a donc tout lieu de croire que la Fed s’en tiendra encore à une hausse de un quart de point de pourcentage, et ce, pour la septième fois consécutive. Toutefois, le débat risque de s’envenimer quand viendra le temps de formuler le contenu du communiqué joint à la décision de changement de taux : devrait-on encore laisser entendre d’autres augmentations de un quart de point ? Certains des 19 membres du Comité de politique monétaire (Federal Open Market Committee), dont 12 détiennent un droit de vote, veulent mettre fin à cette pratique, afin de disposer d’une plus grande latitude quant aux mesures à venir. Cependant, d’autres prétendent que les données économiques justifient amplement le maintien d’un tel message.
Politique accommodante
Depuis janvier 2002, la Fed parle d’une politique monétaire accommodante, signifiant par là que les taux d’intérêt sont bien en dessous du point neutre. Et depuis mai 2004, elle répète qu’elle délaissera cette politique accommodante à un rythme mesuré. Or, le terme mesuré est devenu synonyme de hausse de un quart de point à l’issue de chaque réunion. Du coup, les marchés nourrissent une confiance inhabituelle à l’égard des plans de la Fed, ce qui contribue à réduire la volatilité et à contenir les taux d’intérêt à long terme.
La Fed, entre les lignes
Voici ce qu’a déclaré la Réserve fédérale américaine (Fed) au sujet de sa politique monétaire.
Janvier 2002 : |
La politique monétaire est accommodante. |
Août 2003 : |
La politique monétaire accommodante va demeurer en place pendant longtemps. |
Janvier 2004 : |
La Fed peut être patiente avant de renoncer à la politique accommodante. |
Mai 2004 : |
La politique accommodante sera abandonnée à un rythme mesuré. |
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La transparence que la Fed démontre depuis mai dernier tient au fait qu’à 1 %, le taux directeur était bien inférieur au pourcentage neutre et qu’il devait remonter. Mais compte tenu de la croissance rapide de la productivité et du taux de chômage élevé, les risques d’une poussée inflationniste étaient minimes, permettant ainsi une augmentation graduelle des taux.
Néanmoins, il faut s’attendre à ce que ces conditions évoluent à mesure que l’économie reprend du poil de la bête, a lancé Michael Moskow, président de la Réserve fédérale de Chicago, au cours d’une entrevue récemment.
La croissance de la productivité a ralenti, et la majorité de l’excédent de capacité de l’économie a été utilisée, amplifiant les risques inflationnistes. Le taux d’inflation lui-même a monté, mais pas au point d’alarmer la plupart des gouverneurs. Par ailleurs, le taux directeur frise maintenant la zone neutre, qui se situe probablement entre 3 et 5 %.
«Nous avons délaissé cette politique accommodante à un rythme mesuré, mais viendra un temps où nous ne pourrons plus continuer ainsi, a poursuivi M. Moskow. Nous sommes encore loin du taux d’intérêt neutre.»
Véritable énigme
À la mi-février, Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages en évitant d’employer les termes accommodante et mesuré de son témoignage, devant le Congrès, sur la politique monétaire. Il a également insinué que les marchés pourraient sous-estimer l’ampleur des hausses futures des taux fédéraux, qualifiant la faiblesse des rendements obligataires de véritable énigme.
À la suit de cette déclaration, les rendements des obligations du Trésor ont ironiquement grimpé de 4,1 % à environ 4,5 %, tandis que ceux des obligations de sociétés et des titres d’emprunt étrangers, plus risqués, ont augmenté davantage. Qui plus est, la volatilité s’est accrue.
Depuis, plusieurs membres ont manifesté leur préférence pour la terminologie actuelle. «Je pense que le comité continuera d’abandonner la politique accommodante à un rythme mesuré», a déclaré Ben Bernanke, gouverneur de la Fed, mardi dernier.
À Wall Street, les observateurs de la Réserve fédérale se perdent en conjectures sur le sort qui sera réservé à ces expressions à la prochaine réunion. Pour sa part, Bruce Kasman, économiste chez J.P. Morgan Chase, estime que la Fed devrait laisser tomber ces termes, non pour annoncer une augmentation de un demi-point de pourcentage, mais pour se doter d’une plus grande souplesse.
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Le président de la Réserve fédérale, Alan Greenspan, a ouvert la voie à un changement dans l’énoncé des messages, à la mi-février, en évitant d’employer les termes «accommodante» et «mesuré» lors de son témoignage sur la politique monétaire devant le Congrès. |
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Réaction imprévisible
«Je ne m’attends pas à ce que les membres cessent d’utiliser ces mots, mais plutôt à fe qu’ils aient une discussion approfondie et nous avertissent formellement de leur disparition à brève échéance», a confié Peter Hooper, chef économiste à la division américaine de la Deustche Bank.
La réaction du marché à un changement de terminologie est imprévisible. Si la Fed supprime le mot mesuré de son discours, on pourrait croire qu’elle envisage une augmentation de un demi-point de pourcentage. Par contre, si elle élimine le terme accommodante, cela pourrait signifier que la hausse des taux d’intérêt tire à sa fin.
Certains analystes soutiennent que si la Fed bannit ces deux expressions, elle pourrait les remplacer par d’autres pour atténuer l’impact de ses décisions sur le marché.
Article reproduit suite à une permission obtenue de The Wall Street Journal Copyrignt © 2005, Dow Jones & Company Inc., tous droits réservés.
Qui a oublié le mois de septembre 2000 ? Attention ! Nous ne faisons pas référence au 11 septembre 2001, mais plutôt au 5 septembre 2000.
Cette date marque, en effet, la journée où l’indice phare de la Bourse canadienne, soit le S&P/TSX, a atteint un sommet historique de 11 402 points. En fait, le 5 septembre 2000 a été le début de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le dégonflement de la bulle spéculative du secteur technologique. Soulignons, toutefois, que les divers indices du marché américain avaient déjà atteint leurs sommets respectifs au cours des mois précédents. Ils oscillaient même depuis un certain temps : janvier pour le Dow Jones, et mars pour le S&P 500 et le NASDAQ. Les investisseurs canadiens, eux, probablement enivrés par la performance de leur entreprise vedette (Nortel pour ne pas la nommer) qui représentait alors plus du tiers de l’indice S&P/TSX, ont tardé à réaliser que la bulle spéculative avait éclaté.
Que s’est-il passé depuis ?
À partir du tableau ci-dessous, qui illustre l’évolution de l’indice S&P/TSX au cours des cinq dernières années, nous pouvons faire quelques constats.
5 septembre 2000
Le 5 septembre 2000, une période de croissance quasi ininterrompue des marchés boursiers canadiens prenait fin. Au cours de cette période qui avait commencé en 1998, l’indice de la Bourse de Toronto (S&P/TSX et TSE300 avant 2000) était passé de 5325,8 à 11402 points, soit une croissance de plus de 114 %.
5 septembre 2000 – 21 septembre 2001
Entre le 5 septembre 2000 et le 21 septembre 2001, les investisseurs ont assisté au dégonflement rapide et sans appel de la bulle créée par leur engouement pour les titres de technologie. Ainsi, l’indice S&P/TSX est passé de 11402 à 6301,5 points le 21 septembre 2001, quelques jours à peine après les attentats du 11 septembre. Cette chute de plus de 5000 points représentait alors une sévère correction de 44,7 %. Or, les malheurs des investisseurs n’étaient pas terminés pour autant.
21 septembre 2001 – 7 mars 2002
Les nombreuses mesures de stimulation économique mises en place par les divers gouvernements à la suite des attentats du 11 septembre ont permis un raffermissement temporaire des marchés boursiers. L’indice S&P/TSX augmenta alors de 27 % et atteignit le niveau de 7992,7 points, le 7 mars 2002. Toutefois, cette embellie allait être de courte durée.
7 mars 2002 – 10 octobre 2002
Les investisseurs ont été les témoins d’une rechute des marchés au cours de laquelle l’indice S&P/TSX ne se contenta pas de perdre le terrain repris au cours des mois précédents, mais tomba encore plus bas pour atteindre, le 10 octobre 2002, le niveau de 5678,3 points. Ainsi, par rapport au sommet de 11402 points atteint le 5 septembre 2000, l’indice avait chuté de 50,2 % en 765 jours. Durant cette même période, la valeur du titre de Nortel, le fleuron des sociétés technologiques canadiennes et l’enfant chéri des investisseurs, passait de 124,50 $, en juillet 2000, à 0,67 $, en octobre 2002. Il faut remonter à la grande crise de 1929 pour voir, en ampleur et en durée, une correction aussi sévère des marchés boursiers canadiens.
De leur côté, les marchés financiers américains n’ont pas fait meilleure figure. Le Dow Jones a enregistré des pertes de 39,7 % sur une période de 1 000 jours, tandis que le S&P 500 a baissé de 34,5 % en 935 jours. Quant au NASDAQ, l’indice par excellence des sociétés technologiques, il a chuté de 78,4 % en 944 jours. Le tableau ci-dessous présente le détail de ces mouvements baissiers.
S&P/TSX
|
DOW JONES
|
S&P 500
|
NASDAQ
|
|
Sommet |
11 402,0
|
11 908,5
|
1 173,9
|
5 132,5
|
Date (2000) |
5 septembre
|
14 janvier
|
19 mars
|
10 mars
|
|
Creux |
5 678,3
|
7 181,5
|
768,6
|
1 108,5
|
Date (2002) |
10 octobre
|
10 octobre
|
10 octobre
|
10 octobre
|
|
Baisse en points |
5 723,7
|
4 727,0
|
405,3
|
4 024,0
|
Baisse en pourcentage |
50,2%
|
39,7%
|
34,5%
|
78,4%
|
|
Nombre de jours |
765
|
1 000
|
935
|
944
|
10 octobre 2002 – 13 avril 2004
Après plus de deux ans de correction boursière, les marchés boursiers, stimulés par la forte croissance économique nord-américaine, ont finalement entamé une période haussière soutenue et presque ininterrompue. Le S&P/TSX est alors passé de son creux de 5678,3 points à 8917,6 points, soit une hausse de 57 %. Bien que cette nouvelle ère était la bienvenue, elle ne s’est pas avérée suffisante pour permettre à la plupart des investisseurs de récupérer leurs pertes. À preuve, il manquait encore 2484 points à l’indice pour atteindre le niveau de septembre 2000. De plus, certains titres, tels que celui de Nortel et ceux de plusieurs sociétés du secteur des technologies, n’ont pas été en mesure de réaliser le même redressement. Plusieurs investisseurs ont également paniqué face à la longueur de la correction et se sont retirés du marché, cristallisant ainsi leurs pertes.
13 avril 2004 – 13 août 2004
En raison de possibles hausses des taux d’intérêt, d’un recul des prix des matières premières, d’un nouveau scandale lié aux états financiers de Nortel et de la flambée du prix du pétrole, la période de redressement des marchés boursiers a pris fin le 13 avril 2004. Après une croissance qui aura duré près d’un an et demi, les investisseurs, préoccupés par la suite des événements, ont fait reculer l’indice canadien jusqu’à 8112,8 points, le 12 mai 2004, soit son plus bas niveau depuis le début de l’année. Bien que les marchés ont repris un peu de vigueur durant l’été 2004, ils faisaient du surplace le 13 août 2004, à 8116,2 points.
13 août 2004 – 7 mars 2005
Du 13 août 2004 au 7 mars 2005, les marchés boursiers ont affiché une tendance haussière quasi ininterrompue qui a amené l’indice canadien tout près du seuil magique des 10000 points (9937,6 points, le 7 mars 2005). En plus d’avoir été stimulés par les résultats des entreprises et la croissance de l’économie mondiale, les marchés étaient rassurés par des taux d’intérêt qui avaient monté de manière plus graduelle que ce qui avait été anticipé. Ainsi, bien que n’ayant pas encore atteint le sommet ayant précédé le dégonflement de la bulle spéculative, le S&P/TSX a tout de même enregistré une croissance de 75 % par rapport à son creux du 10 octobre 2002.
7 mars 2005 – fin juillet 2005
Le 16 mai dernier, après une courte période de repli de faible importance, les marchés ont repris leur marathon à la hausse. En raison principalement de la hausse du prix du pétrole, l’indice S&P/TSX a fracassé les 10000 points à la mi-juin. Au moment de rédiger cet article, il poursuivait allègrement sur sa lancée vers son plafond historique de 11400 points. Aussi, afin d’attirer l’attention des investisseurs sur la possibilité d’une nouvelle bulle spéculative dans certains secteurs (en particulier celui de l’énergie où les compagnies pétrolières ont vu le cours de leurs actions doubler au cours des deux dernières années), nombre d’analystes et d’observateurs de la scène financière ont fait passer le feu au jaune.
Quelles leçons tirer ?
Aussi intéressant soit-il de revoir l’évolution boursière des cinq dernières, l’exercice n’a de sens et n’est utile que si l’on en tire quelques leçons. Selon nous, il y en quatre principales.
1. Les marchés boursiers sont cycliques
Bien que cette affirmation puisse paraître évidente, la récente reprise boursière nous montre, une fois de plus, que les marchés boursiers évoluent selon certains cycles de hausse et de baisse qui semblent plus influencés par la psychologie des investisseurs que par des éléments mesurables et intrinsèques à la valeur des titres et à la croissance économique.
2. Les marchés boursiers sont haussiers à long terme
Peu importe l’ampleur et la durée d’une correction boursière, les marchés boursiers ont toujours repris, après une période plus ou moins longue, une tendance haussière à long terme, puis dépassé le sommet préalablement atteint. Il ne faut toutefois pas en conclure que tous les titres recouvrent leur valeur, car ce n’est généralement pas le cas. C’est particulièrement vrai lorsqu’ils ont fait l’objet d’une surévaluation, comme le titre de Nortel. Cependant, l’investisseur qui perd espoir en une reprise et qui décide de se retirer totalement des marchés lorsqu’ils sont baissiers ne fait que cristalliser ses pertes et perd effectivement toute possibilité de rétablir son portefeuille. En pratique, ni la panique ni l’emballement n’ont leur place en placement.
3. Il faut savoir quand acheter et quand vendre
En apparence simpliste, cette affirmation constitue l’essence même du placement. La récente crise permet d’ailleurs aux investisseurs avisés d’obtenir quelques éléments additionnels qui devraient leur permettre d’effectuer de meilleurs placements :
- Lorsque le train a démarré, rien ne sert de courir après! Autrement dit, dès que les marchés boursiers sont entrés dans une phase spéculative et qu’ils ont déjà pris plusieurs points à la hausse, principalement dans un secteur précis, rien ne sert alors d’entrer en force dans ce dernier. Pourquoi? Parce que les risques d’une chute y sont plus importants que les probabilités d’une hausse.
- Les titres ayant fait l’objet de spéculation lors d’une hausse présentent rarement un potentiel d’accroissement important lorsque la bulle s’est dégonflée, et ce, même s’il s’agit d’une société affichant un bon potentiel de rendement. Il faut laisser le temps aux investisseurs déçus d’oublier leurs malheurs et à ceux qui n’ont pas liquidé leurs positions au cours de la période baissière, de le faire.
4. La diversification et un horizon de placement à long terme demeurent des éléments de succès
Enfin, bien qu’elle ne soit pas nécessairement liée à la présente période, cette dernière leçon est primordiale. En effet, les deux règles de base de la constitution d’un portefeuille, en l’occurrence la diversification des investissements et le maintien d’un horizon de placement à long terme, assurent des rendements adéquats et permettent de se mettre à l’abri de la plupart des aléas spéculatifs des marchés.
À bon investisseur, salut !
S&P/TSX
Un REER de un million de dollars est-il suffisant pour financer sa retraite? La réponse dépend du niveau de vie que l’on désire maintenir pendant cette période et du moment où elle commence.
Prenons le cas d’une personne qui prend sa retraite aujourd’hui et qui dispose, comme seule et unique source de revenus, d’un REER de un million de dollars. Si cette personne retire 75 000 $ par année de son REER, son taux d’imposition effectif sera tout près de 33 %, ce qui lui permettra de dépenser 50 000 $ par année. Il faudra également tenir compte du fait que cette somme devra augmenter au fil des ans pour éviter que le pouvoir d’achat de ce nouveau retraité ne s’effrite avec le temps et l’inflation.
En obtenant un rendement de 6 % sur ses investissements et en supposant un taux d’inflation de 2 % (donc un rendement net de 4 %), le niveau de vie de cette personne aura comme conséquence d’épuiser le capital dans 19 ans. Fait à noter : en abaissant le rendement espéré de 2 %, la durée du capital serait réduite de 3,5 ans. Ainsi, avec un rendement de 4 % et un taux d’inflation de 2 %, le capital serait épuisé dans un peu plus de 15 ans.
Il faut rappeler qu’en 1970 le Nord-Américain moyen prenait sa retraite à 65 ans et vivait jusqu’à 72 ans. La période de la retraite était donc de 7 ans. Les temps ont tellement changé que l’âge moyen de la retraite, en 1990, avait baissé à 62 ans, tandis que l’espérance de vie avait fait un bond important à 85 ans. En deux décennies, la durée de la retraite est donc passée de 7 à 23 ans.1
Il est plutôt dangereux de se fier uniquement aux statistiques relatives à l’espérance de vie pour planifier un départ à la retraite. Dans le cas d’un couple de 65 ans, par exemple, il y a plus d’une chance sur trois qu’un des deux conjoints survive jusqu’à l’âge de 90 ans.
Dans l’exemple mentionné ci-dessus, notre retraité retirait 7,5 % de la valeur de son REER, soit 75 000 $ sur une somme totale de un million de dollars. Il appert que ce pourcentage sera probablement trop élevé pour la plupart des nouveaux retraités, d’autant plus que les spécialistes insistent de plus en plus, dans leurs recommandations, sur la nécessité de préserver le capital et de faire preuve de prudence dans le choix de ses placements.
La volatilité des rendements est un autre facteur qui peut s’avérer néfaste, étant donné qu’à compter de sa retraite, une personne se retrouve dans une phase de décaissement. C’est pourquoi nous sommes d’avis qu’en général, un nouveau retraité ne devrait pas retirer plus de 5 % de son capital de retraite la première année, afin de pouvoir augmenter ses retraits futurs avec l’inflation, tout en maintenant son capital intact le plus longtemps possible.
Pour un investisseur disposant d’un portefeuille de un million de dollars, et toujours en supposant qu’il soit assujetti à un taux d’imposition effectif de 33 %, cela signifie concrètement un retrait de 50 000 $ du REER pour un revenu après impôts de 33 500 $, ou 2 800 $ par mois à dépenser.
À vous maintenant, lecteurs et lectrices, de déterminer si un REER de un million de dollars est suffisant pour prendre sa retraite.
Remarque
Dans cet article, ont été volontairement omises les autres sources de revenus de retraite dont peut bénéficier une personne retraitée, en l’occurrence le régime des rentes du Québec, le régime complémentaire de retraite d’un employeur, etc. Il est toujours préférable de consulter un planificateur financier pour obtenir un portrait complet de sa situation personnelle.

Ce graphique suppose que les sommes retirées augmentent avec l’inflation (2 % dans cet exemple).
1 |
Source : Institut canadien de la retraite |
Cet article complète celui du mois dernier.
Un nouvel indice de référence
D’ici le milieu de l’année, la société Standard & Poor’s inclura une cinquantaine de fiducies de revenu dans l’indice de référence S&P/TSX de la Bourse de Toronto. Cette décision résulte en grande partie des changements législatifs adoptés, ou sur le point de l’être, par les diverses autorités provinciales afin de limiter la responsabilité légale des détenteurs de parts. Elle reflète aussi l’importance grandissante de ce type de placements auprès des investisseurs. À l’heure actuelle, il existe environ 175 fiducies de revenu inscrites à la Bourse de Toronto, pour une capitalisation de près de 120 milliards de dollars.
Le nouvel indice de référence sera donc composé d’environ 275 titres, comparativement à 225 actuellement. La capitalisation boursière des fiducies de revenu qui seront ajoutées avoisinera les 80 milliards de dollars et représentera environ 8 % de la taille du nouvel indice S&P/TSX. Selon les analystes, cet indice élargi aura l’avantage de mieux refléter les occasions d’investissement qui existent au Canada, car certains secteurs y seront mieux représentés, notamment celui de l’immobilier. Quant au taux de dividende du nouvel indice, il est estimé à 2,3 %, comparativement à 1,7 % actuellement.
Cette modification comporte toutefois certains désavantages. En effet, l’ajout des fiducies de revenu modifiera la composition sectorielle de l’indice. À titre d’exemple, le secteur de l’énergie comptera pour 3 % de plus pour se situer à environ 22 % de l’indice.
Une chose semble certaine cependant : cet ajout aidera les investisseurs à comprendre que les fiducies de revenu sont des actions qui réagissent selon l’évolution des facteurs fondamentaux de leurs secteurs d’activité respectifs ; autrement dit, elles ne sont pas des titres à revenu fixe.
Répercussions sur le prix des fiducies de revenu
Stimulées par les excellents rendements de ce type d’investissement par rapport aux marchés boursiers en général (tableau ci-dessous), les fiducies de revenu ont connu, au cours des dernières années, une popularité croissante auprès des investisseurs. Cet engouement a poussé leur multiple à des niveaux records. Il est particulièrement inquiétant de constater qu’en 2004, près de 60 % du rendement des fiducies de revenu provenaient de l’appréciation de leur valeur marchande, comparativement à 40 % pour leurs distributions. La majorité des analystes s’entendent pour dire que ce secteur est déjà surévalué, surtout si l’on tient compte de la perspective d’une hausse des taux d’intérêt.
Indice |
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005*
|
Scotia Fiducies de revenu |
28,4
|
23,5
|
13,5
|
10,0
|
8,9
|
8,9 %
|
S&P/ TSX |
7,4
|
-12,6
|
-12,4
|
26,7
|
14,5
|
1,4 %
|
* du 1er janvier au 18 avril
De plus, l’ajout de ces titres à l’indice S&P/TSX risque de créer une forte hausse de la demande de la part des investisseurs, ce qui accentuera la surchauffe déjà présente dans le marché. D’une part, les modifications législatives mentionnées ci-dessus, de même que l’inclusion de ces titres dans l’indice, conféreront à ces derniers une légitimité que plusieurs investisseurs ne leur reconnaissaient pas.
Nul doute que cela incitera nombre d’entre eux, qui s’étaient jusqu’alors tenus à l’écart, à investir une partie de leur avoir dans ces titres. Ce constat vaut d’ailleurs pour toutes les catégories d’investisseurs, institutionnels comme particuliers. Par ailleurs, tous les actifs (fonds communs de placement, caisses de retraite, etc.) dont les éléments étaient gérés en totalité ou en partie de façon indicielle, devront remanier leur répartition afin de respecter leur stratégie d’investissement. De fait, il devront investir une partie de leurs avoirs dans ces nouveaux éléments de l’indice S&P/TSX.
Les investisseurs ont donc tout intérêt à demeurer vigilants afin de ne pas se laisser entraîner dans une bulle que ces phénomènes techniques risquent de créer.
Prudence et vigilance
En conclusion, bien que l’intégration des fiducies de revenu dans l’indice S&P/TSX fasse partie de l’évolution normale des choses et qu’elle soit devenue nécessaire en raison de l’importance accrue de ce type de valeurs mobilières au cours des dernières années, il faut, comme pour tout investissement, bien connaître la nature des titres acquis et le secteur économique concerné. Et surtout, il ne faut pas agir sur l’impulsion du moment.
Au même titre que n’importe quel autre placement, un investissement dans des fiducies de revenu doit répondre à une stratégie d’investissement à long terme fondée sur des objectifs financiers personnels bien précis.
Une fiducie de revenu est un type de structure d’entreprise. Au lieu d’émettre des actions, la société crée une fiducie dans laquelle elle transporte une partie de ses revenus qu’elle offre par la suite à l’épargne publique. La fiducie verse alors la totalité de ses revenus, moins ses frais, aux investisseurs. Pour les entreprises dont les revenus sont importants, il s’agit d’un mode de financement pratique et peu coûteux, particulièrement dans une période marquée par un ralentissement de la demande pour des actions.
Il existe trois grandes sortes de fiducies de revenu, soit :
1) les fiducies de redevances qui tirent leurs revenus d’une propriété de ressources naturelles (pétrole, mines, etc.) ;
2) les fiducies de placement immobilier qui rapportent un revenu locatif et
3) les fiducies commerciales dont les revenus proviennent de l’exploitation d’une entreprise, par exemple les Pages Jaunes dans le domaine de la publicité ou A&W dans celui de la restauration.
Le dénominateur commun des fiducies de revenu est que leurs revenus proviennent généralement de secteurs de l’économie arrivés à maturité, dans lesquels les revenus sont importants et les occasions de réinvestissement, moins intéressantes.
Un des avantages de ces fiducies réside dans le fait que, contrairement à une action de société où les revenus sont imposés tant au niveau de la société qu’au niveau de ses actionnaires, elles peuvent verser leurs revenus directement à leurs détenteurs qui sont les seuls à être imposés.
Les parts des fiducies de revenu sont inscrites à la Bourse de Toronto et leurs valeurs sont disponibles dans diverses pages financières. Ces parts s’achètent et se vendent comme des actions, par l’entremise d’un courtier en valeurs mobilières. Il est également possible d’acquérir des parts de fonds communs de placement spécialisés dans l’achat de fiducies de revenu, afin de bénéficier de l’expertise de gestionnaires spécialisés et aguerris.
Revenus ou distribution de capital
Compte tenu des revenus réguliers que les fiducies de revenu procurent, les investisseurs ont souvent tendance à confondre ce type de placements avec des titres à revenus fixes tels que les obligations. Pourtant, il n’en est rien.
D’une part, comme nous l’avons mentionné précédemment, les rendements des fiducies proviennent en grande partie de l’appréciation de leur valeur marchande. D’autre part, elles engendrent des distributions régulières. Cependant, ni le capital ni les versements de revenus ne sont garantis. La valeur marchande des fiducies de revenu varie en Bourse en fonction de deux facteurs principaux : les taux d’intérêt et le prix de la matière première sous-jacente (dans le cas des fiducies de redevances) ou de l’évolution du secteur économique (dans les autres types de fiducies).
La distribution de capital est une autre raison qui devrait inciter les investisseurs à être prudents avec ce type d’investissement. En effet, afin de maintenir leur niveau de distribution et de diminuer les répercussions fiscales de leur distribution (les distributions de capital n’étant pas imposables), plusieurs fiducies de revenu distribuent non seulement la totalité de leurs revenus, mais également une part de leur capital. Ce faisant, elles érodent leur valeur intrinsèque. Ainsi, sous des apparences de revenus, les investisseurs touchent mensuellement une part de leur capital qui ne saurait se matérialiser, à plus ou moins long terme, dans la valeur marchande de leurs parts.
Dans un REER ou non ?
Plusieurs investisseurs se demandent s’il est préférable, sur le plan fiscal, de détenir des fiducies de revenu à l’intérieur ou à l’extérieur d’un REER. Cette question est complexe, car chaque fiducie de revenu a ses caractéristiques propres. Pour répondre à cette question, il faut vérifier le prospectus de chacune des fiducies de revenu afin de connaître la part de revenu et de capital distribuée.
De plus, il existe, dans le secteur des ressources, de nombreux dégrèvements d’impôt qui font en sorte qu’une part importante des distributions n’est pas imposable immédiatement. Elle l’est cependant plus tard, sous la forme de gains en capital. De façon générale, compte tenu du fait qu’une part plus importante des revenus n’est pas imposable au cours des premières années, les spécialistes sont d’opinion qu’il est préférable de conserver hors REER des fiducies de revenu, du moins au départ. Par la suite, lorsque les revenus non imposables diminueront, elles pourront être transférées dans un REER.
Facteurs de risque
Comme tout investissement en valeurs mobilières, l’achat de fiducies de revenu comporte des risques.
En effet, les titres de ces fiducies sont particulièrement sensibles à la hausse des taux d’intérêt. Puisque leurs rendements sont, dans une grande proportion, basés sur leur taux de distribution de revenus, les fiducies sont devenues, au cours des dernières années, des substituts aux titres à revenus fixes. Advenant une hausse des taux d’intérêt, elles deviendraient moins attrayantes et leur valeur marchande s’en trouverait alors réduite d’autant.
De plus, étant donné que leurs revenus proviennent d’une source étroitement liée au prix d’une ressource ou à la performance d’un secteur économique précis, le taux et la régularité des distributions s’en trouvent affectés, autant que la valeur marchande de la part. À cet égard, nous n’avons qu’à penser à l’impact d’une chute importante du prix du pétrole sur le taux de distribution et la valeur marchande des fiducies de revenu dont les revenus proviennent de ce secteur.
Dans un prochain article, nous examinerons les conséquences de l’intégration des fiducies de revenu dans l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto.
En général, la gestion d’un portefeuille repose sur deux éléments essentiels : la tolérance au risque et l’horizon de placement. Dans cette chronique, nous traitons de l’importance de bien définir son horizon de placement et, surtout, de ne pas se laisser distraire par les fluctuations temporaires de marché.
Qu’est-ce que l’horizon de placement ?
Il s’agit de la date à laquelle une partie ou la totalité d’un portefeuille doit être liquidée afin de respecter les obligations pour lesquelles le placement a été effectué. Par exemple, l’horizon d’un placement en vue de la retraite est défini par le nombre d’années entre l’âge de l’investisseur et la date où il prévoit prendre sa retraite. Toutefois, l’horizon de placement peut être défini autrement, car il est lié à l’objectif du placement. Ainsi, la date prévue pour l’achat d’une résidence définira l’horizon de placement d’une épargne constituée à cette fin.
Pourquoi cet horizon est-il si important ?
La répartition des éléments d’actif d’un portefeuille entre les différentes classes et le choix des investissements sont fortement tributaires de l’horizon de placement. De façon générale, les investisseurs qui ont un horizon de placement à long terme peuvent se permettre d’assumer un niveau de risque plus élevé et se constituer un portefeuille de valeurs en conséquence. Par contre, les investissements avec un horizon de placement à moyen terme doivent être effectués selon un degré de risque modéré. Quant aux horizons de placement à court terme, c’est la sécurité du capital, et non sa croissance, qui doit être prise en compte.
Combien d’années un horizon de placement compte-t-il ?
De façon générale, la période de temps d’un horizon de placement à court terme est de un à trois ans, à moyen terme, de 3 à 5 ans, et à long terme, de plus de 5 ans. Comme un horizon de placement inférieur à un an vise un but spéculatif ou constitue une période de transition, il n’est pas, à proprement parler, un investissement.
Quelle est la répartition de portefeuille sous-jacente ?
Dans un horizon de placement à court terme, la sécurité du capital doit primer. Le portefeuille est donc constitué presque exclusivement de titres à revenus fixes (bons du trésor, obligations négociables). L’investisseur cherche à réduire au minimum la probabilité de perdre de l’argent et à augmenter le plus possible les revenus.
Dans un horizon à moyen terme, il faut constituer un portefeuille plus équilibré, constitué en partie de titres de croissance (actions canadiennes et internationales), complété d’une portion de titres à revenus fixes. Dans ce cadre, l’investisseur cherche un juste compromis entre la sécurité du capital et la croissance à moyen terme.
Dans un horizon à long terme, voire à très long terme, le portefeuille doit être composé presque exclusivement de titres de croissance à long terme. Les investissements en actions sur les marchés canadiens et internationaux constituent alors la plus grande partie du portefeuille.
Comment définir son horizon de placement ?
Compte tenu des éléments mentionnés précédemment, la définition de l’horizon de placement revêt une importance primordiale dans la composition d’un portefeuille. Il faut donc bien le définir. En conséquence, s’il s’avère difficile de déterminer précisément l’horizon de placement, il y aurait avantage à constituer plusieurs portefeuilles axés vers des horizons de placement différents.
Prenons, par exemple, le cas d’une personne qui prend sa retraite aujourd’hui, mais qui doit cependant attendre quelques années encore avant de toucher ses prestations des divers régimes publics ou privés de retraite (RRQ, régime de retraite de l’employeur, sécurité de la vieillesse, etc.). Puisqu’elle n’est pas obligée d’utiliser dès à présent le capital qu’elle a constitué en vue de sa retraite, cette personne pourrait le répartir en trois portefeuilles distincts, chacun répondant à des besoins précis et ayant des horizons de placement différents.
Le premier portefeuille pourrait être constitué des éléments d’actif nécessaires pour financer la retraite entre la date du dernier jour de travail et celle de l’admissibilité aux divers régimes publics ou privés (RRQ, régime de retraite de l’employeur, sécurité de la vieillesse, etc.). Comme l’horizon de placement de cette portion de l’actif se situe entre 0 et 5 ans, son capital doit être investi de façon très sécuritaire.
Le deuxième portefeuille pourrait être utilisé pour compléter les revenus des divers régimes de retraite publics et privés afin de maintenir le niveau de vie souhaité. Puisque cet horizon de placement varie entre 5 et 30 ans, selon l’espérance de vie, une répartition de portefeuille équilibré est tout à fait appropriée pour ces éléments d’actif. Il faudra cependant prévoir une évolution graduelle de la composition du portefeuille au cours des années. En effet, l’investisseur devra privilégier une répartition plus sécuritaire, au fur et à mesure que les sommes seront utilisées et que l’horizon de placement rétrécira.
Enfin, le troisième portefeuille pourrait regrouper l’argent que l’investisseur ne prévoit pas utiliser et qu’il souhaiterait léguer à ses héritiers. L’horizon de placement étant dès lors à très long terme, la constitution d’un portefeuille visant la croissance à long terme est appropriée. Et les héritiers n’en seront que plus heureux!
Pourquoi ne faut-il jamais perdre de vue son horizon ?
Une fois l’horizon de placement bien défini et la composition du portefeuille approprié effectuée, il ne faut pas se laisser distraire par les fluctuations et les rendements à court terme des marchés. Les rendements à court terme de certains placements de croissance peuvent être alléchants, à certaines périodes, en regard des rendements d’un portefeuille sécuritaire. Il faut cependant se rappeler que les fluctuations temporaires de ce type d’investissement demeurent incompatibles avec l’horizon de placement du portefeuille. À l’inverse, le détenteur d’un portefeuille ayant un horizon de placement à long terme, constitué en grande partie de titres de croissance, doit accepter les fluctuations temporaires de marché, ne pas céder à l’inquiétude ou à la panique et, surtout, ne jamais perdre de vue son horizon.
Spéculer, est-ce investir ?
Non! Spéculer, ce n’est pas investir. Un investissement repose sur un horizon de temps au cours duquel les titres acquis pourront donner leur potentiel de valeur. À l’inverse, spéculer, c’est jouer à court terme sur les fluctuations temporaires des marchés, sans égard à la valeur intrinsèque des titres acquis. Un investisseur souhaitant spéculer devrait le faire avec des éléments d’actif destinés à cette seule et unique fin, et non pas avec ceux qui sont réservés à la retraite ou à une utilisation à court terme.
La retraite est un projet de vie puisque l’on doit tenir compte non seulement de l’aspect financier de cette nouvelle étape, mais également d’éléments comme la santé, l’habitation, la famille, les loisirs, etc.
Dans un article publié à la fin de l’année dernière, un spécialiste affirmait avec à-propos que « les gens qui planifient leur retraite économisent trop et ceux qui ne le font pas n’économisent pas assez. »
Avant sa retraite, une personne a pour principal objectif d’accumuler le capital nécessaire pour vivre convenablement et, le moment de la retraite venu, de le préserver de sorte qu’elle puisse maintenir son niveau de vie le plus longtemps possible, voire jusqu’à la fin de ses jours.
Il est donc très important d’évaluer le plus justement possible les revenus de retraite provenant de différentes sources afin d’assurer sa sécurité financière personnelle à long terme, sans toutefois se priver inutilement des plaisirs de la vie.
Les générations précédentes travaillaient jusqu’à 65 ans avant de prendre une retraite. Comme les personnes vivaient alors en moyenne jusqu’à 75 ans, la retraite couvrait une période approximative de 10 ans. Or, de nos jours, la même période est d’environ 30 ans, selon l’espérance de vie.
À cet égard, il est à noter que la règle selon laquelle il faut compter sur 70 % de son revenu avant impôts pour se prévaloir d’une retraite confortable, repose sur des études actuarielles effectuées au moment de la dernière réforme des pensions. Ainsi, une personne devrait épargner annuellement 18 % de son revenu annuel pendant 35 ans afin d’accumuler le capital nécessaire pour une retraite confortable. Ce calcul établit le revenu espéré à la retraite à 60 278 $ (soit 70 % du revenu maximal admissible de 86 111 $).
De leur côté, les régimes publics visent à compenser une partie du revenu à la retraite, soit environ 40 % du revenu annuel moyen des travailleurs canadiens, soit 41 100 $ en 2005. Tout Canadien de 65 ans qui a résidé au pays pendant au moins 10 ans est admissible au programme fédéral de la sécurité de la vieillesse. En 2005, la rente versée dans le cadre de ce programme est de 5 660 $ par année. Elle est réduite lorsque le revenu annuel individuel net excède 59 790 $. En vertu du régime de la Régie des rentes du Québec (RRQ), une rente est versée à toute personne ayant accumulé des gains inscrits pendant la période de travail. Le maximum annuel versé à 65 ans est de 9 945 $. Ce montant est réduit ou augmenté de 6 % pendant chaque année qui sépare le bénéficiaire de la rente de ses 65 ans, s’il en fait la demande avant ou après, l’âge minimal étant 60 ans et l’âge maximal, 70 ans.
Dans ces circonstances, un médecin dont le revenu est supérieur à la moyenne verra ses rentes gouvernementales diminuées en proportion du montant qui dépasse le revenu moyen. La somme reçue ne représentera qu’un faible pourcentage du revenu nécessaire pour maintenir un niveau de vie équivalant à celui de la période active. En conséquence, si ce médecin veut conserver le même niveau de vie, il devrait en principe mettre de l’argent de côté en plus de ses contributions maximales au REER (18 % de son revenu gagné).
Le cas mentionné ci-dessus est représentatif d’un médecin qui prend sa retraite à 60 ans, qui ne participe pas à un régime de retraite privé et dont le REER constitue la principale source de revenu à la retraite. Bien que certains médecins reçoivent la pension de sécurité de la vieillesse (PSV) du gouvernement du Canada, cet exemple tient uniquement compte de la rente versée par la RRQ, soit 6 962 $ en 2005, c’est-à-dire la somme maximale à 60 ans.
La moyenne du niveau de vie à la retraite pour un médecin est d’environ 60 000 $, soit les dépenses courantes pour un couple qui a complètement remboursé son prêt hypothécaire et qui ne paye plus de primes d’assurance invalidité.
Ainsi, en supposant un rendement de 6 % pour l’ensemble des placements pendant toute la période, un capital financier d’environ 1 000 000 $ en REER de même que des investissements non enregistrés totalisant 250 000 $ seraient requis pour assumer, jusqu’à 85 ans, un niveau de vie de 60 000 $ indexé à 2 % par année. Ce scénario ne tient pas compte des autres éléments d’actif détenus, incluant la résidence familiale.
La situation financière et familiale variant considérablement d’une personne à l’autre, certaines variables peuvent modifier les résultats de cette analyse : le fractionnement du revenu entre conjoints, des entrées de fonds au cours de la période, des revenus supplémentaires, une diminution des dépenses, un rendement supérieur du portefeuille financier en sont quelques-unes.
Aussi, une bonne planification personnalisée s’avère le meilleur moyen de s’assurer du réalisme de vos objectifs de retraite. Le service offert par Les Fonds d’investissement FMOQ inc. vous donne accès à cette précieuse expertise.