En raison des taux d’intérêt relativement bas et de l’augmentation de la valeur des propriétés, plusieurs personnes songent à utiliser leur hypothèque pour rembourser certaines dettes dont les taux d’intérêt sont élevés (cartes de crédit, prêts à la consommation, etc…), pour rénover la maison ou encore pour investir dans des REER ou d’autres placements.

Il s’avère possible de profiter de l’évaluation à la hausse de sa maison, car les prêteurs consentent généralement des prêts représentant jusqu’à 75 % de la valeur de la propriété. En pratique, le refinancement hypothécaire consiste à emprunter un montant supérieur au solde dû afin de libérer des capitaux (communément appelé « l’équité ») susceptibles d’être utilisés par l’emprunteur comme bon lui semble.

Les établissement bancaires proposent aussi certaines options qui combinent prêt hypothécaire et marge de crédit afin de donner accès à des liquidités, à des conditions avantageuses. Souple, la marge de crédit (préautorisée) avec garantie hypothécaire offre un prêt en main sans avoir à solliciter l’institution chaque fois que l’emprunteur a besoin de financement, les fonds étant libérés sans autre formalité.

Aussi séduisant que soit le refinancement hypothécaire, il faut être très prudent avant de s’en prévaloir. Il faut impérativement en évaluer les avantages, prévoir les coûts inhérents à la transaction et déterminer avec précision sa capacité de remboursement.

Depuis les changements apportés au Code civil du Québec, en 1994, certains actes hypothécaires permettent une majoration du solde sans qu’il soit nécessaire de passer chez le notaire. Auparavant, un nouvel acte hypothécaire notarié était nécessaire, ce qui occasionnait des frais importants. Il ne faut toutefois pas perdre de vue que des frais d’évaluation et des pénalités pourraient être exigés, si le terme du prêt n’était pas arrivé à échéance. Dans certains cas, il est possible de renouveler avant terme et d’obtenir un taux pondéré qui tienne compte à la fois du taux d’intérêt en vigueur et de celui de l’hypothèque.

REFINANCER POUR CONTRIBUER AU REER ?

Pour une personne qui ne possède pas les fonds nécessaires pour contribuer à son REER et qui dispose de contributions inutilisées, il pourrait être intéressant de le faire grâce à un refinancement hypothécaire. En effet, bien que les intérêts ne soient pas déductibles lorsque les placements sont effectués dans un REER, il en résulte un avantage certain en raison de la déduction fiscale et du rendement à l’abri de l’impôt.

Prenons l’exemple d’une somme de 52 000 $ (incluant les droits inutilisés) admissible au REER et d’une cotisation équivalente effectuée grâce à une augmentation du prêt hypothécaire existant.

D’une part, en supposant que le retour d’impôt (25 000 $ selon un taux marginal de 48 %) serait appliqué immédiatement à la diminution de l’emprunt, il faudrait verser quelque 3 500 $, en frais d’intérêt pour rembourser le solde de 27 000 $ à un taux hypothécaire de 5 %, amorti sur 5 ans. Les mensualités seraient d’environ 500 $.

D’autre part, la valeur accumulée du placement de 52 000 $ dans le REER totaliserait plus de 66 000 $, après la même période de 5 ans, si l’on tient compte d’un rendement de 5 %, soit une plus-value nette de 10 500 $ (c’est-à-dire 14 000 $ de rendement moins 3 500 $ en frais d’intérêt).

À plus longue échéance, en considérant un rendement fixe de 5 %, le même placement de 52 000 $ vaudrait environ 84 700 $ après 10 ans, et à plus de 108 000 $ après 15 ans.

REFINANCER POUR INVESTIR DANS DES PLACEMENTS NON ENREGISTRÉS ?

Dans certains cas, le refinancement pourrait rendre les intérêts déductibles d’impôts, alors que ce n’est pas le cas pour les intérêts versés sur un prêt accordé lors de l’achat d’une résidence personnelle.

Par exemple, réemprunter 52 000 $ sur sa propriété pour l’investir permettrait de déduire les frais d’intérêts, pourvu que l’argent soit utilisé à une fin admissible (par exemple, un placement dans le marché boursier). Deux jugements de la Cour suprême du Canada rendus dans les affaires Ludco et Singleton se sont avérés favorables aux contribuables, en facilitant ce genre de transactions sans pour autant refuser la déduction fiscale.

Par contre, lorsqu’on utilise l’effet de levier que constitue le financement des placements par emprunt, il faut s’attendre à ce que l’investissement rapporte plus qu’il n’en coûte. Souvent, cela peut signifier un risque accru qui ne convient pas à tous les types d’investisseur.

REFINANCER POUR INVESTIR DANS L’IMMOBILIER ?

Il est possible d’envisager l’achat d’un immeuble locatif et d’obtenir la mise de fonds nécessaire en refinançant sa maison, les intérêts déductibles s’appliquant à la totalité du prix payé.

Par exemple, l’achat d’un duplex de 200 000 $ est assorti d’une hypothèque de
150 000 $ (75 % de la valeur marchande). La différence, soit 50 000 $ obtenus à même le refinancement de la résidence personnelle (ou la marge de crédit hypothécaire obtenue), permettrait de déduire les intérêts sur 200 000 $. Ainsi, dans le cas d’un taux marginal d’imposition de 50 %, cela aurait pour effet de réduire de 50 % le coût réel de l’emprunt.

REFINANCER POUR REMBOURSER DES DETTES PERSONNELLES OU POUR RÉNOVER SA PROPRIÉTÉ ?

Le refinancement pourrait être une solution lorsque le niveau important d’endettement d’une personne est une source de stress et d’anxiété, voire d’angoisse. Par contre, une telle démarche ne doit pas devenir une incitation à consommer davantage, surtout si la personne endettée éprouve de la difficulté à gérer ses affaires. En pareille situation, la somme empruntée devrait être remboursée rapidement, et les habitudes de consommation, considérablement modifiées. Autrement dit, une meilleure discipline s’imposerait d’elle-même.

Quant au propriétaire qui prévoit des rénovations importantes à sa propriété, une augmentation de son prêt hypothécaire pourrait être envisagée pour financer les travaux, à moindre coût, vu les taux moins élevés.

CONCLUSION

Il existe différents produits sur le marché, dont les hypothèques à taux variables et la marge de crédit hypothécaire, en fonction des besoins de chacun. Généralement, les établissements prêteurs ciblent une clientèle dont le solde hypothécaire est faible, compte tenu de la valeur de la propriété, et qui jouit d’une bonne situation financière.

Il faut éviter de privilégier le refinancement de façon systématique et en vérifier la pertinence, car bien qu’il s’agisse d’une solution intéressante à première vue, cette stratégie peut s’avérer risquée et dénuée d’intérêt sur le plan financier. Par exemple, aussi attrayant qu’il puisse être sur le plan fiscal, le levier financier (qui consiste à emprunter pour investir) n’est pas recommandé à tous les investisseurs.

N’hésitez donc pas à consulter votre conseiller afin de bien évaluer tous les facteurs et de vous assurer d’en tirer des bénéfices concrets.

Comme l’illustre la figure ci-dessous, l’économie évolue généralement selon un cycle qui comprend quatre phases, soit 1) un creux, 2) une reprise (ou expansion), 3) un sommet, et 4) un ralentissement (ou récession).

Historiquement, bien que ce scénario se reproduise à intervalles réguliers, il s’avère difficile de prévoir la durée et l’ampleur des différentes phases d’un cycle, car des variations passagères peuvent masquer certaines tendances de fond qui influent considérablement sur ces éléments déterminants. Cette difficulté a été à l’origine de l’élaboration d’indices, appelés indicateurs économiques. Il s’agit de données compilées pendant une longue période de temps, puis analysées et classées, dans une tentative pour déterminer la situation d’un cycle et pour prévoir son évolution.

Ces indicateurs de marché ont été divisés en trois catégories, soit 1) les indicateurs retardataires, 2) les indicateurs simultanés et 3) les indicateurs précurseurs.

LES INDICATEURS RETARDATAIRES

Les indicateurs retardataires sont ceux qui réagissent après l’économie dans son ensemble. En d’autres mots, ils continuent soit à progresser en dépit du fait que d’autres indicateurs ont confirmé la fin d’un sommet économique, soit à régresser malgré le début d’une reprise.

L’inflation, les coûts de la main-d’œuvre, le niveau des stocks, le taux de chômage, de même que les dépenses des entreprises pour l’acquisition de nouvelles usines et de matériel, sont de bons exemples d’indicateurs retardataires.

En ce qui concerne l’inflation, elle ne permet pas d’établir la direction que prendra l’économie, mais seulement la façon dont le cycle évolue. En pratique, l’inflation augmente pendant qu’on approche du sommet du cycle, alors que l’économie roule déjà à fond. La raison en est fort simple : les entreprises produisent à pleine capacité tout en subissant des pressions en vue de hausser les salaires, ce qui les oblige à augmenter le prix de leurs marchandises afin de maintenir leurs marges de profit.

Depuis quelques mois déjà, les nouvelles économiques avancent que la reprise économique américaine ne pourra être confirmée que lorsque les entreprises auront recommencé à investir pour moderniser leurs installations et pour augmenter leur capacité de production. Cet indicateur étant retardataire, l’investisseur qui désire se positionner avant le début de la reprise ne peut se permettre d’attendre, d’autant plus que les entreprises n’envisagent des projets d’expansion qu’après avoir constaté une augmentation soutenue de la demande, soit au terme d’une période d’une année ou deux.

LES INDICATEURS SIMULTANÉS

Les indicateurs simultanés varient à peu près en même temps que l’économie dans son ensemble.

Ils comprennent, entre autres, le revenu des particuliers et les ventes au détail. Comme il faut cependant compter un certain temps avant que ces statistiques voient le jour, elles s’avèrent de piètres indicateurs pour l’investisseur qui veut se positionner en vue d’une reprise économique ou qui cherche à éviter une récession.

LES INDICATEURS PRÉCURSEURS

Indéniablement, les indicateurs les plus suivis sont ceux qui sont qualifiés de précurseurs, car ils laissent entrevoir une tendance avant même que l’activité économique ne le confirme. En principe, ils doivent donc permettre d’anticiper la direction que prendra l’économie au cours des mois à venir. Cependant, comme aucun indicateur n’est parfait, il est préférable que plusieurs indicateurs pointent dans la même direction avant de tirer quelque conclusion que ce soit.

Il faut également préciser que, lors de la publication d’un indicateur, les marchés financiers réagissent à sa déviation par rapport à la prévision qui faisait consensus au moment de sa sortie, et non pas en regard de la valeur de l’indicateur en tant que telle. Les marchés ne réagiront que s’il y a déviation par rapport aux valeurs anticipées, car les prix des actions et des obligations auront alors déjà évolué au cours des jours précédents, afin de tenir compte de la valeur prévue de l’indicateur.

Les deux premiers indicateurs précurseurs sont étroitement liés à la politique monétaire de la Banque centrale. La masse monétaire réelle (M1) est un indicateur précurseur (environ six mois) qui mesure la somme d’argent liquide (comptes bancaires et au comptant) dont disposent les consommateurs et les entreprises.

L’écart entre les taux d’intérêt à long terme et les taux d’intérêt à court terme constitue un autre indicateur précurseur (plus ou moins un an). Si la Banque centrale adopte une politique monétaire restrictive pour freiner une surchauffe de l’économie, elle haussera les taux d’intérêt à court terme. Ces derniers augmenteront davantage que ceux à long terme, provoquant du même coup un aplanissement de la courbe des taux. Celle-ci va parfois même jusqu’à s’inverser, les taux à court terme étant alors plus élevés que ceux à long terme. Une telle situation peut entraîner une diminution de la demande finale et déboucher sur une récession.

Calculé par Statistique Canada, l’indice composite des indicateurs avancés du Canada tient compte de dix indicateurs avancés, dont l’indicateur composite avancé des États-Unis et l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto. La Bourse canadienne est effectivement un indicateur précurseur (au moins six mois) sur l’état de notre économie. Quant à l’indice composite, il permet de prévoir assez bien la direction que prendra l’économie, et ce, deux ou trois mois à l’avance. À la fin de l’été
2003, cet indicateur ne laissait toujours pas entrevoir de récession, mais incitait à conclure à une croissance économique modérée.

INDICATEUR
CATÉGORIE
MOUVEMENT
EN REGARD
DE CELUI DE
L’ÉCONOMIE
Inflation
Retardataire
Identique1
Coût de la main d’œuvre
Retardataire
Identique
Niveau des stocks
Retardataire
Inverse2
Taux de chômage
Retardataire
Inverse
Dépenses des entreprises pour l’acquisition de nouvelles usines
Retardataire
Identique
Prêts commerciaux
Retardataire
Identique
Revenu des particuliers
Simultané
Identique
Ventes au détail
Simultané
Identique
Produit intérieur brut (PIB)
Simultané
Identique
Production industrielle
Simultané
Identique
Masse monétaire (M1) Précurseur
Identique
Écart entre les taux à long terme et ceux à court terme Précurseur
Identique
Indice composite des indicateurs avancés du Canada Précurseur
Identique
Indicateur composite avancé des États-Unis Précurseur
Identique
Indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto Précurseur
Identique
1 L’indicateur est à la hausse lorsque l’économie est à la hausse.
2 L’indicateur est à la baisse lorsque l’économie est à la hausse.

 

Idéalement, le capital accumulé dans votre REER devrait y rester jusqu’au moment de votre retraite. Néanmoins, vous pouvez utiliser les sommes investies pour acheter une propriété ou pour retourner aux études, sans avoir à payer d’impôt sur vos retraits ?

EN PRINCIPE, TOUT MONTANT retiré de votre REER, que ce soit à la retraite ou avant, s’ajoute au revenu imposable de l’année. Cependant, il existe deux exceptions à cette règle. Il vous est possible, en effet, de puiser dans votre REER, sans payer d’impôt sur la sommes prélevée, pour financer l’achat d’une maison en vertu du Régime d’accession à la propriété (RAP), ou des études supérieures, grâce au Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP).

 

Dans un cas comme dans l’autre, le retrait total peut atteindre 20 000 $ et doit ensuite être remboursé graduellement. Il s’agit, en quelque sorte, d’un prêt que vous vous accordez à vous-même, sans intérêt, à même les fonds de votre REER ?

L’objectif est évidemment d’alléger le fardeau financier des contribuables qui veulent accéder à la propriété ou parfaire leur formation. Ceci étant dit, la loi ne vous impose aucune obligation quant à l’utilisation de cet argent « auto-emprunté ». Dans la mesure où vous êtes admissible à l’un ou l’autre de ces régimes, les sommes retirées peuvent servir, en tout ou en partie, à d’autres fins.

Pour acheter une maison

Le RAP a été mis en place en 1992 par le gouvernement canadien, qui décidait, deux ans plus tard, de le prolonger indéfiniment. Pour faciliter l’achat ou la construction d’une maison qui deviendra votre résidence principale, ce régime vous autorise à retirer, sans incidence fiscale, jusqu’à 20 000 $ de votre REER. Si vous faites l’acquisition d’une propriété avec votre conjoint, vous pouvez tous les deux retirer cette somme de vos REER respectifs et constituer ainsi une mise de fonds globale de 40 000 $.

Les conditions ? L’argent doit se trouver dans un REER depuis au moins 90 jours. En outre, ni vous ni votre conjoint ne devez avoir été propriétaire d’une résidence principale au cours des cinq dernières années. L’année en cours, que le retrait ait lieu en janvier ou en décembre, est alors considérée comme une année complète.
Si vous avez bénéficiez du RAP dans le passé, vous pouvez vous en prévaloir de nouveau, mais seulement si vous avez remboursé la totalité de votre retrait précédent et si vous n’avez pas été propriétaire au cours des cinq dernières années.

Vous disposez ensuite d’un délai de 15 ans pour réinvestir dans votre REER les sommes que vous y avez prélevées. Ce délai débute à compter de la deuxième année suivant celle du retrait; au moins 1/15 des sommes « rapées » doit être remboursé annuellement, à défaut de quoi une somme équivalant à ce remboursement minimal viendra s’ajouter à
votre revenu imposable de l’année en cours. Du reste, les autorités fiscales vous feront parvenir annuellement un avis faisant état du solde à remettre et du minimum exigible.

Toutefois, si vous en avez les moyens, vous pouvez commencer à rembourser pendant la période de grâce de deux ans. De même, il est recommandé de continuer à cotiser à votre REER, si possible, en plus d’y rembourser chaque année le montant minimal prescrit.

Pour étudier

Créé en 1999, le Régime d’encouragement à l’éducation permanente (REEP) vous donne accès aux économies de votre REER afin que vous ou votre conjoint puissiez suivre une formation ou poursuivre des études à temps plein.

Vous pouvez ainsi retirer 10 000 $ par année, mais sans dépasser la limite de retrait total de 20 000 $ sur une période maximale de quatre ans. Comme votre conjoint peut adopter la même stratégie que vous, vos retraits combinés peuvent atteindre 40 000 $. Ces sommes doivent, une fois de plus, avoir été versées dans un REER depuis au moins 90 jours.

Vous (ou votre conjoint) devez, toutefois, être admis ou inscrit à un programme de formation ou d’enseignement supérieur :

  • offert par un établissement d’enseignement reconnu;
  • d’une durée minimale de trois mois consécutifs, et
  • exigeant au moins 10 heures de cours ou de travaux par semaine.

Pour ce qui est du remboursement, vous devrez réinjecter chaque année dans votre REER au moins 1/10 de la somme retirée, car le délai de remboursement, plus bref que dans le cas du RAP, n’est que de 10 ans. Il débute à la plus rapprochée de ces deux dates :

  • la deuxième année suivant la dernière année où vous étiez inscrit à un programme de formation admissible;
  • la cinquième année suivant l’année de votre premier retrait.

Demandez l’avis de votre conseiller financier

Si vous faites des retraits en vertu de l’un de ces deux régimes, assurez-vous d’utiliser, parmi tous vos placements REER, ceux qui présentent le potentiel de rendement le plus limité.

Pour plus de détails sur le RAP ou le REEP, consultez votre conseiller financier ou le site de l’Agence des douanes et du revenu du Canada : www.ccra-adrc.gc.ca

Vous détenez des parts du Fonds de solidarité des travailleurs du Québec ?

Si oui, vous ne pouvez retirer cet investissement qu’en tout dernier recours; il vous faut d’abord liquider tous les autres placements REER que vous possédez par ailleurs.

 

Bientôt, les fameux « baby-boomers » entreront dans le troisième âge, ce qui devrait se traduire par une progression phénoménale de la demande de soins de santé. Les générations suivantes, moins imposantes, pourront-elles en éponger les coûts ? Non, répondait catégoriquement Jacques Légaré, professeur de démographie à l’Université de Montréal, lors d’une conférence qu’il a prononcée en avril dernier dans le cadre des rencontres organisées par Les Fonds d’investissement FMOQ inc.

La situation démographique du Québec se distingue de celle de ses voisins d’Amérique et de celle des pays européens. En effet, le baby-boum, cette poussée de la natalité observée entre 1946 et 1966, a atteint chez nous des proportions spectaculaires, inégalées dans tout l’Occident. En revanche, le déclin des naissances qui a suivi, aussi appelé baby bust, a été plus rapide et plus prononcé au Québec que partout ailleurs dans les pays industrialisés, à l’exception cependant de l’Italie, où le taux de natalité est encore plus faible que le nôtre. Rappelons que ce taux, qui s’établit à 1,5 enfant par femme, demeure nettement inférieur à l’indice de remplacement de la population, fixé à 2 enfants par femme. Autrement dit, on dénombre ici moins de naissances que de décès.

Les baby-boomers forment donc au Québec le plus large segment de population. Et, bien sûr, ils vieillissent. Leur poids démographique est tel en regard des autres générations, et la natalité est si chétive, que dans les décennies à venir, le quart environ des citoyens du Québec seront des personnes de 65 ans et plus. Or, à l’heure actuelle, le troisième âge ne représente que 9 % de la population.

« Examinons l’évolution de l’âge médian au Québec, nous propose le professeur Jacques Légaré. De quoi s’agit-il ? D’un âge charnière, au-dessus duquel se trouve la moitié de la population et au-dessous duquel se situe l’autre moitié. Eh bien ! l’âge médian était de 20 ans seulement chez nous, au début du 20e siècle. En 2051, l’âge médian de la population sera passé à 50 ans. »

Et tandis que gonfle la cohorte de personnes âgées, la population active, elle, ne cesse de décroître. En fait, les experts prévoient qu’il y aura chaque année davantage de nouveaux retraités que de nouveaux arrivants sur le marché de la main-d’œuvre, si bien que dans un demi-siècle, on recensera un travailleur pour un pensionné !

Manquons-nous de prévoyance ?

Ainsi, le nombre de contribuables salariés tend à diminuer graduellement, mais le nombre de bénéficiaires potentiels de programmes gouvernementaux destinés aux aînés va, quant à lui, grimper. D’ores et déjà, on peut s’attendre à ce que nos baby-boomers, en avançant en âge, réclament des services accrus de maintien à domicile, de soins de longue durée et d’hébergement, d’autant plus qu’ils sont susceptibles de vivre encore plus longtemps que leurs parents ! « Les progrès de la médecine et de la science étant ce qu’ils sont, explique le professeur Légaré, l’espérance de vie allonge continuellement. Du coup, la proportion des grands vieillards, soit les personnes de 80 ans et plus, augmentera. Actuellement, ces grands vieillards constituent 15 % de la population âgée de 65 ans et plus. Bientôt, ils en formeront plus du tiers ! Le problème, c’est que les coûts sociaux grandissent avec l’âge. Par exemple, pour subvenir aux besoins d’un grand vieillard l’État doit dépenser jusqu’à 25 000 $ par année, soit 10 000 $ de plus que pour une personne de 65 ans. »

Les prochaines générations disposeront-elles des ressources nécessaires pour faire face à une croissance aussi forte et aussi durable de la demande de soins de santé ? Évidemment non, selon le professeur Jacques Légaré, car ceux qui remplaceront les baby-boomers sur le marché du travail ne seront pas suffisamment nombreux et ils ne consentiront jamais à voir s’envoler une bonne part de leur salaire en impôt au profit de leurs aînés.

« Pourtant, s’étonne le démographe Légaré, notre société a fait preuve de prévoyance en matière de revenus de retraite. Nous avons compris assez rapidement que les programmes de rentes des gouvernements ne permettraient pas d’assurer aux baby-boomers un revenu de retraite décent. Aussi, toute une série de mesures ont été prises : majoration du taux de cotisation au Régime de rentes du Québec dans le but de constituer une réserve, incitation à l’épargne-retraite individuelle, sous forme de REER, et collective, sous forme de caisse d’entreprise (ou, si vous préférez, de fonds de pension), afin de diversifier les sources de revenus de retraite et de réduire notre dépendance aux prestations de l’État. Pourquoi ne pas nous préparer de la même façon à la flambée prévisible des coûts de la santé ? »

D’après le professeur Légaré, il conviendrait dès maintenant de créer une « caisse santé », c’est-à-dire accumuler une réserve en vue des décennies à venir, comme le font plusieurs pays européens. La question est lancée. Tout le débat reste à faire…

La présentation de cette conférence est disponible dans notre site Internet à l’adresse www.fondsfmoq.com

Des données compilées par la firme Morningstar indiquent qu’au cours des 15 dernières années1, le rendement moyen d’un fonds d’obligations canadiennes a été de 8,2 % alors que celui d’un fonds d’actions canadiennes a été de 8,1 %. Ces chiffres vous incitent peut-être à conclure qu’une personne qui aurait investi 50 % de son REER en obligations et 50 % en actions aurait obtenu un rendement se situant entre 8,1 et 8,2 %. En pratique, nos calculs nous amènent à conclure que cette personne aurait obtenu un rendement de 8,3 %!

Pour obtenir ce résultat, nous avons supposé que l’investisseur rééquilibrait son portefeuille au début de chaque année afin d’avoir en tout temps la même répartition désirée, soit 50-50. Pour ce faire, il vendait la classe d’actif ayant eu la meilleure performance l’année précédente et achetait celle ayant connu une performance faible. En réalité, beaucoup d’investisseurs font exactement le contraire! Ils investissent leur cotisation REER dans la classe d’actif qui a connu la meilleure performance l’année précédente.

Nous avons donc fait l’exercice afin de mesurer les conséquences sur l’accroissement du capital de retraite. La personne qui aurait investi dans son REER le maximum annuel autorisé aurait déboursé 181 500 $ en 15 ans2. En investissant la totalité en actions, son capital de retraite se chiffrerait à 310 000 $ 15 ans plus tard; en investissant la totalité en obligations, ce même capital totaliserait 315 000 $; en investissant moitié-moitié, il serait de 317 000 $. Comme nous l’avons mentionné précédemment, les rendements moyens obtenus auraient été respectivement de 8,1 %, de 8,2 % et de 8,3 % (tableau 1).

L’investisseur qui aurait choisi le véhicule de placement ayant généré les meilleurs rendements au cours des 12 mois précédents aurait obtenu un rendement de 6,6 %, pour un capital accumulé de 273 000 $. Dès lors, une conclusion s’impose : le rendement des 12 deniers mois n’est pas un bon indicateur du rendement de l’année à venir.

Nous illustrons au tableau 2 les écarts de rendement assez importants qu’on peut observer, d’une année à l’autre, à l’intérieur d’une même classe d’actif. Ainsi, toute personne qui tente d’identifier la classe d’actif. Ainsi, toute personne qui tente de repérer la classe d’actif qui procurera le meilleur rendement dans l’année à venir expose son portefeuille à un risque considérable, compte tenu de l’écart important qui sépare chaque année les rendements des actions de ceux des obligations. Au cours des 15 dernières années, l’écart moyen a été de 10 %. On comprend dès lors pourquoi de nombreux investisseurs professionnels (fonds mutuels, caisses de retraite) préfèrent ne pas courir ce risque et adopter, en tout temps, une politique de placement comprenant une répartition d’éléments d’actif fixe (par exemple, 60 % d’actions et 40 % d’obligations).

Les experts vantent souvent les mérites d’une approche consistant à établir une politique de placement et à poursuivre la stratégie adoptée dans le temps, sans se soucier des fluctuations à court terme des marchés. À cet égard, notons qu’il est beaucoup plus facile de maintenir une stratégie lorsque le portefeuille comprend à la fois des actions et des obligations. Les déceptions des investisseurs ayant tout placé en obligations en 1999 en sont une illustration convaincante : en 12 mois seulement, ils ont vu leurs portefeuilles afficher une performance inférieure de 24 % à celle des portefeuilles d’actions! Qui aurait eu les nerfs assez solides pour ne pas en transférer une partie en actions, et ce, juste au moment où les obligations allaient voler la vedette pendant les trois années qui ont suivi?

Globalement, les résultats des 15 dernières années peuvent inciter certaines personnes à remettre en question la pertinence d’inclure des actions dans leur portefeuille, et ce, d’autant plus qu’un portefeuille composé à 100 % d’obligations aurait procuré un rendement supérieur et à moindre risque (volatilité).

D’abord, il faut savoir que cet exercice a été fait alors que le marché boursier était à la baisse depuis 28 mois et que le marché obligataire atteignait des sommets pratiquement jamais inégalés. Ensuite, il faut se rappeler que les 15 dernières années ont été effectivement marquées par une baisse importante des taux d’intérêt, un contexte idéal pour le marché obligataire.

Comme vous pouvez le constater une fois de plus aujourd’hui, le plus vieux principe en gestion de portefeuille demeure plus pertinent – et rentable! – que jamais. Il faut en effet diversifier son portefeuille, de façon à ce qu’il contienne des actions et des obligations.

À bon investisseur, salut!

 

1 Les rendements ont été compilés au 31 décembre 2002.
2 Nous avons utilisé le plafond REER qui était de 7 500 $ de 1988 à 1990, de 11 500 $ en 1991, de 12 500 $ en 1992 et en 1993, de 13 500 $ en 1994, de 14 500 $ en 1995 et de 13 500 $ par la suite.

En désignant expressément le bénéficiaire de votre assurance vie, vous vous assurez que le capital-décès lui sera remis libre d’impôt et sans passer par votre succession. Mais est-ce toujours opportun ?
Examinons ensemble deux situations.

Exemple : aucun passif

Le Dr Demers et Madame Lajeunesse sont mariés depuis 20 ans et ils ont deux enfants. La valeur nette de leurs biens s’élève à 800 000 $ et leur bilan est positif, puisqu’ils n’ont présentement aucune dette.

Actif Passif
Placements REER 500 000 $ Aucun
Résidence principale 300 000 $
800 000 $

Par testament, le D r Demers lègue tout son avoir à sa conjointe. De plus, il a contracté, il y a une quinzaine d’années, une police d’assurance vie de 500 000 $ en la désignant comme bénéficiaire. Advenant le décès du médecin, ce capital permettra à Madame Lajeunesse de ré-duire ses activités professionnelles jusqu’au moment où ses enfants, encore aux études, quitteront la maison.

Étant donné que Madame est spécifiquement nommée bénéficiaire de la police, le capital lui serait directement versé sans transiter par la succession, évitant par le fait même qu’il serve, en tout ou en partie, à rembourser des dettes pouvant exister au moment du décès.

Par ailleurs, le fardeau fiscal résultant de la disparition de son époux serait nul : en effet, son REER serait transféré en franchise d’impôt puisque sa conjointe en hériterait, alors que le domicile fait l’objet d’une exemption
et qu’il n’y a aucun impôt à payer à l’encaissement du capital-décès.

Cependant, pour préserver et pour faire fructifier ce capital, Madame Lajeunesse ne manquera pas d’effectuer des placements dont les revenus, eux, seront imposables.

Dans ce cas bien précis, il aurait été avantageux de modifier la police d’assurance afin de désigner plutôt comme bénéficiaires les ayants droit ou héritiers légaux. Le capital-décès aurait alors fait partie de la succession en faveur de la conjointe, mais le testament aurait pu stipuler que ce capital serait déposé en fiducie. En vertu de cette fiducie testamentaire, Madame aurait pu toucher des revenus de placements à intervalles réguliers et profiter, en outre, d’un allègement fiscal, car il aurait été possible de diviser ces revenus entre elle et la fiducie aux fins de l’impôt. Dans l’hypothèse où les investissements offrent un rendement de 6 % et que le revenu annuel de Madame est de 50 000 $, elle aurait pu ainsi réaliser des économies de 3 000 à 8 000 $ par année, selon que les enfants seraient toujours ou non à sa charge.

Qu’est-ce qu’une fiducie testamentaire ?

Ce mode de transmission de biens vous permet de charger un fiduciaire (un particulier ou une société de fiducie) de l’administration d’un capital distinct et déterminé, en faveur du ou des bénéficiaires que vous aurez désignés (conjoint, enfants, parents, amis). C’est vous qui fixez par testament la
durée et les conditions de cette fiducie. Généralement, le capital ainsi géré produit des revenus qui sont régulièrement attribués aux bénéficiaires.

Avantages financier et juridique

La fiducie testamentaire empêche la dilapidation du capital légué et en assure une gestion efficace. Elle met également le capital à l’abri d’une saisie par un syndic de faillite si l’un des bénéficiaires devenait insolvable. Enfin, si des mineurs ou des personnes inaptes sont bénéficiaires, elle évite l’application des règles fastidieuses de tutelle et de curatelle.

Avantage fiscal

Aux yeux du fisc, une fiducie testamentaire constitue une entité propre, distincte de celle des bénéficiaires. Elle est imposée suivant un taux progressif qui lui est particulier, ce qui se traduit par des économies d’impôt.

Il nous arrive à tout moment, au cours de notre vie, d’avoir à prendre des décisions d’investissement. Qu’il s’agisse de l’achat d’une maison, d’une auto, ou d’un investissement dans un fonds de placement, il y a toujours un risque. La notion de risque et ses conséquences sont donc continuellement présentes à notre esprit, et ce, de façon consciente ou inconsciente.

La notion de risque est donc omniprésente. Comment définit-on le risque ? La définition usuelle du dictionnaire : un danger plus ou moins prévisible. En finance, le terme, tel que le définit la toute dernière brochure À propos de Gestion de placement, se lit comme suit : « une mesure de la dispersion d’un ensemble de données par rapport à leur moyenne1». Ainsi, un investissement peut avoir produit un rendement similaire à celui d’un autre investissement. Toutefois, le risque sera plus élevé si le rendement obtenu au cours de la période a varié de façon plus importante. Dans un tel contexte, on parlera donc d’une plus grande volatilité. Et qui dit plus grande volatilité, dit plus grande instabilité. Selon la fluctuation de notre investissement, nous réagissons de façon positive ou négative. Pensons, par exemple, aux actions de la société Nortel et à l’euphorie qui engendra cette bulle spéculative. Cela nous amène à parler du degré de tolérance au risque.

Le degré de tolérance au risque est cette capacité de l’investisseur d’assumer psychologiquement les fluctuations de la valeur de son placement. Chaque investisseur a son propre degré de tolérance au risque.

Ainsi, l’investissement de tous ses avoirs dans un même fonds dont le degré de volatilité est plus élevé, donc plus risqué, rendra certains investisseurs mal à l’aise, voire incapables d’effectuer un tel investissement. Alors que pour un autre investisseur, le même investissement plus volatile ne suscitera aucune inquiétude.
Prenons par exemple trois cas, soit les situations de M. Mitigé, de M. Spécule et de M. Intolérant.

Situation de M. Mitigé : le représentant en épargne collective conseille à M. Mitigé d’investir 200 000 $ dans un fonds spéculatif. L’avoir net de Monsieur est de 300 000 $. M. Mitigé réfléchit aux risques et aux conséquences d’une telle proposition et en arrive à la conclusion que le jeu n’en vaut pas la chandelle.

Situation de M. Spécule : le même représentant en épargne collective conseille à un autre de ses clients, M. Spécule, d’investir 200 000 $ dans le même fonds spéculatif. La principale différence réside dans le fait que l’avoir net de Monsieur est de deux millions de dollars. Après avoir mûrement réfléchi aux risques et aux conséquences, M. Spécule décide d’aller de l’avant avec la proposition. Il est important de mentionner, dans ce cas, que l’avoir net constitue un facteur non négligeable dont il faut tenir compte.

Situation de M. Intolérant : la seule différence par rapport aux deux autres situations mentionnées précédemment réside dans le faible degré de tolérance au risque de l’investisseur. Celui-ci ne peut tolérer un tel investissement, même s’il semble très enrichissant, et ce, sans égard à son avoir net.

Ce qui introduit les concepts, moins financiers et plus poétiques, de sommeil paisible et de tranquillité d’esprit à l’égard de toutes ses décisions en matière d’investissement. Il convient donc de toujours être en mesure d’assumer le risque et les conséquences de ses investissements, mais également reconnaître son degré de tolérance (faible, moyen, élevé) face à toutes les propositions à sa portée dans la vie de tous les jours.

1 À propos de gestion de placement, p. 9.

En 2002, le marché boursier américain et de nombreux autres parquets mondiaux ont affiché pour une troisième année consécutive des résultats négatifs. La séquence baissière qui s’est amorcée avec le dégonflement de la « bulle technologique » en l’an 2000 semble s’éterniser. Les investisseurs qui ont vu graduellement fondre la valeur de leurs avoirs peuvent-ils espérer des jours meilleurs ?

Pourtant, 2002 avait bien débuté. Ébranlés par le ralentissement de l’économie américaine et, surtout, par les événements du 11 septembre, les indices boursiers avaient rebondi de façon spectaculaire au dernier trimestre de 2001, soulevant l’optimisme. La croissance, partout en Amérique du Nord, devenait plus rapide et plus robuste. La progression ainsi enregistrée au premier trimestre de 2002 était prometteuse. Mais à compter du printemps, toute une série de révélations allait jeter de l’ombre sur la crédibilité des entreprises, des maisons de vérification, et sur l’ensemble du système financier américain. Qu’il suffise de rappeler les affaires Enron, Worldcom et Tyco. Cette série de scandales allait miner peu à peu la confiance des investisseurs, provoquant un recul des marchés.

Les autorités réglementaires ont aussitôt réagi, en adoptant une série de mesures visant à assainir les pratiques comptables et à renforcer l’encadrement du commerce des valeurs mobilières.

Si toutes ces interventions ont porté fruit, elles n’ont pas rétabli pour autant la confiance des investisseurs, car une nouvelle menace allait poindre au troisième trimestre de 2002, celle d’un conflit armé entre les États-Unis et l’Irak, sans parler des tensions accrues au Moyen-Orient.

Investisseurs échaudés…

Excédés par la réduction constante de la valeur de leur portefeuille, bien des investisseurs ont choisi de vendre leurs parts de fonds communs, à commencer par les fonds d’actions, pour se réfugier sur des marchés moins volatils et plus conservateurs, dont celui des titres à revenu et des obligations. Beaucoup ont opté pour des placements dans le domaine de l’immobilier, en plein essor.

Ces transferts massifs de capitaux ont affecté l’industrie des fonds de placement. En effet, pendant des mois, les investisseurs ont retiré plus d’argent qu’ils n’en ont investi, si bien que les entrées nettes (achats moins retraits) ne totalisaient que 3,3 milliards de dollars au 30 novembre pour l’ensemble des 4 500 fonds disponibles au Canada, comparativement à des entrées nettes de 26 milliards de dollars l’année précédente.

De même, les ventes nettes des fonds d’actions canadiennes n’ont atteint au 30 novembre que 187 millions de dollars, par rapport à des ventes nettes de 1,5 milliard de dollars à la même période en 2001.

Globalement, en raison de ces sorties d’argent et de la dépréciation de leurs portefeuilles, les promoteurs de fonds de placement ont vu leur actif total passer de 427 milliards de dollars à la fin de 2001 à 394 milliards de dollars à la fin de 2002, soit un repli de 33 milliards de dollars.

Ne rien décider sous le coup de l’émotion

Les conseillers financiers ne cessent de le répéter : la règle d’or en matière de placement, c’est la diversification. Diversification des grandes catégories de titres (effets de marché monétaire, obligations et actions), diversification géographique et sectorielle, et ainsi de suite. Pourquoi ? Parce que les marchés et même les segments de marché n’évoluent pas tous au même rythme ni avec la même amplitude. Par exemple, en 2002, les obligations ont procuré un rendement positif, alors que les actions ont baissé. Détenir une grande variété de placements atténue donc les répartitions sur un portefeuille de la contre-performance d’un marché en particulier.

Du même coup, la diversification vient donc réduire la tentation de prendre des décisions financières en fonction de résultats ponctuels à court terme, comme celle de liquider ses parts de fonds de placement en période de baisse. Une telle attitude émotive n’est jamais recommandée. Il importe de conserver une vision à long terme, sans se laisser influencer par des fluctuations temporaires.

Les absents ont toujours tort

Plusieurs investisseurs ont paniqué en 2002 et abandonné les marchés boursiers, croyant ainsi limiter leurs pertes. Mais, ne possédant plus de titres boursiers (actions ou parts de fonds d’actions), ils ne pourront profiter de la reprise qui se profile.

Déjà, les résultats du quatrième trimestre de 2002 sont encourageants. Tous les marchés boursiers internationaux se sont appréciés de manière tangible. Mieux encore, les indices paraissent dorénavant évoluer en fonction, non plus d’une succession de scandales, mais de l’environnement économique fondamental qui, lui, est demeuré sain. Le remontée des indices à la fin de 2002 reflète le redressement des profits des entreprises. Voilà un signe concret de relance.

Les médecins constituent le segment de la population le plus convoité par les entreprises et les spécialistes des services financiers, qu’il s’agisse des banques, des caisses, des fiducies, des compagnies d’assurance, des sociétés de fonds communs de placement, des courtiers, des planificateurs financiers, etc.

Tant de convoitise impose à tous ceux qui en sont l’objet de redoubler de prudence, notamment en respectant en tout temps cinq règles de base qui permettent d’éviter bien des déceptions et beaucoup de problèmes.

 

1. D’abord et avant tout, bien évaluer ses propres besoins

2. Faire affaire avec des institutions financières reconnues

3. Toujours choisir des personnes accréditées

4. Exiger une évaluation écrite des engagements et des honoraires

5. Ne jamais donner de mandat en blanc

1. D’abord et avant tout, bien évaluer ses propres besoins

A-t-on uniquement besoin de quelques conseils ou d’une planification exhaustive? Une fois ses besoins clairement précisés, il est primordial de s’y tenir et de ne jamais se laisser vendre autre chose.

2. Faire affaire avec des institutions financières reconnues

Bien qu’il existe d’excellents professionnels indépendants, il n’en demeure pas moins que les recours sont très limités en cas de problèmes avec ces derniers. Sans compter que la concurrence de plus en plus vive oblige les institutions reconnues non seulement à éviter, mais surtout à régler les différends qui peuvent survenir à l’occasion avec leurs clients.

3. Toujours choisir des personnes accréditées

Les véritables spécialistes financiers sont facilement identifiables. Ces personnes portent des titres reconnus, comme ceux d’administrateur agréé (Adm. A.), de planificateur financier (Pl. fin.), de comptable agréé (CA), etc.

Il ne faut jamais hésiter à leur demander leur certificat d’accréditation ou leur permis de pratique ainsi que des références. Dans l’exercice de leurs professions, ces personnes sont tenues de respecter des règles très strictes imposées par leurs ordres professionnels ou par des organismes comme le Bureau des services financiers, dont le mandat est de protéger le public. Ces instances peuvent donc attester qu’un individu est titulaire d’un permis de pratique, confirmer (le cas échéant) l’existence d’un dossier disciplinaire, et fournir de l’information sur les recours disponibles en cas de problèmes.

4. Exiger une évaluation écrite des engagements et des honoraires

À la fin d’une première rencontre qui devrait être gratuite, toute personne est en droit de demander au professionnel qui lui propose ses services une évaluation écrite des engagements qu’il entend remplir et des honoraires qu’il prévoit réclamer. Il est également très important de lui demander s’il touche des commissions pour la vente des produits qu’il offre.

5. Ne jamais donner de mandat en blanc

Comme tout service financier d’ailleurs, une planification ne devrait jamais, au grand jamais, être fondée sur un mandat en blanc. Il faut exiger d’être informé de façon régulière non seulement sur l’évolution de son dossier, mais également avant toute transaction dans ce dernier. En tout temps, la règle du GBS (gros bon sens) doit prévaloir.

En pratique, le client est toujours le seul à prendre la décision finale et il n’y a rien qui ne puisse lui être expliqué.

LA PLANIFICATION FINANCIERE : LA VIGILANCE S’IMPOSE EN TOUT TEMPS

Il n’y a pas si longtemps, la très grande majorité des personnes actives dans le secteur des services financiers se targuaient de faire de la planification financière. Cette offre de service était accrocheuse et très attrayante. Malheureusement, la qualité des produits livrés était très variable, et les honoraires réclamés pas toujours justifiés. De plus, nombre d’abus de toutes sortes étaient fréquemment dénoncés, en particulier quant à l’utilisation abusive de « l’effet de levier ».

Au début des années 1990, le gouvernement du Québec a décidé de mettre de l’ordre dans l’offre de services financiers, notamment en créant l’Institut québécois de planification financière (IQPF).

Aussi nécessaire et utile soit-elle, l’existence d’un organisme de contrôle ne doit pas atténuer pour autant le réflexe de vigilance que doit posséder en tout temps une personne en quête de services de planification financière. Cette règle de prudence est d’autant plus à-propos en matière de planification financière qu’il y a, dans le marché, des personnes qui se disent planificateurs financiers et qui ne sont pas pour autant membres de l’IQPF.

Selon l’IQPF, une planification financière complète devrait toucher sept domaines d’intervention, soit :

  1. finances : budget, bilan personnel, projection, etc.
  2. fiscalité : planification fiscale, maximisation, etc.
  3. aspects légaux : contrat de mariage, etc.
  4. planification de la retraite : combien mettre de côté et quand, en fonction des objectifs du client
  5. succession : à qui léguer et comment, en fonction des objectifs du client
  6. placements : établissement d’un portefeuille en fonction de la situation et des objectifs du client
  7. assurances : évaluation des protections requises en fonction de la situation du client.

Comme il s’agit de champs de spécialisation très complexes, le planificateur doit agir à titre d’« omnipraticien » et toujours adresser le client, au besoin, à des « spécialistes ».

Sur le marché, il existe trois grandes catégories de planificateurs financiers :

  1. ceux qui sont rémunérés à honoraires (2 000 $ et plus)
  2. ceux qui sont rémunérés uniquement à commission sur les produits vendus
  3. ceux qui sont rémunérés de façon mixte (à honoraires et à commissions).

Il est donc primordial de connaître à quel type de planificateur financier on s’adresse, la profondeur et l’impartialité de ses conseils étant directement influencés par son mode de rémunération.

UN SERVICE SUR MESURE POUR LES MEMBRES DE LA FMOQ

Depuis quelque temps déjà, la société Les Fonds d’investissement FMOQ inc. offre un service de planification financière parfaitement adapté aux besoins spécifiques des membres de la FMOQ qui ont accès à une expertise dans les sept domaines d’intervention susmentionnés.

À l’instar de tous les autres produits offerts par Les Fonds d’investissement FMOQ inc., le service de planification financière se distingue par son excellent rapport qualité-prix.

Que ce soit pour des conseils de base gratuits, ou pour de plus amples renseignements sur les produits disponibles, notre équipe de conseillers chevronnés et aguerris est à votre entière disposition. Appelez-nous!

Lorsque vous demandez un prêt ou que vous effectuez un achat avec étalement des paiements, vous autorisez le banquier ou le commerçant avec qui vous faites affaire à consulter votre dossier de crédit afin de s’assurer de votre solvabilité. Que savez-vous des renseignements que peut contenir ce dossier ?

Au Canada, le taux des pertes encourues par les émetteurs des cartes de crédit équivaut à seulement 3 % de la valeur des prêts alors que, chez nos voisins du Sud, ce taux est deux fois plus élevé et atteint 6,4 % ! On peut évidemment en conclure que les consommateurs canadiens sont de meilleurs payeurs, mais cette comparaison statistique laisse également entrevoir que nos prêteurs sont plus prudents que leurs homologues des États-Unis, où le marché du crédit donne lieu à une concurrence très féroce, qui conduit à un relâchement des normes d’admissibilité et d’attribution du crédit. Chez nous, ces normes sont encore bien strictes. Pour obtenir un prêt, il faut montrer patte blanche ; en d’autres mots, avoir un dossier de crédit impeccable !

Que trouve-t-on dans votre dossier de crédit ?

Votre dossier représente la somme des renseignements qu’aura colligés sur votre compte une entreprise spécialisée, appelée bureau de crédit, et qui lui auront été transmis par vos créanciers antérieurs ou actuels : le grand magasin où vous avez acheté à tempérament de l’équipement informatique ou bien des appareils électroménagers, l’institution financière qui vous a accordé du financement pour votre voiture, la société émettrice de votre carte de crédit et ainsi de suite. Vos habitudes de paiement y sont minutieusement consignées et font l’objet d’une notation par prêt, puis d’un pointage global.

En effet, pour chacun de vos emprunts, une cote vous est attribuée, de 1 à 9 s’il s’agit de votre carte de crédit et d’un prêt courant à la consommation, et de 1 à 5 dans le cas d’une hypothèque, la cote 1 étant celle du payeur exemplaire qui respecte les délais prescrits. À partir de toutes ces cotes est calculé votre pointage global, qui pourrait osciller entre 300 (très mauvais) et 900 (excellent). La moitié de la population, en gros, mérite un pointage variant de 750 à 849.

Ne vous surprenez pas si votre pointage est entaché par cette petite facture d’une trentaine de dollars, par exemple, que vous avez tant tardé à payer il y a des années, faute de temps ou par simple négligence. Les bureaux de crédit, sachez-le, ont de la mémoire ! Les informations qu’ils recueillent sont conservées généralement pendant sept ans.

Outre vos coordonnées et les renseignements se rapportant à vos emprunts, votre dossier renferme des indications sur vos adresses et sur vos emplois des dernières années, ce qui permettra éventuellement à un fournisseur de crédit à qui vous aurez adressé une demande de vérifier si vous êtes stable et si vos revenus le sont aussi.

Votre dossier portera aussi la marque des consultations qui en ont été faites. Plus il y aura d’institutions qui en auront pris connaissance, plus il semblera évident que vous sollicitez souvent du crédit, ce qui est susceptible de nuire à l’acceptation de votre demande.

Ce n’est pas tout ! Les bureaux de crédit vont souvent consulter les registres publics et les archives des palais de justice et des cours municipales afin de savoir si des actions ont été intentées et si des jugements ont été prononcés contre vous.

Comment consulter et même corriger votre dossier ?

La Loi sur les renseignements personnels vous confère le droit de consulter votre dossier de crédit. Il suffit tout simplement de se présenter au comptoir de service à la clientèle du bureau de crédit ou d’écrire pour l’obtenir par la poste sans frais. Les principaux bureaux de crédit au Québec sont Trans-Union et Equifax. Ce dernier vous offre un accès en ligne à votre fiche de crédit, moyennant un léger déboursement (www.equifax.ca).

Que faire si vous constatez que ce dossier comporte des erreurs ? Que faire si vous jugez que certains renseignements n’ont plus raison d’y figurer, le solde de la dette ou même de l’amende en question ayant été acquitté ? Vous n’avez qu’à remplir le formulaire prévu à cette fin qui vous est transmis par le bureau de crédit, qui disposera d’un délai de 30 jours pour rendre sa décision. En cas de refus de sa part d’apporter les modifications attendues, il faudra vous adresser à la Commission d’accès à l’information du Québec.

Comment conserver une bonne cote de crédit ?

C’est simple : en vous conformant au calendrier de paiement établi. N’accusez jamais de retard. Dans le cas de votre carte de crédit, réglez toujours le montant minimal requis, et ne dépensez pas de manière à frôler votre limite autorisée : advenant un gros pépin, vous n’auriez plus aucune marge de manœuvre pour y réagir.

Enfin, faites en sorte que le ratio du total de vos engagements par rapport au total de vos entrées de fonds avoisine 30 ou 35 %. Quand les dettes correspondent à plus du tiers des revenus, les prêteurs, et c’est normal, deviennent nerveux !