Le Fonds revenu mensuel FMOQ – Modifications récentes
Si vous investissez depuis un certain temps dans le Fonds revenu mensuel FMOQ, vous avez sûrement remarqué que ce dernier a connu son lot de fluctuations à travers les années. Ce Fonds équilibré axé sur les revenus à dividendes canadiens a effectivement été touché par toutes sortes d’événements :
- La fin des fiducies de revenu : En 2006, l’annonce de la fin du traitement fiscal avantageux pour les fiducies de revenu non immobilières au Canada a été un choc pour ce secteur qui prenait de plus en plus de place dans le paysage des actions à revenu sur le marché boursier canadien.
- Les montagnes russes du prix du pétrole : Jusqu’à 2008, nous avons vécu une période où le baril semblait vouloir se diriger vers les 200 $, certains anticipant une pénurie de pétrole. L’atterrissage fut brutal : la crise financière de 2008-2009 a drastiquement refroidi la demande. Ensuite, après un certain raffermissement des prix, la surabondance de l’offre, due à l’arrivée du gaz de schiste américain, a exercé une pression à la baisse sur le prix de l’or noir.
- Le prix du pétrole canadien : Le West Texas Intermediate (WTI) demeure une référence pour suivre le prix de pétrole. Toutefois, la dernière année nous a démontré que le prix du pétrole canadien, le Western Canadian Select (WCS), peut, à l’occasion, s’éloigner significativement du prix du baril mondial. À certains moments de 2018, le baril de WCS valait de 30 $ à 40 $ de moins que le WTI, alors que l’écart habituel devrait osciller autour de 10 $. Des défis en matière d’acheminement de notre pétrole expliqueraient cette anomalie. Le secteur des pipelines, étant justement généreux en termes de dividendes, a donc lui aussi connu son lot d’incertitudes au cours des dernières années.
- La chute des taux d’intérêt et l’impact sur les actions privilégiées : Une autre portion du Fonds revenu mensuel FMOQ a aussi connu des fluctuations inhabituelles depuis quelques années. En effet, la chute des taux d’intérêt à des niveaux inégalés (en 2016, les obligations canadiennes de 5 ans ont touché un creux de 0,59 %) a entraîné à la baisse le secteur des actions privilégiées. Ce marché étant dominé depuis quelques années par des actions privilégiées à taux révisables, le rendement de ces dernières s’ajuste à la hausse ou à la baisse (à une date et selon un écart prédéterminés) en fonction du rendement des obligations canadiennes de 5 ans. Les attentes de rendement ont été déçues et tout le secteur en a pris pour son rhume.
Ces raisons expliquent pourquoi le Fonds revenu mensuel FMOQ s’est retrouvé plus souvent qu’à son tour dans le bas des classements des Fonds FMOQ : 2008, 2014, 2015 et 2018. En revanche, il a toujours su rebondir : 2007, 2009, 2010, 2011 et 2016 (tableau I). Par ailleurs, son rendement annuel composé sur 10 ans le place nez à nez avec nos autres Fonds équilibrés comme omnibus et placement, bien que ces derniers aient réussi à offrir cette performance avec moins de volatilité (tableau II). Comme vous pouvez le constater, les rendements du Fonds revenu mensuel FMOQ ont donc globalement été satisfaisants, mais les soubresauts ont été nombreux.Sans modifier les objectifs ni la stratégie de placement, deux changements ont été apportés au Fonds au cours des derniers mois afin de remédier à cette situation. Premièrement, les critères de sélection des actions à dividendes ne sont plus les mêmes. Auparavant, le gestionnaire choisissait ses titres uniquement parmi les plus gros payeurs de dividendes. Ainsi, le portefeuille se retrouvait fortement surpondéré dans le secteur de l’énergie et, plus particulièrement celui des pipelines. Dorénavant, le gestionnaire sélectionnera de bons payeurs de dividendes, en privilégiant les sociétés susceptibles de faire croître leurs dividendes dans le temps. Le secteur des services financiers se voit ainsi naturellement surpondéré alors que les banques et les compagnies d’assurance ont des feuilles de route impeccables de ce côté.
Le deuxième changement, plus mineur, touche le poids cible accordé aux actions privilégiées, qui passe de 15 % à 10 %. Cette portion de 5 % sera allouée aux actions ordinaires à dividendes dont le poids passera à 60 % (tableau III).Nonobstant les changements, le mandat premier du Fonds demeure le même, soit offrir un revenu régulier intéressant, majoritairement sous forme de dividendes de source canadienne afin de profiter d’un traitement fiscal avantageux. Cette récente révision fait en sorte que le revenu courant du Fonds sera probablement un peu plus faible, mais pourrait être compensé par une plus importante appréciation du capital à moyen et long terme, ce qui est encore plus avantageux pour les comptes imposables. Tout porte à croire qu’à l’avenir, les rendements seront plus stables et surtout moins affectés par les hauts et les bas de l’imprévisible secteur de l’énergie.
TABLEAU I : Rendements année après année (%)
Fonds FMOQ | 2018 | 2017 | 2016 | 2015 | 2014 | 2013 | 2012 | 2011 | 2010 | 2009 | 2008 | 2007 |
Revenu mensuel | -9,01 | 6,87 | 17,63 | -9,72 | 4,23 | 12,03 | 6,25 | 4,30 | 13,25 | 25,61 | -18,94 | 7,23 |
Omnibus | -3,97 | 7,28 | 6,76 | 1,71 | 7,38 | 12,54 | 6,57 | -0,78 | 10,33 | 16,47 | -15,63 | 2,08 |
Placement | -3,66 | 8,20 | 7,28 | 4,50 | 11,27 | 14,39 | 6,61 | -4,89 | 8,38 | 17,53 | -15,66 | 0,92 |
TABLEAU II : Rendements annuels composés (%)
Fonds FMOQ | 3 mois | 1 an | 3 ans | 5 ans | 10 ans | Depuis octobre 2006 |
Revenu mensuel | 8,63 | 2,94 | 6,44 | 2,74 | 7,34 | 4,86 |
Omnibus | 7,47 | 3,80 | 5,89 | 4,63 | 7,30 | 4,84 |
Placement | 8,35 | 4,72 | 6,96 | 6,25 | 7,74 | 5,32 |
TABLEAU III : Répartition d’actifs avant et après le changement du Fonds revenu mensuel FMOQ
AVANT | |||
Classe d’actifs | Minimum | Cible | Maximum |
Court terme etobligations canadiennes | 20 % | 30 % | 40 % |
Actions canadiennes privilégiées | 10 % | 15 % | 20 % |
Actions canadiennes à revenu élevé | 35 % | 55 % | 65 % |
APRÈS | |||
Classe d’actifs | Minimum | Cible | Maximum |
Liquidités et titres à revenu fixe | 20 % | 30 % | 45 % |
Actions privilégiées | 5 % | 10 % | 15 % |
Actions canadiennes à revenu élevé | 40 % | 60 % | 70 % |