REER : cotiser maintenant, déduire plus tard
Julie Drolet, Pl. Fin.
Représentante en épargne collective
Les personnes cotisant à leur régime enregistré d’épargne-retraite (REER) profitent généralement de la déduction fiscale lors de leur prochaine déclaration de revenus. Toutefois, savez-vous qu’il peut être intéressant de la reporter, par exemple, si vous cotisez en 2024 et demandez la déduction en 2026 ? Julie Drolet, Représentante en épargne collective chez Fonds FMOQ, explique les avantages de cette stratégie.
Pourquoi reporter votre déduction ?
Cette stratégie est efficace lorsque vous prévoyez que vos revenus augmenteront au cours des prochaines années, ce qui est souvent le cas des étudiants en médecine ou médecins résidents.
Par exemple, si votre revenu annuel avoisine les 52 000 $ en 2024, votre taux marginal d’imposition est de 31,53 %. « Supposons que vous cotisez 5 000 $ à votre REER. En demandant votre déduction immédiatement, vous économisez 1 576,50 $ (31,53 % de votre cotisation). Si vous reportez votre déduction au moment où vos revenus atteindront 250 000 $, avec un taux d’imposition de 53,31 %, vous économiserez 2 665,50 $ », illustre-t-elle. En résumé, vous pourriez obtenir 1089 $ de plus en reportant la déduction.
Pour connaître le montant que vous pouvez cotiser à votre REER, vérifiez si vous avez des droits de cotisation en consultant votre dernier avis de cotisation de l’Agence du revenu du Canada, ou accédez à « Mon dossier » sur leur site Web. La cotisation maximale est toujours de 18 % de votre revenu de l’année précédente, jusqu’à un certain plafond, soit 31 560 $ en 2024. Les droits non utilisés des années précédentes s’ajoutent à ce montant maximal.
Qui devrait reporter sa déduction REER ?
Cette stratégie s’adresse principalement aux personnes anticipant une augmentation de leurs revenus dans les prochaines années, les plaçant ainsi dans une tranche d’imposition supérieure.
Julie Drolet donne l’exemple des médecins résidents, des médecins en début de pratique et des médecins en congé de maternité ou parental. Ces personnes auraient avantage à cotiser à leur REER et à reporter la déduction à une année ultérieure où leurs revenus seront certainement plus élevés. Il est toutefois essentiel de disposer des liquidités nécessaires.
Y a-t-il des inconvénients ?
Si vous ne demandez pas votre déduction fiscale l’année de votre cotisation, vous ne recevrez pas de remboursement d’impôt immédiat. C’est le principal inconvénient de cette stratégie, selon Julie Drolet. Le report de la déduction implique de retarder un remboursement d’impôt qui aurait pu être investi, générant ainsi un rendement plus rapidement. Cependant, il est peu probable que ce rendement aurait atteint 1 089 $, soit le montant supplémentaire de remboursement d’impôt que vous obteniez en reportant la déduction d’un an ou deux dans l’exemple précédent.
« Reporter la déduction fiscale d’une cotisation REER est une excellente stratégie à utiliser à court terme. Elle vous permet d’augmenter votre remboursement d’impôt futur sans sacrifier le rendement pendant une trop longue période », résume Julie Drolet. Notez également que le report des déductions s’applique aussi bien au compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP) qu’au REER. Il est possible de cotiser aux deux et de reporter ses déductions à un moment ultérieur afin de maximiser le montant de son retour d’impôt. Pour élaborer une stratégie sur mesure, communiquez avec nous.