Un REER si nécessaire, mais pas nécessairement un REER : Un pensez-y bien d’ici le 2 mars 2015
Depuis la mise en place du compte d’épargne libre d’impôt (CELI), beaucoup de professionnel(le)s nous demandent des explications sur cet outil d’épargne et de placement, mais de les mettre en perspective par rapport au régime enregistré d’épargne-retraite (REER). Cet article vise à répondre à ces demandes. Bonne lecture !
Voici revenue la « saison des régimes enregistrés d’épargne-retraite (REER) » et, par le fait même, l’avalanche d’offres et de sollicitations qui font malheureusement souvent perdre de vue l’essentiel : faire le bon choix. Il est en effet déplorable que les blitz publicitaires n’insistent pas sur l’importance d’examiner sa situation personnelle afin de déterminer l’outil de placement le plus approprié à celle-ci.
Plusieurs options sont envisageables pour économiser en vue de la retraite. Dépendamment de votre situation et de vos besoins, le REER et le CELI peuvent s’avérer avantageux ; ce dernier peut même parfois l’être davantage.
Le REER et le CELI sont deux outils d’épargne et de placement qui servent à accumuler de l’argent et à le faire fructifier à l’abri de l’impôt, mais ils ne visent pas les mêmes fins. En principe, le REER, comme sa désignation l’indique, sert généralement à constituer un capital en vue de la retraite, tandis que le CELI vise la satisfaction d’autres besoins.
La réalité n’est cependant pas aussi tranchée dans la mesure où, par exemple, l’argent accumulé dans un REER peut servir à l’achat ou à la construction d’une habitation admissible dans le cadre du Régime d’accession à la propriété (RAP). Quant au CELI, il peut servir à épargner en vue de la retraite et même remplacer le REER lorsque celui-ci ne s’avère plus avantageux sur le plan fiscal.
Le CELI est un outil plus flexible que le REER, mais il est important de ne pas perdre de vue qu’il n’est pas un compte bancaire dans lequel il est possible d’effectuer des dépôts et des retraits de façon illimitée. En effet, les sommes d’argent retirées au cours d’une année civile ne peuvent pas être « redéposées » avant l’année civile suivante. Et contrairement au REER, les cotisations au CELI ne sont pas déductibles d’impôt et les retraits, pas imposables.
Quelle est votre situation ?
Il ne fait aucun doute qu’il est important de cotiser le plus tôt possible à un REER afin de bénéficier des intérêts composés. Cependant, le CELI peut se révéler très intéressant pour les étudiant(e)s ou les jeunes professionnel(le)s en début de carrière qui n’ont pas beaucoup d’impôt à payer. Si tel est votre cas, le CELI peut être préférable au REER, car vous pouvez accumuler des intérêts à l’abri de l’impôt. Lorsque vos revenus seront plus importants, vous pourrez toujours retirer l’argent investi dans votre CELI pour le déposer dans un REER, et réduire par le fait même votre revenu imposable afin de profiter d’une baisse ou d’un remboursement d’impôt.
Pour les professionnel(le)s qui sont âgé(e) de 25 à 50 ans et qui escomptent prendre leur retraite à moyen ou à long terme, le CELI s’avère un outil complémentaire au REER pour la préparer. Si tel est votre cas, puisque vous êtes dans une période de votre vie active où vous travaillez beaucoup, vous devriez en profiter pour maximiser votre épargne afin de constituer un capital-retraite intéressant.
Si vous êtes un(e) professionnel(le) qui a cotisé le maximum à son REER et si vous ne possédez pas de droits de cotisation inutilisés, vous pouvez vous servir du CELI pour continuer à épargner en vue de votre retraite. Le cas échéant, vous devriez vous intéresser à tous les produits de placement disponibles, c’est-à-dire acheter des titres variés (actions, obligations, etc.). En d’autres mots, dans le cas d’un CELI comme dans celui d’un REER, la diversification de votre portefeuille est importante.
Si vous êtes un(e) professionnel(le) à la retraite ou sur le point de la prendre, vous pouvez envisager le CELI, car à compter de la 71e année de votre naissance, vous devrez convertir votre REER en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) qui générera un revenu imposable. Un retrait annuel minimal devra y être effectué, et ce, peu importe que vous ayez besoin ou non d’argent. En conséquence, réinvestir un revenu excédentaire dans un CELI s’avérera une décision judicieuse et profitable, car le gain réalisé sur ce placement ne sera pas imposable.
En conclusion
En dépit de sa très grande popularité et de son indéniable utilité, privilégier le REER ne devrait pas être un automatisme, mais plutôt la conséquence d’une réflexion. La raison en est fort simple : il existe maintenant d’autres outils d’épargne et de placement qui méritent d’être considérés sérieusement.
C’est la raison pour laquelle nous avons préparé un tableau comparatif qui se veut d’abord et avant tout informatif, mais qui n’a pas la prétention de remplacer l’expérience du conseiller ou de la conseillère que vous devriez consulter avant le 2 mars prochain afin de faire un choix éclairé et profitable.
REER | CELI | |
Âge minimal pour cotiser | Aucun | 18 ans |
Âge limite pour cotiser à son propre régime | Au plus tard l’année du 71e anniversaire de naissance | Aucun |
Montant de la cotisation (voir l’avis de cotisation de l’Agence du revenu du Canada) |
18% du revenu gagné l’année précédente jusqu’à concurrence de :● 24 270 $ en 2014 ; ● 24 930 $ en 2015;(Montant indexé selon l’augmentation du salaire industriel moyen à compter de 2016) |
Maximum annuel de :● 5 000 $ de 2009 à 2012 ; ● 5 500 $ depuis 2013 ;(Maximum cumulatif de 36 500 $ en 2015) |
Date limite pour cotiser | 2 mars 2015 (Pour l’année d’imposition 2014) |
Aucune (Année civile en cours) |
Déductibilité des cotisations du revenu imposable | Oui | Non |
Disponibilité des droits de cotisation | Accumulation, depuis 1991, de la portion inutilisée du montant maximal déductible annuellement. | Accumulation, depuis 2009, de la portion inutilisée du montant maximal permis annuellement. |
Pénalité pour cotisation excédentaire | 1 % par mois (sauf sur un excédent permis de 2 000 $ à vie) |
1 % par mois |
Retraits | Imposables | Non imposables |
Ajout des retraits aux droits de cotisation | Non | Oui (Les montants des retraits admissibles s’ajoutent aux droits de cotisation de l’année subséquente) |
Incidence des retraits sur les programmes sociaux | Ajout au revenu imposable | Aucune |